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3,49

sur 305 notes
Cela ne m'arrive pas très souvent, mais j'ai préféré le film au roman. Non pas que je n'ai pas aimé le roman, je lui ai d'ailleurs mis quatre étoiles, mais certains points du film ont eu plus d'impact sur moi, une autre émotion, plus forte, plus vibrante. J'ai retrouvé cela dans la deuxième partie du roman cependant, partie que j'ai beaucoup plus apprécié d'ailleurs. D'un côté parce qu'elle était différente du film et donc "nouvelle" pour moi, mais aussi parce que la maturité des personnages fait qu'il y avait plus à dire et à exprimer.

En ayant vu le film, je m'étais fait une idée des personnages. Daisy et Piper sont les mêmes et c'est avec joie que je les ai retrouvées. Là où les choses ont changé, c'est au niveau des garçons. Edmond a 16 ans dans le film, et le fait qu'il est deux ans de plus a rendu son personnage plus intéressant en un sens. Dans le roman, Daisy le compare d'emblée à un chiot demandant de l'attention. Rien de charismatique. le fait qu'il soit dénigré dès le départ ne lui a pas donné l'importance que j'avais apprécié. Il reste pour le coup un personnage en retrait. C'était assez étrange. L'auteur a pourtant essayé de lui donner un air cool, avec sa clope au bec, mais ça a eu tout l'effet inverse pour moi. le mystère n'était pas vraiment là. Isaac est son frère jumeau (dans le film il est le petit frère de 14 ans), et il a pour le coup eu plus d'importance à mes yeux, alors qu'au final il n'apparaît pratiquement pas. Ce décalage a été assez déroutant.

Mis à part ces détails, j'ai lu le roman d'une traite, ne pouvant pas le lâcher avant de connaître le dernier mot de l'histoire. Il faut dire que le roman est en fait le récit de Daisy et on est immergé continuellement dans la vie du personnage, dans sa jeunesse, ses expériences, ses pensées. C'est un discours jeune, drôle, naïf, très plaisant car plein d'émotions, et malgré le côté adolescente en rébellion, j'ai accroché tout de suite. Car le point très important, c'est que l'on voit Daisy évoluer. Si le narrateur avait été quelqu'un d'extérieur, je ne pense pas qu'il aurait été aussi intéressant. Pas aussi réaliste en quelque sorte. Et même avec le côté un peu "surnaturel" de ses cousins, il n'en reste pas moins qu'il y a cette part de réelle qui ne nous quitte pas.

La relation entre Daisy et Edmond ne m'a pas autant charmé que dans le film. Comme je l'explique au début, le fait de qualifier le jeune homme de chiot est déjà quelque peu rédhibitoire. Et j'ai trouvé qu'on l'effleurait plus qu'autre chose. C'est presque un détail au début du roman. On passe au final très vite dessus. Quant à la nature de cette relation, j'avoue ne pas avoir été choquée, ni trouvée cela dérangeant. L'auteur comme Daisy nous font ressentir qu'elle n'est pas normale. Mais avec les circonstances, cette guerre, le côté fictionnel du roman, la naïveté puis la profondeur de leurs sentiments... Je ne sais ce que les autres lecteurs ont ressenti et j'avoue aussi que l'auteur aurait pu choisir de faire autrement, mais voilà, j'ai trouvé cette relation belle et profonde.

Quant à cette fameuse guerre... Elle a une part immense dans le récit, mais au final on ne la comprend absolument pas. C'est une idée intéressante car d'une part, on la voit à travers les yeux d'une adolescente et donc de quelqu'un qui n'a pas connu de conflits et qui ne sait pas ce qu'est la guerre. On y gagne en réalisme. Les guerres sont aussi absurdes en soit. Qui peut comprendre qu'on décide de lancer une bombe nucléaire sur un peuple entier ? Cependant, le récit ne perd pas de son intelligence face à cette guerre. On ne sait pas pourquoi elle a été déclarée, mais les événements qui s'enchainent sont réalistes, ou du moins, plausibles. On sent petit à petit venir l'horreur, on voit la mentalité des gens évoluer, les situations déraper sans raison, les relations des gens changer, les comportements s'adapter. Bref, j'ai trouvé cela très réussi, d'autant plus que le récit des aventures de Daisy et Piper devient alors plus intéressant, plus riche. On sent l'adolescente évoluer vraiment, et dans le bon sens malgré les événements.

