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sur 436 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J.-H. Rosny aîné - La Guerre du feu - 1911 : La théorie de l'auteur et de beaucoup de spécialistes de la préhistoire impliquant que les premiers hommes auraient su entretenir le feu tombé du ciel sans savoir le faire eux même était plutôt tangible. La seule manière de le renouveler quand il s'éteignait était d'attendre a nouveau que la foudre tombe du ciel où d'aller le prendre de force à des tribus plus chanceuses. C'était un motif tout désigné pour engendrer les premiers conflits entre êtres humains, longue série de guerres qui ensanglantent l'humanité depuis des millénaires. Privée de son feu par des ennemies féroces, une tribu était obligée de s'exiler dans les marécages pour survivre. Sans feu, impossible de se chauffer, d'éloigner les bêtes sauvages ou tout simplement de manger de la viande cuite. Privée de ce confort, le groupe était à l'agonie, les faibles commençant à mourir de froid et de maladie. Les anciens décidaient alors d'envoyer Noah (pas Yannick, un autre…) le meilleur guerrier du clan rechercher avec deux compagnons le feu salvateur. C'est cette quête que décrivait le roman dans un récit qui ne manquait pas de souffle et de rebondissements. C'était en effet un voyage aux confins des civilisations, émaillé de multiples rencontres avec des animaux sauvages (Mammouths, Aurochs, Tigres, Lions géants) ou avec d'autres tribus le plus souvent malveillantes. Confrontés à des mangeurs de chairs humaines puis à des néandertaliens forcément patibulaires, les membres du petit groupe faisaient fonctionner leurs intelligences naissantes pour se sortir de chaque épreuve sans trop de dommages prouvant ainsi la suprématie des Homo Sapiens sur les autres ethnies primitives de l'époque. Les trois hommes apprenaient finalement d'un peuple plus en avance qu'eux (il y en avait quand même…) à faire du feu en produisant des étincelles avec des silex ce qui leurs permettait de rentrer auprès des leurs comme des héros des temps anciens. Ce texte écrit en 1911 était tributaire des connaissances scientifiques de l'époque. L'écrivain maîtrisait parfaitement la description des paysages dévastés des premiers âges tout comme le langage grogné et imagé des hommes des cavernes. «La guerre du feu» est sans doute rempli d'anachronismes mais malgré cela il reste en l'état un des meilleurs livres écrits sur cette période reculée de l'histoire…
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D'une façon générale ( mais au cas par cas ) , j'apprécie énormément le style de J.H Rosny Aisné , il y a une sorte de grandiloquence épique au ton très juste qui est assez fascinante et rythmé , scandée en fait , qui est assez envoutante .

Les nuits deviennent plus que les nuits avec l'auteur , le ciel lui est immense et inaccessible , à part pour les oiseaux et les lances , la musique c'est les bruit des forets , de la pluie , du bois mort qui craque .

Il y a des êtres vivants , des animaux et des hommes qui sont à la lisière du merveilleux malgré l'élan rationnel et scientifique qui a présidé à leur élaboration .

C'est bien de merveilleux dont 'il s'agit, mais c'est un exquis merveilleux scientifique , délicieusement suranné en plus .
En effet J.H Rosny Aisné est l'auteur de langue française qui fusionnera véritablement la science et la littérature dans une dynamique prospectiviste ou encore , plus « simplement « dans une dynamique élucidatoire .

Mais il ne faut pas s'y tromper, c'est un genre littéraire qui est fondé ici par la mise en fiction du discours et des données scientifiques .
Avec cet auteur beaucoup , beaucoup , trop méconnu , la science-fiction de langue française est posée dans les clous , et du point de vue de la structure , il sera remarquablement intéressant de noter que les formes de ce genre n'ont finalement pas beaucoup bougées depuis .

Je repasse à J.H. Rosny Aisné pour dire qu'il est le chantre de l'altérité et que ses textes ne sont pas susceptibles , dans leur exhaustivité , de faire honte à un comité d'éthique improvisé ou non.

En animant le discours scientifique , l'auteur a créé deux genres . En effet , en plus de la SF , c'est le genre des fictions ( romans ) préhistoriques qui est moins florissant et qui est moins diversifié que la SF . Mais qui existe , et qui mérite véritablement d'être exploré . Il possède lui aussi une riche et dense histoire en fait .

