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EAN : 9782870273524
82 pages
Complexe (23/05/2000)
5/5   1 notes
Résumé :
Trois hommes condamnés au mitard dans la prison de Lecumberri à Mexico. Désespérés par le manque de drogue, ils utilisent la mère de l'un deux, aidée par les compagnes des deux autres, pour en obtenir. Autour de cette trame très simple, José Revueltas construit sa nouvelle la plus percutante.
L'atmosphère raréfié à l'extrême et par moments presque insoutenable est admirablement rendue par le style dense et sans concession qui oblige à lire le texte d'un trait... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La prison, métaphore d'une société de victimes, de brutes et de mercenaires aveugles au réel.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/04/21/note-de-lecture-le-mitard-jose-revueltas/
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Pendant quelques secondes la cage rectangulaire restait vide, comme s’il n’y avait pas de singes, après le passage de chacun d’eux dont les pas les menaient, en sens inverse, aux extrémités de leur cage, une trentaine de mètres, soixante allers-retours. Et cet espace vierge, sans dimension, se transformait alors en territoire souverain, inaliénable de l’œil droit qui surveillait obstinément, millimètre par millimètre, tout ce qui pouvait se produire en cet endroit de la Section. Singes, archi-singes, stupides, vils et innocents, possédant l’innocence d’une putain âgée de dix ans. Suffisamment stupides pour ne pas se rendre compte que les prisonniers c’étaient eux et personne d’autre, eux et leurs mères, leurs enfants et les pères de leurs pères. Ils se savaient faits pour surveiller, espionner, regarder autour d’eux, afin que personne ne puisse filer entre leurs doigts, s’échapper de cette ville aux rues de grilles, de ces barres multipliées à l’infini, de ces recoins, et leur visage stupide n’était que l’expression de la vague nostalgie d’autres facultés qu’il leur était impossible d’exercer, un certain bégaiement de l’âme ; ces visages de primates, dans le fond plutôt tristes à cause d’une perte irréparable et ignorée ; ils étaient couverts d’yeux de la tête aux pieds, d’une résille d’yeux, une rivière de pupilles parcourant tout leur corps, la nuque, le cou, les bras, le thorax, les couilles ; ils disaient et pensaient que c’était pour pouvoir manger, pour qu’on ait de quoi manger chez eux où la famille singe dansait, glapissait, les fils et les filles et la mère, velus par dedans, pendant les vingt-quatre heures de garde à la Prison Préventive, allongé sur le lit, sale et poisseux, les billets crasseux des misérables pots-de-vin posés sur la table de nuit et ne sortant pas non plus de la prison, infâmes, prisonniers d’un circuit sans fin, billets de singe que la femme étirait et repassait entre ses mains, longuement, terriblement, sans qu’elle s’en rende compte. Sans qu’ils se rendent compte de rien du tout. De la vie. Sans qu’ils s’en rendent compte, ils étaient là dans leur cage, mari et femme, mari et mari, femme et enfants, père et père, enfants et parents, singes effrayés et universels.
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