Wow… Quelle claque… Ce livre me laisse sans voix…
Avec une telle accroche en quatrième de couverture, impossible pour moi de résister à la tentation de lire cet ouvrage.
Si j'ai aimé ? Je ne peux pas employer ce terme…
« Ce n'est pas ma faute »…
Associer le sentiment d'amour à ce livre ne me convient pas. Aimer est un verbe auquel j'associe des émotions positives telles que la joie, le bonheur et la gaîté. Hors cela ne représente pas cette histoire.
J'ai ressenti un panel d'émotions sombres: colère, dégoût, tristesse, crainte, haine. Certaines scènes m'ont choquée, dérangée, perturbée, écoeurée, révulsée. J'ai été émue mais d'une façon différente dont je n'ai pas l'habitude.
Joanne Richoux m'a fait sortir de ma zone de confort livresque pour mon plus grand plaisir. J'ai été happée par ce livre. Je l'ai lu avec voracité, sans m'arrêter et sans m'en rendre compte.
Le parallèle avec « Les liaisons dangereuses » est un pur régal. C'est jubilatoire. L'exercice est particulièrement réussi, la promesse est tenue. Mais je ne pensais pas que «
Les collisions » seraient des liaisons aussi dangereuses…
Si c'est un bon livre ? Incontestablement…
« Ce n'est pas ma faute »…
«
Les collisions » est un excellent bouquin qui vous fera ressentir. Mais allez-vous aimer ce que vous allez ressentir ? Telle est la question…
C'est une lecture qui marque, qui heurte. le genre inclassable et difficilement qualifiable comme ils savent le faire chez Sarbacane. La plume de
Joanne Richoux est incisive. Elle tranche, elle pique, elle griffe, et elle bouleverse aussi. C'est un livre dur. «
Les collisions », c'est un concentré d'émotions fortes. L'auteure aborde les thématiques du suicide, de l'alcoolisme, de la violence conjugale, de la manipulation, de la mort, de la tristesse, de la paranoïa, de la dépression, de l'anorexie, du mal-être, de la confiance en soi, de l'adolescence, du harcèlement scolaire, de l'amour interdit, et tout cela en seulement 252 pages… Un tour de force. Et l'auteure accomplit cela sans s'éparpiller et avec beaucoup de crédibilité. Qui aurait cru que tant de thématiques fortes puissent être abordées en si peu de pages et sans que cela soit bâclé ? Pas moi. Et pourtant,
Joanne Richoux l'a fait.
Si je vous le conseille ? À vous de décider…
« Ce n'est pas ma faute »…
Les deux personnages principaux, Laetitia et Gabriel sont des écorchés de la vie. Profondément malheureux à cause de leur situation personnelle, ils ressentent un profond mal-être. Gabriel m'a touché. Blessé et blessant, c'est un personnage auquel on s'attache. Son évolution au fil de l'histoire est intéressante et émouvante. Il mène un combat avec lui-même entre coeur et raison. Il prend conscience de la gravité de la situation et sait se remettre en question. J'ai beaucoup apprécié sa personnalité aussi complexe qu'attachante.
Laetitia, quant à elle, est détestable. À mon sens elle n'a aucune excuse. Certes, elles est malheureuse mais elle a tout de même des circonstances bien moins atténuantes que Gabriel… Sa cruauté est telle, que je m'attendais à un passé bien plus « lourd » que celui révélé. Elle est le cerveau pervers des deux (la
marquise de Merteuil, tout simplement). Je l'ai haï à partir du moment où Ninon commence à subir les conséquences de son jeu. J'ai eu beaucoup d'empathie pour Ninon, j'ai tellement souffert pour elle… Mais aussi pour Dorian, pour Amandine (bien que nous ayons mal commencé toutes les deux), et finalement même pour Solal…
Est-ce qu'il vous plaira ? Je ne sais pas…
« Ce n'est pas ma faute »…
Je me demande bien où
Joanne Richoux a pioché cette idée de créer des liaisons dangereuses made in 21e siècle tout en restant aussi fidèle à l'oeuvre initiale? Une chose est sûre c'est réalisé avec brio.
Manipulation est le maître mot de l'histoire, les actes accomplis ne restent pas sans conséquence… C'est dramatique, douloureux, bouleversant, mais aussi terriblement et honteusement délicieux.
Attention tout de même, ce livre porte bien son nom, je ne le conseillerai pas en dessous de 15 ans.
Les trois dernières lignes sont… je n'ai pas de mot…
« Ce n'est pas ma faute »…