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EAN : 9782354886998
288 pages
Gulf Stream Editeur (05/09/2019)
3.88/5   59 notes
Résumé :
Violette, 17 ans, part en virée avec Maëva, Lucas et Alexis. Direction le château d'eau désaffecté de Saint-Crépin-l’Hermite, un endroit à la sinistre réputation. Quelques heures plus tard, elle ouvre les yeux. Elle est couchée face contre terre, au milieu d’une forêt sauvage. Ceux qu'elle rencontre portent des noms bizarres : Dièse, Trille, Sonate...
Telle Alice tombée de l’autre côté du miroir, la jeune fille aurait-elle atterri dans un univers à part ? Pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai beau avoir terminé le roman hier soir et avoir réfléchi sur ma future critique pendant de longues minutes, je ne sais toujours pas quoi penser de « Désaccordée », ni comment je vais vous en parler… Ce titre m'a interpellée depuis sa sortie, notamment grâce à sa sublime couverture et grâce à divers avis dithyrambiques comme celui de mon amie Mikasa. le fait qu'il soit dans les sélectionnés du PLIB a également renforcé ma curiosité. J'étais donc aux anges lorsque l'ouvrage est arrivé sous le sapin et me suis empressée de le découvrir ! Hélas, le résultat ne fut pas à la hauteur de mes attentes. Je me suis retrouvée face à un ovni littéraire qui m'a déstabilisée, charmée, enchantée, déplu et laissée perplexe. Tant d'émotions contradictoires ! Une chose est certaine : c'est un texte qui ne laisse pas de marbre, mais qui rentre dans la catégorie des ouvrages avec lesquels « ça passe ou ça casse ».

Le synopsis est volontairement inspiré d'« Alice au Pays des Merveilles » de Lewis Carroll, puisque l'on a une jeune fille innocente qui va basculer dans un monde parallèle rempli de personnes et de créatures fascinantes. On sent énormément l'affection de l'auteure pour la végétation luxuriante, les plantes aux fragrances subtiles, les teintes chatoyantes, les animaux fantastiques mais dangereux… C'est une véritable ode à la nature ! D'ailleurs, je me suis souvent laissé séduire par la beauté des descriptions et le côté onirique de ce monde floral. On imagine aisément plusieurs scènes. Dans ce monde, la musique a une place omniprésente. Les personnages ont tous un nom en rapport avec la musique ou le son. de plus, il y a souvent des extraits des chansons à travers le récit, car les protagonistes poussent régulièrement la chansonnette. En fin de chapitre, il y a toujours un titre d'une mélodie avec son interprète. Je ne l'ai pas fait, car cela m'obligeait à interrompre ma lecture, mais je pense que l'expérience doit être agréable si l'on passe les chansons au moment où Joanne Richoux les cite dans le livre… Pour ma part, j'ai plutôt décidé d'écouter sa playlist une fois le roman terminé. Libre à vous d'agir selon vos préférences cependant, je pense que cela donne une autre dimension d'écouter en même temps que l'on dévore les pages…

En plus d'Alice, cet univers ensorcelant m'a donné la sensation d'un mélange entre « Bienvenue à Pandorient » (La boîte à musique T1) de Gijé et Carbone, « Au pays de l'ailleurs » de Tahereh Mafi et, surtout, « le voleur de coeur » de Rawia Arroum. Ce cocktail est assez surprenant, mais pas déplaisant, car le résultat est on ne peut plus original ! Dans le Monde des Muses, on va distinguer trois Ordres : les Vivaces, l'élite qui dispose de pouvoirs magiques, les Prunelles que l'on ne verra que trop peu à mes yeux ainsi que les Diapasons, des rebelles aux allures de loubards se déplaçant sur des motos vivantes et dotées de personnalités. le concept est bon néanmoins, je regrette que l'on n'approfondisse pas davantage ces castes, en particulier les Prunelles qui furent assez inutiles. On se concentre surtout sur les dirigeants des deux factions ennemies, la Reine Trille et Crescendo, et quelques membres des Vivaces dont on va découvrir les pouvoirs. J'ai également regretté que l'on reste en surface avec l'idée de société matriarcale où le sexisme est inversé (les Femmes dirigent. Comme chez les Amazones, les Hommes ne sont là que pour ensemencer ses dames quand elles le désirent et sont très en retrait par rapport aux Femmes…). C'est dommage ! Peut-être que ce manque de développement est volontaire afin de ne pas impacter le rythme ? Ce dernier s'est révélé correct : les différentes parties du récit s'enchaînent avec aisance. Découvertes, tensions, rencontres, fuite, rebondissements, guerre, … Hormis la dernière partie, le récit n'est pas haletant toutefois, on progresse avec plaisir. Je n'ai ressenti aucun temps mort.