La fin, elle, diffère de ce que j'avais vu. C'est ma partie préférée du roman. le parcours de Daisy, son retour, sa vie, son évolution. Ils m'ont tous beaucoup touchée. La fin quant à elle n'est ni joyeuse, ni naïve, mais beaucoup plus adulte et douloureuse, et pourtant tournée vers un certain espoir. On reste dans le réalisme, l'horreur d'une guerre, les blessures psychologiques, le besoin de survivre, de reconstruire et d'oublier.
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Un magnifique roman, ce livre était sublime ! Je l'avais emprunté à la bibliothèque par un très heureux hasard : c'est en voulant lire "Ce que j'étais" du même auteur, que je l'ai aperçu. Bien sûr, je me suis dit que je n'allais pas le laisser filer d'autant que la quatrième de couverture était terriblement tentante. Bref, je me suis jetée dessus le plus vite possible ! Je l'ai fini en une journée : l'histoire était tellement bien, si prenante et parfaitement écrite que je me suis laissée emporter à une vitesse affolante. C'était l'héroïne, Daisy qui narrait l'histoire, je trouvais que le récit était plus écrit sous forme de journal intime et l'écriture ressemblait plus à celle d'une jeune adolescente. Cela rendait ce livre plus vivant et plus facile à lire, la lecture était ainsi fluide et très agréable.
J'ai passé un très bon moment en le lisant et je me replongerai avec joie dans une autre oeuvre de Meg Rosoff. C'est d'ailleurs un de ses livre que je lis en ce moment.
Il m'a tout bonnement bouleversé, et je n'ai pas pu retenir mes larmes, qui se sont déversées en torrent dévastateur sur tout ce qui possédait de la matière autour de moi. Pour un premier roman, c'est une absolue réussite de mon point de vue. Je trouve qu'il mérite largement et plus encore toutes les distinctions qu'il a remportées, celles-ci étant : le prix Luchs en Allemagne, le prix du Guardian en Angleterre, le prix Michael L. Printz aux États-Unis en plus d'avoir été adapté au cinéma et d'avoir fini finaliste des plus grands prix littéraires internationaux. La totale, ce livre en bouleversant l'Angleterre à non-seulement ému ma personne et déchiré mon petit coeur.

Elizabeth, surnommée Daisy est envoyée dans la ferme de ses cousins en Angleterre, par son père. Celui-ci, veuf, souhaite passer plus de temps avec sa nouvelle femme " Davina la Diabolique". Quand elle arrive à l'aéroport, celui qui vient pour la chercher n'est autre qu'Edmond, son cousin. Elle va faire la connaissance de toute sa famille comprenant : Piper, la plus jeune de neuf ans; Isaac, le jumeaux d'Edmond, qui préfère s'exprimer avec les animaux qu'avec les humains; bien sûr, Edmond, celui qui semble le plus familier à Daisy; Osbert l'ainé, celui qui parait avoir toujours mieux à faire et tante Penn, la soeur, de sa mère donc... sa tante. Entre Edmond, Piper et elle, un vrai lien s'est créé et Daisy ne souhaite pour rien au monde être autre-part ailleurs. Ils vivent leur vies tranquillement, quand Edmond et elle se rapprochent de plus en plus, une histoire d'amour se crée donc entre les deux cousins. Mais elle ne va pas durer longtemps car la guerre va vite s'en mêler et séparer la famille. Au grand dam des concernés, Daisy et Piper se retrouvent donc seuls envoyés dans une maison d'accueil. Mais les jeunes ont bien d'autres ambitions et feront tout pour retrouver leurs cousins. Elles se lancent donc à l'aventure en tentant tant bien que mal, de survire sous les bombardements de la guerre.

