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Le pont de Bondy, son échangeur, son lycée.
C'est une journée ordinaire, avec son lot de violence.
Il y a les élèves, les profs, les CPE, les intervenants......
Et en une journée il va se passer pas mal de choses.
C'est ça la prouesse de ce livre : 316 pages pour une seule journée.
Beaucoup de détails, de sujets de réflexion.
Des personnages bien cernés.
J'avoue que passer une journée dans un lycée de banlieue ne me tentait guère au début.
Pourtant j'ai suivi avec intérêt cette journée comme les autres, ou presque.
L'écriture est nette, précise, authentique.
On sent le vécu dans cette histoire.
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Pour animer un atelier d'écriture, Paul, écrivain et poète, arrive un matin dans un lycée du 9.3, à Bondy-Sud, et découvre un monde auquel il n'était pas préparé.

Cette structure scolaire de 2000 élèves et 39 classes est un immense vaisseau, situé à un carrefour entre l'autoroute et le canal, un lieu où vit une population borderline et où l'on imagine tout trouver, sauf un lycée.

Parmi les 157 profs, c'est Candice, la prof de Français passionnée de théâtre qui l'accueille, pour mettre en place les activités de son atelier.

Une journée de ce lycée avec sa « communauté éducative » et ses adolescents de tous âges, qui verra la révolte monter depuis l'étincelle d'une bagarre le matin jusqu'à l'apaisement d'une fin d'après-midi presque ordinaire.

Les deux premières périodes m'ont semblé un peu longues. Elles décrivent à merveille les lieux, les profs, les élèves, que Thomas B. Reverdy connait si bien. On y retrouve l'état d'esprit de chacun, les problèmes individuels des élèves comme les vocations des enseignants. Pourtant, si ces étapes sont nécessaires pour s'imprégner du contexte, j'ai eu du mal à m'y intéresser vraiment.

Mais la troisième période est un régal, un chaudron trop chauffé qui explose, des jeunes ne trouvant pas leur place dans la révolte, des « grands frères » de Bondy-Sud remontés contre l'institution, des policiers prudents qui attendent de voir où tout ça va mener.

Il fallait ce roman pour prendre conscience de la fragilité du système scolaire dans une société où apprendre est devenu une obligation et où il n'est plus question ni d'ouverture, ni d'avenir.

Ce roman rend un bel hommage à tous ces profs engagés qui veulent agir pour la jeunesse des ghettos de banlieue et je pense en particulier à Samuel Paty et Dominique Bernard, assassinés pour les symboles d'un enseignement républicain qu'ils représentaient. Merci à eux tous d'être là, malgré tout et toujours et surtout, d'y croire encore.

