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3,7

sur 173 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Kim Stanley Robinson a 71 ans. 
Géant de la littérature américaine à qui l'on doit plus de vingt romans dont le chef d'oeuvre Chroniques des Années noires ou la monumentale Trilogie de Mars, l'auteur n'a plus grand chose à prouver à l'heure qu'il est.
Socialiste démocrate et ferme opposant au néo-libéralisme, Robinson s'est grandement intéressé au changement climatique par le passé. Et c'est aussi le sujet central de son dernier roman, l'imposant Ministère du Futur.
Traduit par Claude Mamier et publié sous nos latitudes par les éditions Bragelonne, le livre de Robinson n'est pas ce qu'il paraît être. 
Et pour cause, puisque ce n'est pas un roman. 
Explications…

Le Grand Tournant
Tout commence dans un futur proche, dans une région de l'Inde en train de subir la pire canicule de son histoire. Frank May, un américain d'une ONG lambda, se retrouve pris au piège comme des millions d'autres indiens. Seul rescapé de la catastrophe, il finit par développer une haine démesurée pour tous ceux qui, par leur action ou leur inaction, amènent l'humanité à foncer droit dans le mur.
Autre lieu, même époque.
Nous sommes à Zurich en 2025 et nous suivons le chantier impossible pour lutter contre le changement climatique qui a été confié à une toute nouvelle agence appelée « Ministère du Futur ». 
C'est en compagnie de Mary Murphy, sa directrice, que nous allons suivre les défis et les bouleversements qui attendent les nations et les peuples.
Divisé en 106 chapitres pour un total de plus de 600 pages, le Ministère du Futur est un pavé impressionnant. 
Très rapidement, parmi ces nombreux chapitres, le lecteur s'aperçoit que Kim Stanley Robinson glisse (beaucoup) d'autres choses. 
Plus en tout cas que l'histoire croisée de Frank et de Mary. 
On y trouve d'abord des tranches de vies de personnes à travers le monde qui ont à subir le changement climatique ou les actions entreprises pour lutter contre celui-ci. Puis d'autres passages, plus théoriques, où Kim Stanley Robinson nous explique par le menu certains principes essentiels pour comprendre ce qui grippe dans la mécanique mondiale, interdisant de fait l'évolution et la révolution. On y parle économie, taxes, énergies et bien d'autres sujets qui devraient logiquement trouver leur place dans un essai et non dans un roman. Ensuite, on trouve aussi quelques très courts chapitres plus artificiels et abstraits où Robinson décrit la vie d'un photon ou d'une molécule. Enfin, un fil rouge s'établit sur un projet complètement fou de prime abord qui vise à ralentir la fonte des glaces en Antarctique. 
Vous l'aurez compris, le dernier livre de Kim Stanley Robinson est une imposture. Il ne s'agit pas vraiment d'un roman…et pas vraiment d'un essai. On se retrouve en réalité devant un joyeux bordel organisé, où l'auteur utilise à peu près tous les moyens narratifs et explicatifs à sa disposition pour nous mener à comprendre sa propre réflexion, à endosser son idéologie pour demain. L'américain ne s'en cache jamais et, pire encore, il le revendique pour faire advenir ce qui a tout l'air, au final, d'une utopie. Ou presque…

Melting-pot 
Car là où ce Ministère du Futur pourrait simplement imaginer la chute du capitalisme en lui mettant tout sur le dos et en oubliant gentiment que ce système ne vient pas non plus du néant mais bien de l'esprit humain, Kim Stanley Robinson explique que tout ne sera pas rose. Que le monde ne va pas changer comme ça par bonté d'âme et que ceux qui exploitent la Terre et les pauvres hères qui la peuplent ne vont pas soudainement se ranger à une nouvelle idéologie écologique par altruisme. Il faudra se salir les mains, il faudra mettre un flingue sur la tempe à la finance comme aux pétro-états, il faudra un bâton et une carotte. 
