En attendant la prochaine réception du catalogue des Éditions Hurlevent, j'étais plus que curieux de partir à la rencontre de la fratrie Aupic, me laissant songeur quant à la période visitée. N'étant pas un fanatique des récits de guerres, je craignais de ne parvenir à m'immerger au sein du récit de
Mélissa Restous mais cela était sans compter sans l'efficacité de cette dernière.
En effet et avant de plonger dans la violence de ce conflit mondial, l'auteure établira, quelques années auparavant son drame familial. Et bien que tout semblait sourire à la famille Aupic, issue de la bourgeoisie française, la mort prématurée de la matriarche viendra ternir l'avenir de l'aimante fratrie composée de Maximilien, Madeline et Marceau dont la violence et la dureté du patriarche rythmera leur enfance et adolescence. Tous trois aussi différents les uns des autres, ce dernier les traitera avec toute l'inflexibilité des hommes de sa convenance et de son l'époque. L'aîné devra montrer le chemin aux plus jeunes et embrasser une fière et belle carrière de chirurgien, la seule héritière réaliser un beau mariage et le cadet parvenir à rentrer dans le moule que la société lui impose en tant qu'homme de bonne famille. Ainsi et encore bien loin des champs de batailles, la vie de famille n'est pas de tout repos et encore moins pour l'attachant Marceau dont son exubérance et ses goûts pour les arts et autres artifices se verront victimes des violences physiques et psychologique de la part du chef de clan. C'est donc avec révolte que j'ai suivi la première partie, bien souvent difficile et déchirante à parcourir. En effet,
Mélissa Restous n'omet aucun détails et, sans pour autant tomber dans le sordide ni dans la surenchère, dévoile un sombre récit dans lequel les fissures du clan finiront par céder complètement.
L'arrivée de la guerre et ses conséquences ne seront pas innocentes à ces touchantes déchirures mais tandis que les affrontements continus, les morceaux laissés derrière chacun d'eux finiront peu à peu par se recoller. Et tandis que cette fratrie fera preuve de rédemption, l'auteure traitera de forts et vifs sujets allant de l'affranchissement de la femme à celle de l'acception de soi et du pardon. J'ai trouvé chaque élément des plus tendrement évoqué, traité et développé. Avec émotions, j'ai suivi chaque combats menés par Maximilien, Madeline et Marceau et chacun à leur tour, leurs différentes destinées auront su me toucher. Ainsi, j'ai été sensible aux différents sentiments dévoilés et ai passé un chaleureux moment en leurs compagnie. En alternant leurs voix, la romancière dévoile un récit choral des plus immersif qui soit. Une submersion rendue possible grâce à sa plume se dévoilant des plus vive et directe ainsi qu'à son style des plus visuel possible. Ainsi, j'ai adoré voyager dans ce
Paris d'antan où les arts, tels le théâtre ou bien l'écriture sont sublimés par de fières références comme
Oscar Wilde ou Émile
Zola. Bien entendu et seconde guerre mondiale oblige,
Mélissa Restous nous dévoile également les sombres et violents coulisses d'un tel combat et bien qu'également difficile à lire, j'y ai décelé une touchante authenticité. À tel point qu'une fois plongée au coeur de ce drame, je n'ai pu résoudre à le refermer qu'une fois arrivé au point final.
Ainsi et tandis que la guerre gronde, les fissures et fragilités du passé semblent peu à peu se recoller et ce, au rythme de notre fratrie écorchée vive qui devra se des construire afin déconstruire pour parvenir à s'affranchir. C'est avec tendresse et dureté à la fois que j'ai suivi ces touchantes métamorphoses rendues possibles grâce au talent de l'auteure.
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