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EAN : 9782709659376
380 pages
J.-C. Lattès (11/01/2017)
3.86/5   39 notes
Résumé :
« Ne parle pas aux inconnus », c’est ce que Camille entend depuis l’enfance. Elle ne rêve pourtant que d’aller voir ailleurs. N’importe où plutôt que ce canapé qui menace de l’engloutir comme il engloutit déjà les kilos de sa mère, campée devant la télé. Camille vit dans un pavillon neuf, c’est joli “pavillon”, à une lettre près ça s’envole sauf que sa famille n’est pas du genre à papillonner.
Perchée sur la pointe des pieds, Camille cherche une issue. Elle r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman d'initiation commence avec un ce qu'il est convenu d'appeler un «rite de passage» : l'examen du baccalauréat et la fête qui va tirer un trait sur la scolarité autant que sur l'adolescence. Camille a dix-sept ans et vit à Thionville dans une famille modeste, ses parents travaillent tous deux à Carrefour. Pour essayer d'oublier son triste quotidien cette fête est la bienvenue, même si son amie Eva n'a pas eu sa chance et doit se présenter au rattrapage. Sauf que l'alcool, la drogue et la musique à fond vont faire déraper la soirée. « le puzzle de la nuit se reforme malgré moi. L'alcool qui diffuse sa chaleur dans les tempes, toi, les murs qui palpitent, ton saut dans le vide, la traversée de la masse, lourde, toi encore, les paumes moites qui me touchent, une salive étrangère dans la bouche, le vertige, puis le noir. » Sans en avoir vraiment conscience, Camille est salie, violée et abandonnée. « Je crois que j'ai voulu ce final. Seule et sale au milieu de cons. Belle illustration de mes années lycée. »
Si elle se résigne à accompagner ses parents au supermarché pour un job d'été, ‘est qu'elle sait pouvoir compter sur son amie polonaise Eva Lisowski «La seule à valoir le coup» et pour laquelle Camille a d'emblée eu le coup de foudre, parce qu'elle ne ressemblait pas aux autres et donnait l'impression de s'en foutre. Sauf qu'Eva disparaît du jour au lendemain.
C'est alors que le roman bascule. Une lettre déposée sur la table de la cuisine commence avec ces mots : « Papa, Maman, je suis désolée. Je ne peux pas travailler cet été ici. Il faut que je parte, c'est une urgence. » Camille a décidé, ans avoir de nouvelles de son amie, d'aller la rejoindre à Cracovie où elle imagine qu'elle s'est rendue. On va la suivre durant sa traversée de l'Europe, au hasard des rencontres, entre inconscience et espoir : « Eva, même si le voyage s'étire, même si je zigzague, que je galère, que je me trompe de chemin ou le rallonge, on se rejoindra, et j'aurai une ascension dans les jambes pour mériter nos retrouvailles. »
C'est dans les Balkans, dans une galère noire, que ses yeux vont se dessiller. L'accueil des chauffeur-routier, de sa famille, les heures passées à chercher sa route, la nuit dans un squat vont l'obliger à reconsidérer sa place, à réviser son jugement un peu trop manichéen sur sa condition. Grâce à Buca, Lasha, Axel et Baz, elle va constater que « la famille c'est l'essentiel. Ils naissant ensemble, ils meurent ensemble, et entre-temps, ils se serrent les coudes. »
Après ces étapes à haut-risque, la voici à Cracovie où une nouvelle déconvenue l'attend : Eva a pris la direction opposée et se trouve au Portugal ! Toutefois, les jours difficiles qu'elle vient de passer l'on aguerrie et elle va trouver auprès de Melike une nouvelle alliée. Elle remplit son cahier orange de dessins, rencontre un éditeur, se projette dans une carrière artistique, imagine l'émotion de ses retrouvailles avec Camille. Quand un nouveau coup de tonnerre vient balayer cet optimisme. Sa mère vient de se faire renverser et se retrouve entre la vie et la mort à l'hôpital. L'urgence dicte son retour.
La nouvelle Camille, plus mûre et plus réaliste, que nous dépeint alors Sandra Reinflet n'est toutefois pas au bout de ses surprises. Elle va découvrir des carnets rédigés par sa mère et va pouvoir réécrire l'histoire familiale. Si cette accumulation de coups de théâtre peut sembler peu crédible à certains, peu importe. Pour un premier roman, l'auteur réussit très bien à ferrer son lecteur, à l'entraîner dans ce road movie chargé d'émotions. Saluons à ce propos le courage de la primo-romancière qui n'a pas hésité à prendre son sac à dos pour partir à la rencontre des autres. Des milliers de kilomètres plus tard, elle va découvrir sa mère et se découvrir elle-même. « Et il a fallu aller loin pour qu'on se rencontre enfin. »

