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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un coup de coeur parti de trois pages parcourues comme on lèche un incipit au détour d'un rayon de librairie. Quel diagnostic pour cette femme jeune qui va consulter un neurologue pour une douleur inquiétante au bras ? Des taches blanches au cerveau, maladie démyélinisante, potentiellement très grave. Elle décide de tout quitter, mari, enfants. Geste excessif, avec, dirait-on, le sceau d'interrogations féministes ou existentielles. On craint la suite, pénible psycho-scénario pour chaîne audience confidentielle.

Mais trop tard, le style simple et ample, la voix sûre et lucide ont déjà pris le dessus: impossible de rien lâcher. Ensuite, aucun rideau de soins palliatifs en bout de couloir, pas de nana qui pleure vodka sur le sofa. le premier roman d'Anne Révah, c'est beau et c'est bien, avec cette facilité d'écriture émouvante: du talent et des mots.

Au lieu de prendre l'avion pour Madras, atterrissage dans un meublé en location pour taper une lettre à sa mère: "Je veux te donner un récit, avec un début, une fin". Et dès la page 33, le lecteur s'envole avec les sentences – et je choisis le mot – de cette lettre libératrice inattendue. "La course de mes mots est mon seul rythme". En dire plus tuerait le sujet difficile, vite et finement traité. Au bout, le livre reste calé entre les doigts crispés, un peu groggy : on voudrait dire merci pourtant.

Je n'ai pas l'habitude d'être aussi dithyrambique à propos d'un livre, je sais que cette auteure a écrit "Pôles magnétiques" après, j'ignore quels succès lui sont acquis ou promis, mais avec ce Manhattan, elle a réussi, selon moi, un pierre fine idéalement taillée. On a l'impression d'un seul jet mais tout, les tournures, la progression, la concision incisive témoignent d'un bon travail de polissage dans l'ombre. Jamais on ne sent le roman, jamais on ne sent les 90 pages se dérober tant c'est pathétique et juste. Et pudique. L'intensité du ton monocorde s'épand en un réquisitoire douloureux.

Alors pourquoi Manhattan ? le mal que ressent la narratrice sur la peau de l'avant-bras a la forme d'un rectangle qui évoque pour elle l'arrondissement de Manhattan. Cela fait écho à un voyage décevant avec son mari à New-York :
"Je n'ai rien dit de négatif, Victor a cru que j'étais contente; j'ai dit les choses qu'on dit habituellement à propos de New-York: c'est impressionnant. J'avais trouvé que c'était inhumain et fatigant."

Inhumain et fatigant comme une grave maladie, comme un drame jamais avoué. Cruel, plausible.

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Un premier roman renversant et bouleversant, en si peu de pages, l'auteur nous entraîne dans une chute vertigineuse.

Une chute que rien de présage ni sa maladie ni sa fuite ni son constat du vide qui l'habite depuis son enfance.

J'ai lu ce livre en une seule traite sans pouvoir me détacher de l'histoire.

Le choc de la maladie et sa décision de fuir loin de cette vie dont elle ne fut qu'actrice, combien on pourrait s'identifier par moments à cette sensation de n'être que le pantin d'une existence, combien on s'interroge sur la finalité d'un destin, autant de questions qu'elle nous susurre en filigrane.

Faut-il une tragédie pour prendre conscience de l'absurdité d'une vie ?

Faut-il se savoir au bout du chemin pour déposer ce lourd fardeau au pied de celle qui aurait du voir ce qui se tramait chez cette si gentille voisine ?

Faut-il être au bout pour constater amèrement que la fin sera une délivrance mais jamais une renaissance ?

Au début de l'histoire on est très loin de deviner le pourquoi réel de cette fuite, si ce n'est l'annonce de cette maladie.

Puis de révélation en révélation, c'est le choc.

De page en page on glisse dangereusement vers le drame. C'est une lecture vertigineuse où rien ne peut nous arrêter.

Une longue glissade de plus en plus rapide de plus en plus déroutante jusqu'au point final, on espère qu'elle changera d'avis que quelqu'un viendra lui porter secours.

Voyez le bandeau sur le livre (J'aurais voulu qu'il y ait quelqu'un sur mon chemin pour suspendre la chute) ça résume mon ressenti, comme dans un cauchemar, elle hurle sa douleur, elle est seule dans ce vide béant, mais personne n'a jamais rien vu ni entendu personne n'a jamais su la sortir de cet abysse effroyablement glacial et profond, elle n'a jamais su le dire non plus hormis sur cette longue lettre avant de s'éclipser totalement.

On se pose la question parfois sur la réaction soudaine et inattendue des gens, sans doute avant de juger leur comportement devrions – nous aussi soupçonner un drame qui les ronge depuis trop longtemps pour pouvoir continuer à faire semblant.

Je suis sortie de cette lecture complètement abasourdie, c'est un petit roman qui nous assomme.


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Une femme quitte mari et enfants après avoir appris après qu'elle était atteinte d'une grave maladie. Elle ne prend que le chien et encore, elle finit par l'abandonner, lui-aussi. Quelles sont les raisons de cette fuite brutale ? Nous l'apprenons dans la seconde partie du roman par le biais d'une lettre accusatrice dans laquelle elle fait voler sa vie en éclats… Je n'en dirai pas plus sur l'histoire, mieux vaut aborder ce livre en en sachant le moins possible.