Du côté des personnages, je n'ai pas ressenti spécialement d'attachement. Il me manquait systématiquement quelque chose. Violette a une personnalité simple, crédible, ingénue et assez sympathique. Encore jeune adolescente, elle n'a pas toujours conscience du danger ou des faux-semblants et ne connaît encore rien à l'Amour. Cette plongée dans le Monde des Muses sera pour elle une découverte constante, à commencer par elle-même. À mon sens, elle rentre parfaitement dans l'archétype de l'héroïne des contes. Par ailleurs, j'ai apprécié son évolution au fil des pages ainsi que ses réactions plutôt réalistes… J'aurais cependant souhaité qu'elle possède un peu plus de tempérament. Dièse, le beau Diapason, m'a semblé avoir du potentiel, mais manquait clairement de profondeur. L'héroïne n'a malheureusement pas passé assez de temps avec lui pour le découvrir, mais je suis certaine qu'il aurait été un parfait ami auquel on s'attache aisément. Enfin, ma principale déception vient d'Arpège, un Vivace charmeur, vif, taquin et sensuel. Si j'ai compris l'attirance immédiate et rapide de la narratrice pour lui, j'ai en revanche eu du mal avec leur relation que j'ai trouvé étrange, relativement voire malsaine. Il m'a donné l'image d'un chat jouant avec sa proie qui en a conscience, mais se laisse doucement conduire entre ses griffes… Cette attraction m'a dérangée, en particulier avec la scène de la cascade qui m'a mise mal à l'aise, car j'avais l'impression que cette idylle était un peu forcée. L'assurance dont a fait preuve Violette plus tard m'a finalement donné tort néanmoins, mon impression sur leur relation déroutante n'a malheureusement pas pu changer.

La plume de Joanne Richoux m'a laissé plusieurs ressentis. J'ai par exemple été séduite par ses descriptions lyriques de cet univers végétal, atypique, poétique et musical. Elle retranscrit également très bien les émotions de la narratrice. En revanche, je n'ai pas accroché à ses nombreuses onomatopées que ce soit dans les dialogues (AAAAAHHHhhhhh !, UuuuH, OoooH !) et l'utilisation de majuscules pour souvent accentuer des mots. Lorsque Violette est en plein trip, c'est déstabilisant. J'ignore si c'était pour renforcer le côté adolescent de la narratrice ou si le style de Joanne Richoux est toujours comme ça. Ainsi, malgré mon ressenti partagé, j'ai envie de lire « Toffee Darling », un road-trip apparemment déjanté se déroulant durant les années soixante.
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« Do mi sol do do sol mi do
Le vrai musicien répète avec ardeur
De savantes gammes et des arpèges
Mais il faut qu'il sache que sa voix doit sortir du coeur
En chantant ses gammes et ses arpèges »*


Je ressors encore une fois conquise du dernier livre de Joanne Richoux. Ayant pour fil conducteur la musique, « Désaccordée » nous entraîne au pays des Muses. De la fantasy onirique, poétique et subtile aux couleurs chatoyantes et au charme envoûtant. Un univers imaginaire unique qui se démarque de ses congénères. Je suis toujours impressionnée de constater que, même de nos jours, l'imagination n'a pas de limite. Les auteurs réussissent encore à nous surprendre avec leur créativité. Ce texte est une réussite, et du plaisir pour les cinq sens. Le monde des Muses est un enchantement chromatique. À travers les mots que nous murmure Joanne Richoux on regarde avec émerveillement, on se délecte du goût du chèvrefeuille, on respire des fragrances ensorcelantes, on se laisse bercer par les mélodies et on touche de façon charnelle. Les descriptions sont sensationnelles. L'autrice a troqué ses phrases courtes et sa plume juste et percutante (que j'aime tant) contre une écriture poétique à la formulation plus longue et élaborée (que j'aime tout autant). Elle a su adapter sa plume à l'ouvrage. C'est visuel, on est projeté dans ce monde et on y ressent tout. Magique.