Un roman essentiel.
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Une tranche de vie dans un lycée du 93 à Bondy, avec ses enseignants, ses élèves incarnés de façon réaliste dans leur vie quotidienne et leur environnement urbain repoussant et malsain. Candice, professeur de Français fait intervenir Paul pour animer un atelier d'écriture, et malgré les difficultés, ils parviennent à remplir leur office d'éducateurs avec beaucoup de pugnacité. Mais, une étincelle provoque soudainement un embrasement brutal, une information (vraie ou fausse) ,instantanément relayée par les réseaux sociaux attise les ressentiments contre la police et dégénère en une violence incontrôlée et incontrôlable. Une fiction prémonitoire remarquablement racontée de l'intérieur, au coeur de l'action, qui évoque l'instabilité et le fragilité des rapports sociaux dans un ghetto de la république.
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Une journée dans un lycée situé en « zone sensible » d'une banlieue de Paris (Bondy). D'heure en heure, on y voit arriver les étudiants, les professeurs. L'entrée dans la cour, passé les grilles. La grande salle, les vestiaires, les classes, la cafétéria, la sortie à la récré. Une matinée banale d'un jour comme les autres. L'après-midi sera cependant d'une facture différente.
Ce que raconte Thomas B. Reverdy sur l'état de l'école publique touche à l'universel. Même si le jargon employé relève spécifiquement de l'éducation française et que de nombreux termes argotiques émaillent le récit, le parallèle apparaît évident entre les écoles publiques des grandes villes qui ont à relever de semblables défis, tous nommés dans ce roman qui emprunte une démarche réaliste et impressionne par ses détails plus que convaincants.
Et si l'action s'était déroulée aux Etats-Unis, nul doute que la fin aurait été toute autre…
Un roman à lire absolument pour enfin reconnaître ce que l'on doit à l'éducation publique avec en son coeur, les enseignants et le personnel dévoués, dont le travail mérite reconnaissance et juste salaire.
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Faire cohabiter Poésie et Emeute en cité, est-ce possible ? Presque… car d'après les notes de l'auteur, l'histoire du roman le grand secours, est une fiction « vraie », non pas réelle.
Une journée particulière dans un lycée de banlieue se déroule sous nos yeux, au son du carillon qui annonce le début et la fin des cours. le récit retrace la rencontre des élèves avec un auteur poète, mais aussi la vie en salle des profs, autour de la machine à café. Avec réalisme, pudeur et sensibilité, Paul, l'écrivain nous fait partager ses étonnements : le peu de moyens et l'inconfort de bâtiments qui s'opposent à la volonté des enseignants et l'ambition qu'ils ont pour leurs élèves. Rien n'est caricatural, tout est juste. Pour les élèves, la découverte de l'univers de l'artiste, la mise en pratique de l'écriture où l'on se dévoile n'est pas simple à assumer surtout pour Mo, l'un des élèves, qui, naïvement, sera le déclencheur d'une lame de fond de violence. Malgré les recommandations familiales et son appétence pour le scolaire, il va être spectateur puis acteur d'une émeute dont le sens lui échappe.
Thomas B. Reverdy est prof dans la vraie vie, dans un lycée de Seine-Saint-Denis. A travers les yeux et les pensées des différents protagonistes, il dépeint l'ambiance sonore et le paysage des quartiers délaissés par l'état dans les banlieues, le crescendo de la rébellion met le lecteur sous pression, avec des fenêtres d'optimisme et d'onirisme pendant les cours, alors que dehors les émeutiers s'emparent des rues. La horde, plus forte que la police et que la communauté éducative s'engouffre dans le lycée, lieu qui devrait pourtant être sécure…
Avec des chapitres courts, des phrases descriptives qui sonnent juste, Thomas B. Reverdy nous plonge dans un univers imaginé mais crédible !
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Une journée dans une banlieue difficile, un matin de janvier.
La scène: Bondy, un carrefour titanesque où tout converge, routes, échangeurs, autoroute, rails, voie fluviale. On ressent, déjà sourdre l'insécurité.
7h30, le flot des passants qui vont au travail, des jeunes à l'école. A un arrêt de bus, un mauvais geste, une parole, une bagarre et c'est l'étincelle. Etincelle bien vite attisée par les réseaux sociaux.
Heure après heure, on perçoit la rage et la haine monter.
En parallèle, on suit la vie d'un havre de paix, ou plutôt ce qui devrait l'être, le lycée de la ville. Thomas B. Reverdy nous brosse le portrait d'une équipe enseignante, usée, dépassée parfois, mais malgré tout vaillante et consciente qu'elle est l'ultime rempart pour protéger ses jeunes, ballotés, embrigadés par les caïds de la cité.