En fait les fictions de l'auteur peuvent être l'objet d'un commentaire scientifique qui mobilise l'histoire des sciences qui est assez facile à faire dans les grandes lignes , mais qui est incroyablement fastidieux dans les détails . Pour chaque roman , telle ou telle donnée préhistorique est plus ou moins référencée et documentée par l'auteur , qui a exploré sérieusement la préhistoire jusque l'aube du néolithique , curieusement donc , pas plus loin que les prémices des civilisations ....
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L'idée de la guerre du feu , c'est que l'homme a apprivoisé le feu . Il ne sait produire lui-même la flamme salvatrice , mais il sait la conserver et la transporter sur de longues distances et pour de longues durées . Il y a déjà dans la simple conservation du feu beaucoup de technologie , comme de savoir théorique . L'auteur postule ici que les hommes se sont battus pour posséder cette source de vie .

Dans le roman et au cour de cette courte guerre , une tribu perd le feu et de ce fait , c'est une fracture psychologique violente pour cette population qui découle de cette perte . le peuple qui est aussi petit que déjà très structurée en fonctions sociales , perdra avec le feu , la sécurité et avec elle , toutes formes de puissance et de statut , face aux dangers de la nature .

Un guerrier partira à la recherche du feu . Il le trouvera et il découvrira aussi une façon de le faire ( de le fabriquer ) . Il fera cette découverte en même temps que le sentiment amoureux envers une personne qui appartient à un groupe humain physiquement très diffèrent de lui . L'auteur lui , parlera de race . Un concept ( dépassé ) qui introduit des différences radicales entre les êtres , mais qui sera comme souvent , transcendé par les personnages crée par l'auteur .

J.H. RA pose aussi le socle d'une pensée totémique . Une pensée qui selon lui émerge principalement apparemment , d'une véritable parenté intensément ressentie par l'homme de ces époques reculées , avec les règnes animal et végétal . Pensez par exemple , au retentissement affectif de l'alliance fortuite et merveilleuse avec les mammouths dans ce roman .

L'auteur ne fait pas non plus le postulat du cannibalisme systématique . il le pose comme alimentaire ( ce qui est une erreur partielle ) , mais la progression vers le statut d'homme exclue toujours chez lui le cannibalisme , ce qui est une autre erreur . Cependant saluons ici le refus de l'auteur de souscrire aux thèses qui cautionnaient de son temps , désagréablement , l'équation : Sauvages et primitifs = Premiers et Cannibales .

Un préhistorien contemporain viendrai à ce propos certainement vous décevoir car au contraire , le cannibalisme est bien entre autre un trait de civilisation établis . Il fut quant-il fut , très encadré rituellement et vraisemblablement , il fut aussi un trait de civilisation très structurant et très complexe mais soulignons qu'il ne fut pas systématiquement une réalité , et loin de là .

Je conclue ce texte déjà trop long en insistant sur le caractère épique très réussi de ce roman ( éponyme d'un film ) et en disant que ces fictions préhistoriques sont souvent de beaux textes imagés rédigés dans une langue et un style très dix-neuvième siècle , donc assez littérature classique finalement .

Le génie de l'auteur fut aussi de mettre de la complexité culturelle et psychologique dans de tous petits groupes humains , car songez que l'espèce humaine à passer l'écrasante majorité de son temps dans des groupes presque familiaux à toute petite échelle ( la trentaine de personnes au maximum ) .

C'est aussi un fait et un facteur à prendre en compte pour s'approprier et pour ressentir cette longue et interminable période préhistorique . Ce roman pourrait bien vous y aider en plus de vous distraire ...
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C'est fou quand on y pense que le roman de référence sur la Préhistoire ait plus de cent ans. Depuis on en a écrit à la pelle, dont quelques-uns de très bons, mais aucun n'a jamais réussi à remplacer ‘'La guerre du feu''. Même son adaptation au cinéma reste indétrônable dans la catégorie (il est vrai que la concurrence est faiblissime) ! Pourquoi ? Deux éléments, à l'évidence : le talent de conteur, et la simplicité de l'histoire.