Diapasons, Vivaces et Prunelles forment les trois ordres qui cohabitent dans cet univers fantastique. Joanne Richoux nous chante leur histoire à travers ses mots, et fait rêver le lecteur. Rien n'est laissé au hasard, même pas les prénoms des personnages... Pour les principaux, ils s'appellent : Violette, Arpège et Dièse. Violette, jeune fille de 17 ans venant de notre monde est l'élégance de cette fragrance qu'est l'insolence** (phrase tortueuse difficile à comprendre sans le livre... ;) ). Son personnage est crédible, surtout dans ses premières réactions. Elle fait preuve d'un certain courage notamment à travers son dernier acte de bravoure. Arpège, quant à lui, est la volupté incarné. Séduisant, le jeune homme à la personnalité plus qu'atypique est pourvu d'un magnétisme incontestable. Il est à la fois luxurieux et innocent, mais aussi mystérieux, respectueux, attendrissant et un chouïa capricieux. Et puis il y a Dièse, le motard rebelle aux yeux vairons qui défend de belles valeurs. Sincère, honnête et altruiste on l'aime forcément. Je les ai tous trois fortement apprécié. Pour les secondaires, il y a l'attachante Sonate, la Reine Trille, la charismatique Crescendo, le surprenant Dolce (je m'attendais à la première partie le concernant, mais pas à la dernière révélation) etc... Un vrai régal tous ces prénoms! (et il en a d'autres : Bémol, Fa, Croche...) Ils sont tellement bien choisis. L'immersion musicale est totale.


D É S A C C O R D É E
É vasion
S ensualité
A rpège
C hant
C harme
O nirisme
R oyauté
D iapasons
É motion
E nvoûtant.


ENVOÛTANT. Si je devais définir ce livre en un seul mot, ce serait celui-là. « Désaccordée » est un one-shot, mais j'ai malgré tout la terrible envie de retourner dans ce monde féerique. Un joli coup de cœur pour lequel je serai tout à fait partante pour une suite afin de savoir si... mais aussi pourquoi Violette... Chuuuut vous n'en saurez pas plus. Je vous laisse le découvrir, que vous soyez accordée, ou pas ;)




*Marie dans les Aristochats
** Parfum de Guerlain
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Avant toute chose, je tiens à remercier l'opération Masse Critique et les éditions Gulf Stream pour la découverte de ce livre ♥

Déroutant : voilà le mot qui convient le mieux pour décrire Désaccordée. S'inscrivant dans la longue tradition de l'isekai (« voyage dans un autre monde »), on y retrouve toutes les caractéristiques de ce type de récit : une héroïne paumée (à plus forte raison qu'elle l'était déjà dans son monde d'origine), de la bizarrerie en-veux-tu-en-voilà, des factions ennemies, la romance inter-dimensionnelle et des trucs pas très cool dès qu'on gratte le vernis. Seulement voilà, il ne suffit pas de mélanger les ingrédients ensemble pour réussir un isekai.

Si l'on reproche souvent au genre de manquer d'originalité, autant le dire tout de suite, ici, ce n'est pas le cas. Le monde créé par Joanne Richoux ne ressemble à rien de connu. Entre les végétaux magiques, l'omniprésence du thème de la musique, les personnages s'habillant en dépit du bon sens et surtout du bon goût, les moeurs... particulières en vigueur, la bouffe et même la façon de se laver... Ah ça, pour du dépaysement, y'a du dépaysement... peut-être même un peu trop, en fait.
Si la plume de l'auteure s'avère riche en descriptions, très poétiques tant qu'on est toujours dans notre monde, ça devient le gros b**el dès qu'on se retrouve de l'autre côté. Habituellement, les descriptions sont plutôt faites avec un rythme posé ; ici, on est dans la tête de Violette qui réfléchit souvent trop vite et a tendance à oublier les verbes en cours de route. Donc on est abreuvés de détails piochés ici et là. De couleurs, de sons, d'odeurs. Le récit est très sensoriel, reposant moins sur le visuel qu'autre chose. En l'état, c'est trop, c'est « too much ». A la fois trop détaillé et pas assez, on ne sait plus où donner de la tête pour essayer de reconstituer une image mentale qui ressemble à quelque chose, noyés sous une tonne d'informations que l'on a souvent du mal à recoller entre elles. Alors quand en plus le voyage de Violette vire à la crise de panique ou au bad trip, ça devient le merdier complet ! Tout le premier tiers du récit, ce n'est que ça : la découverte de ce nouveau monde. On ne retient rien de la visite du palais, aussi rapide que soporifique. Au lieu de décrire absolument tout mais de façon succincte, peut-être aurait-il été plus digeste de se concentrer sur l'essentiel...

