La singularité de la race dite "humaine" est captivante. Pas humaine pour un sou malgré les apparences. Pas libre. Garrottée de naissance au contraire (pourquoi ?). On croit utile de s'inventer un avenir qu'on choisit avec une avidité mordante. On va jusqu'à se vanter de réussir. Bouffisures d'orgueil, voilà, lorsqu'on se retourne plus tard sur ses propres traces.
"Se donner la mort" est un cliché suspect, comme si l'on s'offrait à soi-même un somptueux cadeau. Tout suicide est un acte d'autoprodigalité scandaleux, une marque de mépris.
"Se donner la mort" est un cliché suspect, comme si l'on s'offrait à soi-même un somptueux cadeau. Tout suicide est un acte d'auto-prodigalité scandaleux...(p.8)
Désorientée, ma fille ! Elle estime qu'elle s'est laissé avoir par un afflux de sentiments standard. Elle ne maîtrise plus la situation et ça la gène, elle se demande comment en sortir, la pauvre chérie. Mon strict devoir de mère est de lui rendre sa sérénité, une sérénité qui se refuse à la fatalité des effusions. Je veux l'aider. Je vais l'aider. Je l'aide. Fions-nous aux corps. L'âme et le cœur sont des facteurs incontrôlés de décomposition. La preuve : elle a pris son air frileux rétréci.
Ah vous écrivez : émission du 02 septembre 1977
Trois écrivains au sommaire de ce magazine littéraire de
Bernard PIVOT:
Georges CONCHON pour "
Le sucre"
Dominique ROLIN pour "Dulle griet"
Alexandre ASTRUC pour "Le
serpent jaune"