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Sophie Aslanides (Traducteur)
EAN : 9782283024461
294 pages
Buchet-Chastel (13/01/2011)
2.83/5   35 notes
Résumé :
Le rêve d’Amanda Ruth était d’entreprendre un voyage en Chine sur les traces de ses ancêtres jusqu’à l’un de ces vieux villages, le long des rives du Yangtze, sur le point d’être alors engloutis par la construction du colossal barrage des Trois-Gorges. Mais ce voyage, Amanda Ruth ne le fera jamais car elle a été mystérieusement et sauvagement assassinée à l’âge de dix-huit ans dans sa petite ville de l’Alabama…
Quatorze années ont passé. Jenny, son amie d’enf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Avec « Le rêve d'Amanda Ruth » vous entrez avec beaucoup de pudeur (trop de pudeur ?) dans un univers où des sujets graves constituent autant de thèmes de réflexion :
* le meurtre (Michelle Richmond, l'auteure, dénonce l'assassinat, a fortiori quand il est perpétré sur des adolescentes et avec sauvagerie),
* l'intolérance (Michelle Richmond dénonce l'exclusion dont sont victimes Jenny, Amanda et Allison au prétexte qu'elles seraient lesbiennes alors qu'elles ne font probablement que découvrir leurs corps ; elle dénonce la férocité avec laquelle la société Américaine exclue Monsieur Lee et sa femme au prétexte qu'ils ont conclu un mariage mixte – il est Chinois et elle est Américaine),
* l'amitié et le désir au féminin (l'auteure explore les désirs secrets de Jenny, Amanda et Allison ; le père d'Amanda les surprendra dans des situations équivoques et révoltantes du point de vue de sa propre éducation),
* la solidité très relative des couples (vous découvrirez un Dave, hyperactif et prêt à sauver le monde, marié à Jenny, une femme posée, esseulée et en recherche d'affection ; avec son métier de secouriste, il est confronté en permanence à la détresse humaine ; c'est avec brio qu'il sauve des vies mais, face à Jenny, il reste impuissant à sauver leur mariage qui se désagrège lentement au fil des pages),
* la culpabilité (comment être tout à fait certain qu'on n'est pas un peu responsable de la disparition d'un proche ? comment être sûr qu'on a fait le maximum pour éviter cette disparition ?),
* la mort (Graham est atteint de la maladie de Charcot, maladie dégénérative, douloureuse et incurable qui mène généralement à la mort en deux à trois années),
* l'euthanasie (est-ce que Jenny a socialement, juridiquement et humainement le droit d'aider Graham à mourir?),
* le deuil et la perte des êtres aimés (Jenny perd Amanda ; Monsieur Lee, le père d'Amanda, avait également perdu son frère et sa soeur dans des circonstances poignantes),
* les massacres écologiques perpétrés par certains régimes (Micelle Richmond dénonce avec une agressivité contenue la pollution effroyable et les déplacements de population intervenus en Chine à l'occasion de l'industrialisation du pays et plus précisément de la construction du barrage des trois Gorges sur le Yangzi Jiang).

Les scènes se déroulent avec une lenteur calculée : vous êtes à bord d'une embarcation qui descend le Fleuve Jaune. Vous voguez, au fil des jours et des étapes, le long des rives du troisième plus grand fleuve du monde : les villages et les situations sont méticuleusement décrites, ce qui contribue à faire du voyage une aventure très prenante. Les personnages sont très typés et « photographiés » d'assez près. Il y a de fréquentes intrusions dans les souvenirs et la conscience de chacun, en particulier de Jenny.

Vous serez agréablement surpris par l'originalité de ce roman agréable à lire, assez prenant (sans être toutefois dramatique), romantique (il y a une belle histoire d'amour) et sensuel (le ballet des corps est dépeint par touches successives et sans voyeurisme) qui mêle le rappel des pages sombres de l'histoire contemporaine des rapports entre le Japon et la Chine (par exemple, la capture de jeunes filles à usage des camps de militaires Japonais), l'évocation des désastres écologiques et humains produits par le régime de Mao Dze Dong (vous évoluez dans une Chine factice, artificielle, mise en scène pour les touristes argentés) et l'analyse (sommaire ?) des problèmes liés aux mariages mixtes (Monsieur Lee - le « chinetoque » peine à s'intégrer dans son village américain, malgré son mariage avec une Américaine et des années d'efforts déployés en vue de son intégration).