L'auteur utilise un style narratif très plaisant. Comme antidote au marasme il utilise la poésie du jeune Mo et de Paul l'écrivain. Décrit la difficulté, à tous les deux, pour déclarer leur flamme auprès de Sara, la jeune lycéenne et de Candice la professeure de théâtre; flamme invisible dans ce grand brasier de cette journée folle.
Jusqu'où ira l'émeute, initiée à ce maudit carrefour, que les grilles du lycées ne pourront stopper.
Que pensent les pigeons du chinois, qui survolent la scène tout au long de ce roman, du délitement de cette société humaine?
Seul "le grand secours" pourra mettre un point final à cette journée infernale.
Un grand Reverdy, à ne pas manquer
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Une journée de janvier qui commence sur le pont de Bondy à 7h30 et se terminera au même endroit à 17h. Entre-temps, une "embrouille" entre un mec prompt à la baston et Mahdi, un jeune de Bondy Nord, prompt à la provoc, dégénère en une émeute dont l'ensemble scolaire va faire les frais.
Nous suivons la journée de plusieurs personnages très différents ce qui fait la richesse fictionnelle : Mo, d'origine malienne, 16 ans, amoureux des mots, Candice, la prof de français qui ne voulait pas être prof mais qui est attachée à ses élèves, Paul, le poète en quête de cachet, qui va animer des ateliers d'écriture qui découvre la réalité des banlieues , Mahdi qui s'est fait mettre la tête au carré de bon matin, Adama, son frère aîné, qui a fait de la prison pour trafics divers et variés et qui veut venger son frère. Atmosphère tendue de cocotte-minute prête à exploser au fil des heures....
Ce qui fait l'originalité de ce roman, c'est la structure; la journée est découpée en courtes séquences dans lesquelles on suit alternativement les personnages principaux au lycée mais également dans ce qui est leur vie en dehors. Elle donne du rythme au roman qui fait d'ailleurs la part belle aux mouvements à l'intérieur et l'extérieur de l'enceinte scolaire.
L'auteur souligne la caisse de résonance énorme que sont les réseaux sociaux avec leur cortège de fake news, leur haine et qui sont le moyen de communication privilégié des jeunes; dévoyés, ils peuvent être une arme terrible de désinformation et de manipulation des foules.
J'ai aimé les nombreuses références littéraires et musicales qui émaillent le récit et montrent qu'à travers elles, on peut créer du lien, atteindre ceux qui en sont très loin. Elles apportent également une dimension plus large que celle d'un lycée de banlieue.
Ce roman est une peinture sociale et sociologique ‘un milieu que l'auteur connaît bien de l'intérieur puisqu'il est professeur en banlieue ; l'environnement est décrit avec précision et ne donne pas envie de s'y promener : béton, usines, casses, décharges, terrains vagues et des voitures partout ; le lycée n'est guère mieux avec des bâtiments insalubres, des fuites d'eau, du matériel en panne… Certaines scènes sont empreintes d'humour, voire de tendresse comme la description du troupeau d'élèves dans les couloirs qui attend l'entrée dans la salle de classe Et au milieu de tout ce gris, de ce désespoir, des instants de grâce comme le poème écrit par Mo, ou la discussion autour du Bourgeois Gentilhomme. J'ai nettement moins aimé quand l'étude sociologique prend le pas sur la fiction (AG des profs, organisation de la grève, la BAC….) car ce n'est pas ce que je recherche dans un roman et que je peux trouver ailleurs dans des reportages, analyses, documents.
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C'est la chronique d'un jour de la vie d'un lycée de la banlieue parisienne défavorisée. Ce jour aurait pu être ordinaire, mais il ne le sera pas.
Paul, écrivain un peu blasé, s'est vu accepter d'encadrer une classe d'un lycée dans des activités d'écriture. Il s'y rend, en constate l'environnement inhumain, prend contact avec la professeure devant l'accompagner puis avec les élèves, avant qu'un événement extérieur ne déclenche la violence. Heure après heure nous sont exposés, l'ambiance du lycée, les mentalités des élèves, les comportements très divers des profs face à l'administration et face aux conséquences désastreuses de la politique libérale appliquée par les gouvernements. C'est un tableau très pessimiste heureusement adouci par une aventure humaine : Paul y trouvera l'amour.
Voilà un roman social qui se lit d'une traite et qui fait mal : notre système éducatif est à la dérive. C'est dramatique pour notre pays qui n'a pas d'autre richesse que la matière grise. le livre pourrait être désespérant, s'il n'y avait de beaux caractères, ultime chance. C'est écrit avec rythme et efficacité, et il y a ici ou là quelques bonheurs d'écriture.
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Thomas B. REVERDY. le grand secours.