… comme les personnages, par exemple. En dehors de Violette, l'intégralité d'entre eux manquent en effet d'épaisseur, se cantonnant à un rôle, à leur utilité pour l'histoire. « La reine traumatisée par la perte de sa fille », « la dame de compagnie », « le chef de l'opposition »... On ne sait rien ou presque de leur passé, leur personnalité transparaît à peine (et encore, quand elle existe) : même le beau gosse de service, pourtant sacrément attachant, est une figure sans histoire personnelle...
Il en va de même pour la société matriarcale ou le sexisme inversé vaguement évoqués à un moment donné : c'est mal intégré, on a l'impression que ce n'est là que pour être là, on en parle une fois et zou ! aux oubliettes.
En revanche, si le développement de la romance se veut ultra rapide surtout compte tenu du vécu de Violette, il est possible de la comprendre tant le jeune homme concerné s'avère craquant... Aurions-nous résisté à sa place ? Probablement pas ! ^^

Passé le lent, trèèèèèès leeeeeent démarrage, l'histoire se met en place et les descriptions s'effacent peu à peu au profit de l'action. La plume de l'auteure, jusque là confuse, devient tout à coup un point fort, ses phrases courtes en mode « bribes de pensées » correspondant bien au feu de l'action.
Alors certes, côté scénario, on aura deviné l'essentiel dès le début ou presque tant les indices laissés étaient gros comme des baobabs. Mais savoir où l'on va n'empêche pas d'apprécier de suivre le parcours de Violette. Désaccordée est peut-être un voyage sans la moindre surprise, mais son décor original compense le balisage du chemin.

Quant à la fin... c'est une bonne fin. Logique, et en même temps un peu dommage concernant un certain point. Il y aurait peut-être eu moyen de faire autrement, d'avoir un happy end parfait... mais le côté un peu amer de cette fin-ci n'en fait clairement pas une mauvaise fin. L'auteure a fait un choix, peut-être pour se laisser la possibilité d'une suite, qui sait... mais en l'état, les choses ne sont pas si mal telles qu'elles sont.

Il m'aura donc fallu du temps pour entrer dans le récit et en venir à apprécier l'histoire. le charme d'Arpège et les déboires de Violette passé le stade de découverte ainsi que l'originalité du monde n'auront malgré tout pas suffi à effacer l'overdose sensorielle qui rend le tout si confus au début, ni le manque de profondeur de l'ensemble du casting.
J'ai l'impression d'être passé complètement à côté du truc à cause de la forme, et c'est dommage, parce que le monde des Muses est typiquement le genre d'environnement féerique que j'affectionne... Il ne fait aucun doute que je relirai l'ouvrage d'ici quelques années, ne serait-ce que pour retrouver Arpège et une certaine pétrolette au caractère bien trempé.
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QUOI ?!!! Encore un roman signé Joanne Richoux ? (Tu n'as pas intérêt à me lancer un regard amorphe ou questionneur, toi-adoré-qui-lit-ces-mots-qui-font-BOUM, ou si c'est le cas, ouste petit zouzou, va découvrir la plume, les thèmes abordés, la beauté des phrases envoûtante de cette formidable autrice !) Mais non chez les éditions Sarbacane cette fois-ci, puisque Désaccordée a vu le jour chez Gulf Stream éditeur ! Accostage dans un nouveau genre, alors nouvelle maison d'édition ?! Si ce bijou ne m'a pas autant séduite (juste au niveau de quelques aspects, heiiiin, autrement, c'était effet rhum coco (un pur délice loin de donner le mal de mer, promis)) que les précédentes perles de Madame Richoux, j'ai tout de même partagé une incroyable épopée riche en sensation (ohhh ouiiii) aux côtés de Violette !
Un grand merci à Joanne Richoux et aux éditions Gulf Stream pour m'avoir transmis autant de frissons que d'étoiles, de merveilles dans les yeux !


