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EAN : 9782812624087
224 pages
Editions du Rouergue (04/01/2023)
2.38/5   8 notes
Résumé :
Une femme remonte le cours de sa vie, à la manière d’un détective qui enquêterait sur son propre crime, à la recherche d’un secret inconnu et inavouable, à propos d’une sœur morte ou peut-être d’un fils.
Des maisons, des mariages, des décès, des baptêmes, des bombardements, les lunettes d’écaille d’un officier allemand, des voisins juifs qu’on veut croire enfuis à Copacabana : en trente- six brefs chapitres se trame le double panorama d’une existence dont le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La protagoniste de ce récit, dont on ne connaîtra jamais le prénom, va remonter le fil de sa vie à l'envers, de 2006 à 1971. le lecteur va ainsi assister au déroulement du vécu de cette femme, marquée par plusieurs événements tragiques.

J'ai retrouvé une grande originalité dans ce roman, ne serait-ce que pour le schéma narratif proposé. Mais ce qui m'a totalement conquise, c'est la plume de l'auteur, qui réussit à disséquer à la perfection les émotions de la protagoniste. Ainsi, tout au fil des pages, cette femme va se révéler par petites touches.

Ce récit est très court et pourtant d'une grande densité. L'auteur a réussit à maintenir mon attention tout au fil des pages. Il faudra rester attentif, puisque les changements de dates sont constants et il peut parfois arriver que l'on s'y perde quelque peu.

Le lecteur va ainsi découvrir cette femme au fil de son évolution année après année. L'auteur mettra en avant la famille de cette femme, et disséquera à la perfection et avec beaucoup d'acuité les sentiments de tout un chacun.

La plume de l'auteur est introspective et d'une grande qualité stylistique. Avec beaucoup de brio, il va ainsi réussir à proposer une description détaillée de la psyché de la protagoniste, qui va en quelque sorte se livrer au lecteur.

Un roman dense servi par une plume magistrale. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Un auteur que je ne connaissais pas (Yves Revert), un titre de roman bien mystérieux, un texte de 4 couv alléchant, une énigmatique photo en noir et blanc très réussie (Fran Núñez). Comment résister ? Merci Babelio, Masse Critique, à l'auteur et aux Editions du Rouergue (Collection « La Brune»).

« La fugitive de l'autre côté du pont de fil »: une vie en je narratif. Celle d'une femme dont on ne saura jamais le nom (un mystère parmi d'autres). Un roman à rebrousse-temps, d'aval en amont (de 63 ans en 2006, jusqu'à la trentaine en 1971). Un théâtre personnel rétrospectif, mené sur le fil de 35 ans écoulés et dont le lecteur prend connaissance par petites touches lentement amenées à l'avant-scène. Chaque détail, même le moindre, a son importance ; la reconstitution du puzzle dans son entièreté est au prix d'une lecture attentive. L'héroïne se parle à elle-même tout autant qu'à nous, semble au coeur d'un bilan personnel introspectif qui, en[pm1] courts chapitres comme autant de flashbacks, nous fera vivre ses petits et grands bonheurs passés et ira gratter de lointains petits secrets soigneusement cachés, enfouis sous la croute des non-dits et des instants refoulés, racler la mémoire envasée qui remonte difficilement à la surface. le lecteur, peu à peu, voit se dérouler à l'envers trois décennies et demi écoulées, entre incontinence mémorielle et rétentions ponctuelles. 220 pages et 36 courts chapitres. Une existence dévoilée dans l'ordre antéchronologique, une femme et ses failles, ses faiblesses, ses richesses et, surtout, ce qui dans son passé interfère douloureusement et conditionne.

C'est une femme née des 30 Glorieuses, au rythme bienheureux de ces années-là, plus en prise avec l'instant présent qu'avec un futur qui ne dévoile encore que peu ses ombres aux aguets. Une vie qui va avec, comme dans l'ordre tranquille des choses de ce temps-là : une famille heureuse, presque autarcique, repliée sur elle-même de dimanche en dimanche, d'anniversaire en anniversaire, d'une fête de fin d'année à l'autre. Une vie de femme racontée à soi-même sur le fil, tour à tour coloré ou grisâtre, d'une pelote de laine qui, dévidée peu à peu, se déroule du bout périphérique d'aval vers le bout central d'amont, de l'écorce vers le magma central où déjà mitonne un avenir en attente . On y trouve des failles masquées/camouflées/maquillées/cachées aux autres et à soi-même, des faits oubliés ou refoulés, ceux glissés sous le tapis …

