La renaissance carolingienne.
Pierre Riché est le médiéviste et le grand spécialiste du Haut Moyen âge, c'est-à-dire de l'avant l'an mille.
Dans son livre « Les carolingiens – Une famille qui fit l'Europe », Il nous raconte, par un ouvrage très documenté, la grande histoire de ce petit aristocrate et maire du palais, en la personne de « Pépin l'ancien ».
Et de son illustre descendance, avec Charles Martel son petit-fils et
Charlemagne, petit-fils de ce dernier.
Pépin l'ancien qui usa de sa ruse et de son intelligence pour déposer le dernier roi « fadasse » Mérovingien et mettre fin à cette dynastie.
Pierre Riché, nous explique aussi et surtout la manière que tous ces rois et empereurs carolingiens mirent en place, des institutions politiques, sociales et religieuses, pour régner sur leurs possessions qui englobaient une très grande partie de l'Europe.
Pierre Riché dit même que « cette dynastie carolingienne fut le fondement de la civilisation occidentale » et qu'elle prépara le Moyen âge en France.
Il est aussi un de ces rares historiens, comme je les aime, qui comme feu Jacques Legoff, s'insurge contre l'Histoire réécrite dont l'Education Nationale, sous la coupe franc-maçonne, n'a cessé de « nous casser les oreilles » depuis des décennies. Que cette époque de l'an 660 à l'an 1400 est très loin d'avoir été une période « d'obscurantisme. ».
Et cet éminent médiéviste, qualifie même cette longue période de « Renaissance Carolingienne ».
Il nous rappelle que le grand roi et empereur
Charlemagne et sa descendance aimaient s'entourer d'érudits et de gens lettrés qu'ils allaient chercher, au fond de ce qui allait devenait la Germanie, et même en Angleterre.
Charlemagne n'a pas inventé l'école publique d'aujourd'hui, mais c'est un des premiers rois à avoir restauré des « écoles » afin de permettre aux laïcs, seigneurs et ecclésiastiques d'acquérir des connaissances et des techniques qu'ils mettraient en pratique pour le bien du royaume.
Je désirerais faire un ajout à ce commentaire, mes propos n'engageant que moi.
Je me permets d'apporter un autre « éclairage » sur ce Moyen-âge que beaucoup d'historiens et d'intellectuels ont défini comme une « période d'obscurantisme » et qui perdure dans la tête de certaines personnes.
C'est le grand historien, feu
Jacques le Goff qui a cherché des explications à cette « dépréciation » de cette période et qui en donne des raisons.
« L'expression "moyen âge" date du XVIIe siècle. Cette période de mille ans aurait été jugée archaïque et barbare et n'était qu'une « attente obscure » de la brillance de la Renaissance et des Temps modernes
Cette période était considérée aussi de « transitoire », et période obscure, comme un temps de déclin, par apport à l'Antiquité, dont les intellectuels avaient une image très idéalisée.
Mais c'est avec la Révolution Française que ce Moyen-âge, fut des plus vilipendés et méprisés. Une nouvelle époque voyait le jour, une époque de « déchristianisation » et du déni d'une société avec son lourd héritage Judéo-chrétien.
Ce qui mènera bien sûr à la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Naitra ensuite l'anticléricalisme politique, qui dénonça violemment l'obscurantisme, où la foi en Dieu écrasait la raison des hommes et qui accusa « l'intolérance » du christianisme médiéval.
Un anticléricalisme qui est mis aujourd'hui dans le grand sac « fourre-tout » de la laïcité par certains partis politiques.
Le Moyen-âge est donc devenu une époque très sombre, régressive, sale et triste, dont les humanistes et les gens des Lumières ont tenté de propager cette image.
Une image dégradée qui s'est disséminée pernicieusement dans tous les livres et manuels d'Histoire de l'Education Nationale.
Pour avoir un autre point de vue sur ce phénomène, né de la révolution française, où l'idéologie de cet acharnement envers l'église catholique, se transforma en une pathologie et une vraie psychiatrie. Je me permets de vous indiquer une oeuvre très méconnue, mais qui est pour moi magistrale, en deux tomes : « La Névrose Révolutionnaire », écrite par Docteurs Cabanés et L. Nass.
Je voudrais terminer sur cette manipulation de « la désinformation » de notre Histoire de France.
Une manipulation qui a plongé certains de nos contemporains, dans une parfaite ignorance, en leur prétendant que les « découvreurs » avaient cessé subitement d'exister en l'espace d'un quasi-millénaire.
Et bien au contraire, du Ve au XVe siècle, le Moyen Âge s'est inscrit dans la continuité de l'Antiquité.
Avec un premier argument de taille (comme la pierre), celui de la construction de toutes ces superbes et majestueuses cathédrales. Des édifices qui défient le temps et de leurs maîtres bâtisseurs qui forcent aujourd'hui, l'admiration des meilleurs architectes de ce monde
Avec aussi ses avancées techniques, comme les moulins à eau que l'on a perfectionnés pour écraser le grain ou actionner les soufflets de forge.
De la même façon, la roue à filer permit de gagner en efficacité pour le tissage des vêtements.
C'est aussi en 1025 que fût élaborée une encyclopédie médicale qui synthétisait les médecines grecque, hindou et arabe.
Cette petite énumération est un aperçu de toutes les découvertes, les avancées techniques et scientifiques, inclus les sujets de l'hygiène, des voyages, des premières Postes, etc.
Toutes ces choses qui furent mises en place, d'années en années, pour structurer d'avantage la société médiévale et améliorer les conditions de la vie au Moyen-âge.