AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,13

sur 1104 notes
Parfois, après avoir ouvert un livre, on ne le lâche pratiquement plus avant de le terminer. C'est ce qui m'est arrivé avec Fermer les Yeux d'Antoine Renand.
Je découvre cet auteur, je n'avais pas lu l'empathie. Et je dois bien le dire, c'est une belle découverte !
Pourtant l'histoire semble plutôt classique. Tassi, Un gendarme dépressif et alcoolique à cause d'un accident familial douloureux réussit pourtant un coup d'éclat en arrêtant le coupable d'un crime atroce. Une affaire rondement menée.
Toutefois, des années plus tard, alors qu'il vient de prendre sa retraite, en regardant les actualités, il entend parler d'autres crimes dans une autre région française. Des crimes qui ressemblent énormément à l'affaire en question.
Curieux et devenu sobre, il décide de s'intéresser à ces affaires. Mais les difficultés et les mystères s'accumulent. Les pièces du dossier ne sont pas (plus ?) complètes et son ancienne hiérarchie ne voit pas son initiative d'un très bon oeil.
C'est alors qu'entre en scène deux autres personnages, Emma, une avocate et Nathan, un écrivain. le procès en révision du « coupable » qu'il a arrêté quinze ans plus tôt va se rouvrir et Emma, persuadée de l'innocence de son client entre en contact avec l'ex-gendarme. Elle est secondée par Nathan, spécialiste des tueurs en séries.
L'intrigue prend, à ce moment là, une autre dimension. Pour le prix d'un thriller, on a aussi des scènes de procès et tout un flot d'informations sur les tueurs en séries. L'auteur s'est bien documenté.
Le rythme, déjà plutôt vif, s'accélère encore. Les hypothèses se multiplient. D'autres personnages entrent dans le jeu. Et puis, cette enquête semble gêner pas mal de monde, la sécurité des personnages principaux n'est pas garantie.
L'écriture d'Antoine Renand est dynamique et la succession de chapitres courts en fait un véritable tourne-page. le suspense lent au départ, monte crescendo et si parfois on a l'impression de comprendre enfin ce qu'il se passe, il y a toujours une information, un élément qui nous met mal à l'aise et nous oblige à rester sur nos gardes. On a l'impression que plus on démêle l'écheveau, plus on s'emmêle dans un autre.
Tout n'est pas parfait, bien entendu, les personnages sont un peu stéréotypés, mais c'est un peu le jeu des thrillers quand l'intrigue est l'élément le plus important et le plus réussi du livre.
J'ai donc pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman, happé par les mystères et le suspense et par une écriture plutôt alerte et agréable.
Si vous aimez les thrillers, les histoires de tueurs en séries plutôt originales, n'hésitez pas !
Commenter  J’apprécie          15311
Dominique Tassi a tout de la vie rêvée, une femme, deux enfants, une belle maison et un travail en tant qu'adjudant. Sauf qu'un jour, il ferma les yeux. Au volant de sa voiture, le verre de trop. La voiture fit une embardée et si Tassi s'en sortit sans une égratignure, sa fille Lisa âgée de sept ans mourut dans l'accident.

Depuis ce jour, Tassi n'est plus l'ombre que lui-même. Alcoolique, divorcé de sa femme, désintéressé de son travail.
En 2005, à Presles-la-Vallée, Justine une petite fille disparaît, quelques heures après, Tassi se trouve nez à nez avec le parfait coupable tenant la gamine dans ses bras. Gabin Lepage.

Tout n'est évidemment pas aussi simple dans ce second thriller d'Antoine Renand.
Même s'il veut nous faire croire à une rapide vérité, l'horreur continue à se distiller en Ardèche. Avec cette latence chronique où chacun semble n'avoir qu'un créneau : fermer les yeux. On fait plusieurs bonds dans le temps dans ce thriller et quand arrivent d'autres disparitions en 2020, les yeux commencent à s'ouvrir mais à force d'avoir côtoyé la nuit les yeux fermés, il n'est pas simple d'assembler un puzzle tortueux.

