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sur 436 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En ce moment, je m'intéresse à la Préhistoire. Après avoir lu divers essais sur la question, je me suis demandée ce que ça pouvait donner en roman. Et me voici lancée dans ce classique du genre qu'est La Guerre du feu.

Le gros point fort de ce roman, qui atténue quelque peu ses défauts, est la description de la vie en pleine nature. C'est grandiose, voir même lyrique. L'écriture de Rosny Aîné, qui fait appel à tous nos sens, sublime la faune et la flore. Il n'y a pas à dire, c'est un vrai magicien des mots !

J'ai également beaucoup aimé voir la vie quotidienne des trois combattants que sont Naoh, Nam et Gaw, ayant quitté la horde des Oulhamr pour conquérir le Feu sacré, perdu au combat : la recherche de nourriture et d'eau, d'un lieu sûr où passer la nuit, leur manière encore un peu animale de chasser et de se défendre eux-mêmes contre les prédateurs. Que ça peut nous sembler loin !

Un autre point fort de ce roman réside dans la caractérisation de son principal personnage masculin, Naoh. Rosny Aîné semble vouloir amorcer la Révolution Néolithique à venir à travers ce personnage : on le sent plus sensible à ses prochains, plus réfléchi quant à l'organisation de la horde, plus réceptif aux nouvelles techniques (apprendre à faire du feu et plus seulement à maintenir le feu en vie, domestication des animaux...).

Par contre, je déplore profondément l'image de la femme préhistorique que nous donne à voir l'auteur et qui repose, non pas sur des données scientifiques, mais uniquement sur des préjugés du début du XXème siècle : une femme objet de convoitise sexuelle, une femme-trophée remise au vainqueur en la traînant par terre par les cheveux, une femme soumise sur laquelle l'homme a le droit de vie et de mort.
Certes, nous sommes encore au Paléolithique, mais strictement rien ne permet de tirer ce type de conclusion sur la place des femmes dans la société, pas même dans le domaine de l'anthropologie. Fort heureusement, ces considérations ne concernent que les 1er et dernier chapitres.

Je finirais en écrivant quelques mots sur la superbe collection Rouge et Or dans laquelle j'ai lu La Guerre du Feu. Un vieux livre de brocanteur ("ah oui, il sent vraiment le vieux, ton truc" dixit mon mari) avec des illustrations splendides signées Jean Chièze : qu'elles soient en noir et blanc ou en couleur, elles ne manquent pas de dynamisme. De très belles lettrines agrémentent les débuts de chapitres.

Une très bonne lecture donc, mais qui m'a laissé un petit goût amer à cause de son personnage féminin. Je vais continuer sur ma lancée voir si les femmes sont traitées de manière plus réaliste dans d'autres romans !
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Le grand public l'a oublié mais, en son temps, J.H. Rosny aîné jouait dans la même cours qu'un Jules Vernes ou un Herbert Georges Wells. A l'instar de ses illustres contemporains, il peut être considéré comme un des précurseurs de la SF. Mais, curieusement, sa popularité déclina après la deuxième guerre mondiale, pour ne rester vivace que dans le coeur des initiés, et ce malgré la très bonne adaptation cinématographique de la Guerre du Feu, réalisée par Jean-Jacques Annaud, en 1981.

Écrit au début du XXème siècle, ce roman présente un style épique, voir dantesque par moment. C'est plus le genre humain, en tant qu'espèce(s), que les personnages, qui intéresse l'auteur. L'histoire de ce clan qui doit reconquérir le feu, après l'avoir perdu, n'est qu'un prétexte pour raconter la grande Aventure de l'Humanité.

L'écriture, assez littéraire, entretient un ton volontairement "plus grand que nature". L'univers de ses premiers hominidés (nous sommes ici après la domestication du feu, mais toutes les hordes ne savent pas encore le produire à partir de silex) est palpable. Ceux que les descriptions rebutent ni trouveront pas leur compte. L'auteur est capable de citer 12 espèces de plantes et 10 d'animaux en trois phrases (des phrases plutôt longues, par ailleurs). C'est donc un formidable bestiaire qui se déploie sous nos yeux, et qui englobe Naoh (le héros) et ses compagnons.