Daisy et Piper sont des personnages très fortes, elle lutent malgré les situations invivables pour survivre. Je trouvais surtout que Piper, pour une petite fille de 9 ans, faisait preuve d'un grand courage, elle m'a impressionnée avec sa maturité et sa débrouillardise.

Dans ce livre, un des sujets principaux est la guerre et on sent que Meg Rosoff essaie de nous faire comprendre que c'est souvent dans des conditions inhumaines que nos vrais instincts sont dévoilés. On ressent par ce roman des tas d'émotions comme la peur, la joie, la colère, la haine, le dégout... et ça, l'auteur sait parfaitement le transmettre, ce qui donne tout son charme au récit. L'histoire est divisée en deux parties, bien que la première soit bien plus longue que la seconde. En premier on suit Daisy dans son voyage chez ses cousins et pendant la guerre. Puis des années plus tard, après la fin de la guerre.
À la fin de ce roman, j'ai senti cette sensation, qui me prend au coeur et qui me rend triste sans aucune raison, et j'ai su que je venais de finir un vrai coup de coeur.
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"Maintenant, c'est ma vie" est un roman pour adolescent de Meg Rosoff. Ce roman ayant reçu de nombreux prix en Allemagne, aux USA et en Angleterre, les critiques étant unanimes, je me demande pourquoi la magie n'a pas opéré sur moi.
Les ados aiment les histoires d'amour...Ici,le personnage principal est Daisy qui tombe amoureuse pendant ses vacances de son cousin Edmund.
Les ados aiment les histoires de famille foireuses...Daisy quitte son père et sa belle-mère enceinte qu'elle déteste!
Les ados n'aiment pas l 'injustice: pourquoi le père ne soutient-il pas sa fille face à la belle-mère ?
Le contexte de l'histoire est celui d'une guerre qui rend le retour de Daisy dans sa famille impossible , ainsi que de celui de sa tante partie en laissant les adolescents à la ferme. Ce sera pour eux l'occasion d'apprendre la débrouille, de connaître la faim, le retour à des techniques anciennes...sans électricité, il faut activer les bras !
Beaucoup d'ados, mêmes lecteurs, se moquent du style...et là, j'ai cru que c'était vraiment un premier roman de gamine tant les tics de langage comme une utilisation massive des numéraires "centaines, milliers ,millions ..." sont nombreux !
Même si le flou de l'histoire est voulu, cela m'a exaspéré. Tant qu'à parler de problèmes , de troisième guerre mondiale, de terrorisme, il faut ouvrir les consciences et ne pas se limiter à parler "des Bons et des Méchants" '( avec majuscules comme s'il s'agissait d'une nationalité!). Qui sont les Bons et les Méchants ? Pourquoi y a t-il des Bons et des Méchants ? Personne n'est nommé, pourtant, l'allusion aux millions de morts tués lors d'un attentat à la bombe dans une gare anglaise n'est pas sans rappeler ceux perpétrés par des musulmans intégristes! L'auteur évoque mais ne cite pas ! Lâcheté ou peur de perdre un lectorat ?
Ce matin, à la radio, une bibliothécaire disait que les jeunes recherchaient des histoires sexuelles dans les romans ados .Là-aussi, il y a un flou dès le début du roman( ils l'ont fait ou pas ?) pour basculer plus loin dans des expressions clichés comme celle de la sueur sur leurs corps embrasés, des corps emboîtés etc...
Ce titre pourrait être un mélange de "2 ans de vacances " de Jules Verne et de "la route " de McCarthy....en moins bien évidemment !
je lis souvent des romans jeunesse et j'avoue que pour moi, celui-ci est un des plus mauvais : jeunes lecteurs, inutile de vous conseiller Twilight que vous connaissez déjà ( et dont je déplore aussi les clichés) mais essayez plutôt des auteurs comme Johan Heliot , Nathalie le Gendre ou Scott Westerfeld !
Et je ne vous parle pas de sa couverture avec ses papillons d'argent ....qui induira en erreur de nombreuses jeunes lectrices !