J'avais eu un vrai coup de coeur pour l'empathie et ce deuxième roman m'a également beaucoup plu. Parce que l'auteur rend ses personnages palpables, plus qu'un simple flic, Tassi est un homme humain traversé par ses doutes, ses erreurs et ses doutes. Antoine Renand fait un gros travail d'investigation tant dans le portrait des tueurs en série grâce à Nathan Rey, écrivain spécialisé dans cette catégorie. Aussi, l'auteur parvient à autopsier chaque personnage dans leurs failles pour les rassembler et les amener de force dans leurs derniers retranchements, ce, avec psychologie et suspens.
Je me suis juste un peu perdue ici en seconde partie avec l'arrivée d'un tueur en série qui selon moi, avant d'en arriver à la fin était peut-être un peu de trop. On connaît aussi assez vite le véritable coupable où l'attrait principal devient secondaire en nous centrant sur le dénouement de Tassi et Nathan. Ce n'est certes pas dérangeant mais une part du suspens est du coup un peu biaisé.

Les éléments assez gores restent chers à l'auteur, n'épargnant pas les âmes sensibles pour certaines descriptions sur les tortures assez éprouvantes.

Je termine ce roman convaincue du talent de l'auteur mais avec une furieuse envie d'une bonne paire de claques à ce monde préférant fermer les yeux.

Je continuerai volontiers à suivre cet auteur dont ses livres ont cet atout primordial dans la catégorie thriller : nous faire tourner les pages avec addiction et ferveur.
Commenter  J’apprécie          11715
Dans mon abondante PAL figurait un roman dont il avait été beaucoup question dans vos critiques , à savoir "L'Empathie " , ouvrage qui , d'ailleurs , surfait sur une très belle vague de satisfaction . Alors , confinement oblige , la pile subissait des assauts répétés et , la pole - position atteinte , l'heure de la découverte sonna , pour mon plus grand plaisir , comme peut en témoigner la critique dédiée. Mais ça , c'était avant...
Lundi , oui, oui , dès lundi , retour à la librairie , où je me suis littéralement jeté sur le second opus d'Antoine Renand, "Fermer les yeux " sous le regard approbateur d'un individu que j'eus du mal à reconnaître, planqué sous un masque rehaussé d'une élégante visière en plexiglass ....mon libraire préfèré, opinant du chef et tentant désespérément de me parler clairement ...Bonheur de se retrouver....
Ce roman est parfaitement venu confirmer ce que l'on avait pressenti , Antoine Renand fait son entrée dans le cercle fermé des auteurs à suivre .( ...tout au moins, pour moi .)
Ce roman sera l'occasion de rencontrer trois personnages particulièrement attachants , mais toutefois bien étranges aussi . Le premier , c'est Dominique Tassi , un flic brillant , heureux en ménage et bien dans sa vie jusqu'au jour où un terrible événement va l'entraîner dans la profondeur des enfers....Le second , Nathan , est un écrivain de renom , spécialisé dans les comportements déviants, reconnu comme auteur de qualité et même parfois sollicité par les instances policières. Lui aussi possède un lourd passé.... Quant au troisième personnage , c'est Emma , une avocate dont la carrière s'annonce prometteuse . Leur rencontre sera motivée par la révision du procès d'un marginal accusé et reconnu coupable d'un meurtre atroce .....
Dés lors tout se télescope, les événements se succèdent, les découvertes rabattent les cartes , rien ne va plus ....Et plus on tire sur la ficelle , plus les noeuds se font et... se succèdent..Les pages se tournent et l'intrigue nous empêche, le soir , à une heure où la raison voudrait que l'on se réfugie dans les bras de Morphée , de " fermer les yeux "....
Tiens , c'est bien ça, " fermer les yeux ", beau titre pour une expression polysémique et...mystérieuse. Pas d'inquiétude, à la fin , vous y verrez " plus clair " .
La fin , justement , présentera encore quelques rebondissements inattendus et nous laissera un curieux arrière- goût de ..., un je ne sais quoi .., mettant nos nerfs à l'épreuve...et gardant nos sens en éveil malgré l'évidence.
L'écriture est sobre mais tout en maîtrise pour Antoine Renand ..Le récit est très bien construit et de nombreux dialogues viennent accélérer encore un texte qui ne manque pourtant pas d'actions et...de réflexion.
En rugby , on dirait que l'essai a été transformé et que l'auteur a assuré sa place pour le prochain match. Personnellement , je l'inscris définitivement dans mon fichier personnel et je serai présent pour le match , pour peu que ce satané coronavirus nous permette d'y assister... ...
Et pour ça, les amies et amis , un seul mot d'ordre , prudence et ...prenons soin de nous .( Bon, oui , je sais , dans le bouquin , tout le monde n'a pas pris soin de sa personne , mais ça, c'était pour .....nous entraîner dans l'aventure .)
Commenter  J’apprécie          10811
Depuis que j'ai lu L'empathie, je surveille du coin de l'oeil l'auteur. Il me fallait donc découvrir ce qu'il en était de ce second roman.

