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Philippe Neel (Traducteur)
EAN : 9782953366426
352 pages
Monsieur Toussaint Louverture (15/04/2010)
3.36/5   21 notes
Résumé :
Attirante, séduisante, fascinante… la jeune Zuleika Dobson l’est sans aucune limite. Prestidigitatrice de renommée mondiale, elle parle comme un écrivain fin de siècle et traîne, en vraie femme fatale, autant de bagages que de prétendants. Lorsqu’elle peut enfin rendre visite à son grand-père, recteur d’Oxford, tous les étudiants tombent inévitablement à ses pieds. Malheureusement pour eux, elle ne pourra aimer qu’un homme totalement imperméable à ses charmes… Si bi... >Voir plus
Que lire après Zuleika dobson / Une histoire d'amour à OxfordVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Zuleika Dobson, jeune femme au charme envoûtant, qui vit de tours de magie qu'elle partage de pays en pays, alors qu'ils ne sont que d'une bien piètre qualité, décide de rendre visite à son grand-père, recteur d'une université d'Oxford. Cette visite de la charmante petite-fille est le début d'une longue série de drames absurdes, dont le jeune duc de Dorset, normalement indifférent à la gent féminine - du moins pour se marier -, sera le premier à en subir les conséquences.

C'est une vraie petite perle de nonsense que ce roman, qui joue avec les codes du récit amoureux pour mieux les transgresser, pour les entraîner vers les méandres les plus sombres de la psychologie humaine, le tout avec une certaine forme de légèreté mordante. Tout le monde en prend pour son grade, mais toujours avec frivolité plus que cynisme - les protagonistes, Zuleika et son duc ; le reste d'Oxford, étudiants comme professeurs, habitants comme habitantes -, et toute l'histoire repose sur une histoire d'amour qui n'en est pas une, sur une histoire sociale qui n'en est pas une, sur une histoire qui n'en est, finalement, pas une non plus ?

Finalement non, puisque tout se tient dans le paradoxe d'un absurde cohérent, d'un humour noir en apparence seulement, et d'un narrateur, très joueur, qui aime bien s'adresser à son lecteur, pour en arriver à une histoire au bout du compte parfaitement ficelée, et particulièrement rafraîchissante.

Un petit régal que je regrette de ne pas avoir découvert plus tôt.
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Attention chef d'oeuvre d'humour anglais et de suicides collectifs !

Que dire qui arriverait à la cheville de Zuleika Dobson ? Qu'elle a légère, évidemment, et fine, cela va sans dire... Que je l'aime ? Ah ! non !!! trop attendu ! Tout le monde aime Zuleika ; et c'est bien à cause de cela, qu'elle, n'aime personne ; qu'elle ne peut concevoir l'amour. Et elle voudrait bien, aimer, pourtant. Mais - c'est insensé - personne ne peut l'approcher sans immédiatement fondre sous son regard, se liquéfier devant son charme.

Et oui, elle est comme ça Zuleika ; elle fait craquer les hommes. Qu'y peut-elle ? Elle ne va tout de même pas s'en excuser ? Elle ne va tout de même pas arrêter de charmer ? (il faudra bien pourtant, avant d'avoir décimer toute la gente masculine...)

Zuleika, une plaie sur mon coeur...

A sa descente du train en gare d'Oxford, et jusqu'à la maison de son grand-père, Doyen du Collège de Judas, elle trimballe autant de valises que d'amants, et une déjà belle réputation. Prestidigitatrice sans talent, elle a pourtant réussi à se faire connaître du monde entier. de New-York à Paris, en passant par Madrid où "le dimanche qui précéda son depart, on donna en son honneur une grande corrida. Quinze taureaux reçurent le coup de grâce, et Alvarez, le roi des matadors, mourut dans l'arène avec le nom de Zuleika sur les lèvres. Il avait tenté de tuer son dernier taureau sans quitter des yeux la Divina Senorita".

