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Dominique Rist (Traducteur)Simone Lamblin (Traducteur)
EAN : 9782253052357
603 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
4.21/5   824 notes
Résumé :
Londres, en l'an 1021. Orphelin Rob J. Cole, neuf ans, est recueilli par un barbier-chirurgien et devient son apprenti. Ensemble, ils sillonnent l'Angleterre. C'est une époque où l'on brûle les sorcières, où la vie est dure et la mort vite venue...
Mais Rob n'a qu'une idée en tête : devenir médecin et il a un terrible don : il sent si un patient va mourir lorsqu'il lui prend la main. Ayant appris qu'on peut étudier sérieusement la médecine chez les Arabes, Ro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (85) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà une lecture commune avec Srafina, fort attrayante et instructive. Merci pour ce partage.

Londres, début du XIe siècle. La famille Cole explose de misère. A la mort des parents, les enfants sont répartis à droite et à gauche. L'aîné, Rob, 9 ans, devient apprenti chez un barbier-médecin itinérant qui va lui apprendre les rudiments de sa science et le secret de fabrication de son élixir guérisseur. Il est aussi rompu aux exercices de jonglerie et aux histoires drôles ou gaillardes dont les foules raffolent. Au cours de leurs années de pérégrinations à travers l'Angleterre, Rob révèle au barbier son don de pressentir la mort en prenant les mains d'un malade. Sous la férule du barbier, le jeune garçon s'intéresse de plus en plus à l'art de soigner et surtout de guérir malgré son don qui rend vain le traitement appliqué. A la mort de son mentor, il poursuit ses tournées, se gorge du savoir de maints médecins et apprend que le meilleur se trouve en Perse, à Ispahan. Il se nomme Ibn Sina. Avicenne pour les Occidentaux.

A 20 ans, après avoir constitué un pécule appréciable et appris le métier des armes, il se joint à une caravane qui rallie l'Asie Mineure et fait le voyage harassant et dangereux avec un groupe de commerçants juifs qui lui enseignent tant que faire se peut le persan ainsi que la lecture du Coran et de la Torah. Rob devient Jesse Ben Benjamin, juif anglais qui se rend en Perse pour trouver des herbes rares et des plantes médicinales. Les chrétiens sont interdits chez les musulmans en raison des Croisades.

Admis à la madrasa d'Ispahan, il doit se plonger dans l'étude du Coran et dans le traité de philosophie d'Aristote, tâches ingrates et inutiles pour lui qui n'a pas été à l'école. Sa rencontre avec Avicenne est déterminante : ou il se plie aux règles, ou il abandonne immédiatement son ambition d'entrer au maristan (hôpital). « Comment peux-tu rejeter ce que tu ignores ? La science et la médecine te parlent du corps, la philosophie de l'intelligence et de l'âme. Un médecin a besoin de tout cela comme de nourriture et d'air. […] Apprendre doit te devenir aussi naturel que respirer. Tu dois élargir ton esprit pour assimiler tout ce que nous pouvons t'apporter ».

Roman d'aventures foisonnantes où l'amour a sa place tout comme l'absolutisme du chah, où le raffinement des palais côtoie les plus abjectes tortures, où une épidémie de peste succède à des défilés majestueux, où la dissection des humains est interdite alors que les techniques opératoires sont contées dans le détail.

Noah Gordon est un romancier américain passionné par l'histoire et l'éthique médicales. A part Avicenne et son assistant chirurgien Al-Juzjani, tous les autres personnages sont inventés mais évoluent parfaitement à l'aise dans ce XIe siècle de bruit et de fureur en Europe alors que dans le monde oriental brillent les érudits, juifs et musulmans, formés par l'héritage de la Grèce antique.

Passionnant tout du long, ce balayage social, culturel et scientifique se rapproche très fort du roman historique et plaira aussi bien aux lecteurs qui aiment les plantes guérisseuses qu'à ceux qui préfèrent s'aventurer sur des chemins plus rocailleux et rocambolesques.

Srafina a vu le film qui a été tiré de ce roman (L'Oracle). Je suis curieuse de le découvrir.