La plume de J.H. Rosny-Ainé a étonnamment peu vieilli. Très élégante et lyrique, elle présente peu de lourdeurs et de longueurs inutiles. Les descriptions de la savane sont magnifiques ; on croit entendre le piétinement des herbivores dans le lointain, le feulement du machairodus rôdant autour de notre frêle abri. Il plane sur ces pages une poésie sauvage et primitive, poésie de la proie et du fauve, du sang et de la griffe, poésie d'une nature vierge et indomptée où se joue, jour après jour, l'éternel combat pour la vie. L'homme, frêle, farouche, brutal, tente non seulement de survivre, mais de s'élever. Il a engagé une lutte sans pitié, contre le carnivore qui veut sa chair, contre le froid et la nuit, contre son semblable même. Dans sa simplicité, l'histoire prend les caractères d'une épopée.

Est-elle dépassée au regard des connaissances actuelles ? Oui et non. Cent ans après on connait certes bien plus de choses sur la Préhistoire, mais beaucoup de certitudes ont aussi été battues en brèche. Qui plus est, le principal anachronisme était connu dès le début, et dans le récit il est assumé en filigrane : faire cohabiter à la même époques plusieurs cultures séparées par des centaines de millénaires d'écarts. Cela permettait de faire découvrir au lecteur, en une histoire, un panorama de l'évolution humaine de –500 000 à -15 000. Cela étant, de récentes découvertes (Florès, Callao) ont montré que certaines populations avaient perduré bien plus longtemps que ce qu'on pensait !

Inégalé, insurpassé, ‘'La guerre du feu'' a acquis le statut d'Illiade préhistorique, et ne semble guère prêt d'être détrôné.
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Le film de Jean-Jacques Annaud m'avait déjà bien transporté... Une sorte de science fiction à l'envers qui imaginait les aventures vécus par nos très lointains ancêtres.
J'ai remis le couvert, en 2016, en dévorant l'édition numérique du domaine public, du captivant roman de J.H. Rosny!
Dans ce 21e siècle de tous les dangers (et dont le feu n'est pas le moindre!) comment imaginer que ces flammes furent tellement vitales aux peuples de la préhistoires!? La vie de ces gens si lointains dans les brumes épaisses d'une rare mémoire, n'était qu'aventure pour leur simple survie.
Même si le livre de Rosny aîné est plein d'inexactitudes et d'anachronismes, la grande aventure, la rencontre des autres et les confrontations sont là!
J'ai été entraîné dans ces péripéties où mon imagination s'est étendue à peine perturbée des images du superbe film d'Annaud.
Je salue donc, de mes cinq étoiles, un auteur populaire, imaginatif et inspiré.
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Bienvenue au Paléolithique parmi la tribu nomade des Oulhamr, communauté grégaire qu'une peuplade ennemie prive soudain de son bien le plus précieux : le feu.

Les propriétés du feu, pour qui vit dans les cavernes, surpassent largement son seul inconvénient qui est de blesser celui qui le touche à mains nues. Cuisson, durcissement des armes, lumière, chauffage, rempart contre les bêtes sauvages, ses avantages sont multiples et offrent un relatif confort aux cavernes dans lesquelles les Oulhamr se réfugient au gré de leur itinérance. Afin de récupérer cette précieuse ressource, trois valeureux guerriers, Naoh, Nam et Gaw, quittent le groupe, les armes à la main, et se lancent dans une expédition aussi aventureuse que belliqueuse...

La découverte de ce roman que je catégorisais à tort au rayon jeunesse est un quasi coup de coeur. Moi qui ne m'intéresse pas du tout à la préhistoire, je partais avec un handicap qui fut très vite levé par la plume superbe de l'auteur. Il faut pouvoir écrire tout un roman en sachant que les actions des personnages sont fatalement limitées par le peu d'équipement dont ils disposent, sans même parler du langage. Et pourtant, J.-H. Rosny aîné excelle à nous transporter, par des phrases simples et imagées, savoureuses, dans cet environnement aussi hostile que fascinant.

Les descriptions qui sont faites de la nature et de ses habitants, notamment des grands carnassiers, véritables menaces de tous les instants, sont d'une précision et d'une élégance littéraire qui font passer Jules Verne pour un lourdaud en sabots ! Là où ce dernier plombe ses romans par l'énumération encyclopédique de ses connaissances, J.-H. Rosny met de la beauté et du sens, au service d'une narration quasi cinématographique. Les scènes avec les mammouths sont particulièrement magnifiques de noblesse et de poésie - alors qu'on parle quand même de montagnes poilues pleines de puces aux défenses de quatre mètres de long, respect.