Des lectrices ont été dérangées par la construction du roman, notamment par cette lettre qui intervient au milieu du récit. Pas moi. J'étais accrochée au récit, admirative de la justesse des mots qui décrivent le vide intérieur de cette femme avant l'électrochoc que constitue l'annonce de la maladie. Je dois dire que j'ai été surprise par la révélation qui sort de sa plume, je ne m'attendais pas à cela. J'ai lu la dernière partie en osant à peine reprendre mon souffle. Je n'avais pas imaginé cette fin-là.

Quatre-vingt neuf pages qui m'ont scotchée

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Avec ce premier livre, Anne Révah fait fort. Très fort.
Tout commence par une douleur sur une partie de l'avant-bras, une femme consulte un neurologue. le verdict tombe tel un couperet : quatre tâches blanches dans le cerveau. le processus de la maladie démyélinisante est enclenché. Pas de retour arrière possible ou de guérison. Elle sait ce qui l'attend. Elle fait le choix de ne pas faire subir cette dégradation de son être à son mari et à ses enfants. Elle part. Elle arrête de jouer son rôle d'épouse et de mère. Depuis son enfance, elle a mimé, s'est fardée du comportement des autres pour masquer un traumatisme. Nuit d'hôtel puis une location meublée où elle écrit une seule lettre destinée à sa mère. Dans sa lettre, elle avoue, elle dénonce l'horreur…
Je suis sonnée, chamboulée, submergée d'émotions. Une lecture très, très forte. Poignante et superbement bien écrite.
Ce premier livre révèle un vrai un talent. Anna Révah est très douée : une sensibilité, un style limpide… Chapeau bas.
Un livre à lire absolument.

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La narratrice apprend qu'elle a une maladie dégénérative nerveuse, qui va entraîner peu à peu sa paralysie. Après l'annonce du résultat, elle rentre chez elle, fait son sac, embarque le chien et part à l'hôtel passer la nuit.

Le lendemain, elle se rend à l'aéroport mais ne peut prendre son vol pour Madras et laisse le chien. Elle retourne à Paris et loue une chambre pour écrire.

Ayant laissée mari et enfant, elle écrit à sa mère à Mellian, petite ville bourgeoise sur les bords d'un lac. Elle écrit à sa mère la déchirure de son enfance, ce qui s'est passé avec la voisine l'Allemande quand elle était enfant et que sa mère, femme au foyer bourgeoise s'ennuyant trop, n'a pas voulu ou su voir.

Mon avis :

Un petit livre très fort sur la construction de son être social sur une part de son enfance dont on a fait le vide. le personnage principal veut oublier cet épisode dégradant de son enfance et va se créer un personnage social, celui que tout le monde attend d'elle : mariée - trois enfants - journaliste politique. La façade est belle mais la narratrice ne ressent que du vide.

La vie d'adulte n'a pas pu combler la blessure de l'enfance, cette blessure qui se rouvre quand la vie si bien huilée offre une aspérité.

Pas facile d'écrire sur ce sujet, et pourtant l'auteur, par la fluidité des mots parvient à nous faire rentrer dans cet univers en creux.

Je remercie l'auteure de m'avoir si gentillement fait parvenir son ouvrage et m'avoir fait confiance. Je n'ai pas été déçue par ma lecture.

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Comment réagiriez-vous si un jour, soudainement, on vous annoncez que vous étiez atteint d'une maladie incurable?

C'est ce qui arrive à la narratrice, qui apprend de la bouche d'un neurologue que les cinq petites tâches blanches présentes sur son bras, sont dues à une maladie neurologique, incurable et qui au fil des mois, se fera plus présente, faisant de la narratrice, un être dépendant.

Celle-ci semblait avoir jusque là tout pour être heureuse, une belle vie, un mari, des enfants, un bel appartement. Et pourtant, dès que le diagnostic lui fut annoncée, elle part, quittant tous ses proches.

Et, après avoir errer quelques temps, elle s'enferme dans un appartement et elle commence à écrire une lettre, une lettre à sa mère, pour lui dire… tout.

Et peu à peu, la vie de cette femme se dessine devant les yeux du lecteur, sa vie de femme, de mère tout d'abord et puis derrière la petite fille qu'elle a été, la petite fille qui depuis longtemps se cachait au fond de son coeur. Cette petite-fille et son secret, secret qui a changé le cours de sa vie. Une vie qui ne fut pas malheureuse mais pas vraiment vécue, elle ne fut surtout pas vécue comme cette femme le voulait. Et tout cela, elle l'écrit, elle le hurle à sa mère.

Maladie catalyseur? rédemptrice? on aurait pu le croire et pourtant, le dernier passage de ce court roman magnifique, horrifiant nous détrompe.

Un roman tout en douceur, tout en violence implicite, des non-dits, une lecture entre les lignes, une ambiance qui saisit le lecteur.

J'ai aimé, touchée par cette douleur.

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Elle vient d'apprendre que son cerveau est atteint d'une maladie démélyénisante contre laquelle elle ne pourra pas lutter. Elle sait désormais que cette pathologie va anéantir lentement mais sûrement son corps, l'empêcher de penser, d'être, d'exister, lui ôter la vie. Avant que le pire n'arrive, elle décide de partir, de tout laisser en plan. Elle n'emporte que le minimum vital et son chien.

Cette jeune femme décide de fuir. Fuir son passé, son présent, son histoire personnelle, sa vie, Victor - son mari -, ses enfants, pour faire le point tant qu'il est encore temps. Cette fuite en avant et désespérée, c'est son kit de survie. Elle n'a pas peur. Elle veut juste remettre à plat toutes les choses de sa vie, se débarrassant des scories qui la plombent, se nettoyer de l'intérieur pour retrouver sa sérénité et affronter la fin en paix. Elle ne laisse rien derrière elle, pas de lettre, de justification, d'indices.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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