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Le mois de février risque bien d'être marqué par des lectures coup de poing. Jamais 2 sans 3, voici le 3ème uppercut de la série.

Ce roman fait partie de la toute nouvelle sélection des 68 première fois, et oui, l'édition 2017 est bien là avec son lot de très belles surprises ! Voici un 1er roman qui laisse augurer un très bel avenir à son auteure.

Nous sommes à la fin de l'année scolaire, Camille décroche son bac avec mention. La voilà libérée de la pression de l'examen, mais ce n'est pas la même chose pour son amie, Eva, d'origine polonaise. Avec cette jeune fille, la relation entretenue est amoureuse. Depuis cette soirée de résultats où la musique a résonné, l'alcool a coulé, les esprits se sont libérés, le sexe s'est invité, Camille n'a plus revu Eva. D'ailleurs, les volets de sa maison sont clos. Où est-elle ? Que fait-elle ? Pourquoi ne répond-elle plus aux sms ? aux appels téléphoniques ? Pourquoi ne montre-t-elle plus signe de vie ? Et sa famille, où est-elle ? Les effets de la soirée bien arrosée effacés, la pillule du lendemain avalée, Camille essaie de se raisonner, Eva sera là pour le rattrapage du bac programmé dans une dizaine de jours. Elle essaie ne pas céder à la pression des parents qui parlent de repos pour mieux affronter le job d'été, de cet enfermement qu'ils lui préconisent depuis son plus jeune âge. Elle a été élevée avec cette phrase mille fois répétée : "Ne parle pas aux inconnus". Mais voilà, le jour du rattrapage arrive, Eva n'est toujours pas de retour, Camille n'en peut plus, elle décide de tout quitter, ses parents, sa soeur, ce pays. Elle part à la recherche d'Eva qui représente toute sa vie, une nouvelle histoire commence alors...

Ce roman, quand on est mère, que l'on a une fille en plus, c'est une claque magistrale. Je me souviens très bien de celle reçue de Delphine BERTHOLON avec "Les corps inutiles". D'ailleurs, c'est très drôle, je viens de relire ma chronique d'avril 2016 et j'emploie rigoureusement les mêmes termes pour qualifier ce coup de poing dont j'ai encore du mal à me relever, comme quoi, la sensibilité doit être dans la même veine !

A la lecture de ce roman, je sors profondément marquée par la prise de conscience des effets induits par une éducation qui laisserait à penser que derrière chaque être humain un mal sommeille. L'instinct de protection porté assez naturellement à notre progéniture ne reviendrait-il pas à lui faire craindre l'Autre ? Camille illustre parfaitement cette jeunesse qui a grandi avec le syndrome d'enfants disparus, enlevés, violés... A trop vouloir protéger nos chères têtes blondes, ne risquerions-nous pas de leur en faire perdre le sens de l'altérité ? L'écrivaine prend le parti opposé avec des rencontres masculines qu'elle veut attentionnées tout au long de l'itinéraire de Camille de Thionville en Lorraine à Melike en Pologne.

