Voilà ce qui aurait pu être un bon livre d'anticipation sur la thématique du changement climatique.
L'histoire se déroule dans un petit village norvégien, région où l'on se rapproche de l'Arctique, là où l'on trouve du pétrole sous-marin qu'une gigantesque plateforme pétrolière va chercher en profondeur.
Ici vivent aussi, par ordre d'apparition : Ana, une femme qui n'est plus si jeune, flanquée de deux fils, mais pas de père, et qui vit dans la nostalgie de cette époque où, avec une bande de copains, ils passaient tout leur temps disponible en jeux de rôles – on y reviendra.
Il y a aussi Noah, son amour de jeunesse, parti faire fortune dans l'industrie pétrolière. Noah est le frère jumeau de Marc Berthelot, l'un des deux personnages principaux de «
Doggerland » d'
Elisabeth Filhol que j'avais tout simplement adoré. Noah qui retourne – enfin – sur sa terre natale norvégienne, à l'occasion d'un incident qui s'est produit sur cette fameuse plateforme dont il sera beaucoup question – on y reviendra aussi.
Il y a encore Anders, l'un des copains de la bande des jeux de rôles de leur adolescence, devenu glaciologue, et qui passe plus de temps là-haut, parmi les sommets glacés et enneigés que parmi ses congénères.
Il y a aussi Knut devenu un peu fou, Magnus le frère d'Ana, et toute cette petite bande qui évolue sans imaginer que le pire va se produire à la fin du récit, à l'image de ses sagas norvégiennes qui forment la toile de fond de ces fameux jeux de rôles où l'on se prend pour un dragon et où l'on convoite un donjon.
«
Climax » est pétri de bons sentiments, et tente à juste titre d'attirer notre attention sur ce dérèglement climatique qui se vit tout particulièrement au niveau de l'Arctique, là où disparaissent les fameux ours blancs.
D'où vient alors qu'on s'ennuie un peu et qu'on reste indifférent au sort de Knut aux prises avec les malfrats russes entouré de sa bande de chiens loups dressés pour tuer ? Qu'on ne s'étonne pas que Noah retrouve enfin Ana comme il se doit lorsqu'on croise son amour d'enfance ? Que la catastrophe annoncée depuis ne nous fasse « ni chaud ni froid » dans ce paysage glacé ?
Le dernier chapitre verra tous les personnages de ce roman choral voir défiler tous les personnages du roman, y compris les personnages principaux des grandes sagas nordiques, jusqu'aux corbeaux désabusés par l'action des humains à l'heure de l'anthropocène.
J'avais aimé «
il était une ville » que j'avais chroniqué à l'époque, et qui décrivait une ville américaine à la dérive. Dans «
Climax » l'auteur essaie de nous réveiller pour qu'on sorte de fin du monde programmée, mais peut-être n'y arrive-t-il pas vraiment.
Dommage, car l'intention est louable.