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« Les disparus ne reviennent pas, c'est la vie ; mais quelle meilleure raison de vivre que la lutte contre le Chevalier noir ? La médecine, à sa manière, pouvait remplacer une famille perdue. »
En 1021, à Londres, le jeune Rob Cole devient orphelin à l'âge de 9 ans. Sa fratrie est dispersée et lui-même confié à un barbier-chirurgien. Sur les routes d'Angleterre, au fil des spectacles et des boniments, cet homme libre et bon vivant lui transmet ce qu'il sait de jonglerie, de potions et de soins. Or Rob a un don, celui de jauger l'énergie vitale d'un patient en lui prenant les mains, décelant immédiatement ceux promis à une mort prochaine. Au décès du Barbier, il décide de réaliser son désir profond : devenir médecin. Suivant l'exemple des mires juifs, dont les connaissances l'impressionnent, il entreprend un périlleux voyage vers l'Orient afin d'étudier à la fameuse école de médecine d'Ispahan. Bien des sacrifices et un ingénieux travestissement lui seront nécessaires pour atteindre son but...

Noah Gordon, ancien journaliste médical, a construit ce formidable roman historique autour de la figure emblématique d'Ibn Sina (Avicenne pour les Européens) : ce savant et érudit perse enseigna à Ispahan et écrivit notamment le fameux "Canon de la médecine". Presque tout le reste est fiction, mais plausible et terriblement entraînant.
Certes, l'auteur ne lésine pas sur les drames ; des tortures ou des ravages de la peste, rien ne nous est épargné. Mais d'un autre côté, on découvre que les savants orientaux, forts de l'héritage de leurs maitres antiques (tel Galien), pratiquaient une médecine d'une surprenante modernité, comme par exemple l'opération de la cataracte par incision du cristallin.

A dos d'âne, de cheval, de chameau, d'éléphant, en chariot bariolé, en bateau ou en chaise à porteurs, c'est avec grand plaisir que j'ai suivi Rob Cole dans ses aventures et rêvé du désert ou de merveilleuses cités blanches et bleues.
Rob est aussi charismatique qu'Arnau Estanyol dans "La Cathédrale de la mer". Au lieu de reproduire les injustices qu'il a connues, il engage sa vie pour créer un monde meilleur. Il gagnera ainsi la protection d'un chah cruel et capricieux, la confiance d'Ibn Sina, l'amitié d'étudiants en médecine juifs et musulmans, connaîtra la guerre, la maladie, le doute... et surtout l'amour auprès de Mary, la seule femme capable de ravir son coeur.

Éloge de la diversité et de la science, "Le Médecin d'Ispahan" est un conte humaniste avant l'heure. C'est aussi un roman que l'on quitte à regret, tant ses personnages sont attachants.
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Ce livre est l'un de mes préférés de tous les livres que j'ai lus....Très souvent,je le relis,de la même façon que je relis ceux dont j'ai fait la critique,pour la plupart.Il est dans ma tête; je l'offre souvent aux personnes qui me disent "avoir du mal à lire".
...Une histoire qui vous prend,vous attrape dès le commencement,là où Rob,orphelin,au début du onzième siècle,commence son long cheminement vers Ispahan.Il a été initié en pays d'Angleterre par un barbier aux prémices des soins auprès des villageois,entre supercheries et rudiments de médecine...Rob a un don,celui de percevoir en tenant la main d'un malade,de pressentir la vie ou la mort...Une paille,au regard des embryons médicinaux et de l'empathie qu'il développe au hasard des villages que son maître,barbier-chirurgien lui fait traverser
Rob traverse de multiples pays,afin de pouvoir étudier la médecine à la faculté d'Ispahan,ouvrant ses portes et ses enseignements aux seuls juifs et musulmans.
Ayant voyagé avec une caravane de juifs,dont il apprend à en connaître les us et façons de vivre,il se présente à Ispahan en tant que tel.Le roman foisonne de récits,et je me contenterai de dire qu'il est le bienvenu à la madrassa d'Ispahan.Il obtient son diplôme de médecin,après de longues et périlleuses études(une épidémie de peste qu'il aide à enrayer,sa femme qui est contrainte à coucher avec le sultan,les amis de toutes religions;tout ça pour dire que l'on ne peut quitter ce livre aisément).
C'est un grand,un immense roman d'aventures..dont beaucoup se passent en cour de Perse...
Quel sera le destin de Rob???Déjà,je peux vous dire qu'il obtient son diplôme,mais ensuite...
...L'Occident,l'Orient,que de périples ...et clin d'oeil,retour en Ecosse...
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La médecine évolue continuellement, et nous le remarquons encore à l'heure actuelle, en ces temps troublés où un coronavirus impertinent vient semer la zizanie entre scientifiques et politiques.