Bien qu'à la merci de l'Ours des Caverne, du Lion Géant, du Tigre ou du Mammouth, roi de ces terres, l'homme, alors à un moment charnière de son évolution, commence à se démarquer du monde sauvage qui l'a engendré. C'est, bien sûr, une préhistoire fantasmée que nous donne à voir J.H. Rosny, mais on sent cette histoire imprégnée des connaissances de son époque en la matière.

Les préhistoriens, qu'ils soient en herbe ou vieux chênes, ne pourront manquer de se délecter de ce roman. Si l'Aventure et l'Action domine le propos, l'émotion, ainsi qu'une certaine conception de l'Humanité transpire par moment (voir la scène de l'alliance avec les Mammouths).
C'est donc avec plaisir que je referme ce livre, qui constitue, sans conteste, un classique, dans l'oeuvre de J.H. Rosny aîné.

PS : pour les curieux ; l'adjectif "aîné" est ajouter pour distinguer l'auteur de son frère cadet, dit "jeune"
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Je reconnais que la préhistoire n'est pas vraiment ma période historique préférée.
Je ne pense pas avoir lu plus de 5 ou 6 livres sur ce thème (les livres de Jean M. Auel pour ne pas la citer ).
Cependant, je me rappelle avoir vu dans ma jeunesse le film de Jean-Jacques Annaud « La guerre du feu » et il me reste assez de souvenirs de ce film pour dire que je l'avais vraiment apprécié.
C'est au gré de mes flâneries sur Babelio que j'ai découvert que « La guerre du feu » a d'abord été un livre d'un auteur belge dont je n'avais absolument jamais entendu parler : J.H Rosny ainé.
Cela faisait un moment que la curiosité me chatouillait au sujet de ce livre. J'avais envie de retrouver l'ambiance crée par Annaud.
Il faut dire que dès le début j'ai réalisé que le livre et le film sont relativement différents même si les thèmes principaux subsistent. Passé ce petit moment de presque déception (j'aimais bien le personnage féminin incarné par Rae Down Chong et celui-ci n'existe pas dans le livre) j'ai apprécié cette lecture. le style de Rosny m'a vraiment emballée, car c'est véritablement un poète quand il décrit l'ambiance de l'époque et surtout la faune et la flore de l'époque.
L'histoire en elle-même n'a rien d'extraordinaire puisqu'un trio de jeunes hommes part à la recherche du feu qui est l'élément précieux et indispensable pour la survie des hommes de son clan. On suit leur quête avec des confrontations avec d'autres races, des animaux, enfin je devrais plutôt dire des fauves au vu de l'époque.
Une lecture sympathique, mais qui me conforte cependant dans le fait que cette période ne sera jamais ma préférée en ce qui concerne mes lectures.

Challenge A travers l'histoire
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Compte tenu du succès modeste de ses premières tentatives dans les récits préhistoriques, J.-H. Rosny aîné avait laissé de côté le genre à la fin du XIXe siècle. Mais il va y revenir avec La guerre du feu : roman des âges farouches, paru d'abord dans la revue Je Sait Tout en 1909, puis en volume en 1911, avec cette fois une large reconnaissance du public, succès qui ne s'est jamais démenti depuis. Il explore dans ce livre une autre époque de la préhistoire que dans les ouvrages précédents, la plus ancienne, nous sommes « aux temps où l'homme ne traçait encore aucune figure sur la pierre ni sur la corne, il y a peut-être cent mille ans ».

Une époque pendant laquelle l'homme était vulnérable, peu outillé ; la possession du feu lui donnait un grand avantage sur les animaux et l'aidait grandement sans sa survie. Mais dans le roman, la tribu auquel appartient le héros principal, Naoh, ne sait pas le faire naître, elle est juste capable de l'entretenir, lorsque d'une façon ou d'une autre, il vient dans ses mains.