Mais un soir, elle rencontre le Duc de Dorset, qui ne daigne pas la regarder ! Son coeur s'enflamme. Serait-il possible que cet être existe ? Celui qui ne l'aimera pas au premier regard ? Sans réflechir davantage (il faut avouer que ce n'est pas son point le plus fort), elle se précipite le lendemain chez le Duc, pour le revoir, et profiter du dédain de cet homme.
Mais - hélas ! - celui-ci a eu une sinistre révélation dans la nuit : il l'aime. Ce dandy qui n'aime rien tant que lui n'est pas dans son assiette ce matin là. A tel point que "le Duc s'écarta de la fenêtre. Etrangement, il ne souhaitait pas être vu, bien qu'il eut coutume de se laisser admirer à cette heure pour lancer quelque mode nouvelle."
Et il commet l'erreur qui va lui coûter la vie : lui déclarer son amour... Elle qui l'aimait tant ces dix heures passées ne peut lui retourner qu'un avis de non-retour. Elle ne l'aimera jamais ! Aussi, qu'avait-il besoin de succomber comme tous les autres...

Dès lors, ne pouvant être aimé de Zuleika, et un peu par provocation, il décide d'annoncer son suicide prochain pour la belle. Quel hommage pour elle ! Jusque là personne ne s'est vraiment suicidé par amour d'elle...(on avait toujours fini par s'apercevoir qu'il y avait des histoires d'argent ou de tromperie là-dessous). Il promet donc, à sa demande, de mourir en prononçant son nom. Sauf que... le Duc, riche de nombreuses affections de ses camarades de collège, voit sa résolution suivie par tous ces compères. Un suicide collectif, donc, au nom de Zuleika ! Charmant, n'est-ce pas ?

Ce livre est d'une drôlerie et d'une fraicheur sans nom ! Quand - en plus ! - il est servi par une luxueuse édition de Monsieur Toussaint Louvrture, et augmentée de très fins dessins en noir et blanc. Franchement, que demander de plus ?

Quant à moi... Je ne me suis pas jetée du ponton après la régate. Je n'ai pas suivi le Duc dans sa somptueuse résolution. Je reste là, bouche bée, avec mon Zuleika à la main. Un peu hébétée tout de même. Mais certaine qu'après elle, je n'aimerai plus jamais.

Zuleika... Zuleika...
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Ce roman est une fantaisie à la fois drôle et cruelle sur l'Amour. Une belle jeune femme, frivole et égoïste, fait tourner la tête des étudiants d'Oxford où elle vient d'arriver. Elle est la petite-fille du recteur de l'Université, occupe son temps à se produire en spectacle (elle est pourtant une prestidigitatrice fort médiocre) et partout où elle passe, les hommes sont prêts à faire des folies pour ses beaux yeux.

Evidemment, Zuleika ne saurait se contenter d'une armée de soupirants prêts à satisfaire le moindre de ses caprices. Elle décide qu'elle ne pourra tomber amoureuse que d'un homme à qui elle serait indifférente. Cette perle rare, elle croit l'avoir trouvé lors d'un dîner organisé par son grand-père. A leur table, le beau, le riche, l'élégant et le hautain Duc de Dorset semble peu sensible au charme de la demoiselle, qui s'en éprend sur le champ. Logique. Hélas pour le Duc qui a la malencontreuse idée de lui avouer son admiration et son amour dès le lendemain de leur rencontre, Zuleika est affreusement déçue et renonce par conséquent à aimer le Duc. Mais le beau jeune homme a la tête farcie d'idéaux et tout en étant fort conscient de ce qu'il doit à son rang, cédant à un accès de noblesse inouï, obéissant à une impulsion et à son devoir de dandy, il décide de mourir pour sa bien-aimée, qui, soit dit en passant, ne le mérite guère.

Je ne crains pas de dévoiler la principale information du roman puisque tout est indiqué dans le quatrième de couverture.

L'important et le plus amusant, c'est de suivre les extravagances des uns et des autres, les pensées hautement philosophiques du Duc, les caprices de la belle Zuleika... Mourir ou ne pas mourir par amour, telle est la question. Surtout que le Duc n'est point le seul à faire cette sottise. D'autres étudiants énamourés pensent la même chose, à quoi bon vivre sans l'amour de Zuleika ? et se préparent donc, chacun à sa manière, à mourir pour leur idôle. le projet bien arrêté de se suicider n'empêche pas le jeune Duc, qui se tient en très haute estime, de se soucier de détails plus prosaïques comme guérir de son rhume ou choisir sa dernière toilette. Mourir d'amour, jeune de surcroît, est une fort belle chose mais il faut le faire avec élégance et distinction. Quant à la demoiselle, objet de tant de passion et cause de cette hécatombe, elle suit avec intérêt tous ces préparatifs qui ne manqueront pas de l'auréoler d'un certain prestige et d'une grande renommée. Alors, qui va rééllement sacrifier sa vie pour Miss Dobson ? il faudra le lire pour le savoir...