Noah Gordon nous introduit auprès d'Avicenne, le « prince des médecins » du 11e siècle, vivant à Ispahan, la ville éclatante de Perse. C'est par l'intermédiaire de Rob Cole que nous accompagnons ces médecins faisant de leur mieux pour soulager tout un chacun, sans savoir exactement où se trouvent les viscères, essayant tant bien que mal d'administrer quelques remèdes, et découvrant au jour le jour le fonctionnement du corps humain sans jamais ouvrir celui-ci.
Rob Cole est au départ un pauvre petit Londonien ayant perdu ses parents très jeune, adopté par un gentil barbier aux multiples talents, surtout illusionnistes, et se rendant à ses risques et périls à Ispahan pour baiser la tunique d'Avicenne, désirant lui-même devenir médecin. Passion exigeante, éprouvante mais ô combien exaltante, pour laquelle changer de religion est obligatoire…

Le shah, les mullahs, les guerres, les jalousies, les amitiés, les harems, les marchés aux mille senteurs, l'hospitalité, la cuisine persane odorante et colorée, l'amour : tout nous emmène du Londres misérable vers la splendeur d'Ispahan où nous vivons quelques années chahutées avant de retourner, « pleins d'usage et de raison, vivre le reste de notre âge ».
Ce roman historique est vivant, concret, précis, quoiqu'il ne m'ait pas totalement enthousiasmée. Trop de personnages ? Style trop facile ? Je ne sais pas, mais je le recommande à tout qui veut se documenter sur les moeurs et sur la science appelée médecine dont nous n'avons pas encore tout exploré…
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Rob a 9 ans lorsqu'il se retrouve à la tête d'une fratrie orpheline. Nous sommes en 1021, à Londres. Témoin de la mort, à quelques mois d'intervalle, de sa mère, puis de son père, il se découvre un « don » qui d'abord l'effrayera pour ensuite lui révéler sa vocation : la médecine.

Devenu l'apprenti-assistant d'un barbier-chirurgien itinérant, c'est en sillonnant les routes d'Angleterre qu'il entend parler d'un certain Abu 'Ali al-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sina, plus connu de nos jours et sous nos contrées sous le nom d'Avicenne.
À la mort de son protecteur, il se décide à gagner Ispahan afin de réaliser sa destinée. Pour rencontrer Ibn Sina et être admis dans son école, à 20 ans, il traverse l'Europe et gagne le lointain Orient, tout en se faisant passer pour un Juif.

Le Médecin d'Ispahan est d'abord un excellent roman d'aventures. J'ai littéralement cheminé aux côtés de Rob tout au long de son périple. C'est la partie du roman que j'ai préférée. de l'Angleterre verdoyante à l'Europe continentale escarpée, de la l'Afrique désertique à l'Orient épicé, j'ai vu la couleur du ciel changer, le paysage se transformer, j'ai ressenti les goûts, les odeurs, les sons… J'ai partagé la couche esseulée de notre héros à la belle étoile, la promiscuité des voyageurs réunis en caravanes pour se protéger de la menace des arnaqueurs, détrousseurs et autres assassins à l'affût des étrangers solitaires. Comme lui, j'ai été éblouie par la lumière d'Ispahan, la splendeur de ses palais et de ses mosquées.

C'est aussi un roman historique tel que je les aime, à la fois richement documenté, et notamment sur les pratiques médicales de l'époque, tout en nous faisant appréhender les événements par le petit bout de la lorgnette, c'est-à-dire par la vision des « petites » gens et de leur quotidien.

Enfin, c'est un roman humain faisant la part belle à l'amitié, par delà les différences, à l'ouverture d'esprit et à l'amour aussi. Seul petit bémol, la différence de traitement en vers les différentes religions -chrétienne, musulmane et juive- avec une vision que j'ai trouvée un brin prosélyte.

Bref, un très bon moment de lecture à la fois dépaysant et enrichissant, tout ce qu'il faut pour s'échapper de son quotidien.