Pour autant, Robinson reste un romantique dans l'âme et parfois, on se prend à repérer un excès de naïveté dans le raisonnement de l'américain, une sorte de foi un peu décalée dans la volonté de l'être humain à changer même devant les pires catastrophes. le saut de foi demandé reste bien celui de la nature humaine, une nature humaine en laquelle Robinson veut croire… tout en ayant conscience qu'elle a vraiment de mauvais recoins. 
Cet exercice d'équilibriste va durer tout du long de ce lourd pavé qui passe un peu par tous les stades. de la fiction climatique pure et dure à la fiction économique en passant par le roman catastrophe ou encore la politique fiction. Tout se mêle, de façon souvent complètement décousu, et l'américain tente de rattraper tout ce qu'il jette d'idées en l'air pour former un tout assez homogène capable de sous-tendre sa vision du futur. 
Comme une tentative de rédemption de l'être humain 
Un être humain tellement bête. 

Des failles et des forces
À ce stade, il faut insister sur le fait que Kim Stanley Robinson semble bien davantage maîtriser son sujet sur l'économie et sur ce qu'il existe comme alternatives au néo-libéralisme que sur les notions de démographies ou d'énergies. On regrette par exemple que l'auteur fasse l'impasse complète sur la question prégnante de la surpopulation (qu'il n'évoque quasiment jamais) ou qu'il ne glisse aucune mention du rapport de force qu'il existe entre l'énergie nucléaire et les énergies renouvelables. 
Nous sommes loin du tour de force didactique et réaliste du Monde Sans Fin de Jean-Marc Jancovici qui a tant fait parler de lui (et qu'on vous recommande sans modération aucune). Et c'est en cela certainement que le bât blesse pour Ministère du Futur qui veut tout faire à la fois mais souffre de grosses lacunes dans sa façon d'imaginer les choses.
Qu'à cela ne tienne, on comprend rapidement que le principal objectif de Kim Stanley Robinson est d'expliquer par le menu en quoi le système capitaliste constitue la clé de voûte dans la solution au bouleversement climatique en cours et à venir. La réflexion, bien que volontairement partisane et assumée comme telle, est passionnante. Vraiment. 
Car Robinson a l'art et la manière de présenter les choses, de découper ses objectifs de façon dynamique et de les resservir de façon intelligible aux lecteurs. On regrette simplement que tout cela ne laisse aucune place à l'empathie envers les deux personnages principaux qui ne sont là que pour soutenir le propos et tenter de camoufler l'essai en quelque chose de vaguement romanesque pour le quidam. 
On note aussi, et c'est assez amusant, tout l'amour et la fascination de l'américain pour la Suisse, petit pays où se situe la majeure partie de l'action de Mary et Frank. Un petit pays bourré de contradictions et d'espoir(s) dans lequel Robinson a vécu dans les années 80. Peut-être d'ailleurs en garde-t-il une version un peu trop idéalisée en tête. 
On pourrait d'ailleurs se faire la même réflexion sur sa façon de croquer le phénomène des Gilets Jaunes en France, phénomène auquel il prête bien plus de vertu que de raison. 

Vers la lumière
En s'acheminant vers la fin, Kim Stanley Robinson arrive pourtant à tirer le meilleur de cette construction chimérique et boiteuse, où l'idéologie prend le pas sur la narration et où l'utopie décide de faire son nid. On comprend tardivement que tout cela est aussi une façon de nous construire un avenir différent, un de ceux qui n'est pas obstrué par la mort et le désespoir, par l'extinction complète de la faune et l'agonie interminable de la flore. 
Dans les dernières pages, le Ministère du futur retrouve son côté intimiste, certainement trop tard pour gonfler d'empathie le coeur du lecteur envers Mary, cette femme remarquable qui a montré à l'homme qu'elle était l'avenir. Pour autant, la vision à la Jules Verne d'un monde apaisé qui va dans le même sens, qui utilise la religion pour s'unir pour le bien commun et non pour la destruction de son prochain, qui accueille l'autre et tente de lui rendre sa dignité, qui change les armes d'hier en outils de demain, toute cette vision là a quelque chose d'infiniment touchant. 