Au début du roman, c'est la catastrophe : non seulement la tribu a été décimée par un groupe ennemi, mais ses adversaires ont éteint le feu de la tribu. La façon la plus directe d'obtenir de nouveau le feu, est d'aller le voler à un autre groupe. le chef, Faouhm, promet à celui qui réaliserait l'exploit, sa fille et la fonction de chef après lui. Deux prétendants se font face : Noah et Aghoo, une brute épaisse. Noah, très attiré par la fille de Faouhm, est décidé à remporter la bataille ; il choisit deux jeunes gens pour l'accompagner, Nam et Gaw. Ils vont faire un long voyage, connaître des aventures sans nombre, affronter des animaux, et encore plus dangereux, des hommes, dont les redoutables Mangeurs d'hommes et Nains rouges, rencontrer aussi une population moins belliqueuse, les Wah,chez qui il apprendra entre autres, l'art de faire jaillir le feu des pierres. Noah aura le temps de découvrir, de se découvrir aussi lui-même. Il reviendra ensuite vers sa tribu, et après un dernier affrontement avec le féroce Aghoo et ses frères, il sera prêt à remplir ses fonctions de chef.

Le livre a presque d'emblée eu un statut de classique de la littérature d'imagination, a connu des adaptations, dont la plus célèbre est le film de Jean-Jacques Annaud. Il a déjà été vendu à près de 2 millions d'exemplaires, rien qu'en français ; malgré les années, et le fait que les connaissances sur la Préhistoire ont progressé, et rendu caduc certains aspects du livre, il continue à attirer le public.

Il faut reconnaître que Rosny l'aîné est un maître de l'intrigue, de l'enchaînement des péripéties, du suspens. Il ne laisse aucun moment de répit à ses personnages ni au lecteur. Les aventures se suivent à un rythme endiablé. En même temps, nous vivons un beau voyage, dans les paysages, dans la faune et flore préhistorique. Les personnages, même s'ils sont probablement très différents des véritables hommes de la préhistoire, sont très attachants, au-delà de l'aventure ; Noah se pose des question de sens, de la violence, du rapport à la nature et à l'animal.

Par rapport à ses récits préhistoriques précédents, l'auteur est arrivé à créer une intrigue plus complexe, moins disparate, avec au centre la quête de ce Graal qu'est le feu pour ses personnages, avec toute la symbolique qu'on peut lui prêter. Les voyages de Naoh, les aventures et rencontres, prennent tout leur sens dans le cours de cette quête. Cela donne une grande cohérence à la construction du roman, les différents épisodes secondaires s'inscrivent harmonieusement dans l'ensemble.