Ce qui m'a beaucoup touchée une nouvelle fois, ce sont les émotions exacerbées de l'adolescence. Les doutes, l'inquiétude, l'angoisse... prennent une dimension décuplée. Alors, quand il s'agit de relations amoureuses, il est assez facile d'imaginer à quel point la découverte du corps et de son intimité peuvent déstabiliser. Là aussi, Sandra REINFLET décide d'emprunter des sentiers non balisés. Elle prend le chemin de l'homosexualité, celui sur lequel encore peu d'écrivain.e.s se sont engagé.e.s. le propos donne à réfléchir. Cette citation montre bien la confusion des genres (et je pèse mes mots) et à quel point il peut être parfois difficile de mettre des mots :

"Ma mère veut mon bien. En sanglotant sur mon lit, elle se demande ce qu'elle a foiré. Ce qui m'a manqué pour que je sois déséquilibrée. Dé-sé-qui-li-brée. C'est le mot qu'elle utilise." P. 107

Quand, à 18 ans, on ne parle pas du bac ni d'amour, de quoi parle-t-on ? Et bien d'orientation professionnelle bien sûr. Là encore, l'auteure se plaît à explorer une voie qui, auprès des parents comme des institutions, n'a pas bonne presse, celle de l'art. Camille, elle, se plaît à dessiner. Pourra-t-elle en faire son métier ? C'est bien mal connaître ses parents encore que... les choses pourraient bien évoluer ! J'ai adoré cette parenthèse offerte avec le festival d'Angoulême.

Sandra REINFLET nous brosse le portrait d'une certaine jeunesse qui compose aujourd'hui notre société, elle en décrit son mal-être mais n'en fait pas quelque chose de rédhibitoire. Ce roman est profondément porteur d'espoir. Il suffit d'explorer la relation mère-fille pour s'en convaincre. Engagée douloureusement, elle va s'apaiser avec le temps. Je crois que c'est ce qui m'a finalement le plus plu dans ce roman initiatique, c'est le fait de pouvoir partir en se disant que plus rien ne pas et revenir en appréciant la valeur de chaque instant comme s'il était le dernier. Sandra REINFLET puise dans l'acte de résister de Camille une capacité à rebondir :

"Non, je veux le voir, pour me rappeler qu'il faut désobéïr. Pour me souvenir qu'on est tous des boutures et que nos racines peuvent repousser n'importe où." P. 295

Un mot enfin sur la plume de l'écrivaine et la forme narrative. Sandra REINFLET utilise la 2ème personne du singulier. Camille s'adresse effectivement à Eva qu'elle interroge sur les motifs de son absence. Mais, au fur et à mesure que l'on tourne les pages, ce recours au "tu" interpelle aussi le lecteur, la lectrice. Procédé très ingénieux ! Antigone, j'ai bien pensé à toi en lisant ce roman, je pensais qu'il s'agissait de l'un de tes billets ! Cette forme pourrait bien être suffisamment rare pour être remarquée !

C'est un magnifique roman dont la lecture m'a mise chaos. Pour certain.e.s, le sujet est assez banal, une jeunesse qui étouffe et qui aspire à une plus grande liberté, n'est-ce-pas l'essence même de la jeunesse, mais c'est ce qu'en a fait Sandra REINFLET qui est tout à fait exceptionnel.
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On ne parle pas aux inconnus... Cette mise en garde c'est toute la vie de Camille, jeune bachelière qui se sent à l'étroit dans un carcan familial qui l'enferme, dans une ville, Thionville où l'horizon semble bouché, où les seules perspectives semblent être de travailler dans le même hypermarché que son père. La mère de Camille traîne une tristesse qui contamine toute la maisonnée. Heureusement, il y a Eva. Libre, sauvage, insolente. Installée à Thionville depuis quelques années avec sa famille venue de Pologne, elle est devenue la meilleure amie de Camille puis son grand amour. Premier acte de rébellion d'une jeune fille en route vers l'âge adulte. Quand Eva disparaît sans raison et sans un mot, Camille panique avant de décider de partir à sa rencontre en Pologne où elle la croit repartie pour les vacances. Et c'est le coup d'envoi d'un voyage initiatique, une route qui croise de nombreux inconnus à travers l'Europe entière, un apprentissage accéléré du monde, sur le terrain...
Une adolescente seule sur les routes d'Allemagne en Pologne en passant par la Bosnie, la Hongrie ou la Serbie, il y a de quoi trembler et ses aventures ne seront pas de tout repos. L'auteure ayant elle-même pas mal baroudé sur les routes, nul doute que son expérience a inspiré son récit plutôt convaincant dans l'ensemble. Avec même des moments particulièrement intéressants sur cette confrontation avec les inconnus et les richesses que l'on en retire.
Pour Eva ce sera aussi l'occasion de porter un autre regard sur sa famille et notamment sur sa mère, pour des retrouvailles porteuses d'espoir.
Un premier roman qui se lit avec plaisir grâce au joli personnage de Camille, toujours sur le fil dont on mesure pas à pas les hésitations et les décisions.
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Camille a dix-sept ans, le bac avec mention. En révolte contre la passivité de ses

