AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782812620416
256 pages
Editions du Rouergue (06/01/2021)
3.21/5   7 notes
Résumé :
"Nous avions fait de Mme des Ursins une idole. Treize ans après sa disparition, celle qui avait été tant aimée et tant haie était devenue entre nous une sorte de fétiche. Que savions-nous d'elle ? Ce que tout le monde sait. Lorsque Philippe d'Anjou devint roi d'Espagne, quand elle était déjà veuve et habitait Rome, on fit appel à elle pour jouer un rôle de première importance à Madrid. La reine Marie-Louise gouvernait Philippe, Mme des Ursins gouvernait la reine.>Voir plus
Que lire après Beau drôleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La lecture rapide de la quatrième de couverture de ce livre proposé lors d'une masse critique m'avait laissé espérer un roman historique au dix-huitième siècle autour d'un personnage méconnu, la princesse des Ursins.
En fait, Yves Revert propose plutôt l'histoire d'un amour, d'une passion ; mots sans doute excessifs, les relations semblant trop à sens unique entre Mme des Ursins et M. d'Aubigny, son cadet de dix-huit ans. D'Aubigny a suivi, adoré, servi, cette femme de haute noblesse, qui l'a flatté, en le remarquant parmi d'autres alors qu'il avait dix-huit ans. Elle a tenu divers rôles, beaucoup voyagé, toujours avec d'Aubigny à son côté. Un genre de couple, mal assorti, entre une très haute aristocrate et un petit noble, qui avec le temps s'est habitué à s'entendre dans son dos traiter de gigolo.

Les années ont passé et un jeune chevalier, banni de la cour, est envoyé en exil chez M. d'Aubigny. Pourquoi est-il là ? Qu'a t-il fait ? A qui écrit-il ces lettres dans lesquels il décrit une sombre bâtisse au bord de la Loire, où le maître des lieux semble rêvasser et perdre le fil de ses pensées, entouré par un dernier serviteur taiseux ?
Le jeune homme connaît le passé de d'Aubigny et cherche malgré le mutisme de son interlocuteur à l'amener à parler de cette princesse des Ursins, qui continue à fasciner la jeune génération.

Petit à petit, d'Aubigny va lâcher quelques éléments de son passé et des grands moments qu'il a vécus à Madrid aux côtés de sa maîtresse à la cour de Philippe V. Envoyée en Espagne par madame De Maintenon pour contrôler et espionner le jeune petit-fils de Louis XIV, à qui la couronne d'Espagne revenait par le testament du roi Charles II, disparu sans descendance, la princesse des Ursins va si bien réussir sa mission qu'elle va devenir incontournable auprès du couple royal.

D'Aubigny pourrait tant raconter… Mais ses souvenirs semblent diffus, peut-être que sa mémoire le fuit, l'amenant à psalmodier le nom des grands d'Espagne qu'il a côtoyé et qui ont disparu. Les raisons de son attachement à la belle princesse, qui, dans sa jeunesse, avait aimé ses longues jambes et son impétuosité demeurent inexplicables.

Yves Revert alterne dans ses chapitres la vision de l'ancien chevalier et celle de son invité, qui quelque part doit lui rappeler ce qu'il était il y a bien longtemps. Cette construction perd un peu le lecteur durant les premiers chapitres, d'où seul ressortent les conséquences de l'âge, la dureté de l'hiver, et des regards tournés vers le passé, même quand d'Aubigny regarde passer les gabares sur la Loire.

Par la suite, ce qui était tu se fait jour, et le récit devient plus intéressant, mais l'histoire de la guerre de succession d'Espagne, le rôle de ministre occulte, voire de décideuse ultime, de Mme des Ursins, n'est que peu développé. Reste un personnage difficile à cerner, ayant réussi à s'imposer à une époque où les femmes ne connaissaient pas ce genre de premier rôle. Reste aussi cet homme vieillissant regardant, droit comme une statue, son passé défiler.