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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Rob, fasciné, parcourait la salle, touchait les livres, notant tous ces noms d'auteurs qui, pour la plupart lui étaient inconnus : Hippocrate, Dioscoride, Ardigène, Rufus d'Ephèse, l'immortel Galien, Oribase, Philagrios, Alexandre de Tralles, Paul d'Egine...
"La madrassa possède presque cent mille livres! L'université de Bagdad en a six fois plus, ainsi qu'une école de traducteurs où les livres sont transcrits sur papier dans toutes les langues du califat oriental. Mais nous avons ce qu'ils n'ont pas, dit fièrement Karim en montrant tout un mur consacré aux oeuvres d'un seul auteur : Lui!"
L'après-midi, Rob vit cet homme que les Persans appelaient le chef des princes. Au premier abord, Ibn Sina le déçut : son turban rouge de médecin était fané, négligemment drapé, sa tunique modeste et râpée. Petit, chauve, un nez bulbeux aux veines apparentes et des plis affaissés sous sa barbe blanche : un Arabe vieillissant. Mais Rob remarqua ses yeux bruns au regard perçant, tristes et attentifs, sérieux, étonnamment vivants. Il le sentit tout de suite : Ibn Sina voyait les choses qui restaient invisibles au commun des hommes.
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Tenir une âme humaine dans la paume de votre main, comme un galet. Pourrait-il apprendre davantage ? Jusqu’où ? Que serait-ce d’apprendre tout ce qui peut s’enseigner ? Pour la première fois de sa vie, il était sûr de son désir : devenir médecin. Pouvoir vaincre la mort ! Des idées nouvelles et bouleversantes qui tantôt l’enthousiasmaient et tantôt le mettaient au désespoir.

p. 128
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J'ai un don personnel, aussi fort que le tien, Jesse Ben Benjamin. Je sais reconnaître qui peut devenir médecin, et je sens en toi un besoin de guérir si puissant qu'il te brûle. Mais cela ne suffit pas; on ne fait pas un médecin avec un calaat. Heureusement, car il y a trop de médecins ignorants. Nous avons cette école pour séparer le bon grain de l'ivraie, et nous sommes particulièrement sévères avec ceux qui sont doués. Si nos épreuves sont trop dures pour toi, oublie-nous, retourne à ton métier et à tes faux médicaments. Devenir hakim, cela se mérite. Si tu le désires, tu dois t'éprouver toi-même pour l'amour du savoir, rivaliser avec les autres étudiants et les dépasser. Etudie avec la ferveur des bienheureux ou des maudits.
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- Tu es un Juif d'Europe, paraît-il. Ispahan peut te paraître étrangère mais la plupart d’entre nous viennent aussi d'autre régions : quatorze musulmans sont du califat oriental, sept du califat d'Occident et cinq sont des Juifs d'Orient.
- Je ne suis que le sixième Juif ? À en croire Fadil, il y en avait davantage.
- Oh ! Fadil ! Un seul étudiant juif c'est déjà trop pour lui. À ses yeux d'Ispahanien, il n'est pas d'autre civilisation civilisée que la Perse et pas d'autre religion que l'islam. Deux musulmans qui s'insultent se traitent de "juif" et de "chrétien". Et, quand ils sont de bonne humeur, ils trouvent spirituel d'appeler l'un des leurs "dhimmi"."
Rob hocha la tête en se rappelant le rire des gens quand le chah avait dit : "Qu'on donne un callaat à cet "Hébreu"."
"Cela t’irrite ? demanda-t-il.
- Ça m'oblige à travailler et à me donner à fond. Je peux dépasser en souriant tous les étudiants musulmans à la madrassa... On dit que tu es barbier-chirurgien. C'est vrai ? À ta place, je n'en parlerais pas. Les médecins persans ne vous estiment guère...
- Je me moque de leur estime. Je n'ai pas à m'excuser d'être ce que je suis."
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En fin d'après-midi, sur une hauteur, Rob aperçut une petite vallée où coulait une rivière et, vingt mois après avoir quitté Londres, il découvrit Ispahan.
Une éblouissante blancheur ponctuée de bleu. Une cité voluptueuse pleine d'hémisphères et de courbes, avec de grands édifices couronnés de dômes qui brillaient au soleil, des mosquées et leurs minarets, de larges espaces verts, de hauts cyprès, des platanes. Le quartier sud se colorait de rose sous les rayons reflétés par le sable des collines.
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