Je n'ai pu m'empêcher de penser aussi bien à Fitzgerald qu'à Somerset Maugham. Mais l'héroïne de Beerhom est un condensé de tous les défauts typiquement féminins, vaniteuse, inconstante, coquette, égoïste et j'en passe. L'écrivain grossit les traits et l'histoire elle-même est grotesque de bout en bout.

Le livre est joliment présenté, rehaussé par les dessins de George him qui rappelle les caricatures d'une certaine époque. Comme toujours l'éditeur agrémente son ouvrage de quelques considérations amusantes (voir notamment la dernière page) et fait preuve d'un choix de publication fort original. J'avoue qu'avant cela, Beerbhom m'était inconnu, même s'il fut l'ami De Wilde et Maugham...

La traduction est soignée, en tout cas la prose de l'auteur est précieuse, j'ai même dû recourir au dictionnaire pour deux ou trois mots dont le sens m'échappait. Je n'aurai qu'un minuscule reproche à faire à ce roman : sa longueur. Pour un sujet somme toute aussi mince, il aurait gagné à être un peu raccourci, le ryhtme s'affaiblissant par moments.

Mais j'avoue qu'en ce moment, j'ai la manie de trouver tout ce que je lis un poil trop long...
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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"Attirante, séduisante, fascinante... la jeune Zuleika Dobson l'est sans aucune limite. Prestidigitatrice de renommée mondiale, elle parle comme un écrivain fin de siècle et traîne, en vraie femme fatale, autant de bagages que de prétendants. Lorsqu'elle peut enfin rendre visite à son grand-père, recteur d Oxford, tous les étudiants tombent inévitablement à ses pieds. Malheureusement pour eux, elle ne pourra aimer qu'un homme totalement imperméable à ses charmes... Si bien que tous décident (par dandysme, par amour ou encore par bêtise), en une macabre contagion, de mourir pour elle. Histoire d'amour, de suicide collectif et de régates nautiques, cette fantaisie raffinée, magnifiquement écrite, emporte la rigide Oxford et ses acteurs jeunes hommes transis d amour, fantômes en colère, dieux calculateurs et statues inquiètes dans un tourbillon d'extravagances."

Drôle de résumé pour un bien beau livre, chose qui ne surprendra pas ceux qui connaissent la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture réalisant toujours de très beaux ouvrages.


Mais qu'en est-il de ce Zuleika Dobson ?

C'est tout d'abord un roman qui fût publié en 1911. L'auteur Max Beerbohm est quelque peu tombé dans l'oubli comme bien d'autres malheureusement. Cet auteur anglais a écrit un seul roman et c'est l'histoire de cette Zuleika Dobson.

Le résumé ci-dessus vous donne un aperçu assez fidèle du contenu général du roman. Cette histoire totalement farfelue et quelque peu déjantée, autant que peut l'être une histoire écrite par un auteur du XIXème siècle, devrait séduire (comme Zuleika) les amateurs éclairés.

Bémol !
Le style de l'auteur est un peu lourd et parfois le roman souffre de certaines longueurs et devient franchement ennuyeux, surtout dans sa première moitié. La deuxième partie du roman a un rythme plus dynamique et se lit avec beaucoup plus de plaisir. le ton ironique de l'ensemble permet tout de même de maintenir l'intérêt du lecteur en éveil. L'histoire est au final amusante. Son charme suranné devrait séduire les amateurs de curiosité littéraire.
Pour terminer je ne peux que saluer la beauté du livre autant dans le choix des matériaux pour sa fabrication que dans le choix des illustrations qui accompagnent avantageusement le récit.

