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4,19

sur 1598 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Magnifique recueil de lettres destinées à un jeune poète (comme l'indique le titre), mais qui concerne tous les écrivrains débutants.
Très bien écrit, très poétique, un des 6 livres que j'emmènerais sur une île déserte !
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Les lettres à un jeune poète renferment les lettres que Rainer Maria Rilke a envoyé entre 1903 et 1908 à Franz Xaver Kappus.

Lettres de formation et d'initiation, elles ont conservées même de nos jours tout leur intérêt pédagogique. Rainer Maria Rilke parvient à décrire à la perfection l'intérêt de la confrontation aux grandes oeuvres artistiques pour la jeunesse, comme instrument indispensable de formation et comme source de félicités quasiment inépuisable pour le lecteur. Il excelle également à décrire le cheminement personnel et la posture nécessaire à la création littéraire.

Enfin, ces lettres nous apprennent beaucoup sur la personnalité de Rainer Maria Rilke, notamment sur sa capacité à accueillir les sentiments tels qu'ils se présentent, notamment la tristesse, en tant que nécessité, pour créer certainement, mais également pour avancer dans sa vie et son cheminement propre.
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Je sais que nombreux sont celles et ceux qui lisent les critiques pour se faire un avis d'une oeuvre avant de se lancer à sa découverte. Nombreux sont aussi celles et ceux qui lisent les critiques pour comparer leurs avis à ceux de la communauté.

Pour ces deux groupes de personnes, je n'ai qu'une seule chose à dire: Lisez ce livre! Et si vous l'avez lu, gardez-le précieusement pour le relire!

"Lettres à un jeune poète" fait partie de ces oeuvres littéraires qu'on ne peut décrire, qu'on ne pourrait juger car on ne serait jamais à la hauteur. Même les plus grandes et belles éloges ne représenteraient pas avec justesse la force de ce recueil épistolaire.

Honnêtement, sincèrement, (re)lisez-le.

Vous ne le regretterez pas.
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En 1903, un poète de vingt ans, Franz Xaver Kappus, alors étudiant à l'Académie militaire de Wiener-Neustadt, décide d'envoyer à Rainer Maria Rilke, ses premiers essais poétiques accompagnés d'une lettre dans laquelle il lui avoue douter de sa vocation. Il ne pouvait espérer plus belle écoute et plus juste accueil à ses incertitudes.

Pendant 5 ans, de 1903 à 1908, avec une extrême délicatesse, Rilke, alors âgé de 28 ans, va répondre régulièrement à ce jeune homme qu'il ne rencontrera jamais en y abordant les grandes questions essentielles que se posent tout poète : l'amour, la création, la mort, la solitude.

En 1929, trois ans après la mort de Rainer Maria Rilke, Franz Xaver Kappus publie cette correspondance en intitulant ce recueil : Lettres à un jeune poète.

Que dire de ce magnifique recueil que je ne me lasse pas de lire et relire, tellement les mots de Rilke trouvent leur écho en moi. Toutes ces belles lettres qu'a reçues Franck Kappus d'un homme humble habité d'une grande générosité de temps et de coeur pour avoir, pendant toutes ces années, correspondu et soutenu ce jeune homme qui lui était étranger, mais qu'il a su si bien analyser et conseiller afin de lui faire ouvrir les yeux sur la solitude et la tristesse qui l'envahissaient.

Ce merveilleux guide spirituel est un véritable chef-d'oeuvre qui constitue une des plus belles entrées dans l'oeuvre poétique de Rainer Maria Rilke puisqu'il s'accompagne d'essais et de poèmes écrits en français à la fin de sa vie.
Lien : http://www.leslecturesdeflor..
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Certainement l'un des premiers livres sur la créativité (artistique), sur l'écriture en particulier...voire de développement personnel en général.
En tout cas, le mieux écrit!