Dans un registre fantasy, Désaccordée nous emporte dans un nouveau monde onirique saisissant... mais pas dès les premières pages ! Avant que Violette rouvre les yeux dans un ailleurs fort étrange telle la fameuse et célèbre Alice, notre héroïne mène une vie d'adolescente peu exaltante (mis à part lorsqu'Alexis apparait dans les parages, chaleur, frissons, et rougeurs ne manquent pas de revêtir leurs plus beaux sabots ; qui harcèlera au mieux Violette ?... également assaillie par le tintamarre orchestré par son coeur au rythme de l'ébullition de ses chères hormones... Quel vacarme silencieux que suscite ce garçon). La tête dans les étoiles, le regard perdu au milieu des étoiles, Violette ne possède peut-être ni l'étoffe ni le courage d'une Katniss au premier coup d'oeil, mais l'aventure dans laquelle elle se retrouve propulser va lui donner les étincelles nécessaires pour s'embraser, se découvrir une volonté de fer pour faire face à des situations aussi fabuleuses qu'effroyables...


Le début admet quelques longueurs et laisse désirer l'instant T qui va bouleverser la vie de Violette, mais le cadre est ainsi posé sans chichi et permet de s'intégrer dans l'histoire sans difficulté. Entre irritation et ennui, j'ai moyennement accroché avec Violette que j'ai trouvé plutôt passive et peu dynamique... Sa force de volonté n'est pas flagrante, mais à partir du milieu de l'histoire, des découvertes et événements la rattrapent, elle s'enhardit et c'était un plaisir de la voir plonger dans la bataille, suivre ce qui lui paraissait juste en y mettant tout son coeur. Je comprenais ses réactions, mais au départ, son manque de pêche me navrait pour elle. Par contre, j'ai adoré son humour et ses réparties bien senties comportant parfois des références à la pop culture d'aujourd'hui au top !


Une boite à musique mise en marche, évanouissement et paf ! Violette atterrit dans un nouvel endroit fort mystérieux qui va autant lui faire tourner la tête que mettre ses sens sans dessus dessous. On découvre un lien étroit entre les êtres, la musique et la nature qu'offrent déjà en amont la magnifique couverture (quelle beauté !!!!!!) et le titre sur un plateau en argent (avec viennoiseries sortant du four, cookies moelleux, jus d'orange maison, bols de fruits et cappuccino onctueux (le rêveeeeee, pourquoi je me fais saliver moi-même ?!? Sorry guys, heureusement que je ne mets pas de photo en prime, sinon, je serais bonne pour recevoir des cailloux une souris d'ordi en pleine face...)) ! Un incroyable lyrisme s'échappe des pages pour s'entortiller autour de nous, pauvre (heureux !) lecteur emprisonné dans un filet de notes mots suaves...


Envoûtement. Je suis (encore !!!) tombée sous le charme de l'écriture de Joanne Richoux (fabuleuse magicienne, je lui décerne le premier prix haut la main !). Elle manie les mots, les assortis ensemble avec une dextérité renversante ! Les lieux, actions et émotions s'imposent dans notre esprit, dans notre corps et on goûte sans aucune retenue au pays des Muses... Euphorie exhibée, horreur dissimulée. Palpitations de vie qui donnent le vertige, on hallucine avec Violette devant ce décor de rêve où le cauchemar ne manque pas de soulever sa cape d'invisibilité lorsque les masques tombent... Un livre qui devient film...


