Milosz a grandi sous la coupe d'un père violent, qui l'enfermait régulièrement dans la cave pour des nuits entières. Là, pas loin du ronronnement de la chaudière, il a trouvé le réconfort dans la compagnie des seuls êtres vivants disponibles : les araignées tégénaires, pour lesquelles il s'est passionné jusqu'à l'obsession.
Abandonné par sa mère, placé en famille d'accueil après la mort de son père, Milosz grandit et si sa passion reste intacte, il apprend à tisser des liens avec des humains choisis : Gus, son père d'adoption, qui admire son intelligence ; le bel égyptien Farouk, dans les bras duquel il découvre son homosexualité ; et enfin, le lumineux Sergio, sculpteur de talent d'origine sicilienne et ex-amant de Farouk.
Les amours qui se tissent entre Milosz et ces trois hommes ne sont pas sans danger. Chaque chapitre s'ouvre sur la mise en exergue de faits concernant l'araignée tégénaire, qui semblent guider Milosz dans ses actions, des plus inspirées aux plus cruelles.
Pour s'en sortir, le jeune homme ne doit pas seulement ouvrir son coeur à l'amour et transformer son obsession en connaissances scientifiques. Il lui faut aussi se confronter à son passé, à ses propres actes, à sa mère ressurgie de nulle part et au spectre de son grand-père mort dans les camps de concentration.
Voilà un livre assez étrange, en particulier de par son style d'écriture qui m'a un peu surprise au début. La dernière fois que j'ai ressenti cela, c'était aussi en lisant une autrice francophone non française, donc ceci explique peut-être cela. En tout cas, certains aspects du texte et en particulier les dialogues m'ont beaucoup perturbée, je les trouvais statiques et froids, peu réalistes. Comme si l'étrangeté naturelle de Milosz servait de filtre à tous les mots rapportés.
Le fait est qu'on finit par s'y habituer, et on se laisse prendre dans les montagnes russes de ce roman qui par moment fait froid dans le dos.
J'ai été soulagée que Milosz, mais aussi Farouk et Sergio aient droit à une fin heureuse, après les horreurs qu'ils ont parfois traversé. Je pense que si l'on avait eu affaire à un roman français, le thriller aurait viré au cauchemar et tout le monde serait mort sauf Gus, ah ah ! C'est donc assez rafraîchissant, cette descente dans la noirceur qui s'autorise à la guérison. .
Contrairement à ce que laisse penser la 4e de couverture, la dimension historique a peu de place dans l'histoire. En revanche, il ne faut pas être arachnophobe...
En résumé, Ce livre de
Martine Roland a été pour moi une lecture surprenante et intéressante, elle a su m'embarquer dans son univers et m'emmener où je ne serais peut-être pas allée de moi-même. Je remercie donc le programme Masse critique de Babelio ainsi que les éditions Academia de Louvain pour cet envoi.