J'ai lu ce roman (294 pages) d'une seule traite car j'avais hâte de découvrir la façon dont tout ceci allait se terminer (est-ce que Dave et Jenny allaient se remettre ensemble ? est-ce que j'allais connaître l'identité du meurtrier d'Amanda ?). L'écriture est fluide, simple (vous serez peut-être déçus par le manque d'analyse en profondeur des émotions et des sentiments de chaque protagoniste) et légère, avec juste ce qu'il faut de détails (un excès de sobriété ?). Vous en sortirez peut-être un peu frustré car on ne sait pas si le père d'Amanda est le meurtrier, mais je ne pense pas que Michelle Richmond ait voulu écrire un roman policier. Jenny est à la recherche d'un nouveau sens à sa vie. le dernier chapitre s'impose, magnifique, bouleversant, déroutant et d'une grande sobriété (je n'en dis pas plus!).
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Ma découverte de Michelle Richmond avec "Le carnet de la mathématicienne" n'avait pas été vraiment concluante mais j'avais quand même envie d'en savoir un peu plus sur elle. Voilà chose faite avec "Le rêve d'Amanda Ruth". J'y ai trouvé une auteure différente mais qui malheureusement ne m'a pas convaincue pas non plus.

Quatorze ans après son assassinat en Alabama, Jenny veut réaliser le rêve de son amie d'adolescence Amanda, celui de revoir la terre de ses ancêtres chinois. La jeune femme accomplit donc un voyage en Chine pour disperser les cendres de son amie dans le Yangzi Jiang. Cette croisière qu'elle effectue avec son époux sera aussi pour elle l'occasion de sauver son couple qui bat de l'aile. Mais une rencontre imprévue sur le navire va changer son destin et sa façon d'appréhender l'avenir.

Dans cette lecture, j'ai quand même trouvé un point positif, l'écriture de Michelle Richmond y est beaucoup plus abordable que dans "Le carnet de la mathématicienne". Mes reproches se concentrent donc intégralement sur l'intrigue. L'auteure a voulu aborder tant de sujets divers que pour moi, elle s'est contentée de les survoler. Au final, cela ressemble à une trame mal tricotée. Avec Jenny et Amanda, le lecteur est confronté aux réactions face à la perte d'un être cher. Avec Jenny et Dave, il doit faire face aux problèmes de couple. Puis viennent les difficultés liées à l'exclusion pour cause d'homosexualité ou d'expatriation. Et enfin la question qui aurait mérité un développement beaucoup plus important : le droit de mourir dans la dignité en choisissant de mettre librement fin à une vie de souffrance. le tout dans un décor qui, je dois avouer, ne m'a pas donné l'envie de découvrir ce pays car la Chine ne s'y montre pas sous son meilleur jour. Je n'ai pas adhéré à cette histoire qui oscille allégrement entre sensualité et macabre, ainsi qu'à cette ambiance de "fin prochaine" qui plane, que ce soit celle des villages inondés par le futur barrage, celle du couple de Jenny et Dave ou celle qui concerne plus précisément la vie humaine.
J'avais hâte de terminer cette croisière à laquelle je n'accorde qu'un 8/20.
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(...)
La narratrice est Jenny, l'amie d'Amanda Ruth dont le rêve était d'aller au moins une fois en Chine, sur la terre de ses ancêtres, le long du Yang-Tsé-Kiang, le troisième fleuve le plus long du monde, jusqu aux vieux villages du barrage des Trois-Gorges, . Seulement voilà Amanda a été étranglée chez elle en Alabama et c'est pour disperser ses cendres dans l'eau du fleuve que Jenny fait le voyage quatorze ans après. Si elle se sent en partie responsable de la mort de son amie, c'est le père de celle-ci qu elle soupçonne d'être le meurtrier, furieux d'avoir surpris par deux fois sa fille dans des situations équivoques avec ses amies.
Jenny a une autre raison d'entreprendre cette longue croisière ; elle espère ainsi retrouver l'amour de Dave son mari qu'elle est en train de perdre. le destin cependant en décide autrement et chacun d'eux fait une rencontre décisive qui les éloigne l'un de l'autre plus qu'ils ne pensaient
Jenny, sur le navire, tombe sous le charme de Graham, un homme charmant mais dont un douloureux secret pèse lourd sur la dernière partie de ce voyage qui se révèle pour la narratrice une véritable recherche de sa propre vérité.
(...)
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Jenny, américaine séparée depuis deux mois de son mari Dave, part en croisière avec lui sur le fleuve Yangzi Jiang. le but : disperser les cendres de son amie d'enfance Amanda Ruth, morte étranglée à l'âge de 18 ans, et tenter de sauver son mariage. Sur le bateau, elle est séduite par un croisiériste australien, Graham.

Second roman de Michelle Richmond traduit en français, le Rêve d'Amanda Ruth met en scène un personnage de femme obligée de se remettre en question. le voyage de Jenny en Chine lui offre en effet l'occasion de se replonger dans le passé, tout en tentant d'améliorer ce qui constitue son présent. L'important est moins le contexte que l'évolution que connaît l'héroïne en quelques jours, alors que l'on découvre peu à peu les drames de son passé. Pas de happy end, mais une intrigue plus complexe et dramatique que le style fluide, dénué de pathos, pourrait le laisser penser.