L'autrice joue avec nos les cinq sens (une de ses marques de fabrique sans conteste !) en appliquant à l'histoire de multiples saveurs, senteurs, images, bruits et frémissements stimulants ! le souffle coupé, l'esprit assommé par toutes ces perceptions ou bien parti à l'exploration de ces contrées lointaines, je me suis abandonnée à cette lecture avec une joie indissimulable... Puis remarquer des éléments chers à l'auteure (comme l'orage, la pluie, les souvenirs) durant des moments clés ; accompagnés de paroles de musique allant parfaitement avec le mouvement donné, en cours ; mis en scène avec fougue, passion et amour... Frissons garantis, battement de coeur envolé.


Vous avez compris : incontestable coup de coeur pour cette plume foisonnante qui ébranle, qui se délecte comme une glace (trois boules pour moi : cookie, framboise et noix de coco !) sous un Soleil de 40 degrés, qui déploie notre imaginaire d'une main de maître ! En lisant les métaphores, personnifications et comparaisons qui accompagnent notre avancée dans le monde des Muses, j'me suis souvent arrêtée pour penser : "ça, c'est du génie et parfaitement appréhendable !"


Fragrance chèvrefeuille ou noisette, vieux livre ? Si j'ai craqué pour le mystérieux Dièse au passé poignant, un peu distant mais protecteur, et sa moto sauvage, j'ai moins accroché au premier coup d'oeil au charismatique Arpège aux yeux rieurs... Coup de foudre éclair, les étincelles s'embrasent trop vite entre lui et Violette (au traumatisme vite évincé). Une romance intense qui offre tout de même des frémissements... Joie de voir Violette aussi vivante, l'amour entoure l'être de crépitements, de douces lueurs flamboyantes... J'avoue qu'au fil des entrevues signées Arpège, mon coeur s'emballait, riait de ses gestes, regards et paroles espiègles !

Dommage que l'histoire ne compte pas un nombre de pages plus élevé ! Ainsi, les personnages auraient pu être davantage étoffés, la fin plus approfondie... J'aimais tellement que j'en voulais encore et encore !!!

Petite pensée à l'adorable Sonate, papillonne papillonne...


Pour conclure, j'ai envie de relire ce roman en embaumant la pièce, mes vêtements de chèvrefeuille... Voilà, c'est dit, puis en mangeant de délicieuses crêpes car (j'suis gourmande) lire une histoire qui charme, ça creuse !


Une excellente lecture pour un monde, une nature et une plume fascinants !
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Violette, 17 ans, mène une vie banale de lycéenne entre cours désespérants, professeurs agaçants et petit copain craquant. Sur un coup de tête, elle, Maëva, sa copine trop exubérante, Lucas, un mec un peu chiant, et Alexis, le fameux copain trop canon, partent au château désaffecté où règne une ambiance des plus sinistres. Elle y découvre une histoire d'horreur, un copain pas si charmant, et des larmes de rage. Puis une boîte à musique. Et tout bascule.

Propulsée dans un univers fantasmagorique où on la prend pour la Princesse Croche, Violette n'a d'autre choix que de jouer le jeu quitte à tromper tout un peuple. de ravissement en stupeur et d'horreur en rire, Violette se réinvente mais n'oublie pas son monde. Telle Alice aux Pays des Merveilles, il lui faudra regagner la terre ferme, regagner sa famille à Saint-Crépin-L'Hermite. Mais dans cet univers où tout semble être magique et où tout l'émerveille, de sombres secrets grandissent dans l'ombre…et menacent de tout faire exploser.

Mon avis
Les quelques critiques que j'ai lu sont plutôt moyennes voire négatives sur ce roman. du coup vous allez penser que j'en fais trop. Et pourtant c'est exactement ainsi que j'ai ressenti ce roman. Comme un rêve qui vire au cauchemar. Comme une envolée lyrique. Comme un monde ouvert.

On y suit Violette. Violette ça peut être n'importe quelle fille. On a toutes vécu ce qu'elle a vécu au début de l'histoire. Cette espèce de tromperie de l'univers qui te fait tomber amoureuse du mauvais garçon (et pas dans le sens badboy vois-tu, dans le sens connard plutôt). Et ce qui lui arrive je ne m'y attendais pas mais c'était une possibilité, une possibilité abjecte et dégueulasse mais le genre de truc qui ne me surprend même plus. Violette a mal et j'ai eu mal, au coeur et à l'âme, un peu comme quand ça t'arrive, alors quand elle tape partout dans la forêt pour se défouler, j'ai eu envie de taper aussi. Pour tout vous dire je me suis tellement attachée à ce personnage. Elle n'est pas compliquée, elle est simple dans ce qu'elle ressent, simple dans ce qu'elle dit. C'est facile de s'identifier, de se l'approprier. Même si l'univers est en décalage.

