« […] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux.
[…] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes.
[…] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions.
[…] » (Roland Jaccard.)
0:00 - Vauvenargues
0:10 - Georges Perros
0:19 - Anatole France
0:29 - Prince de Ligne
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0:49 - Blaise Pascal
1:13 - André Ruellan
1:23 - Jean Rostand
1:35 - Georg Christoph Lichtenberg
1:45 - Michel de Montaigne
2:08 - Marc Sautet
2:29 - Cardinal de Retz
2:40 - Montesquieu
2:54 - William Blake
3:05 - Emil Cioran
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3:57 - Alphonse Esquiros
4:11 - La Rochefoucauld
4:23 - Alexander Mitscherlich
4:34 - Générique
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Référence bibliographique :
Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration :
Vauvenargues : https://www.buchfreund.de/de/d/p/101785299/luc-de-clapiers-marquis-vauvenargues-1715-1747#&gid=1&pid=1
Georges Perros : https://editionsfario.fr/auteur/georges-perros/
Anatole France : https://rickrozoff.files.wordpress.com/2013/01/anatolefrance.jpg
Prince de Ligne : https://tresorsdelacademie.be/fr/patrimoine-artistique/buste-de-charles-joseph-prince-de-ligne#object-images
Jules Renard : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a5/Jules_Renard_-_photo_Henri_Manuel.jpg
Blaise Pascal : https://www.posterazzi.com/blaise-pascal-french-polymath-poster-print-by-science-source-item-varscibp3374/
André Ruellan : https://www.babelio.com/auteur/
Jean Rostand/5
1 notes
Résumé :
Nul n'était mieux qualifié que Jean Rostand pour écrire à la fois la biographie de Darwin (1809-1882) et l'explication de son œuvre. Les nombreux témoignages de ses contemporains, sa correspondance, ses propres souvenirs et ceux de son fils permettent de ne rien laisser dans l'ombre de cette figure puissante, sensible, humaine, scrupuleuse. Quant à sa doctrine, l'exposition claire de son élaboration, de ses sources, de son sens et de sa destinée, permet d'en compren... >Voir plus
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La circonstance qui, plus que tout autre chose, devait influer sur la carrière de Darwin, c'est l'amitié qu'il noue avec le professeur Henslow dans la dernière moitié de son séjour à Cambridge.
Le professeur Henslow enseigne la botanique. Sans être un génie original, il a le don de l'enseignement, et son cours est à peu près le seul où Darwin assiste volontiers, bien que cette science ne le passionne guère. Très accueillant pour les jeunes, Henslow admet bientôt Darwin dans son intimité, il l'invite à partager son repas de famille, l'accepte comme compagnon de promenade (...). Il s'entretient avec lui familièrement sur toutes choses, et non point seulement scientifiques, mais philosophiques et humaines. Et l'on ne saurait trop insiter sur l'importance qu'aura dans la formation intellectuelle et morale de Darwin cette intimité avec un homme qu'il respecte pour son intelligence lumineuse, son vaste savoir, sa rectitude de jugement, son caractère droit, modeste et généreux. AZu contact d'un tel maître, Darwin fera mieux qu'enrichir son esprit, il prendra conscience du meilleur de lui-même, il développera tout ce qui est en lui d'appliqué, de sérieux, de profond. Souvent, dans la jeunesse des grands hommes, l'on retrouve ainsi l'influence stimulante, encourageante, d'un grand aîné d'attitude paternelle.
Chapitre II. L'adolescence
Le professeur Henslow enseigne la botanique. Sans être un génie original, il a le don de l'enseignement, et son cours est à peu près le seul où Darwin assiste volontiers, bien que cette science ne le passionne guère. Très accueillant pour les jeunes, Henslow admet bientôt Darwin dans son intimité, il l'invite à partager son repas de famille, l'accepte comme compagnon de promenade (...). Il s'entretient avec lui familièrement sur toutes choses, et non point seulement scientifiques, mais philosophiques et humaines. Et l'on ne saurait trop insiter sur l'importance qu'aura dans la formation intellectuelle et morale de Darwin cette intimité avec un homme qu'il respecte pour son intelligence lumineuse, son vaste savoir, sa rectitude de jugement, son caractère droit, modeste et généreux. AZu contact d'un tel maître, Darwin fera mieux qu'enrichir son esprit, il prendra conscience du meilleur de lui-même, il développera tout ce qui est en lui d'appliqué, de sérieux, de profond. Souvent, dans la jeunesse des grands hommes, l'on retrouve ainsi l'influence stimulante, encourageante, d'un grand aîné d'attitude paternelle.