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Traduit par Hélène Collon

Daisy, une ado new-yorkaise, est envoyée par son père passer quelques jours dans la campagne anglaise, chez ses cousins. Dès la sortie de l'avion, elle est intriguée par Edmond, son cousin, venue la chercher à l'aéroport. 14 ans, la clope au bec, il conduit sans permis et surtout a un air de chiot perdu. Ce n'est que le début des surprises. Elle découvre le reste de la famille : Isaac, Piper, Osbert, une chèvre, des chats et des chiens, un mouton, forment le singulier mais sympathique comité d'accueil de Daisy. Tante Penn, qui aurait dû venir la chercher à sa descente de l'avion, est absente du tableau. La première impression qu'on a, c'est que les gamins ont l'air de vivre et de se gérer seuls, dans cette ferme où règne un joyeux bazar.
Peu à peu on découvre que le monde est en crise, en proie à un terrorisme de niveau mondial. Pourtant, le coin de campagne où vivent les cousins de Daisy ressemble à un Eden. On sent une menace latente. le silence avant la tempête. Jusqu'au jour où une bombe explose au plein milieu d'une gare de Londres, faisant "quelque chose comme sept mille ou soixante dix-sept mille tués". Alors tout dérape vraiment. Les aéroports ferment, "on parle partout de pénurie de produits alimentaires, d'arrêter les transports publics, de rappeler tous les hommes en âge de se mettre au service de la patrie", "les types de la radio demand[ent] d'un ton solennel à tous les gens qu'ils alpagu[en]t dans la rue si "ça v[eu]t dire que c'[es]t la guerre", sur quoi il fa[u]t fader des experts tout aussi solennels qui f[on]t semblant d'en savoir plus que le commun des mortels". le monde devient dingue. Tante Penn, qui travaille pour les hautes sphères de négociation de la paix, partie la veille à Oslo, ne peut revenir sur le territoire britannique puisque les aéroports du pays son fermés. Les gamins vont devoir se débrouiller seuls, mais finalement, ce n'est pas si important puisqu'ils se débrouillaient déjà seuls. Quand ils reçoivent un message disant que les habitants doivent évacuer la zone, ils décident de ne pas quitter les lieux et d'aller se cacher pour vivre dans la grange. Malgré tout, ils finissent embraqués de force par les forces du pays et sont séparés. Daisy et Pipper se retrouvent en famille d'accueil, dont elles s'échappent. Elles vont devoir apprendre à survivre et nous les suivons dans cette fuite folle.
Juste avant que tout dérape, Daisy et Edmond sont tombés amoureux. Daisy a fait une promesse, elle fera tout pour la tenir. Cela va la transformer et changer sa vie.

Daisy est un personnage blessée depuis sa naissance : elle se considère comme quelqu'un qui apporte le malheur partout où elle va : sa mère est morte en lui donnant vie. En arrivant en Angleterre, elle pensait avoir laissé les attentats sur le sol américain et voilà que le monde part en vrille. Avant la guerre, elle était anorexique, ou du moins avait des périodes où elle refusait de manger. Pendant la guerre elle va devoir trouver à manger pour ne pas mourir. Pourtant, comme elle le dit en prélude du roman, si la guerre a chamboulé pas mal de choses pour elle, en soit, les changements qui se sont opérés sont surtout dus à... Edmond.