Violette c'est aussi Alice et puis Croche. Elle bascule dans un monde magique où elle ne reconnait rien, sauf peut-être quelques trucs à droite à gauche qui lui rappellent vaguement ce que lui disait son grand-père fou. C'est Alice tombée dans une boîte à musique réveillée au Pays des M..uses. Une Alice plus grande, plus caractérielle, et franchement pas ravie ravie d'être là. Et puis c'est Croche, une ressemblance vraiment troublante avec la princesse disparue lui vaut de se faire passer pour elle pour essayer de survivre au pays de la magie-musique. Et puis autour d'elle il y a Dièse, Sonate, Trille, Arpège… Des personnages hauts en couleur que l'on voit souvent ou par intermittence. J'ai beaucoup aimé le personnage de Dièse, dans le genre malheureux au coeur brisé, mais pour une fois j'ai aimé le personnage dont l'héroïne tombe amoureuse (oui parce que j'ai le syndrome du : mais pourquoi tu tomberais pas amoureuse de l'autre plutôt ? mmh ?). Je l'ai aimé parce qu'elle l'aime de tout son coeur et que je n'ai pas pu m'empêcher de l'aimer un peu. Peut-être auraient-ils mérité tous un peu plus d'approfondissement, de profondeur, de discours à n'en plus finir. Ou peut-être que de les voir tels qu'ils sont, esquissés de quelques traits, une bouche cerises, des couleurs, couche après couche comme d'une peinture à l'huile ça a quelque chose de plus beau, de plus magique.

Le Pays des Muses. de la Musique. Un palais immense. Des personnages aux tenues extravagantes, des salles toutes plus impressionnantes les unes que les autres, et une Sonate exubérante. Un univers qui ressemble beaucoup à celui de Marquise mais en plus..émerveillé. Bizarrement dans ce monde parallèle où tout respire le fantastique, la magie, les merveilles, cela semble moins décalé, moins cachottier, moins imitatif. Pourtant notre excursion dans ce Pays des Muses est rapide, sans concession, pas le temps de s'arrêter. On profite de la magie aux longues réceptions de Trille, la reine et mère de Croche, on observe des gelées roses coiffer des cheveux senteur chewing-gum ou melon caramélisé, des salades de fruits pailletées, des gâteaux miroir, des balançoires accrochées au plafond. Tout y est grandiloquent. Presque trop. Et on imagine un univers rose bonbon avec beaucoup de sucre et du champagne pétillant. Ça serait sans doute un brin écoeurant si l'autrice ne venait pas y rajouter des pauses : nuits crépusculaires, cascades, balades forestières, musiques et puis la recherche du chemin retour. Et l'odeur de chèvrefeuille. On retrouve les précisions d'orfèvres dont Joanne nous abreuvait dans Marquise quant aux senteurs, aux couleurs, aux fleurs de son premier ouvrage mais avec une maîtrise de son écriture que j'apprécie davantage.

Parce que dans ce livre-là je retrouve d'autant plus ce qui me fait tant de bien dans les romans de Joanne. Cette écriture. Je ne sais qu'à peine comment vous en parler. On ne la retrouve que chez elle, en tout cas il n'y a que chez elle qu'elle me fait cet effet-là. Cette impression qu'elle me parle directement et de ressentir exactement ce qui est écrit, précisément. Dureté et puis poésie. Et puis tendresse. Et puis rage. Et puis douceur. Quand je rentre dans un roman de Joanne j'ai l'impression de rentrer dans ma bulle. C'est très étrange. Mais je comprends que certaines personnes n'y entrent pas comme elles le désirent.

Le roman se lit à vitesse grand V, rebondissements, sensualité, guerre, morts, amour, tout s'y mélange, se confond, et on ressort étourdi, un brin triste face à cette fin douce-amère, comme s'y l'on sortait d'un rêve qui aurait dû durer l'éternité.