Il faut que je reconnaisse que je suis un peu déçue. Si l'écriture reste formidable et assez prenante, et si le scénario dans ses grandes lignes est réellement très bon et intéressant. J'ai eu plus de mal avec les détails. Un certain manque de réalisme m'a frappée.
J'ai trouvé que les personnages avaient une chance incroyable, toujours là au bon moment, ou alors la chance de retomber rapidement sur la personne recherchée… et ici il y en avait de trop à mon goût, ce qui a nuit à la crédibilité de ce roman.

Je n'ai pas non plus apprécié les sauts entre les différentes époques. J'ai trouvé ça trop abrupt.
Et puis certaines choses sont laissées de coté et traitées de façon succinctes, donc pas assez détaillées pour moi et d'autres tirent un peu en longueur.

Je vais continuer à surveiller l'auteur car il a un grand potentiel, et je me suis peut être arrêtée sur des petits détails car j'en espérais sans doute trop en commençant ce roman.
Commenter  J’apprécie          961
L'auteur de l'Empathie qui m'avait procuré frissons et angoisse, ce que l'on attend d'un thriller, récidive avec Fermer les yeux.On est en France, et on fait connaissance avec Tassi, un flic alcoolique et dépressif (que feraient les auteurs de polar, sans ces archétypes?). Il était ivre quand il a tué sa fille dans un accident de voiture , il est devenu encore plus alcoolique.

Témoin d'une affaire de disparition d'une petite fille, il provoque les aveux de l'homme que l'on découvre portant dans ces bras le cadavre de l'enfant, alors que la battue de la veille n'avait rien donné. L'homme est un marginal, son sort est réglé, il finit en tôle.


Oui mais voilà, lorsqu'un autre jeune fille est découverte morte, elle porte les stigmates de violences qui ressemblent fortement à ce qu'avait observé notre flic sur la première victime. Sauf que ce qui pourrait relancer l'enquête , à savoir le rapport d'autopsie, se trouve amputé de quelques pièces capitales.

Entrent en scène un autre personnage, un écrivain spécialiste des tueurs en série, ainsi qu'une avocate, celle qui va prendre la défense de Gabin, inculpé dans la première affaire , que Tassi a voulu relancer en revenant sur ses propos.


C'est parti pour une enquête complexe, dont le rythme va crescendo, jusqu'à des situations très anxiogènes, pour lesquelles les pages ne se tournent pas assez vite. le genre de roman pour lequel il faut se retenir de jeter un coup d'oeil sur les dernières pages pour savoir qui s'en sort.


Pas besoin d'une prose élaborée pour réussir un tel ouvrage : c'est la construction qui importe et ici c'est plutôt réussi. On tremble à l'idée de rencontrer au cours d'un chapitre le méchant de l'affaire, un type aussi ignoble que l'était Alpha dans L'Empathie. C'est peu à peu que le puzzle se révèle beaucoup plus complexe que ne le laissaient suggérer les faits initiaux.

A lire d'une traite.
#Fermerlesyeux #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          893
S'il y a bien un drame dont peu de personnes parviennent à se remettre, c'est bien celui de perdre son enfant... C'est tragiquement ce qui arrive à l'adjudant Dominique Tassi. Alors au volant de sa voiture, après quelques verres au bar accumulés à de la fatigue, il rate un virage et la voiture dévale la pente. Si lui s'en sort indemne physiquement, sa fille, Lisa, meurt sous le coup... Un accident brutal qui bouleverse alors aussi bien l'équilibre familial, son couple n'y résistant pas, que sa vie professionnelle. L'adjudant n'est plus que l'ombre de lui-même, rongé par une dépression que seul l'alcool soignera...
En 2005, la jeune Justine disparaît subitement. Tous les villageois, ou presque, de Presles-la-Vallée, participent à la battue pour tenter de la retrouver. La gendarmerie, prévenue assez vite, demande des renforts. Tassi et son collègue, Baranès, se rendent aussitôt sur place. Malgré les heures passées et les nombreuses recherches, Justine reste introuvable. Dominique décide alors de rentrer se reposer avant d'accueillir de nouveaux renforts. Sur la route, il remarque, dans le fond de la vallée, un homme en train de creuser. Se précipitant en bas, il tombe nez à nez avec Gabin Lepage, une enfant dans les bras. Marginal, peu apprécié du village, il est le coupable idéal bien qu'il déclame haut et fort n'y être pour rien. L'avenir de cet homme semble tracé si ce n'est que des meurtres présentant de fortes similitudes sont perpétrés des années plus tard...

