Bolita est une bande dessinée argentine, on retrouve comme souvent des contrastes très forts avec un noir et blanc tranchant, sans nuances, sec et dur. C'est un mélange de polar noir et de drame social, d'un côté, la planque des anciens nazis en Argentine, de l'autre, la situation des migrants boliviens, un clergé corrompu fait le lien entre ces deux univers.
Rosmery est une
Bolita, une bolivienne qui vit dans les bidonvilles et qui travaille comme boniche dans les villas bourgeoises, de la main d'oeuvre docile et mal payée. Elle est touchante et juste, curieuse et intelligente, mais du mauvais côté de l'échelle sociale.
Il y a une ambiance, la magie entre polar noir et drame social fonctionne grâce à un graphisme sec et intransigeant, sans nuances, cru, dur et pourtant très élégant.
Bolita, c'est une ambiance maîtrisée, forte et intense, chargé de l'exotisme rude des grandes villes sud-américaines, et c'est aussi un récit critique, dénonciateur, mais sans outrance militante, ce qu'il faut pour nous accrocher, nous imprégner, nous concerner.
Publié à titre posthume,
Carlos Trillo ne verra pas son ultime scénario en librairie.