Chapitre II. L'adolescence
Qui est donc cet Alfred Russel Wallace ?
Ce n'est pas un naturaliste officiel, mais un naturaliste amateur, qui, à travers des circonstances difficiles, s'est formé lui-même grâce à un caractère énergique et indépendant.
Né le 8 janvier 1823 à Usk, dans le Monmouthshire, fils d'un nonchalant homme de loi qui s'est ruiné ou peu s'en faut en voulant créer un magazine littéraire, Wallace a dû quitter l'école dès l'âge de treize ans, muni d'un savoir rudimentaire. Peu après, il commence, auprès d'un frère aîné, son apprentissage d'arpenteur. Durant sept ans, il pratique ce métier, mais en profitant de chaque loisir pour sacrifier à des curiosités intellectuelles qui sont en lui puissantes et diverses. Il lit énormément, collectionne des plantes, s'intéresse à la géologie, à l'astronomie. Il s'essaie même, environ sa vingtième année, à rédiger de petits articles scientifiques, sur les principes de la classification végétale, sur l'avantage d'un savoir varié, etc.
Ayant atteint l'âge de vingt et un ans, il quitte son frère, qui ne trouve plus de travail, et, renonçant à l'arpentage, gagne sa vie comme "pion" dans une école privée, à Leicester. La bibliothèque de la ville est bien fournie, et Wallace en profite; il dévore les ouvrages scientifiques, dont quelques-uns le frappent tout particulièrement : le journal de voyage de Humboldt et celui de Darwin, les principes de géologie de Lyell, et l'Essai sur la population, de Malthus.
Chapitre VII. Darwin et Wallace
Ce n'est pas un naturaliste officiel, mais un naturaliste amateur, qui, à travers des circonstances difficiles, s'est formé lui-même grâce à un caractère énergique et indépendant.
Né le 8 janvier 1823 à Usk, dans le Monmouthshire, fils d'un nonchalant homme de loi qui s'est ruiné ou peu s'en faut en voulant créer un magazine littéraire, Wallace a dû quitter l'école dès l'âge de treize ans, muni d'un savoir rudimentaire. Peu après, il commence, auprès d'un frère aîné, son apprentissage d'arpenteur. Durant sept ans, il pratique ce métier, mais en profitant de chaque loisir pour sacrifier à des curiosités intellectuelles qui sont en lui puissantes et diverses. Il lit énormément, collectionne des plantes, s'intéresse à la géologie, à l'astronomie. Il s'essaie même, environ sa vingtième année, à rédiger de petits articles scientifiques, sur les principes de la classification végétale, sur l'avantage d'un savoir varié, etc.
Ayant atteint l'âge de vingt et un ans, il quitte son frère, qui ne trouve plus de travail, et, renonçant à l'arpentage, gagne sa vie comme "pion" dans une école privée, à Leicester. La bibliothèque de la ville est bien fournie, et Wallace en profite; il dévore les ouvrages scientifiques, dont quelques-uns le frappent tout particulièrement : le journal de voyage de Humboldt et celui de Darwin, les principes de géologie de Lyell, et l'Essai sur la population, de Malthus.
Chapitre VII. Darwin et Wallace
Un jour de juin 1858, Darwin trouve dans son courrier un manuscrit signé alfred Russel Wallace.
Ce nom ne lui est pas inconnu : c'est celui d'un jeune naturaliste de quelque réputation avec qui il a déjà échangé plusieurs lettres. Or, quelle n'est pas la surprise de Darwin, en lisant le travail de Wallace, d'y retrouver tout l'essentiel de sa théorie des espèces...
Il n'y a là qu'une trentaine de pages, mais où rien ne manque. Lutte pour l'existence, sélection naturelle, substitution des formes plus adaptées aux formes moins adaptées, divergence illimitée à partir d'un ancêtre commun, lente progression des espèces : ce sont les mêmes idées exprimées à peu près dans les mêmes termes. Darwin croit rêver...C'est une rencontre extraordinaire, comme on n'en connaît pas d'autre exemple dans tout l'histoire des sciences.