C'est celle d'un écrivain plus proche de la fin que du début et qui veut croire qu'un sursaut va advenir, que l'humain n'est pas si bête et qu'il peut encore voir le beau et le vrai. le roman en devient émouvant, enfin, et l'on comprend que ce pavé de bric et de broc, qui tient autant par l'entêtement de son auteur que dans sa façon de flamber ses idées sans compter, ce pavé est un testament pour les générations futures. Comme un passage de relais.
Comme un espoir enfin retrouvé. 
Difficile de trancher sur Ministère du Futur tant le livre de Kim Stanley Robinson souffle le chaud et le froid. Ni roman ni essai, ni utopie ni dystopie, ce pavé a ceci d'extraordinaire qu'il est passionnant même quand il est agaçant, qu'il semble juste même quand il frustre. Si la question du changement climatique vous intéresse, alors Ministère du Futur doit atterrir dans votre pile à lire. Si vous recherchez un vrai roman, passez votre chemin. 
Et puis si vous ne savez pas trop ce que vous voulez, ça tombe bien, Robinson lui le sait très bien et il va vous l'expliquer.
Lien : https://justaword.fr/le-mini..
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C'est de la hard science-fiction. Mais ici, pas de Physique ou d'Aérospatiale, les sciences sont climatologique, politique, sociologique.
C'est d'ailleurs un récit, une chronique plus qu'un roman. Certes, il y a les chapitres narratifs avec Franck, traumatisé par une canicule particulièrement mortelle, et Mary qui dirige le « Ministère du Futur », organisme de l'ONU sensé influé sur les décisions des États relatives au climat. Mais il y a aussi des pages d'histoires, des définitions, des réflexions philosophiques, des témoignages, etc. Cette multiplicité des points de vue peut donner l'impression d'un miroir brisé, mais, au final, c'est comme en pointillisme : de près, c'est fragmenté, de loin, ça forme un tableau complet.
On m'a dit que les critiques trouvaient le roman trop optimiste. Arrivée à la moitié du roman, ce n'est pas du tout mon impression : les actions légales ne fonctionnent pas et seuls les éco-terroristes (je ne parle pas des Green Peace ou du Soulèvement de la Terre, mais de groupes qui pratiquent des assassinats plus ou moins ciblés) obtiennent quelques résultats. Plus tard dans le roman, des résultats sont obtenus, mais c'est le fruit d'années (de décennies) de travail, d'actions officielles et d'autres illégales. La société évolue mais doucement, très doucement. Kim Stanley Robinson est peut-être optimiste mais certainement pas naïf.
Le personnage de Franck représente plus ou moins le commun des mortels. Plutôt conscient à défaut d'être réellement engagé, il subit un traumatisme qui l'amène à vouloir agir absolument. Mais vers quoi, vers qui se tourner ? le malaise de Franck est aussi complet que son impuissance. Il est celui qui erre, qui avance sans but réel, à part de ne pas être un mauvais homme, qui n'agit pas mais a pourtant sa maigre influence. C'est le personnage le plus intéressant.
Un bémol cependant, l'éloge de la Suisse qui court sur tout le roman. Ce n'est pas un pays parfait, notamment en matière d'écologie, loin de là. Aussi une critique ou quelques phrases pour atténuer auraient été bien bienvenues.
En tout cas, c'est de la bonne anticipation, et si c'est optimiste, je ne vois pas le problème : pourquoi ne devrait-on montrer en SF que les mauvais chemins ?
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Kim Stanley Robinson affirmait (dans un texte publié en 2019 dans la revue Commune) que les dystopies traduisent nos craintes envers les problématiques actuelles et supposait que l'engouement pour celles-ci est symptomatique d'une crise de la représentation où les différentes formes de gouvernements - par indifférence - faillissent à leur devoir de résolution de ces problématiques ; face à cette incurie, les dystopies expriment alors le sentiment d'impuissance des citoyens. Il allait même jusqu'à dire que faute d'action politique collective nous vivions déjà dans une dystopie.