En résumé

Désaccordée, c'est un roman dans lequel j'ai adoré me plonger. Un petit air de déjanté, quelques notes de sucre, des accords un peu tristes et des voix ensorcelantes. C'est une petite perle pleine de rebondissement où on en prend plein les yeux et le coeur, et où chaque détail se grave dans la rétine. Un roman que l'on ne voit pas défiler et qui nous entraîne dans un univers aussi magique que sensuel. Parfum chèvre-feuille et violette.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
- Attention où tu marches.
Arpège m'a désigné le sol : recouvert de plantes.
Des clochettes de muguet s'éparpillaient çà et là, entre des boutons d'or aux pétales arrondis et des colchiques d'un mauve lumineux. Et aussi... une autre espèce que je n'ai pas su identifier. Les fleurs avaient la taille et la couleur des flocons de neige. Étoilées, chétives, elles pétillaient par milliers au bout de tiges qui s'ouvraient en parapluie.
Je me suis inclinée pour les effleurer ; elles ont alors... esquissé un mouvement de recul?
- Qu'est-ce que...?
Arpège m'a rejointe d'un démarche souple.
- On les appelle des Facéties. Elles sont fragiles. Et chatouilleuses. Je crois que tu leur as fait peur. Il ne faut pas les brusquer, sinon elles vont se désaccorder.
- Se désaccorder?
- Assieds-toi, laisse-les s'habituer à ta présence.
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- Viens, a lancé Arpège en nageant vers la cascade.
- Quoi, là-bas ?
- Ca te fait peur ?
- Au cas où tu n'aurais pas remarqué, y a une cascade vénère qui n'attend qu'une chose : nous assassiner si on l'embête.
- Elle ne te fera pas de mal, justement parce que tu as peur. C'est très bon, la peur. Ça donne de l'énergie, de la précision. Du courage, surtout. En manquerais-tu ?
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- Et alors ? Ce n’est pas grave, embrasser. C’est comme courir, respirer ou chanter…
- N’importe quoi. Moi, je refuse d’être pas grave. Je ne veux pas être l’un de tes caprices, OK ?
- Ce n’est pas un caprice de respirer ou d’embrasser. Ça permet de rester en vie.
- Tu peux avoir n’importe quelle fille. Pourquoi moi ?
Il m’a simplement envoyé un sourire, si large que j’ai discerné un pétale entre ses molaires. Puis ses traits se sont faits solennels, durs. Il a haussé les épaules, et presque immédiatement après, un second sourire lui a réduit les yeux. Plus tendre, celui-là ; enfantin.
Tomber amoureuse, c’est aussi simple que ça : une succession de gestes et de mimiques qui s'empilent dans le cœur.
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J'ai levé le menton vers la lune...
... et étranglé un cri.
- Quoi ?
- La lune ! Elle est turquoise. Je ne comprends pas... elle était rose hier.
Arpège a jeté un œil au ciel puis s'est reconcentré sur ma jambe ; l’échauffement se calmait.
- Et alors ? Tu es toujours de la même humour, toi, d'un soir à l'autre ?
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Chacun de ses gestes hurlait «je suis libre et confiante et sensuelle».
Une bombe.
Moi, j'avais une chevelure trop longue qui ressemblait à un animal sauvage, Insolence* de Guerlain, et une gaucherie encombrante qui me tenait lieu de «sens de l'humour».



*mot en italique dans le texte
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Vidéo de Joanne Richoux
Bloom, c'est moi, étudiante en psycho, cinglée probable. Virgile, c'est mon prof de violoncelle. Il a presque trois siècles, il est sexy et dépressif. Problème : la mélancolie fait geler le sang des vampires, ce qui les tue. Donc je vais voler la voiture de ma soeur pour l'emmener à Brocéliande. Il paraît que là-bas une communauté de monstres s'ébat joyeusement sous terre. Est-ce que je me lance dans ce voyage parce que la fin du monde approche ? Parce que je n'ai rien à perdre ? Ou à cause de la longueur de ses cils ? Aucune idée. En tout cas, ça sent le plan foireux.
Une romance sensuelle, déjantée, à l'énergie rock. De Joanne Richoux ACTES SUD roman ADO, août 2021
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