Bien écrit, complexe dans sa construction, ce roman intéressera plus par la psychologie de ses personnages que par l'arrière décor historique.
Commenter  J’apprécie          280
La maquette de couverture donne le ton : à travers ces deux visages qui se rapprochent pour un baiser, il est clair que c'est l'amour qui sera le thème de ce roman et que l'histoire événementielle passera au second plan.
En clair si vous vous intéressez au Grand Siècle et que vous voulez en savoir davantage sur la Princesse des Ursins, cette grande aristocrate qui régna sur la cour espagnole au moment de la montée sur le trône du petit-fils de Louis XIV après avoir exercé sa verve diplomatique dans la Rome des papes, vous serez forcément déçus car le roman ne fait qu'aborder de façon très légère les faits et gestes de la femme d'exception qui l'a inspiré.
Par contre vous serez touché par cette histoire d'amour extraordinaire qui unira la belle princesse et le très jeune homme de dix-huit ans son cadet qui éprouvera pour elle une passion absolue au point de sacrifier pour elle toute vie personnelle et de la suivre dans ses tribulations dans toute l'Europe épousant sa fortune mais aussi ses revers.
Au soir de sa vie Mr d'Aubigny , le "beau drôle " si l'on en croit le surnom donné par le mémorialiste St SImon, vit isolé dans un château des bords de Loire . Hébergeant pour un hiver, un jeune homme qui doit se faire oublier après des frasques parisiennes, il revivra pour lui les heures éblouissantes qu'il a passées auprès de celle qu'il n'a jamais cessé d'aimer et ses confidences trouveront écho chez le jeune homme fasciné par cette femme d'exception dont le souvenir persiste malgré son trépas.
Le texte est beau, poétique et le procédé littéraire qui tend à intercaler les souvenirs de Mr d'Aubigny avec les courriers rédigés par son jeune locataire permet de s'introduire peu à peu dans l'intimité de ces deux hommes qui vivent dans l'ombre de la princesse disparue (le mot est choisi volontairement car les références dans le livre à la princesse "morte" évoquant le titre à succès de Kenize Mourad m'ont vraiment gênée).
L'auteur reste taisant sur la vie de Mr d'Aubigny qui a pourtant eu une fille puisque c'est cette dernière qui a vendu le domaine de Chanteloup au ministre Choiseul.
Dans le roman c'est une passion totale et sans espoir qui est décrite car d'Aubigny sait parfaitement qu'il ne tient pas la place essentielle dans la vie de la princesse qui n'aura de cesse de tenir son rang mais surtout d'avoir un rôle actif dans la politique internationale de son époque, intrigant pour pousser en avant les partisans de la France en Italie et régentant la cour de Madrid où elle tient la première place grâce à son intimité avec les souverains. La vieillesse ne séparera pas les amants et d'Aubigny lui restera fidèle jusqu'au bout, entretenant son souvenir dans un château qu'il a fait bâtir pour elle et où elle n'a jamais mis les pieds.
L'émotion est bien présente avec l'histoire intemporelle d'un amour passionné mais cela n'empêche pas de faire naître l'envie d'en apprendre davantage sur la princesse aussi je vais relire l'excellent "bal de la guerre" de Jacques Almira qui relate la vie de la princesse des Ursins sous une forme romancée qui puise cependant étroitement dans le contexte historique.

Commenter  J’apprécie          41
Par petites touches, un vieil homme raconte la femme qu'il a aimé, sa vie d'intrigante, leurs pérégrinations entre les cours de Louis XIV et de Philippe V d'Espagne. Cette noble aventurière a longtemps été une actrice de premier plan dans les jeux de pouvoir du roi Soleil jusqu'à sa défaveur, dont la cause est une énigme et dont la mort a laissé son amant, beaucoup plus jeune qu'elle, le dépositaire de ses secrets. Les souvenirs que Monsieur d'Aubigny racontent à un jeune noble en disgrâce pour qui Mme des Ursins fait figure d'idole viennent en alternance avec les lettres d'exil que le jeune homme envoie à sa maitresse. On va et on vient dans les affaires diplomatiques du royaume, dans l'intimité des amants, dans les promenades de Mr d'Aubigny.

Je me suis quelques fois perdue dans les méandres de ces souvenirs. le rythme est lent, l'ambiance contemplative, il y a beaucoup de nostalgie dans l'évocation de ce destin hors normes. Mais la plume de Yves Revert est belle et poétique et permet aux pages de se tourner tranquillement. Et puis malgré tout on a envie de savoir, de comprendre, de voir la vérité éclater. J'ai d'ailleurs poussé après lecture, la recherche sur cette dame, qui a tellement agité têtes et coeurs. Il ne m'a manqué qu'un peu de drame et de rock'n'roll pour être totalement conquise.
Commenter  J’apprécie          10
D�ord, merci à Babelio et au Rouergue pour avoir donné la chance de remporter ce titre lors de la dernière masse critique.

Mon retour est le suivant :

Bien que le roman soit bien écrit, je n𠆚i pas été transportée plus que cela par cette lecture alors que j𠆞n attendais davantage. En effet, la couverture et le résumé m𠆚vaient intrigué à propos de cette histoire d𠆚mour.
C𠆞st peut-être parce qu’il s𠆚git d’un titre différent de mes autres lectures en raison de son aspect historique. Un récit qui m𠆚 lassé à la moitié de l’ouvrage. Dommage.
Commenter  J’apprécie          30
Un sujet historique intéressante, un roman qui s'annonce comme une romance historique (malgré la couverture trop moderne), une belle plume... mais qui manque cruellement de souffle. Sans ce souffle romanesque, sans émotion, le récit était plat et j'ai fini par m'ennuyer alors que le sujet était passionnant. Quel dommage !
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les troupes françaises ont été anéanties à Audenarde. La Flandre a du être évacuée. C'était autant de renforts libérés pour les Impériaux en Espagne. Le Vieux Pharaon qui régnait à Versailles depuis soixante-sept ans, auquel on rendait un culte comme au dieu Mars, songeait à retirer ses troupes d'Espagne et à laisser son petit-fils arranger ses affaires.
Commenter  J’apprécie          70
Les amis, il arrive toujours un moment où sans prévenir, ils se dressent devant nous et nous font un procès. Ils ont toujours l'air de croire que quelque chose leur est du, ils se plaignent que nous n'avons pas fait assez pour eux, et le pire est qu'ils le font au nom de l'amitié, et qu'alors nous ne savons plus quoi répondre.
Commenter  J’apprécie          50
On vivait d'expédients, l'honnêteté faisait rire, et au milieu de tous ces gens surgis d'on ne savait où, valets sans maître, gentilshommes sans le sou, escrocs revenus des galères, Mme des Ursins et moi étions faits pour jouer les premiers rôles.
Commenter  J’apprécie          60
Les hommes sont ainsi faits : ou ils restent dans leurs limites, ou ils ne cessent jamais d'en réclamer davantage.
Commenter  J’apprécie          110

Videos de Yves Revert (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yves Revert
"La fugitive de l'autre côté du pont de fil" d'Yves Revert - Interview 1
Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (17) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3186 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}