Mais loin d'être pessimiste, Kim Stanley Robinson est un auteur qui croit en la force prescriptrice de l'imaginaire. Ainsi il exhortait à la création d'utopies afin de pouvoir imaginer les solutions futures à nos problèmes contemporains. C'est donc ce à quoi il s'est attelé et en 2020 est paru son livre The Ministry for the future aujourd'hui traduit en français.

Toutefois, K.S.R. était conscient de l'ampleur des changements nécessaires pour enrayer le changement climatique et stopper ses conséquences ; dépassant le simple constat, il nous offre ici une ébauche de projet civilisationnel total afin de les mener à bien.
C'est alors une forme hybride de récit d'anticipation qu'il nous livre, oscillant entre dystopie et utopie et accompagné d'articles qui ne dénoteraient pas dans un essai. Si la forme que prend cette expérience de pensée s'entend, sa réalisation mérite d'être critiquée : au-delà du fait que K.S.R. semble régulièrement s'envoyer des fleurs et bien qu'il soit nécessaire de rappeler certaines informations pour ceux qui n'en auraient pas connaissance, le lecteur averti éprouvera une certaine lourdeur dans le texte, l'alternance entre essai et fiction cassant le rythme du récit ; on attend d'un roman de SF qu'il intègre et entremêle subtilement la réalité et la fiction (en somme « Show, don't tell »).
Dans une moindre mesure, les changements de style de langage pour figurer les différents personnages semblent souvent être clichés, voire caricaturaux, et ne parviennent pas à leurs donner de la substance.

Globalement, les personnages sont superficiels et aucun n'est réellement charismatique. Les protagonistes sont plus nuancés mais manquent toutefois de complexité, laquelle aurait permise de mettre en lumière les dilemmes moraux qu'imposent les bouleversements du récit.
La qualité des différents chapitres est également oscillante : les premiers chapitres sur la canicule en Inde sont par exemple palpitants et réellement immersifs mais d'autres sont fades, superflus ou trop vite expédiés ; coté articles, si certains sont captivants d'autres ne sont pas assez explicites - notamment ceux traitant de sujets économiques - ou s'appuient sur des analogies pour le moins douteuses.
L'histoire, quant à elle, est à l'image des protagonistes et manque d'élaboration et de profondeur. Si nous sommes d'accord avec l'auteur pour dire que ce n'est pas avec des demi-mesures que nous réglerons le changement climatique et ses répercussions, cette radicalité - justifiée – aurait pu paraître vraisemblable si les plans et mesures avancés n'auraient pas été si facilement adoptés et mis en oeuvre. de tels changements, de telles décisions devraient rencontrer beaucoup plus d'obstacles et obligatoirement générer des conflits à grande échelle or ce n'est pas le cas : la géo-ingénierie est, par exemple, tout d'abord controversée et source de troubles diplomatiques mais n'est ensuite plus discutée sans pour autant que le bien fondé de son utilisation ait été débattu ou qu'un consensus ait été trouvé. L'aspect politique et la responsabilité des citoyens sont trop négligés ; tandis que, par facilité, la volonté de chacun d'accepter les changements n'est pas évoquée ou, si elle l'est implicitement, surestimée, tout est mis sur le dos des banquiers et de la finance, et tout les problèmes sont réglés à coup de drones et de missiles nuée.

L'ensemble n'est pas exempt de défauts qui privent le roman de ses qualités divertissantes, et bien que peu de place y soit laissée à la réflexion du lecteur, sa lecture n'en reste pas moins intéressante, voire nécessaire. L'idéologie que K.S.R. y déploie va dans le bon sens mais force est de constater qu'elle est trop parcellaire et superficielle pour satisfaire à un projet civilisationnel total qui répondrait à la crise climatique ; au lecteur de la passer au crible de son esprit critique pour en combler les manquements une fois le récit terminé.