La première lettre est si riche qu'elle mériterait d'être citée ici dans son intégralité. Je ne le ferai pas : lisez-là, lisez-les!
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C'est suite à un post de l'auteur suisse @jncsk (merci merci 🙂) que je me suis aventuré dans les conseils percutants du poète Reiner Maria Rilke. Dans ce recueil épistolaire on y suit sa correspondance avec le jeune Franz Kappus hésitant entre une carrière militaire et la poésie. Rilke lui conseille surtout de se trouver soi-même « votre regard est tourné vers l'extérieur, et c'est d'abord cela que vous ne devriez désormais plus faire. (...) Plongez en vous-même » il lui conseil de ne pas s'attacher au code mais à lui et au besoin qu'il a d'écrire « une oeuvre d'art est bonne qui surgit de la nécessité. » « car celui qui crée doit être son propre univers, et trouver tout ce qu'il cherche en lui et dans la nature à laquelle il s'est lié. »
Un petit bijou pertinent et doux
Lien : http://www.lesmiscellaneesde..
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C'est parce qu'il apprit par un professeur que Rainer Maria Rilke dont il lisait les poésies un jour de l'automne 1902, avait séjourné quelques années auparavant dans cette école militaire où il était élève officier, que le jeune Franz Kappus, vingt ans, décida de soumettre au jugement de Rilke ses propres écrits.
S'établit alors entre ces deux hommes que quelques années séparaient et qui ne se connaissaient pas, une correspondance dont Kappus a choisi un peu plus tard de publier dix lettres dont le contenu dépasse la relation personnelle qui s'était établie entre eux pour atteindre une portée universelle où chacun peut trouver matière à réflexion.
Quand Franz adresse sa première lettre à Rilke, il est en plein désarroi, hésitant entre une carrière d'officier pour laquelle il ne se sent aucune inclination et les incertitudes de la poésie, ne sachant pas si ce qu'il écrit a une quelconque valeur.Toute la subtilité et la force du message de Rilke, c'est de ne pas juger le travail de Franz, de ne pas s'attarder à des considérations techniques qu'il pourrait tirer de sa propre expérience, s'appuyant sur sa notoriété déjà certaine, mais de renvoyer Franz à lui-même, à son intériorité, de l'inciter et l'aider à trouver la réponse en lui : "Personne ne peut vous conseiller ou vous aider. Il n'existe qu'un seul moyen, plongez en vous-même."
"Aller en soi, soumettre à examen les profondeurs d'où surgit votre vie;c'est à sa source que vous trouverez la réponse à la question de savoir si la création est pour vous une nécessité."
"Recherchez la raison qui vous enjoint d'écrire, répondez franchement à la question de savoir si vous seriez condamné à mourir au cas où il vous serait refusé d'écrire et si la réponse devait être positive, construisez votre existence en fonction de cette nécessité. Et lorsque de ce retour à son intériorité, de cette immersion dans son propre monde surgissent des vers, vous ne songerez pas à interroger quelqu'un pour savoir si ce sont de bons vers.Vous verrez en eux une expression de votre vie. Une oeuvre d'art est bonne qui surgit de la nécessité."
Est-ce que tout n'est pas dit, là dans ces phrases, avec ce mot "nécessité" qui revient sans cesse sur l'acte de créer et le sens de la création ? Choisir de créer, c'est choisir un destin dont il faut assumer "la charge et la grandeur" sans se demander quel bénéfice on peut en tirer. Il ne faut chercher ni à plaire, ni à flatter sa vanité et ne pas attendre de reconnaissance extérieure. Bien au contraire, Rilke lui conseille de travailler avec" une honnêteté humble, silencieuse et profonde" et "si votre vie quotidienne vous parait pauvre, accusez-vous plutôt de ne pas être assez poète pour en convoquer toutes les richesses."
Tout est affaire de temps, de patience et d'humilité:"Développez-vous tranquillement en obéissant à votre propre évolution, vous ne pourrez davantage la perturber qu'en tournant vos regards vers l'extérieur et en attendant des réponses à des questions auxquelles sans doute, seul votre sentiment le plus intime est, à l'heure la plus silencieuse, en mesure de répondre."