parents, l'acceptation d'une vie banale, sans ambition, le conformisme ambiant.
Révolte intérieure plus que manifeste. Ses parents, ses copains de lycée ne trouvent grâce à ses yeux. A l'exception d' Eva.
Eva, jeune polonaise arrivée à Thionville avec ses parents épris de liberté.
Eva, son parfait contraire : parfaitement à l'aise en toute circonstance, excentrique dans sa tenue et son comportement, affirmant haut et fort sa personnalité.
Eva, le premier grand amour de Camille.
Pourquoi s'est-elle évaporée , avec ses parents, sans laisser le moindre message, sans répondre aux messages désespérés ?
C'est l'effondrement, l'attente éperdue.

« Eva,
Tes lettres évanouies
Et avec elles,
Mon souffle aussi. »

Camille partira, fuguera, ne vivra que pour des retrouvailles.
Elle rencontrera d'autres personnes, des mentalités, des opinions diverses, des pays différents où l'autre, le voisin, est toujours le méchant.
Elle s'ouvrira à ces multiplicités, prendra conscience de l'importance d'une famille.
Il y aura l'abandon de l'enfance, le passage vers l'âge adulte. Mais :
« Je n'ai plus tellement hâte de grandir. En tout cas pas si devenir adulte veut dire renoncer ».
« J'ai encore autant de rêves que de tubes de gouache dans les poches ».

C'est un roman, dense, riche, difficile à lâcher (je l'ai lu en deux soirs) ,
Et dont l'émotion persiste après fermeture du livre.

Lu dans le cadre des "68 premières fois)
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Sandra REINFLET, je connaissais ce nom pour avoir lu une interview et quelques articles sur un site internet. Son parcours m'avait beaucoup intéressée. Je l'ai rencontrée ″pour de vrai″ le 9 décembre dernier, lors d'un dîner entre des lecteurs et quelques auteurs, dans un petit bar à vins parisien. Elle était assise presque en face de moi. Je l'ai tout de suite reconnue, belle jeune femme aux longs cheveux sombres, yeux francs et rieurs, sourire éclatant, énergie débordante. Etonnamment, c'est elle qui s'est adressée à moi, moi la lectrice anonyme, moi qui ai l'âge d'être sa mère, moi, si insignifiante… nous avons parlé de rien, de tout, et c'est ainsi que j'ai appris la sortie imminente de son premier roman : le 11 janvier 2017.

Je l'ai attendu avec une impatience folle, acheté le jour de sa sortie mais… ne l'ai pas lu tout de suite. Bon, j'avoue, j'ai quand même regardé un peu… Il fallait pourtant que je termine celui que j'avais en cours. Et puis l'attente fait aussi partie du plaisir. Enfin, je m'y suis plongée et je le dis sans ambages, Camille, son héroïne, m'a prise par la main et je ne l'ai plus lâchée. Camille est une jeune fille de 17 ans, brillante. Camille rêve de quitter sa vie étriquée, elle veut Vivre, avec un grand ″V″, écrire, dessiner, Aimer avec un grand ″A″. Elle vient d'avoir son bac avec la mention bien et elle est amoureuse justement, amoureuse d'Eva, Eva chanteuse, Eva musicienne, Eva qui est libre, elle. Alors, le bac, ça se fête, mais la fête tourne mal, Camille boit, fait n'importe quoi… et le lendemain, plus d'Eva, plus de réponses au téléphone, plus de nouvelles, plus de SMS, plus rien… Non, je n'irai pas plus loin, non je ne veux pas vous priver du plaisir de découvrir le road movie dans lequel nous sommes entraînés, la recherche, non je ne veux pas vous empêcher d'accompagner Camille dans sa quête de liberté, non je ne veux pas vous voler le bonheur de la suivre aveuglément.