Quelle claque prise en pleine g…. A la fin du livre, l'auteur nous confie que l'histoire que nous venons de lire est une fiction. Mais elle est vraie. Les lieux existent, les élèves, collégiens et lycéens fréquentent bien de tels établissements. Les professeurs sont bien réels ; heureusement pour nos enfants que le corps des enseignants enseignent encore. Cependant la lecture de ce panégyrique est riche d'enseignement et révèle que le niveau des classes ne cesse de baisser. Dans les classements annuels des connaissances de nos enfants, chaque année, nous régressons. Quand va-t-on s'attaquer aux causes de cet appauvrissement des connaissances de ces élèves ?

J'ai mis mes pas, alternativement dans ceux de Mo, Mohamed, élève en classe de seconde, de Candice, la prof de français et de théâtre, de Paul, l'écrivain venu animer des ateliers d'écriture, de Sara, une élève qui plaît à Mo…. Et de tous ces élèves anonymes poursuivant leurs études dans cet établissement.

le décor est planté. Nous sommes à Bondy, en banlieue nord de Paris et nous allons passer une journée dans ce lycée, situé en zone sensible, oui une seule journée. l'autoroute , un important noeud routier, des barres d'immeubles, une zone commerciale gigantesque, des camps de roms... Ce récit débute à 7h 50 et s'achève à 17h. Un seul lieu, un temps limité mais par contre un déroulé chronométré et semé d'embûches. Nous allons vivre une journée au contact des élèves, des enseignants dans cet établissement scolaire qui accueille environ 2 000 élèves, une population disparate et multiculturelle, un bel espoir !

Mais quelle journée. Une mêlée, un coup de poing et un élève défiguré. Cet acte a été filmé par un élève. La bousculade produit l'effet papillon. Oui cet incident relayé par les réseaux sociaux à la vitesse de la lumière va déclencher une véritable émeute. Il faut dire que l'agresseur de l'élève est un flic. Cette zone ultra sensible est à l'affût de la moindre bévue et chacun s'empresse d'alerter son réseau. Effet boule de neige, un véritable tsunami. le quotidien est complètement chamboulé. Chacun apporte sa pierre, non à l'édifice mais à la destruction de toute l'autorité. La guerre des clans est ouverte. Il faut choisir son camp. Tout dérape... J'ai découvert l'origine du titre donné à ce livre. Il s'agit d'un système existant dans les théâtres afin de pallier à un incendie. Toutes mes félicitations à ce professeur qui pointe du doigt toutes les déficiences de notre éducation !

Quelle journée dantesque ! Les évènements s'imbriquent les uns dans les autres, tels des pièces de puzzle, de meccano, de lego. La violence appelle la violence. Les oppositions sont fortes. L'administration ne sait plus que faire. Les forces répressives, la police tarde à entrer en scène et des scènes apocalyptiques se déroulent sous nos yeux. Quelle barbarie, aux abords et même au sein de ce lycée.

Je suis bouleversée par la violence qu'exprime ces collégiens et lycées. Je suis très en colère par l'emploi que ces jeunes font de leurs téléphones portables. Ces derniers ne servent plus guère à téléphoner mais ce sont de véritables armes qui dispersent, a travers la toile des informations qui au fil de leur diffusion gonflent et prennent des proportions que les jeunes ne maîtrisent pas. Ce récit est vraiment d'actualité. Il témoigne de la paupérisation de notre enseignement. Dans les années 1970, nous avons construit des établissement pour instruire la jeunesse et aujourd'hui, nous assistons impuissants au démantèlement de ceux-ci. Les valeurs inculquées à la jeunesse ne sont plus les mêmes que celles que j'ai connues lors de mes études, que ce soit celles du primaire, du secondaire et même en faculté. Nous avions le respect de nos aînés et encore plus pour le corps professoral. Autres temps, autres moeurs mais ce nivellement par le bas m'inquiète, non pour moi mais pour ceux qui sont loin derrière moi, nos enfants et petits enfants...

Je recommande fortement la lecture de ce témoignage. L'auteur exerce au lycée de Bondy. Il connaît donc bien et maîtrise son sujet. Je vous souhaite une bonne journée.
(25/10/2023).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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La ville de Bondy, l'échangeur autoroutier, l'éducation nationale, les banlieusards, tout cet ensemble me parlait et m'a plus que parlé.
J'ai aimé :
Les principaux personnages, la prof investie d'une mission, le bon élève en porte à faux, l'écrivain poète d'un autre monde, l'élève stigmatisé, embrigadé.
Les lieux : ce noeud de routes atroce quand on l'a vu une fois, on n'oublie pas, les cités, le lycée en décrépitude
Les atmosphères : le calme avant la tempête, les sentiments amoureux, le rejet, les appartenances aux milieux, aux groupes, à sa famille, la déprime des profs
L'écriture : très vive, directe, rythmée, poétique par le rap, documentée, réaliste, imagée
C'est une histoire à la fois actuelle avec l'émergence de la violence justifiée ou gratuite, l'effet de groupe, l'impact des réseaux, la perception de la police, les relations amoureuses, etc. Un roman qui peut aussi plaire à des néophytes de la banlieue.
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