J'ai beaucoup aimé les personnages principaux du roman, cette famille d'ados livrés à eux-mêmes, abandonnés par les adultes, qui sont tous des personnages négatifs. Tante Penn est bien trop occupée à négocier la paix pour s'occuper d'eux ; le père de Daisy se contente d'un coup de fil après la bombe pour savoir si elle est toujours en vie mais l'obligera à retourner à New York quand elle a décidera que sa vie est maintenant ailleurs. Les gamins sont brutalisés par les forces armés du pays. Bref, le monde des adultes est vraiment sombre. Parsemé de cadavres, de maisons dévastées.

Pourtant, dans cet univers de désolation, Daisy court après l'amour, incarné ici par Edmond. Cependant Meg Rosoff ne fait pas de ce roman une bluette sentimentale avec des violons et des trémolos, des machins bien "cul-cul-la-praline". A travers ce thème amoureux, elle explore les ravages de la guerre, un monde vide et vidé de son sens, un monde où il faut explorer les cadavres pour retrouver ceux qui vous sont chers, où il faut compter sur la générosité de la nature pour survivre.
(J'ai particulièrement aimé le passage sur la cueillette des champignons et leurs conséquences ! :) )

L'écrivain parvient à insuffler de la poésie dans cet univers apocalyptique, par la luxuriance de la nature qui reprend ses droits et qu'elle s'attache à décrire. On suit avec bonheur Daisy et sa petite cousine Piper dans leur cavalcade pédestre à travers la campagne anglaise.
Ne pas s'attendre à des dialogues, l'écrivain n'utilise pas le discours direct libre pour faire parler ses personnages à travers l'histoire que raconte Daisy. Ou si peu.

C'est premier roman que je lis de Meg Rosoff, publié en 2004 et, depuis, adapté au cinéma. Un beau roman young adult, à la fois palpitant, angoissant et émouvant. Un roman d'apprentissage original et paradoxal.
Il a d'ailleurs remporté de nombreux prix.

J'ai aussi visionné le film qui en a été tiré : dommage qu'une partie de la fin du roman soit complètement omis, que certains personnages meurent alors que ce n'est pas le cas dans le roman, ce qui change un peu la donne. le personnage de Daisy est complètement agressif dans le film, ce qui n'est pas le cas dans le roman. La Daisy du roman ne fait pas de caprices de merdeuse du genre qu'on a envie de remettre direct dans l'avion et elle n'assassine personne. Edmond s'appelle Edmond et n'est jamais nommé par le diminutif "Eddy", comme à l'écran. Pas d'histoire bombe nucléaire, pas de neige en plein été...
Le film se regarde, surtout si on n'a pas lu le roman, mais le réalisateur a pris des libertés. Donc je vous conseille plutôt de lire d'abord le roman et ensuite de regarder le film (d'ailleurs je ne fais que rarement l'inverse, car dans ce cas-là, je ne lis pas le roman parce que je sais que je vais être agacée ;) )


Lien : http://milleetunelecturesdem..
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A notre époque ou dans un futur proche,
de New York à un coin de campagne anglaise


Elisabeth, appelée Daisy par ses proches, est une jeune fille de quinze ans. Son père veuf, voudrait reconstruire sa vie avec sa nouvelle femme, « Davina la Diabolique ». Il envoie, pour cela, Daisy dans sa famille maternelle en Angleterre, passer quelques vacances. Pour la jeune adolescente, le changement d'air ne peut lui être que bénéfique car elle souffre d'anorexie. Elle raconte…