Un livre à recommander chaudement aux amateurs de littératures au charme suranné. Les amateurs de beaux livres seront aussi au nirvana. Les autres, passez votre chemin, vous risquez d'être déçus.
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Tout d'abord, il faut préciser, à l'heure où l'on parle tant du livre numérique, que ce livre est avant tout un bel objet avec sa couverture cartonnée de couleur rouge (un clin d'oeil « L'empire du rouge », un essai de l'auteur ?) ornée d'une très jolie illustration de George Him (dont les dessins ponctuent très agréablement l'ensemble du roman). Pour cela donc : merci aux éditions Monsieur Toussaint Louverture.
Qu'arrive-t-il d'après vous quand une magnifique orpheline de 20 ans habituée à ce qu'aucun homme ne lui résiste tombe justement amoureuse d'un jeune duc dandy jusqu'au bout des ongles qui s'avère être le seul dans tout Oxford capable de résister à son charme ?
Et quand il se met à l'aimer, c'est elle qui ne veut plus, lassée de tous ces hommes qui se prosternent devant elle, faisant fi de toute dignité …
Entre deux tours de magie ratés de la belle, la foule des prétendants éconduits menace de mettre fin à ses jours en se jetant à l'eau pour son plus grand ravissement.
Entre roman psychologique et vaudeville haut de gamme, un excellent roman tout en légèreté.
Les dialogues sont très « wildiens » (avec des répliques pleines d'esprit) et on se met à rêver d'une adaptation théâtrale de ce roman qui contient beaucoup de dialogues très finement ciselés, avec quelques aphorismes bien sentis (et un brin misogyne) sur les hommes, les femmes, l'université, bref la vie quoi …

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Deux autres étudiants survinrent. Le Duc les pria simplement, comme une faveur personnelle, de ne pas sacrifier leur vie. Ils lui exprimèrent leurs sincères regrets, et dirent qu'en pareille matière, ils devaient avant tout suivre leur inspiration. En vain il plaida. Ils admirent que, sans son exemple, ils n'auraient jamais songé à mourir... Le Duc continua de descendre la rue et d'accoster tous les étudiants, usant de tous les arguments possibles, de toutes les persuasions. Pour un jeune homme dont il savait par hasard le nom, il inventa un message personnel de Miss Dobson l'implorant de ne pas mourir. A un autre, il offrit de léguer par bref codicille une somme suffisante pour lui assurer un revenu annuel de deux mille livres ou toute autre somme raisonnable. A un autre, il offrit d'aller bras dessus bras dessous, à carfax, et d'en revenir de la même façon. Le tout sans le moindre succès."
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On dirait que les femmes qui sont gentilles avec les chiens sont toujours celles qui n'ont pu s'entendre avec les hommes. Pour les femmes attrayantes, les chiens sont des créatures muettes, agitées, sans doute dangereuses et probablement sans âme. Pourtant, la coquetterie les pousse à caresser les chiens en présence de l'homme qu'elles ont asservi.
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Elle avança parmi eux. Ce qui émanait d'elle n'était pas uniquement dû à son état. Elle était un réflecteur, un réfracteur mouvant de tous les rais de tous les yeux que l'espèce humaine avait tournés vers elle. Son aspect disait l'histoire de ses jours. Yeux brillants, pieds légers, elle sortait droit d'un ciel dont la lumière éblouissait tous les spectateurs. Elle avança parmi eux, vrai miracle triomphant, assassine des souffles. On n'avait tout simplement jamais rien vu de tel à Oxford.
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On ne fait pas un homme en dressant un mouton sur ses pattes arrières. Mais en assignant cette position à tout un troupeau de moutons, on peut faire une foule humaine.
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Le vrai prestidigitateur trouve sa récompense dans le sentiment d'un travail accompli avec perfection, pour la beauté du geste. Le gain ni les applaudissements ne lui sont nécessaires. Abandonné avec le matériel de son art, sur une île désert, il resterait parfaitement heureux. Il ne cesserait jamais de tirer des œufs durs de sa bouche, débiterait son boniment aux vents indifférents et les affres suprême de la faim ne lui ferait sacrifier ni lapin vivant ni poisson rouge. Zuleika, sur une île déserte, eut consacré la majeure partie de son temps à la recherche d'une emprunte de pied masculin.
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