De même, nos trois héros, notamment Naoh, le meneur, nous deviennent très vite sympathiques bien qu'il s'agisse de brutes épaisses - nos chers ancêtres - certes pleins de courage mais à l'haleine chargée et aux pieds tapissés de cors. On en vient même à souhaiter de tout coeur que Naoh sorte vainqueur de cette odyssée et conquière Gammla, la belle Oulhamr à la crinière de lionne, qu'il rêve de traîner par les cheveux dans une grotte pour examiner de plus près ses autres trésors pileux.

Plus sérieusement, j'ai été scotchée par la description des luttes opposant hommes et fauves, belles de réalisme et de justesse. J.-H. Rosny n'en fait jamais trop et il met dans le mille à chaque page.


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Le roman préhistorique ou « le roman des âges farouches » de J.-H Rosny aîné, nous fait basculer à l'aube des temps.

Naoh, fils du Léopard, de la horde des Oulhamr, part reconquérir le feu qui leur a été volé. Il est accompagné de Nam et Gaw, deux jeunes guerriers lestes et rapides. Leur instinct, leur rapidité, leur sagacité et leur ruse les sauveront de leurs ennemis, bêtes ou tribus ennemies. Naoh est le héros de cette aventure. Il ne va pas seulement reconquérir le feu, mais il va aussi aller à l'encontre de l'autre, acquérir de nouveaux savoirs, s'allier avec les mammouths. Il ose s'aventurer au-delà de la horde, permettant ainsi à celle-ci de continuer l'aventure, l'aventure de l'humanité. La première étape étant d'apprendre à faire le feu.

On entre aussi dans les pensées de ces hommes de l'aube. Ils ont peur, froid et faim, mais ils ont l'instinct et la curiosité. Ils n'ont pas encore conscience de la mort, ils la craignent mais l'oublient bien vite. Leurs pensées sont courtes.

Ce roman est une version abrégée de la guerre du feu, pour le rendre plus accessible au jeune lecteur. Cependant le ton de l'ouvrage et le style de l'auteur sont intacts.


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Il y a peu de livre, dans ma Babeliothèque, qui date de mon enfance... La guerre du feu en fait partie.
Et bien des années plus tard, je garde un bon souvenir de cette lecture.
Je suis en admiration devant la mémoire de l'auteur qui à vécu cette période de la préhistoire,sinon comment pourrait-il nous la relater avec tant de précision et
de détails...Avant l'histoire était, la préhistoire, et il faut lire la guerre du feu pour avoir une idée d'ou l'on vient...
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aux confins de l'univers, et de l'Histoire à une période ou le feu était l'outil indispensable à la survie de l'espèce, une des première guerre de territoire et de ressources de l'humanité, avec force description des paysages traversés; à lire comme un roman de science fiction plus que scientifique mais très divertissant.
l'adaptation de J.J Annaud n'a rien à envier au livre.
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Roman très célèbre sur la Préhistoire et je comprends pourquoi. L'auteur a su rendre une ambiance qui semble très réelle.
Naoh, Nam et Gaw partent à la recherche du feu perdu par leur tribu. Sur leur route, ils croiseront de nombreux dangers: ours, luons mais surtout hommes d'autres tribus.
Même si l'auteur part d'un postulat qu'on sait sans doute faux aujourd'hui (l'homme utilise le feu qu'il trouve dans la nature), ce roman pourtant ancien nous entraîne dans une époque encore méconnue. Et je me suis laissée emporter avec beaucoup de plaisir.
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Mon premier vrai livre ! A neuf ans.
Je me rappelle que je lisais à haute voix certains passages à ma mère et je me souviens de l'exaltation qui me prenait quand Naoh et ces compagnons fuyaient, dans des courses éperdues, de terribles dangers.
Mon esprit était comme halluciné, je ressentais cette fuite comme haletante mais aussi comme extraordinairement libératrice. Je commençais à capter au-delà du récit, ce que donnent les grands livres, une sorte de sens de la vie.
Étonnamment ce fut aussi, dans ma vie, une sorte d'anticipation : quand plus tard je me suis mis à courir de façon régulière avec énormément de plaisir, c'était comme une réalisation de ce que j'avais entraperçu de moi dans ce livre.

Le feu : quel symbole !
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