Vivre en artiste, c'est vivre sans calculer, sans faire du temps un critère, c'est laisser s'épanouir au plus profond de soi, dans cette région où notre propre entendement n'accède pas, toute impression, tout sentiment et "attendre l'heure où l'on accouchera d'une clarté neuve." C'est aussi faire confiance à son propre jugement et se préserver des réflexions d'ordre critique ou esthétique que peuvent faire tous ceux qui se targuent de connaitre et juger l'art: "...ou bien ce sont des vues partisanes figées et dépourvues de sens dans leur pétrification sans vie ou bien ce sont d'habiles jeux de mots où telle conception l'emporte aujourd'hui et la vision contraire le lendemain."
"La solitude qui enveloppe les oeuvres d'art est infinie et il n'est rien qui permette moins de les atteindre que la critique, rien de plus superficiel pour aborder une oeuvre d'art que les propos critiques.Seul l'amour peut les appréhender, les saisir et faire preuve de justesse à leur endroit."
"A chaque fois dans toutes discussions de ce genre, donnez-vous raison à vous et à votre sentiment et si toutefois vous deviez avoir tort, c'est la croissance naturelle de votre vie intérieure qui avec le temps vous conduira vers d'autres conceptions.Conservez à vos jugements leur évolution propre qui comme tout progrès doit n'être pressé par rien."
Etre en accord avec soi-même, voilà vers quoi il faut tendre sans craindre de se heurter à l'incompréhension des autres et en acceptant le conflit entre aspirations personnelles et réalité de la vie. Ne pas avoir peur de la solitude, la grande solitude intérieure qui devient "cette demeure à peine visible loin de laquelle passe le vacarme des autres."
Le chemin que Rilke propose à Franz d'emprunter n'est pas toujours facile à suivre, il est pavé de doutes et de souffrances. Mais il l'encourage à voir dans les difficultés une source de richesses intérieures, de celles qui font aspirer aux grandes choses et conduisent à la connaissance de soi et à l'acceptation de ce que l'on est vraiment.
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Un véritable coup de coeur : pour la première fois, je me surprenais à murmurer tout en lisant et relisant les magnifiques phrases de cette correspondance. Que cet aspect du livre ne vous effraie pas ! Il s'agit du monologue d'une âme (car n'apparaissent que les réponses de RILKE) sur la condition d'écrivain et du geste créateur, et qui n'a eu pour élément déclencheur qu'une simple lettre où je jeune poète KAPPUS demandait l'avis de RILKE à propos de ses vers. Incroyable de simplicité et de poésie, cet ouvrage plaira à ceux qui aiment profiter de quelques belles pages avant de dormir ou lors d'un beau dimanche matin !
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Ce livre traînait dans ma pile de livres à lire depuis bien trop longtemps. J'en repoussais toujours et toujours la lecture et je me dis que j'aurais dû le lire bien plus tôt dans ma vie. Dépassant de loin le cadre de la création littéraire, cette correspondance de Rainer-Maria Rilke est un condensé des apprentissages à faire dans une vie. Il y parle de solitude, de création, de questionnements, d'amour, de relations homme-femme, de connaissance de soi et de bien d'autres choses encore.
Chaque mot résonne en soi, fait du sens. Par ses mots, Rilke nous fait réfléchir. Et de la bonne manière. C'est pour moi, un ouvrage vers lequel je reviendrai encore et toujours, parce que peu importe le moment où on le prend dans ses mains, certaines phrases peuvent nous éclairer d'une autre manière. Un gros, gros coup de coeur, que je me garderai d'avoir sous la main toute ma vie durant.
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Pour changer des romans, rien ne vaut un petit essai de temps en temps.

Rainer Maria Rilke est un de mes poètes allemands préférés et c'est avec délectation que je me plonge dans ce recueil de lettres qu'il a envoyées à certains de ses proches et surtout à un jeune homme qui lui demandait des conseils sur l'écriture poétique.

Cependant, dans ces quelques lettres, Rilke expose également sa conception de l'écriture en général, de la création, de la beauté, de l'amour.
C'est évidemment sublime, pertinent et (j'en ai été surprise) très moderne dans certaines des idées avancées.

En bref, un ouvrage qui non seulement élève l'âme comme la poésie de Rilke mais fait également réfléchir. Une pause bienvenue dans notre monde de bruit et de fureur. Merci Rilke.
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