A l'aéroport de Londres, elle rencontre pour la première fois son jeune cousin Edmond, venu l'accueillir et la conduire chez lui. Il a un regard étrange, doux et caressant.
« Il a tout l'air d'un chiot perdu – vous savez, celui qu'on trouve au chenil, tout gentil, tout plein d'espoir, adorable, du style à vous fourrer sa truffe dans la main avec une espèce de dignité, après quoi on sait qu'on va le ramener chez soi… »
Dans la ferme de sa tante, soeur aînée de sa mère, elle fait la connaissance de ses cousins, Pepper, Isaac et Osbert. Tous très chaleureux et contents de connaître cette cousine venue d'un autre continent, même si elle aborde un sourire crispé, distant, peu communicatif.
Le lendemain de son arrivée, Daisy voit par la fenêtre de sa chambre la brume se lever et laisser apparaître une campagne dans toute sa verdure. Cette journée s'annonce comme un défi, elle se sent coupée du monde, son portable ne passe pas.
La ferme est spacieuse, bien entretenue, bucolique et désuète. Il règne une liberté qui attire Daisy. Il semblerait que les enfants soient livrés à eux-mêmes, sans une autorité adulte qui les contraindrait. Sa tante Penn les encourage en ce sens, jusqu'à leur procurer une scolarité par correspondance et les responsabiliser très tôt aux travaux fermiers.
Avec les souvenirs et les vieilles photographies de Penn, Daisy retrouve sa mère morte à sa naissance. Sa tante lui témoigne l'amour qu'elle n'a jamais reçu ; une affection sincère et sans contre-partie. Ce séjour s'annonce finalement très agréable, la famille lui rend son équilibre.
Jusqu'au jour où…

Penn doit partir à Oslo et charge les enfants de garder la maison.
« Maintenant on est Responsables, et drôlement contents de l'être ; cela dit, rétrospectivement je me rends compte que c'est exactement à ce moment-là qu'on a tous commencé à déraper vers la crise, comme l'assassinat de l'archiduc Ferdinand qui a déclenché la Première Guerre mondiale… »
Et une bombe tombe. Télévision, radio, les nouvelles sont alarmantes, une guerre se prépare, des attentats sont commis, les frontières sont fermées.
Les enfants échafaudent des dispositifs, fabriquent un abri dans une grange en retrait, Osbert joue à l'espion en récoltant des informations au village, Edmond et Isaac organisent les vivres pour une éventuelle autarcie et Daisy veille sur la douce et petite Peper.
Ils sont prêts…

Maintenant, c'est ma vie… Une affirmation, une prise de conscience qui bouleversera l'existence de Daisy et celle de ses cousins.

Ce livre a la saveur de l'innocence, de la jeunesse. L'auteur nous présente des enfants épris de liberté et indépendants. Leur autonomie est sage, ces adolescents sont responsables et respectables. Déjà adultes dans leurs comportements, ils ont parfois la douceur et la naïveté de leur âge. L'histoire débute comme une partie de campagne insouciante et joyeuse, puis la gravité de la trame échoit brutalement. Une guerre. Laquelle ? Elle fait peur car elle semble si proche et si lointaine, si actuelle et si vieille.
Un style agréable à lire, une pertinence toute adolescente et une belle histoire d'amour.
Un beau livre pour les jeunes collégiens.

« Ce premier roman a bouleversé l'Angleterre et s'impose partout dans le monde comme un texte majeur de la littérature de jeunesse. »
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Ce livre raconte l'histoire d'une guerre qui n'existe pas, mais qui pourrait arriver. Il parle d'un amour qui ne devrait pas exister mais qui arrive. Il parle de la fusion de la douleur avec la tendresse, de la folie avec la brutalité, de la maladie, de la survie et de la vie. C'est un livre prenant qui avance en crescendo de souffrances, son contenu donne des frissons. Pour lecteur averti de 15 ans et plus.
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Maintenant, c'est ma vie est un roman dans lequel j'ai mis du temps à rentrer. Peut-être à cause de la narration à la première personne, ou du caractère adolescente en pleine rébellion du personnage principale, ou bien encore car je ne comprenais pas quelle guerre avait éclaté, de quel conflit on parlait, est-ce que c'était un récit basé sur des faits réels ou sorti de l'imagination de l'autrice. Mais une fois que j'ai eu dépassé une bonne quarantaine de pages, j'avais envie de connaître la suite et mes préoccupations générées par le début du roman se sont vite envolées.

