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Jacques Robinet (Autre)
EAN : 9791095066309
240 pages
Editions La Coopérative (08/11/2019)
3.25/5   2 notes
Résumé :
"Ce que je sais, ce que je constate, c'est que quelque chose d'essentiel continue à relier le vieillard que je suis au jeune homme que je fus : la pensée, je n'ose pas dire la certitude, que Dieu n'a pas changé, que sa fidélité demeure, que j'ai eu raison autrefois, même si ce fut our de mauvaises raisons, de répondre à cet appel mystérieux et informulé, que je ressentais en moi, qui m'apaisait et me torturait tout à la fois, car je me sentais comme aujourd'hui inca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un livre avec plein de remarques intéressantes.
Avec des passages sur la foi.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
3 juin 2017…


3 juin 2017 – L'illusion de penser qu'en écrivant j'agrippe et retiens le temps, tout en sachant que la première vague qui suivra mon départ emportera ces pages auxquelles j'attache naïvement un peu d'importance. Sentiment dérisoire d'exister le temps d'un grain de poussière soulevé par le vent. Besoin de laisser une trace, si fragile soit-elle, de mon passage sur la terre. Nous sommes, jusqu'à la fin, des enfants qui jouent très sérieusement à échafauder avec leurs cubes des tourelles, aussitôt écroulées.
J'écris encore. Ah ! si je pouvais inscrire dans la durée le chant de ce rossignol qui vient de chanter ou cet éclat de lumière qui illumine la branche d'un noisetier à ma fenêtre. Comment suspendre le cours des apparences flottantes ? Il faut que les châteaux de sable s'écroulent à chaque marée, pour mieux les reconstruire, afin de défier la mort jusqu'à la fin. Mais ensuite ? L'illusion est de croire que la dernière épave poursuivra sa route vers une rencontre improbable, bien après moi, dans un univers sans finitude.
De tout ce savoir, nous ne gardons rien, tant le désir de survivre est ancré en nous, tant le déni de la mort est puissant. Nous sommes adossés à la plus haute vague qui nous submerge et nous bouscule, mais qui n'est pas encore la dernière et, déjà, nous guettons du coin de l'œil le rouleau qui enfle et approche, qu'il va falloir aborder en rusant, avant de défier le suivant qui déjà gonfle au loin. Vivre c’est cela : plonger et renaître de la houle qui nous saisit, se jour de nous et nous emporte (...)
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29 novembre 2018…


29 novembre 2018 – Ciel pluvieux : l’âme éteinte comme le soleil. A quoi bon écrire ce genre de banalités ? Seulement pour combattre, comme un soldat s’arrache à la glaise, en attendant que reprenne la mitraille. Elle est si clémente, pourtant, la vie qui pour moi se prolonge. Il n’est pas question de me plaindre, mais plutôt de souligner cet étonnement qui m’envahit au constat que ce jour existe encore, qu’il m’est donné, qu’il est très précieux, qu’il faut le caresser, le retenir comme la perle rare, cachée sous les décombres du quotidien. Écrire cet étonnement, c’est dire que je perçois, sous le couvert sombre du ciel, une autre lumière qui me soutient. Est-ce vrai ou illusion mensongère ? À vrai dire, peu importe, je me devais aujourd’hui de malmener le vieil homme que je suis et qui, le plus souvent, ne sait que maugréer en se traînant. Autour de moi, la mort ricane, en secouant le tapis où nous nous accrochons comme des insectes terrifiés. Tant de ceux que j’aimais sont partis, sans mourir tout à fait puisque je pense à eux. Seul regret : ne pas leur avoir assez dit combien je les aimais. Impossible de concevoir de prochaines retrouvailles dans un Ciel sans ténèbres. Ce sont là rêves d’enfant auxquels j’ai du mal à consentir. Mais ce jour encore m’est donné pour me réjouir de les avoir rencontrés, pour bénir cette vie qui ne m’a pas refusé l’amour. Je me grise de mots, je le sais. J’ai besoin de mots comme l’oiseau a besoin de graines. Je les rêve, les brode, les charge de mission impossible : dire à ceux que j’aime, morts ou vivants, combien ma vie est riche grâce à eux. Ciel gris qui se lèvre, nuages décolorés qui se dessinent, ailes invisibles que je pressens tout autour de moi quand l’obscur recule : j’ai dit cette heure fragile qui s’éclaire. »
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L'autre, aimé, sur lequel on projette le meilleur de soi-même. Cela explique la violence du choc ressenti quand une altercation surgit. le miroir, brusquement, se brise. Celui que j'aime a disparu et, de ce fait, moi-même qui ne vivais que par l'illusion de cette image égotiste magnifiée. Quel est cet étranger qui m'ignore et me détruit ? (p. 41)
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L'accumulation des choses en fin de vie : digues dérisoires dressées contre la grande marée qui approche. La jeunesse avance dépouillée et conquérante devant l'inconnu, la vieillesse se love au fond de son terrier comme un écureuil pourchassé avec sa provision de noisettes. (p. 65)
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La vie est une maladie mortelle incurable (p. 46)
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