Le narrateur, qui est adolescent au début du récit, à la fin des années quatre-vingt-dix, habite dans la grande banlieue parisienne, au fin fond des Yvelines. Il a pour voisins les Giacomazzi, dont la fille, Annabelle, qui a quelques années de plus que lui, le fait fantasmer, et le fils, Louis-Baptiste, dit
L. B., dit encore Elby, à l'anglaise, va le prendre pour souffre-douleur au collège puis au lycée. Il faut dire que le narrateur, dont on apprendra qu'il s'appelle Camille, est affligé d'un bégaiement très handicapant, cause suffisante pour être victime de harcèlement. Comme bien des garçons de son âge, son problème principal, ce sont les filles et la sexualité. Il va s'allier avec d'autres garçons impopulaires et frustrés comme lui… ● C'est un beau roman d'apprentissage sur l'identité masculine dans la société d'aujourd'hui, où l'on rencontre des jeunes hommes complètement désorientés, incompris par leurs parents, notamment les pères, perdus dans un système de valeur qui n'a plus cours ; jeunes hommes qui constituent les proies faciles de coaches auto-proclamés en séduction et en virilité, pensant surtout à se remplir les poches et à se faire mousser et les menant dans des impasses. ● Les personnages sont fouillés, ces jeunes gens sont attachants et touchants et l'on compatit à la maltraitance dont ils sont les victimes, surtout le jeune narrateur Camille. ● le roman vaut aussi beaucoup par son style, absolument magnifique, mais peut-être un peu trop, car on a l'impression, surtout au début, que l'histoire est prisonnière du style, qu'elle n'arrive pas à se déployer, prise dans la gangue d'une langue trop travaillée, trop ciselée. de fait, le roman met du temps à démarrer. ● Il ne fait aucun doute que l'auteur est très talentueux et qu'il offre là un très beau moment de lecture sur un thème original et prenant. Je lirai son premier roman,
La Dissonante.