C'est vraiment une grande réussite dans son genre, et il n'y a aucune raison que ce livre ne continue pas à être lu par de nouvelles générations de lecteurs.
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C'est un drame terrible qui vient de s'abattre sur la tribu des Oulhamr, non seulement elle a été attaquée et plusieurs de ses membres sont morts, mais l'ennemi leur a volé leur bien le plus précieux : le feu.
C'est donc à nouveau la nuit et le froid qui s'abat sur la tribu qui devient également la proie des grands fauves de ces temps préhistoriques qui n'hésitaient à pas chasser la bête qui se tient à la verticale.
Car oui les Oulhamr ne sont plus tout à fait des animaux mais pas encore tout à fait des hommes.
C'est donc Naoh et ainsi que Nam et Gaw deux jeunes guerriers qu'il a choisi pour leur grande aptitude notamment à la course qui partent dans des contrées aussi sauvages qu'inhospitalières pour reconquérir le feu.
Les trois compagnons auront tout à redouter aussi bien la flore que les animaux, et surtout le pire des prédateurs : les autres hordes d'«humains».
Il faudra tout leur courage pour réussir à braver tous les dangers et ramener le feu pour faire revivre l'espoir à leur tribu.
Un livre que j'avais lu lors de mon enfance qui m'avait alors rebuté par ses longues descriptions mais que j'ai retrouvé avec plaisir.
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"Les Oulhamr fuyaient dans la nuit épouvantable. Fous de souffrance et de fatigue, tout leur semblait vain devant la calamité suprême : le Feu était mort."
La première fois que j'ai lu cette phrase, la toute première de ce chef-d'oeuvre, je devais avoir douze ou treize ans. Pour moi, ce fut un choc et j'ai dévoré "ce roman des âges farouches" avec un émerveillement que je n'ai jamais oublié. Émerveillement, mais aussi crainte, angoisse, stupeur, soulagement .... tant et tant d'émotions qui ont accompagné cette lecture formatrice.
Je l'ai relu à plusieurs reprises et chaque fois la magie a opéré ! la magie d'un récit exaltant qui vous emmène sur tous les chemins du rêve éveillé ...
Peu importe que ce que l'auteur raconte ait pu ou non se produire ! la belle affaire ! Ce qui compte, c'est sa capacité à nous entraîner dans ce fabuleux imaginaire où Naoh, le héros, pour conquérir Gammla, la désirable nièce du chef, va encourir les plus terribles périls pour rendre le feu à sa tribu.
Pour cela, il croisera la route du lion géant et de la tigresse, il apprivoisera le mammouth, il luttera vaillamment contre les mangeurs d'hommes à qui il dérobera le feu et se réfugiera auprès des mammouths, avec qui il réussira à nouer une alliance, la belle alliance de l'homme et de ce magnifique animal, doté de compréhension et de sagesse, la partie la plus exaltante de cette remarquable fresque.
Il rencontrera d'autres tribus, amies ou ennemies et enfin affrontera l'ennemi le plus terrible de l'homme, l'homme lui-même, en l'occurrence les trois frères Oulhamr, partis comme lui à la conquête du feu, et bien décidés à se l'accaparer pour prendre le contrôle de la tribu.
Quel merveilleux voyage que celui-là, où l'auteur invente un monde totalement affabulé, un univers empreint de poésie, qui nous fait sentir les présences animales, humer l'odeur des plantes, entendre le craquement rassurant du feu, suivre le chemin de la horde des mammouths, la trompe du grand mammouth, amicalement posée sur notre épaule .....
Ce voyage, on a envie de le faire, de le refaire, inlassablement !
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Depuis des générations, la tribu des Oulhamrs voyage en transportant le Feu dans des cages de pierre. Après un affrontement sauvage avec une tribu ennemie, les cages sont détruites. C'est la catastrophe, car si les Oulhamrs savent conserver le Feu, ils sont incapables de le produire. Faouhm, le chef, promet sa nièce Gammla ainsi que le bâton du commandement au guerrier qui rapportera le Feu à la tribu. Naoh, fils du Léopard, se porte volontaire.

Comme beaucoup j'imagine, je garde un bon souvenir du film de Jean-Jacques Annaud. C'est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis plongé dans le roman de J.-H. Rosny aîné. D'autant plus que cela faisait longtemps que je souhaitais découvrir cet auteur.

Lorsque la Guerre du feu parait en 1910, la paléontologie est une science encore jeune et la préhistoire une période méconnue du grand public. L'histoire a un côté exotique indéniable. Aujourd'hui, même après avoir lu Rahan et vu l'Odyssée de l'espèce à la télé, j'ai ressenti un réel dépaysement à la lecture du roman de Rosny aîné. J'ai découvert un monde sauvage et brutal, mais également beau, voire même poétique ; un monde où l'homme n'est pas encore l'espèce dominante.

L'aventure est simple, mais on ne s'ennuie jamais et les péripéties s'enchaînent naturellement. Les dangers sont nombreux, entre les animaux, les autres tribus d'hominidés et les aléas du climat. Rosny aîné dépeint la nature avec beaucoup de détails, nous faisant découvrir la faune et la flore de l'époque. Outre les grands fauves, les rois de la préhistoire sont les mammouths, qui ont droit aux plus belles scènes du roman.

Naoh, le fils du Léopard, est un guerrier agile et rusé. Primitif, mais non dépourvu de noblesse, il est en quelque sorte le prototype des héros futurs. Pas tout à fait un homme (ce n'est pas un homo sapiens) mais bien plus qu'un animal, l'auteur a réussi a lui donner une personnalité et des réactions crédibles. Naoh est un personnage rustique, mais attachant.