Un gendarme à la retraite, rongé aussi bien par l'alcool que les remords, une avocate qui veut faire éclater la vérité et un auteur spécialiste des tueurs en série... Voilà le trio qui, une fois le dossier rouvert de Gabin Lepage, va tout faire pour l'innocenter et, pourquoi pas, débusquer le vrai coupable. Si le scénario semble convenu et déjà lu, il n'en est rien ! Outre des personnages parfaitement dépeints à qui l'on s'attache aussitôt de par leurs forces et leurs faiblesses, Antoine Renand nous entraîne au coeur d'une affaire judiciaire qui pourrait bien mettre à jour certaines failles. Même si le coupable est assez vite connu, là n'est finalement pas l'enjeu de ce roman qui tient en haleine jusqu'à la toute fin. Une fin surprenante qui nous laisse pantois ! En trois parties bien distinctes, l'auteur fait montre d'une parfaite maîtrise narrative, faisant se succéder moult événements. Terriblement efficace et captivant, au rythme soutenu, ce roman a tout d'un thriller palpitant...
Commenter  J’apprécie          830
Je n'avais pas ressenti l'emballement général autour du premier roman d'Antoine Renand, L'Empathie.

Je me lance alors dans celui-ci, sans rien attendre, comme on se dit pourquoi pas ? Parceque j'avais trouvé que le potentiel était bel et bien là. J'avais envie de retourner vers sa plume.

La lecture d'un bon thriller est synonyme, pour moi, de plaisir. Tout est dans le dosage, dans les ingrédients et ici tout fonctionne à merveille ! Un gendarme à la retraite, un peu abîmé, en quête de rédemption auquel on s'attache tout de suite. Un auteur de best sellers sur les tueurs en série. Une avocate déterminée, chic et choc. Des meurtres vieux de quinze ans. Oui, les ingrédients sont bien là.

Le risque, alors, est d'être convenu, un peu trop classique. Antoine Renand évite cet écueil en prenant dès les premières pages son lecteur entre ses griffes et ne le relâche qu'à la toute fin, complètement sous l'emprise de sa plume machiavélique.

La notion de fait divers est au coeur de ce page turner terriblement efficace. L'auteur s'est documenté sur les affaires criminelles qui ont marqué notre époque. Il entraîne son lecteur en plein coeur de l'horreur et de ses dommages collatéraux. Il y a des bourreaux, des victimes mais également des vies autour, bouleversées à jamais.

J'ai dévoré ce roman, un peu comme on ralentit en voiture, fasciné par un accident sur le bord de la route. J'ai adoré m'interroger également sur le titre du roman durant toute ma lecture mais chut …

En bref, si tu aimes les thrillers menés tambour battant, tu dois lire Fermer les Yeux, frisson garanti !

Lien : https://labibliothequedejuju..
Commenter  J’apprécie          773
Efficacité : c'est le terme qui définit le mieux ce roman mené tambour battant. Efficacité dans l'écriture (l'auteur ne se perd pas en conjonctures ni description), efficacité dans le récit (les rebondissements sont bien présents) et efficacité dans la dramaturgie (la fin apporte son lot de surprises). L'histoire est assez conventionnelle (la poursuite d'un tueur en série par 3 personnages qui ne se connaissent pas et vont s'allier) mais une fois commencé, impossible de s'arrêter (efficacité je vous dis...).
Commenter  J’apprécie          592
Moi qui pensais que les serial killers, c'était plutôt réservé à la lointaine Amérique, j'ai découvert que dans notre beau pays bien tranquille, aux gens à l'humeur pacifique (non, là, je rigole, on est un peu gaulois tout de même!), j'ai découvert une liste impressionante de tueurs en série à la française, (à la bonne franquette), : Francis Heaulme, Guy George, Emile Louis, etc.
Quoi!!! M'aurais-t-on menti? Moi qui croyais que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, dans notre belle France!!!
Et voici que ce diable de Antoine Renand dans son terrrrrible Fermer les yeux, en rajoute en nous faisant le récit d'un terrible spécimen qui sévit en Ardèche, en plus, une de nos plus belles régions!
Ses personnages? Dominique Tassi, un bon flic à la française, un poulet bien arrosé! tellement bien qu'il nous ferait un bon foie gras!
Nathan, un petit jeunot spécialiste dans les serial killers (le prononcer avec l'accent américain)
Emma, la sublime Emma, que l'auteur nous dépeint si bien que avons presqu'envie de nous faire arrêter juste pour n'être défendus que par elle.
Voici les ingrédients principaux à un plat à laisser mijoter pendant près de 500 pages, mais au ressenti 50 pages tellement à certains moments il y a de changements de rythme.
Ajouter quelques épices et rebondissements particulièrement réussis pour la maîtrise d'un sacré bon thriller (à l'américaine) qui va vous tenir en Haaaaaleine jusqu'à son terme! Saupoudrez de quelques passages dans un tribunal, en compagnie de la belle et surtout douée Emma, avocate débutante mais elle a tout d'une grande, avocate! et vous obtenez un superbe récit à la fin duquel vous vous sentez le dindon de la farce!!
Je vous rassure, vous allez aimer ça! ;-)

