Naufrageurs

Pour rappel, un naufrageur n'est pas un naufragé. le naufrageur contribue justement aux naufrages des navires afin de les piller comme le feraient des pirates en mer. C'est même pire qu'un pilleur d'épave qui se contente de prendre les richesses d'un navire déjà échoué.

En gros, certains habitants du littoral auraient cherché à tromper les navires suivant le rivage pour les attirer sur des récifs afin de s'enrichir en s'emparant de leur cargaison. Inutile de préciser qu'au lieu de porter secours aux naufragés, ils les achevaient pour ne laisser aucune trace de leur forfait.

Souvent, c'était tout un village pauvre des côtes anglaises qui pouvaient s'y mettre dans ces temps de disette. Il s'agit alors d'une question d'administration car il fallait être assez méthodique dans les tâches à accomplir (allumage des feux, tuerie et dissimulation des corps et du trésor). C'est le squire qui menait ce type d'opération à savoir une sorte de chef de village.

Dans notre récit, un adolescent de 14 ans est associé à ce carnage ce qui provoque de graves répercussions psychologiques. Nous allons suivre son parcours tout le long de cette lecture.

J'aime bien le style de Rodolphe qui fait un peu à l'ancienne mais qui n'en demeure pas moins très efficace. J'ai également apprécié la conclusion qui aurait pu être diverse au vu des multiples péripéties subies. C'est du classique dans le déroulé du scénario mais toujours aussi rondement bien mené.

Un mot sur le dessin semi-réaliste de Laurent Gnoni pour dire qu'il restitue à merveille ce récit dans des décors de côtes anglaises du XVIIème siècle. Une colorisation assez terne mais qui ajoute à cette ambiance cette touche indispensable.

A noter qu'il s'agit d'un one-shot c'est à dire d'une histoire complète sur ce mythe des naufrageurs. Certains historiens pensent qu'il s'agit de simples légendes urbaines non étayés. Moi, je dis qu'on ne peut être sûr de rien avec la cupidité des hommes.

Club N°53 : BD non sélectionnée
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Le thème des naufrageurs est intimement lié à l'imaginaire breton, et précisément aux légendes de la côte finistérienne... même si Daphné du Maurier situe son roman "L'Auberge de la Jamaïque" en Cornouailles anglaises.

C'est ce que font également les auteurs de cette histoire située sur les côtes anglaises.

Le dessin et le scénario sont classiques et efficaces, cela offre un plaisir de lecture incontestable.

Mais, il manque tout de même la dimension mystérieuse et lyrique qui auraient pu en faire un coup de coeur.

L'histoire est somme toute très simple, linéaire, avec un happy end, et j'aurais aimé pouvoir admiré de belles planches sur la mer déchaînée ou le naufrage lui-même... peut-être que finalement un one-shot ne suffisait pas...

Gigi
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C'est une histoire de naufrageurs qui font dévier les navires dans les rochers pour les piller, ça se passe au début XVIIIe siècle en Angleterre. Mais cette fois-ci, le navire en question est trop important, une enquête est lancée, le village des pilleurs est en danger.

Je n'ai pas vraiment adhéré au graphisme, assez raide et froid, aux couleurs tristes et plates, il accentue les défauts du récit, au rythme aussi assez plat, avec des personnages plutôt falots. Il y a de bonnes idées dans le récit, le thème est intéressant, l'ambiance de piraterie sur terre et sur mer n'est pas sans intérêt, mais l'ensemble manque de romanesque, de lyrisme graphique et narratif, de caractères et de caractère. Pour moi qui aime les aventures maritimes, c'est une relative déception.

Les nuits de tempête sont terribles pour certains, mais une aubaine pour d'autres !
Profitant d'une mer déchaînée, les naufrageurs trompaient les navires en allumant des torches, les précipitant sur les côtes, puis pillaient les épaves.

Nous sommes à Greenway, un petit village côtier proche du port de Weymouth, la mer est mauvaise. Une aubaine pour les villageois conduits par leur chef, le squire. Et ce soir, Jim sera de la partie. Il vient d'avoir 14 ans. Et il y a maintenant des choses qu'il doit savoir....

Naufrageurs est un récit de piraterie mais l'intrigue se passe à terre.

Le visuel
Les dessins sont assez classiques.
Le découpage des planches est maîtrisé et rythme bien le récit.
La colorisation est assez terne, renforçant le côté sombre du récit.

Le scénario
Bien ficelée, la BD est un thriller historique et maritime. Même si tout se passe au même endroit, le récit nous tient en haleine. Suite au naufrage, officiels mais aussi pirates vont en effet , enquêter sur place.

Mon avis

J'avais rêvé d'aventure de pirates en mer, ce n'est pas du tout cela !
Petit clin d'oeil sans doute à l'île au trésor, dont le scénariste Rodolphe est fan, le héros est un jeune garçon de 14 ans se prénommant Jim. Comme le héros de Stevenson, il sera confronté aux dangers. Et Innocent face aux crimes, la droiture morale du garçon fera face aux comportements vils et cupides des villageois.
Naufrageurs est une plongée dans la noirceur de l'âme humaine.
Une BD qui se lit bien mais un peu sombre pour moi. Même si, les auteurs auraient pu aller beaucoup plus loin sur ce point.

Que se passe-t-il la nuit le long des côtes du village de Greenway ? On observe le large, on allume des feux et on attend que les bateaux viennent se fracasser contre les rochers vers lesquels on les a attirés...

Des naufrageurs... Jim est assez grand pour comprendre ce que sont ses semblables. Mais ce 17 octobre 1704, ce n'est pas n'importe quel bateau qu'ils ont attiré... le Mérédith semble cacher quelque chose que d'autres recherchent.

Rodolphe, plus connu pour ses nombreux récits de Science-fiction nous livre un récit historique dynamique, bien ficelé et place habilement au centre un personnage candide et attachant, le jeune Jim.

Cette sublime couverture donne envie et l'intérieur ne la dément pas. Laurent Gnoni réussit de superbes scènes nocturnes et nous plonge sans mal dans une ambiance "polar historique maritime".

Une très belle réussite que ce one-shot qui offre un divertissement de grande qualité. le genre d'album qu'on a du mal à poser une fois entamé...