Et cependant, il ne peut être question de plagiat. (...)
C'est bien en toute honnêteté, en toute indépendance, que Wallace est arrivé, de son côté, à des conclusions si étrangement voisines de celles qui, depuis vingt ans, habitent l'esprit de Darwin.
Jean Rostand. Charles darwin
Chapitre VII. Darwin et Wallace
Ce nom ne lui est pas inconnu : c'est celui d'un jeune naturaliste de quelque réputation avec qui il a déjà échangé plusieurs lettres. Or, quelle n'est pas la surprise de Darwin, en lisant le travail de Wallace, d'y retrouver tout l'essentiel de sa théorie des espèces...
Il n'y a là qu'une trentaine de pages, mais où rien ne manque. Lutte pour l'existence, sélection naturelle, substitution des formes plus adaptées aux formes moins adaptées, divergence illimitée à partir d'un ancêtre commun, lente progression des espèces : ce sont les mêmes idées exprimées à peu près dans les mêmes termes. Darwin croit rêver...C'est une rencontre extraordinaire, comme on n'en connaît pas d'autre exemple dans tout l'histoire des sciences.
Et cependant, il ne peut être question de plagiat. (...)
C'est bien en toute honnêteté, en toute indépendance, que Wallace est arrivé, de son côté, à des conclusions si étrangement voisines de celles qui, depuis vingt ans, habitent l'esprit de Darwin.
Jean Rostand. Charles darwin
Chapitre VII. Darwin et Wallace
"Un jour de juin 1858, Darwin trouve dans son courrier un manuscrit signé alfred Russel Wallace.
Ce nom ne lui est pas inconnu : c'est celui d'un jeune naturaliste de quelque réputation avec qui il a déjà échangé plusieurs lettres. Or, quelle n'est pas la surprise de Darwin, en lisant le travail de Wallace, d'y retrouver tout l'essentiel de sa théorie des espèces...
Il n'y a là qu'une trentaine de pages, mais où rien ne manque. Lutte pour l'existence, sélection naturelle, substitution des formes plus adaptées aux formes moins adaptées, divergence illimitée à partir d'un ancêtre commun, lente progression des espèces : ce sont les mêmes idées exprimées à peu près dans les mêmes termes. Darwin croit rêver...C'est une rencontre extraordinaire, comme on n'en connaît pas d'autre exemple dans tout l'histoire des sciences.
Et cependant, il ne peut être question de plagiat. (...)
C'est bien en toute honnêteté, en toute indépendance, que Wallace est arrivé, de son côté, à des conclusions si étrangement voisines de celles qui, depuis vingt ans, habitent l'esprit de Darwin."
Chapitre VII. Darwin et Wallace
Ce nom ne lui est pas inconnu : c'est celui d'un jeune naturaliste de quelque réputation avec qui il a déjà échangé plusieurs lettres. Or, quelle n'est pas la surprise de Darwin, en lisant le travail de Wallace, d'y retrouver tout l'essentiel de sa théorie des espèces...
Il n'y a là qu'une trentaine de pages, mais où rien ne manque. Lutte pour l'existence, sélection naturelle, substitution des formes plus adaptées aux formes moins adaptées, divergence illimitée à partir d'un ancêtre commun, lente progression des espèces : ce sont les mêmes idées exprimées à peu près dans les mêmes termes. Darwin croit rêver...C'est une rencontre extraordinaire, comme on n'en connaît pas d'autre exemple dans tout l'histoire des sciences.
Et cependant, il ne peut être question de plagiat. (...)
C'est bien en toute honnêteté, en toute indépendance, que Wallace est arrivé, de son côté, à des conclusions si étrangement voisines de celles qui, depuis vingt ans, habitent l'esprit de Darwin."
Chapitre VII. Darwin et Wallace
Malgré son habituelle clairvoyance, le docteur Darwin ne soupçonne pas la valeur exceptionnelle de son fils Charles; Abusé par la médiocrité du rang scolaire, il le tient pour un garçon très ordinaire, plutôt au-dessous de la moyenne;. Un jour que Darwin s'est montré plus étourdi que d'habitude, le docteur s'emporte tout de bon : "Vous ne vous souciez que de la chasse, des chiens et des rats, vous serez une honte pour votre famille et pour vous-même."
Chapitre I. l'enfance
Chapitre I. l'enfance
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