Amateurs de bons romans à suspense, de page tourneurs (le mot français pour page-turners), ceux qui aiment bien se faire capter par du captivant, vous pouvez y aller les yeux fermés!
Commenter  J’apprécie          536
L'auteur avait mis la barre bien haute avec son premier opus, « l'Empathie », il ne prenait pas de gants pour décrire l'horreur dans toute sa splendeur, en nous faisant passer, de la tristesse, de l'empathie à l'incompréhension, à la rage. Avec « Fermer les yeux », on est un cran au-dessus et on retrouve un petit clin d'oeil au titre de son premier livre, puisque l'empathie est beaucoup plus présente ici.

Antoine Renand, ne perd pas de temps et nous plonge, dès le prologue dans l'horreur, et cela de manière très visuelle. Dominique Tassi, gendarme, s'endort au volant de sa voiture, bercé par la fatigue et le trop plein d'alcool… Il est accompagné de sa fille, qui n'en sortira pas vivante. Au fil des pages, on découvre un Tassi, rongé par la culpabilité, qui va tout perdre et se noyer un peu plus dans l'alcool, tout en essayant de ne pas perdre pied au niveau du boulot. Sa hiérarchie n'a pas voulu ajouter à son malheur et a couvert son alcoolisme…

« Fermer les yeux » a été écrit bien avant « l'Empathie », sous forme de scénario, j'étais donc très curieuse et impatiente. Les premiers jets d'écrivain sont parfois moins bien peaufiné… Pourtant, ici, c'est loin d'être le cas, j'ai même trouvé que l'écriture de l'auteur était beaucoup plus aboutie, avec une intrigue plus fine et plus travaillée, sans pour autant mettre de côté les personnages.

L'auteur maîtrise l'art du thriller psychologique avec ce soin apporté aux personnages qui prennent vie au fil des lignes, grandissent au fil des pages, pour finir par nous bluffer complètement ! Les personnages principaux deviennent nos compagnons, mais les secondaires ne sont pas en reste. On s'attache aussi bien à leur faiblesse qu'à leur force, au point de ressentir leurs pensées les plus profondes, même celles qui ne sont que suggérées, chaque détail apportant son lot de réponses… La suggestion fonctionne, aussi bien que les descriptions très visuelles. le tout, porté par une plume ciselée, qui ne se perd pas en descriptions futiles venant noyer l'intrigue.

L'auteur, entretien le suspense jusqu'à la toute fin, on pense que tout se termine, mais c'est sans compter sur le retournement de situation, avec ce final étonnant et détonnant, que l'on effleure du bout des doigts, sans jamais l'imaginer, je n'ai rien vu venir, même si je me suis posée des questions, à chaque fois, l'auteur m'entraînait ailleurs, pour me perdre…

L'auteur ne se contente pas d'un simple thriller, puisque comme dans « l'Empathie », il aime glisser une thématique sociétale, notamment sur l'appareil judiciaire en France, mais surtout, sur la place de victime d'erreurs judiciaires. Il fait, à travers l'analyse d'un de ses personnages, une fine analyse du lien entre justice et médias. Tout se joue à la télé ! On pourrait presque y croire, même si au final, on comprend bien que c'est, ici, la justice que l'on juge.

On admire la singularité de l'intrigue et son traitement. Un deuxième livre qui confirme le talent de l'auteur, que l'on retrouve dans les plus petits détails, notamment avec le titre qui prend tout son sens et sa saveur n'en devient que meilleure…
Lien : https://julitlesmots.com/202..
Commenter  J’apprécie          530




Lecteurs (2525) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2877 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..