Je trouve que le roman a très bien vieilli. Il reste agréable à lire et ne m'a jamais paru daté. Une découverte rafraîchissante dans un été torride.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Cela faisait un certain temps que ce livre attendait que je l'ouvre. Mais je ne cessais de retarder le moment, pensant que j'allais m'ennuyer car de toute façon je connaissais assez bien le film de J-J. Anaud.
Mais dès les premières pages ce fut un véritable éblouissement tant l'écriture de l'auteur et poétique, lyrique, superbe. Et je dois dire que le film n'a pas grand chose à voir avec le livre. Si l'oeil de la caméra est centré sur les 3 guerriers qui partent en quête du feu (il faut bien montré une action, une histoire au cinéma), le personnage principal du livre est incontestablement la nature, et les humains ne cherchent qu'à y occuper une bien modeste place.
A chaque territoire qu'ils traversent, J-H Rosny nous décrit les moindres détails de l'environnement avec des listes d'animaux ou de plantes, les montagnes, les rivières, le ciel, les étoiles. Tout y passe et cela donne à l'ensemble une dimension incroyablement forte. Et à chaque fois il nous laisse entrevoir ce que peuvent ressentir les hommes face à cette immensité qui les englobe et les dépasse. Les hommes sont toujours très humbles face à la nature et à ses occupants, et très reconnaissants de ce qu'elle peut leur offrir.
Bref, ce texte assez ancien (la première édition date de 1911) gagnerait à être diffusé plus largement actuellement puisque les sociétés modernes s'interrogent beaucoup sur leur rapport à la nature et à l'environnement.
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C'est donc par la voie royale – "La guerre du feu" est son roman le plus lu – que j'ai décidé d'aborder l'oeuvre de celui que les spécialistes considèrent, bien plus que Jules Verne, comme le fondateur de la science-fiction francophone.
Un premier abord qui sera amené à connaître des suites puisque j'ai acquis l'intégrale de l'auteur pour la modique somme d'1,50 €, toute son oeuvre étant passée dans le domaine public (décidément, la modernité a bien des avantages et ceux qui ne supportent toujours pas de lire sur une liseuse ne savent pas ce qu'ils perdent).
J'étais curieux de savoir ce qui avait inspiré le film de JJ Annaud qui m'a profondément marqué, au point que je me souviens encore de nombreux détails alors que je pense ne pas l'avoir vu depuis plus de trente ans – il faut dire que j'étais bien jeune à l'époque.
J'ai rapidement constaté que le film n'était que vaguement inspiré par le livre.
Intéressant, ce road movie préhistorique. Rosny Aîné dispose d'un style lyrique et imagé, assez typique de la fin du XIXe et du début du XXe, et ça tombe bien parce que j'aime beaucoup, en général, les auteurs de cette époque. Cette grandiloquence produit son effet maximal dans les descriptions de la nature encore vierge (et pour cause, on est a priori à l'époque de l'homo erectus), par lesquelles l'auteur a réussi à me transmettre l'exaltation des grands espaces à de nombreuses reprises.
Le problème, c'est que ces descriptions peuvent parfois devenir longuettes et un peu rengaine, notamment lors de (très) longues énumérations d'arbres, végétaux et surtout animaux.
Ce n'est d'ailleurs pas le seul aspect par lequel ce texte est quelque peu monotone : dans une grande linéarité, les trois héros vont d'étape en étape et de danger en danger, ils affrontent tour à tour des fauves, des troupeaux et des tribus d'hommes plus ou moins malveillants (les dévoreurs d'hommes, les nains rouges, les poils bleus, les...), et il n'y a aucun lien d'un évènement à un autre. Certaines scènes sont carrément de trop, comme celle de la horde de loups contre la horde de chiens, alors que le livre tire sur la fin.
Les scènes d'action, forcément nombreuses, ne sont pas toujours non plus exemptes de tout reproche, et l'on a parfois de la peine à se représenter le tableau, à cause d'explications "géographiques" plutôt confuses.
Reste qu'il convient de resituer cet ouvrage dans le contexte où il a été écrit, c'est-à-dire à l'époque du Grand Meaulnes, d'À la recherche du temps perdu et de la Guerre des boutons. Faire preuve d'originalité, c'est toujours faire preuve de modernité, et Rosny Aîné mérite sans aucun doute sa réputation de précurseur.
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Voici un texte fort, à l'écriture soutenue, parfois alambiquée.
Le récit est proche du film qu'en a tiré JJ Annaud (du même nom), mais j'en recommande toutefois la lecture, car ce livre écrit en 1906 nous transporte dans un autre monde, par le thème, par son style.
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