« La fugitive de l'autre côté du pont de fil » est un lent voyage à reculons du présent vers un maintenant lointain passé, une plongée introspective qui, de détails peu à peu révélés comme autant de pièces emboitées reconstitue le puzzle d'une existence. Une femme revisite ce qui fut et est advenu. Un passé comme un autre, celui d'une femme de la classe moyenne. de la soixantaine bien entamée à la trentaine florissante. 35 ans d'une vie comme une autre, presque sans débords, sans faits exceptionnels notable si ce n'est que là-bas, presque oublié, un fait mijote qui a conditionné les années qui filent

Un roman à rebrousse-temps : l'idée est ingénieuse, elle est bien menée sur le fil tendu entre présent et passé. La prose est magnifique, c'est l'atout principal du roman ; on y trouve de belles fulgurances qui restent accrocher après lecture.
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Quelle tristesse ! quel ennui ! Pourquoi un écrivain se donne tant de mal pour raconter une histoire dont il s'évertue à gommer la moindre aspérité ?

Si je ne mets pas qu'un seul coquillage à ce roman c'est que je lui reconnais une qualité : l'écrivain met son talent d'écriture (car oui, il écrit bien) au service d'une absence totale de séduction vis à vis de son lecteur.

Bon, c'est dit, je n'ai pas aimé du tout ce roman et je ne vois pas non plus ce que cela peut apporter à quelqu'un d'écrire un tel livre ni à quel lecteur ça peut plaire. Je raconte rapidement le sujet, une femme qui n'a jamais été bien dans sa vie, et qui a voulu franchir ce fameux pont qui sépare la ville en deux, les nantis d'un côté et de l'autre ceux qui rament pour l'être, nanti, part à la recherche des épisodes qui l'ont empêchée de s'épanouir et de vivre pleinement.

Toutes les souffrances de cette femme sont gommées par son peu d'intérêt pour la vie, elle est comme dans miroir qui lui permet de se contempler et de se raconter mais pas de vivre. Elle est née alors que sa soeur ainée meurt à la fin de la guerre, elle aura toujours l'impression que sa naissance n'a pas été souhaitée. Sa mère était en deuil de son aînée. Elle sera anorexique, puis se mariera avec un homme avec qui elle n'aime pas faire l'amour. Elle aura un bébé qu'elle appelle « le fils » et qu'elle ne saura pas aimer, au point de faire (peut-être) un geste très violent quand il était bébé mais elle ne sait pas trop si elle l'a fait ou non. Elle a failli faire une très belle carrière dans les assurances mais finalement termine à l'accueil après avoir été secrétaire de direction. le roman commence par la fin, elle va bientôt partir en retraite et doit déménager dans un nouveau bâtiment. L'auteur annonce sans arrêt qu'en remontant dans le passé on la comprendra et que nous allons assister à des révélations. mais finalement même le fameux ‘geste » est raconté de telle façon qu'il perd toute sa force. Et sa soeur Solange ne nous est d'aucun secours pour comprendre cette petite soeur.

On voit notre société évoluer de 1945 à 2006, les voitures, le logement, la nourriture, les chansons, les opinions politiques, les commerces. Mais rien n'est passionnant tout est terne et gris, je me suis rendu compte que je m'en fichais complètement de savoir en quelle année j'ai mangé de l'avocat pour la première fois et si Greg Lemond a remporté le tour de France ! Et je n'avais pas besoin de ce roman pour savoir que vouloir « être une femme sans blouse » ne suffisait pas à remplir une vie !
Lien : http://luocine.fr/?p=16339
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Je découvre l'auteur et son univers avec ce livre remporté lors de la masse critique littérature.

Que dire ? Je ressors de cette lecture assez mitigée.
Pourtant de très bons éléments dans ce livre à commencer par la plume sublime et presque poétique de l'auteur.

Une construction du livre très intéressante, intelligente et originale qui permet de mieux apprécier la remontée dans les souvenirs du personnage principal.

D'ailleurs ce personne est intrigant, on ne connait pas son nom mais l'on découvre une femme étrange, mélancolique, parfois sombre.
Elle a un but, et l'histoire tourne autour de cette question pour laquelle elle va dérouler le fil de sa vie afin d'obtenir des réponses.
A travers ce parcours, il y aura d'autres secrets, des non-dits, des souvenirs beaux et joyeux mais d'autres plus complexes, tristes.