Nous suivons cette famille, une bande d'adolescents, qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour survivre face à cette guerre, à la pénurie de vivres. Des sentiments se nouent, la troupe s'organise, on tente de mettre la peur de côté, de se focaliser sur le bien-être de ceux qu'on aime. La narratrice souffre d'anorexie, et cette guerre va la chambouler au plus au haut point, va la faire vivre des choses qu'elle n'aurait jamais imaginées, la rendre forte.

C'est un très beau roman jeunesse sur la solidarité, le dépassement de soi, la reconstruction à travers les autres, et bien sûr le pouvoir de l'amour.
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Je suis tombée par hasard sur ce livre à la médiathèque. J'ai trouvé la couverture magnifique et le résumé bien mystérieux. J'ai donc voulu découvrir ce qui se caché derrière tout ça.
J'avoue que je m'attendais à un livre bien fantastique-sans doute à cause des papillons de la couverture.
Le livre est divisé en deux partie,la première étant beaucoup plus longue que la seconde.
Elizabeth ou plutôt Daisy,jeune new-yorkaise de quinze ans se présente à nous dès la première page.Elle est à la fois l'héroïne et la narratrice de ce livre.Tout commence lorsqu'elle est envoyé en Angleterre par sa belle-mère,Davina la Diabolique, passer quelque temps chez ses cousins.
Elle s'attend à ce que sa tante Penn vienne la chercher à l'aéroport de Londres mais c'est son cousin de treize ans,Edmond,qui l'attend,une cigarette à la bouche et conduisant une jeep.
Arrivée à la ferme familiale,elle fait la connaissance de Piper,Isaac et Osbert ses autres cousins tous aussi étrange qu'Edmond.
La tante Penn travaille beaucoup et par la suite part en voyage pour son emploi.
Les cinq cousins coulent alors des jours heureux,sans adulte pour les surveiller et ainsi des sentiments naissent entre Edmond et sa cousine.
Mais une guerre éclate séparant les deux filles des trois garçons.
Au début,je n'ai pas du tout accroché au style de l'auteur.Le ton est léger,les phrases beaucoup trop longues.Le récit nous est rapporté par Daisy et aucune ponctuation,seulement une majuscule signale un dialogue.Il m'a fallu relire plusieurs fois certaines phrases pour bien en comprendre le sens.Quand je n'aime pas un livre,j'ai hâte de passer à autre chose alors je me suis efforcée de continuer à le lire.
Puis peu à peu,je me suis attachée aux personnages.J'ai été bouleversé par ses enfants confrontés à la réalité et à l'horreur de la guerre.C'est à la foi beau et cruelle.
J'ai été captivé par cette histoire,voulant à tout prix savoir comment ça allait se terminer.
J'ai ressenti l'angoisse,l'incertitude,le courage,la douleur,le soulagement à travers Daisy.Comme elle,je voulais protéger Piper et retrouver Edmond savoir s'il était encore en vie.
Je ne lis jamais de livre traitant de la guerre mais celui-ci m'a bouleversé.Je l'ai trouvé bien plus efficace qu'un cours d'histoire pour comprendre l'horreur de la guerre,elle qui sépare ceux qui s'aiment que ce soit par la mort ou les kilomètres.
J'avais hâte de le finir mais il m'a paru finalement trop court...J'ai vraiment eu du mal à le refermer tellement cette histoire est touchante.
Il faut absolument lire ce roman,je suis bien contente de l'avoir trouvé.
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Aux vues des critiques unanimes concernant ce roman et des prix qu'il a remporté (Prix Luchs en Allemagne, Michael L. Printz aux Etats-Unis, Prix du Guardian en Angleterre), l'attente est énorme avant la lecture.