Si ce n'est en somme qu'un manifeste romancé du fruit de ses recherches et de sa pensée qu'il nous expose, son travail considérable mérite autant notre attention que d'être salué.
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J'ai commencé ce livre très excitée par le sujet : comment sauver l'habitabilité de la Terre, comment donc sauver l'humanité ! Les cinquante premières pages, je prenais des notes et aurais voulu partager ce livre au monde entier , et puis... Et puis passé l'exposition de l'ampleur du travail à effectuer, est venu le temps des propositions, des solutions, et là j'ai décroché.
C'est un livre étrangement construit, qui alterne des chapitres fictionnels et d'autres presque documentaires. Chez moi, cela n'a pas fonctionné, j'aurai préféré que l'auteur choisisse une forme et exprime ses idées via ce biais. Ensuite les idées elle-même m'ont titillée, dérangée, interpellée. On est dans l'apologie de la géo-ingénierie, de la finance verte... J'avoue avoir du mal à y croire. Mais peut-être est-ce moi qui suis trop idéaliste. Cependant si c'est le seul avenir que nous avons, autant dire qu'il n'y a pas d'avenir pour l'espèce humaine. Malgré tout, cela reste un livre que je recommande fortement, car si la forme n'est pas parfaite, ni les idées les miennes, le thème est extrêmement documenté et ouvre à une réflexion nécessaire et urgente.
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Quelle déception!Jespérais lire La fiction qui nous ferait réfléchir sur le déréglement climatique et qui nous donnerait une conscience commune.Au lieu de cela je découvre un récit inégal, porteur de quelques idées excitantes et prometteuses au milieu de récits annexe ou de considérations pseudo scientifiques.
Je n'avais jamais lu de K. J Robinson et sil l'on sent une puissance littéraire indéniable , elle ne s'exprime pas au mieux dans ce roman.
La scène d'introduction est ce qui a de plus puissant et évocateur. Elle m'est depuis sa lecture souvent revenue à l'esprit et au coeur tant elle est violente de réalisme et touchante.
Le personnage impliqué deviendra le fil rouge de ce livre épais et sa rencontre avec l'héroïne est interessante et soulève la question que tous nous pouvons nous poser : en faisons nous assez par des voies démocratiques pour sauver notre monde? D'autres voies semblent possibles , mais plus violentes sont-elles nécessaires et surtout souhaitables.
Finalement un récit prometteur rendu maladroit et bavard par sa longueur et la volonté de l'auteur de mélanger fiction - quasi dystopique - et pédagogie ou prises de positions.
Mais qui reste quand même à ma connaissance un des seuls exercice du genre sur l'avenir climatique de notre planète et notre implication en tant qu'individu ou sociétés organisées; donc utile finalement, je vais remonter ma note et attends vos propres avis .
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Avec « Le Ministère du Futur », je m'attendais à un livre comparable à « Green Earth », mais au final la comparaison n'a pas lieu d'être, car même si les thèmes sont les mêmes, la forme et l'angle d'attaque diffèrent totalement. Kim Stanley Robinson fait preuve d'une incroyable érudition et nous propose une histoire globalement passionnante en brassant, via de nombreux points de vue, les nombreux thèmes en lien avec le changement climatique ou ses conséquences. Si le livre souffre de quelques imperfections, l'auteur signe à nouveau un très grand livre de « climate fiction » qui ravira toutes les personnes intéressées par le changement climatique, la (géo) politique et la géo-ingénierie. Rien que le chapitre d'ouverture justifie sa lecture pour tous les amateurs du genre.
Lien : https://blogconstellations.h..
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Premier livre de 2024, je pense qu'il faudrait que tous les politiques, tous les milliardaires, tous les petro-Etats, tous les sceptiques du déreglement climatique lisent ce livre.