L'écriture terriblement maîtrisée de Sandra lui ressemble : sautillante, pétillante, légère, drôle et si profonde en même temps. Les phrases sont courtes, les mots sonnent juste et mon coeur bat. Mon coeur bat au rythme endiablé des émotions de Camille, de ses espoirs, de son appétit de vivre. Mon coeur bat lorsqu'au détour d'une phrase la robe – car l'écriture c'est bien le vêtement qui cache le sentiment, non ? – s'entrouvre pour laisser déborder la peine, la douleur, l'attente d'un monde meilleur. Et puis tout à coup, mon coeur bat encore plus vite car Camille, c'est ma soeur, c'est moi… ″J'ai toujours essayé de ne pas me faire remarquer, de rester à ma place, ma petite place de petite fille de petite vie. Parce qu'on m'a appris à dire merci, à dire pardon, à refuser les compliments et les invitations… à rester discrète, à me fondre dans la foule…″. Et je n'ai pas réussi, moi, à casser ces chaînes, à partir vers l'inconnu, à désobéir, à diverger.

Vous l'aurez compris, ″Ne parle pas aux inconnus″ m'a bouleversée, bouleversée car il interroge, il m'a interrogée sur ma vie, sur mon rôle de mère, sur ma façon d'aimer. Aimer c'est laisser libre, oui mais la peur… la peur d'exposer l'autre, la peur qu'il se fasse mal, la peur qu'il se perde... Une mère ça fait comment avec toutes ces peurs ? Pourtant Camille n'apprendra rien tant que des inconnus qu'elle rencontrera lors de son périple. Finalement l'inconnu n'est pas toujours celui qu'on croit.

Magnifique premier roman, poignante leçon d'amour, réflexion d'une étonnante maturité : COUP DE COeUR !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
J’entends ta basse. Son rythme en moi. Le concert continue.
Un liquide chaud m’emplit la gorge. Je tousse et recrache. J’en ai plein les mains. Soudain, quelque chose me pénètre. D’un coup. Crac. Un doigt ou un sexe à l’intérieur. Je sens mais n’ai pas mal. Laisser faire, lâcher prise. Flotter, m’abandonner à qui veut.
J’espère que tu me vois et que t’es jalouse à crever.
Ils sont combien autour de moi ? Deux ? Dix ? N’importe. Je ferme les yeux. Mon heure de gloire est arrivée. Regarde bien ça, ma Polonaise. Moi aussi je suis populaire.
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J'ai toujours essayé de ne pas me faire remarquer, de rester à ma place, ma petite place de petite fille de petite vie.
Parce qu'on m'a appris à dire merci, à dire pardon, à refuser les compliments et les invitations, à ne pas être redevable, à rester discrète et me fondre dans la foule, à m'évanouir.
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Cette part d'inconnu, c'est ton passe-partout. Elle fait sauter les verrous de la bienséance. Si tu bois trop, si tu ris fort, si t'es tatouée et que tu fumes comme une cheminée, si t'as pas fait ton devoir de maths, si tu embrasses une fille en public...C'est pour ça, oui, parce que tu viens d'ailleurs. On ne peut pas juger, il manque des pièces au dossier.
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Je ne sais pas si protéger, c'est aimer. Si s'inquiéter, c'est aimer. Si enfermer, c'est aimer. Mais peut-être que ma mère est comme Buca. Le portail, les ne pas, les interdits tout ça, elle doit croire que c'est pour mon bien. Et donc... Te laisser disparaître, ce serait ça, t'aimer vraiment ?
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"[...] ce n'est pas qu'une question d'âge, la mort ça ne se comprend pas, ça se prend en pleine figure à n'importe quel moment." P. 327
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Video de Sandra Reinflet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sandra Reinflet
De ses rencontres avec 81 femmes autour du monde, Sandra Reinflet en a tiré un livre « Same same but different » (éditions Michalon), mais surtout une expérience inoubliable. Aujourd'hui, elle écrit, elle chante, elle photographie. Rencontre avec une jeune femme engagée.
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