Un roman psychologique, qui vous fera évoluer avec Jenny sur le Yangzi Jiang. Est-il possible de prendre un nouveau départ à 32 ans ?
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Michelle Richmond est un écrivain de talent. Au fil des pages, on apprécie l'écriture fluide et légère en contrepoint du sérieux des sujets abordés : meurtre, deuil, délitement du couple, euthanasie, évocation d'une Chine factice et pleine de faux-semblant... du lourd donc.
Pourtant, quelque chose ne va pas...
C'est peut-être cette accumulation de thèmes, ingénieusement imbriqués mais mal exploités, qui rend l'ensemble un peu léger. Michelle Richmond a voulu trop en dire et n'a finalement qu'effleuré du bout de sa plume ces sujets délicats. Seuls les passages décrivant la relation intense entre la narratrice et son amie disparue sont vraiment portés jusqu'au bout...
Ce qui fera la force de son ouvrage suivant, l'année brouillard, fait ici défaut. Là où, (à partir d'un drame également) elle décortiquera jusqu'à l'obsession les méandres de la conscience, elle ne parvient ici qu'à les survoler, même si l'on pressent déjà l'intérêt qu'elle porte à la force de la mémoire et aux souvenirs.
Finalement, le tout manque de force dramatique, et l'on ressort de cette lecture un peu frustré, d'autant qu'on entrevoit ce qu'aurait pu être un excellent roman.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
page 219
[...] J'entends le bruit du chantier avant que le barrage lui-même apparaisse. Ensuite, parfaitement synchronisée avec l'apparition du barrage à travers un écran de bruine saturée de poussière, la Voix annonce :"Nous arrivons maintenant à fameux barrage des Trois-Gorges. Pour exploiter le Yangzi Jiang et donner énergie au peuple." Un mur de béton suit une rive du fleuve. D'énormes grues s'élancent vers les cieux, leur extrémité à peine visible dans la brume épaisse. [...].
Ce qui s'élève devant nous ressemble au cauchemar industriel de la guerre froide. Les collines, défigurées par les explosifs, sont devenues des bancs de terre écoulée, taillés à la serpe, où sont éparpillés des cabanes délabrées abritant les ouvriers et des tas de détritus et de granit. Graham me prête ses jumelles; je parviens à voir des petites silhouettes humaines en équilibre instable sur un échafaudage en bambou. [...]
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A l'université, j'avais rencontré un type qui ne lisait jamais les livres en entier, seulement les premiers chapitres. Il y glanait des citations qu'il recopiait dans un grand cahier rouge sous des titres variés : nature, amour, peur de la mort, etc. Une fois, dans un appartement du Lower East Side, après avoir avalé trois martinis, il m'avait avoué qu'il mémorisait ces citations pour séduire les femmes. Il les lâchait dans la conversation lors de réceptions, dans les bars, à l'occasion des premiers rendez-vous. Sa tactique paraissait fonctionner ; il était rarement célibataire. Depuis ce temps-là, chaque fois qu'un homme me sort une citation intéressante, je me surprends à le tester.
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Des scies bourdonnent, des marteaux-piqueurs crépitent, on entend les échos d'une explosion dans la vallée. L'air est gris et transporte des grains de poussière. C'est un défi, ne serait-ce que de respirer. Mes yeux me piquent, ma gorge me brûle. Et je suis là pour moins d'une journée. Le gouvernement chinois prétend avoir embauché soixante-quinze mille personnes pour la construction de ce barrage. Je pense à Tchernobyl, à Three Mile Island, à Bhopal. Les autorités se vantent des mégawatts qu'il va générer, de la largeur et de la profondeur du lac, du nombre de nouveaux immeubles construits pour reloger les populations évacuées. Mais un élément important n'est pas mentionné dans l'équation : les coûts humains.
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Dans mon rêve Amanda Ruth n’est pas morte, elle est seulement endormie. Nous sommes allongées sous un sycomore au bord d’un sentier de montagne accidenté. L’herbe autour de nous est constellée de noyaux : nous avons mangé des pêches, des prunes et des nectarines. Ses doigts sont encore poisseux après notre festin. Ils brillent dans la douce lumière de la montagne. Elle a une manière si élégante de dormir, une jambe un peu repliée sous elle, un bras étendu sur l’herbe
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Je crois que je m'attendais à ce qu'une nuit je me tourne et je la trouve là, mince silhouette éclairée d'un rayon de lune, en train de me dire adieu d'un signe de la main. "Reprends le cours de ta vie", dirait-elle, et elle se retournerait dans un grand éclat de rire pour disparaître dans le noir - son visage d'abord, puis ses cheveux, sa main tendue, le bas de sa jupe, l'arrière de son joli pied. Bien sûr, aucun signe ne se manifesta. Elle ne se tapit jamais dans les coins sombres pour chuchoter à mon oreille. Elle ne s'estompa jamais, à la manière dont les morts sont censés le faire ; avec les années, son image n'a fait que devenir de plus en plus claire.
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