Sans être aussi dithyrambique que ces critiques, j'ai trouvé qu'il se dégageait une atmosphère forte et émouvante, sincère et vraie. Tout le talent de Meg Rosoff réside dans sa faculté à faire vivre ses émotions sans faire dans le sentimentalisme gnan-gnan. Ce qui n'est jamais aisé avec les mots.
Néanmoins, j'ai eu un peu de mal à accrocher au style "parlé" du récit et ce n'est que sur la fin que j'ai vraiment réussi à m'y habituer.
Malgré tout, pour un premier roman c'est une réussite! Voyons voir si les autres livres de Meg Rosoff sont aussi bien... :-)

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Un soir comme tant d'autres où je m'aperçois 5 minutes avant de quitter le travail que je n'ai rien à lire sur le trajet du retour, j'attrape au hasard ce titre dans l'étagère. Après la sublime découverte que fut D'or que de landes de Denis Bretin, choisi selon le même procédé, il faut croire que j'ai la main heureuse car c'est une fois de plus une totale réussite !
En lisant la quatrième de couverture, j'ai découvert que ce roman avait été finaliste et lauréat de plusieurs grands prix internationaux ; je n'en avais pourtant jamais entendu parlé avant ces derniers jours (non pas que je sois une référence hein, mais un bouquin comme ça, généralement ça fait du bruit). le résumé est assez énigmatique, et je ne m'attendais pas du tout à une histoire de ce genre en attaquant la lecture. Laissez-moi vous en dire un peu plus...
Daisy est une jeune New-Yorkaise envoyée par son père chez des cousins en Angleterre, qui habitent dans la campagne et tiennent une ferme. Là-bas, elle est chaleureusement accueillie et coule des jours heureux malgré le contexte politique tendu, jusqu'au jour où ce qui devait arriver arriva : la guerre éclata. Les frontières fermées, les communication coupées, le pays occupée ; Daisy et sa famille devront se battre pour survivre.
J'ai admiré l'habileté de l'auteure à instaurer son époque, à la fois contemporaine (les personnages ont des téléphones portables) et très floue : pas de dates, ni d'indications quelconques sur la période. Cela permet de se projeter dans un futur immédiat, très actuel ; Maintenant c'est ma vie ressemblerait presque à une uchronie par ce côté-là. L'histoire est originale car bien que la guerre soit un sujet récurrent, celle-ci est différente par sa proximité temporelle et le lieu où elle prend place. On devine un moment que le conflit est international, peut-être sommes nous lors de la troisième Guerre Mondiale...
Le récit est porté par un style merveilleux, très particulier, dont le procédé le plus frappant est l'emploi de tournures indirectes à la place des dialogues. Maintenant c'est ma vie est donc uniquement composé de pavés narratifs mais cela ne nuit jamais à la compréhension de l'histoire, et l'on ne s'ennuie pas une seule seconde. Meg Rosoff a parfaitement retranscrit l'état d'esprit d'une adolescente de 14 ans plongée dans des évènements qui la dépassent et qui l'effraient. J'ai vraiment beaucoup aimé le fait que les cousins soient "protégés" de la guerre, du moins un moment, par leur situation champêtre, et que celle-ci ne soit donc pas le sujet principal avant la seconde moitié du roman. Les personnages sont authentiques, très réalistes ; ainsi Daisy déclare qu'elle "s'en fout" à propos des attentats et de la dégradation de la situation, et ne nous mentons pas, nous faisons pareil jusqu'à ce que le problème nous touche directement. Cette sincérité se retrouve à chaque page, et donne parfois l'impression de lire un témoignage plus qu'une fiction.
Je ne m'étendrai pas davantage sur ce récit touchant, tantôt cruel, tantôt drôle et léger, au style singulier et particulièrement plaisant, car je ne saurai lui rendre justice. Lisez-le.
Lien : http://livr0ns-n0us.blogspot..
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