Alors c'est bien écrit, on a envie de comprendre et malheureusement, perdue dans des belles phrases et les résurgences de la femme, j'ai l'impression d'être passée à côté de là où l'auteur souhaitait nous emmener.

Je n'ai pas compris la fin et je reste pour le coup sur ma faim.

Une découverte non loin d'être inintéressante bien que parfois compliquée, trop pour moi ?
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J'ai choisi ce livre lors d'une masse critique car la 4ème de couverture me promettait de découvrir le destin d'une femme avec ses secrets et attisait ma curiosité.
Je ne connaissais pas du tout la plume d'Yves Revert. L'écriture est belle et fluide les chapitres sont courts, les pages se tournent vite. La vie de cette femme file devant nos yeux, son travail, sa famille, sa maison, sa soeur, sa mère, son mari, son fils... Et toujours cette question mais où veut-elle nous mener ? Et bien malheureusement je suis passée à côté. J'ai compris son secret mais était-ce le seul ? Était-il vrai? Trop de doutes à la fin de ce livre qui pourtant de par sa plume a réussi
à me tenir en haleine jusqu'à la fin.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
On ne rit pas dans la maison du quartier du fleuve. Pas comme ça. Pas ce rire franc comme une fanfare. Et maman ne riait pas là-bas, rivée à son bout de table. Elle observait Bernard, l’air de penser que le rire était un vice à ranger sur la même étagère que l’intempérance où l’addiction au jeu. S’y adonner était source de danger. Une fantaisie que nous n’avions pas les moyens de nous autoriser. Celui qui rit sa vigilance se relâche, et des gens comme nous étaient condamnés pour survivre à demeurer sans cesse sur nos gardes. Le moindre faux pas nous était interdit.
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Quand ils m’ont dit que je ne serai plus l’assistant du directeur et que j’ai été nommé à l’accueil, j’ai fait semblant que c’était normal. J’aurais pu leur dire que j’exerçais ma mission depuis vingt ans, que je connaissais mon métier à la perfection, je pouvais réciter par cœur la liste des agents généraux, je savais réserver les salles de congrès pour les séminaires, les chambres d’hôtel pour les cadres convoqué au siège, je rappelais au directeur d’aller chercher ses enfants à l’école et ses rdv chez le dentiste, on ne m’avait jamais prise en défaut. Mais je n’ai rien dit et j’ai laissé faire. J’ai prétendu trouver cela normal. J’ai toujours procédé ainsi faire comme si tout était normal. C’est la seule façon qu’on ait aucune prise sur moi. Si vous vous plaignez, il ne faut pas croire que les autres nous porterons secours.
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La cuiller allait à la bouche et non la bouche à la cuiller, j’avais appris ça dans les films. Au cinéma, les femmes ne se comportent pas à table comme dans la vie quand une bouchée n’attend pas l’autre. Elles glissent une bouchée entre leurs lèvres mais on ne les voit pas mâcher, impossible de deviner le poids de la nourriture entre leurs joues, puis sans qu’on les ait vues déglutir, elles participent à la conversation, et avant une nouvelle fourchetée, elles triturent longuement les aliments de l’extrémité du couvert, piquant dedans, faisant le tri, considérant la nourriture d’un œil détaché, presque hostile.
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Leur souffrance paraissait s’inscrire dans un certain ordre des choses, elle était le prix à payer pour ce qu’ils avaient et que les autres n’avaient pas. En disant cela, ce n’était pas l’argent que nous avions en tête, mais les secrets dont ils étaient les seuls détenteurs, leurs livres sacrés, ce fatras inaccessible à qui n’appartenait pas à leur cercle, les paroles hermétiques sorties de plus loin que la Bible, qui semblaient délivrer une vérité à eux seuls réservée, et de ce drôle de Dieu qu’ils ne voulaient partager avec personne.
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J’ai toujours procédé ainsi : faire comme si tout était normal. C’est la seule façon qu’on n’ait aucune prise sur moi. Si vous vous plaignez, il ne faut pas croire que les autres vous porteront secours. Est-ce qu’on a jamais vu ça ? Est-ce qu’on les a jamais vus régler vos problèmes à votre place ? La seule chose qu’ils sachent faire, c’est poser des questions qui vous déplaisent, et à la fin, pour se débarrasser de vous, ils n’ont d’autre moyen que de vous faire sentir responsable de ce qui vous arrive, ainsi ils se croient quittes.
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