En effet dans un proche futur dans lequel les canicules extrèmes se repetent, l'ONU va créer le ministère du futur qui sera chargé de trouver des solutions pour que l'ensemble des humains sauvent la terre.
Et ce roman fourmille de solutions , d'idées parfois utopistes mais géniales.
On se perd dans les pages, dans les personnages. Mais que cela fait du bien de vivre ces utopies, d'imaginer que c'est encore possible de se donner la main et de trouver des solutions simplissimes:
Revenu universel
plafonnement des salaires
Corridors pour les animaux sauvages
Suivi de l'argent
Etudes des glaciers
Transformation de nos transports, de nos économies/
Eco terrorisme aussi.

Maitre de la SF, Kim Stanley Robinson nous entraine dans ses recherches d'un monde différent et nous le fait partager grace à ce roman.

Que c'est bon de commencer 2024 avec ce roman.
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Écrit à plusieurs voix, ce roman dense et documenté nous projette dans un futur proche. Les catastrophes climatiques se succèdent et il faut agir. Des solutions émergent, à plusieurs niveaux et sur le temps long. Les conflits et différentes formes de terrorisme foisonnent également. Une somme impressionnante, et de l'espoir pour faire bouger les choses.
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Cela doit être ma première utopie. Je me demandais quelle forme cela pouvait prendre. C'est un genre complexe, pour qu'il soit bien réalisé, il nécessite beaucoup d'explications, de contextualisation. Et c'est là que l'érudition de Kim Stanley Robinson entre en scène. Cette maîtrise des sciences sociales et politiques dans leur ensemble, associée à ses connaissances scientifiques rend cette lecture explicative, pédagogique mais aussi précise. La hard SF n'est pas toujours facile d'accès, mais cet ouvrage non plus.
Le ministère du futur mêle donc fiction et manuel explicatif. Ça n'a pas été pour moi une lecture évidente car j'ai régulièrement perdu le fil, j'ai eu du mal à garder le rythme. Aucun attachement aux personnages (très nombreux) aucune empathie (vu le sujet, c'est plutôt dommage, mais sans doute nécessaire). L'alternance entre chapitre de fiction (catastrophe climatique, action des personnages du Ministère du futur...), description de concept (qui parfois parlent à la 1re personne), chapitre unique sur un lieu et un individu, chapitre qui ressemble à un manuel sur une situation géopolitique, économique, cette alternance n'aide pas à garder le fil, mais dynamise la lecture et la rend pertinente, instructive...
Une lecture dans laquelle j'ai révisé (reappris) et appris beaucoup de choses. Une lecture qui est pédagogique tout en étant de loisirs. Mais surtout une lecture porteuse d'espoir.
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Je ne vais pas m'étendre sur le pitch de ce livre car il a déja été bien décrit. Ce qui le démarque des autres récits sur le changement climatique ce sont de mon point de vue deux éléments majeurs : son approche davantage prospectiviste que fictionnelle d'une part et le choix volontaire d'une vision constructive du sujet où le dénouement ne serait pas l'effondrement de l'humanité. de ce point de vue je trouve que ce livre est salvateur même si il a certes beaucoup de défauts. Oui tout n'est peut être pas cohérent d'un point de vue technique, économique ou géopolitique. Mais l'auteur propose des pistes dont des experts sans doute plus pertinents que lui pourrait s'emparer pour proposer quelque chose. Et surtout il montre très bien tous les mécanismes et acteurs qu'ils seraient nécessaires de mobiliser pour faire en sorte qu'un mouvement de changement majeur puisse voir le jour. Ce qui est par contre parfaitement réaliste et glace le sang ce sont toutes les conséquences à venir du réchauffement. La grande canicule qu'il décrit au début est certainement innévitable et pourtant, comme pour le COVID. On nous dira "qui aurait pu imaginer". Ce livre qui a les faiblesses de l'utopie a aussi la force de réarmer le désir d'y croire et d'agir pour nos enfants et de lutter contre la pire des menaces aujourd'hui : le défaitisme face à une fin jugée inéluctable.
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