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Citations sur Cyrano de Bergerac (489)

Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !
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Je n'aimais qu'un seul être et je le perds deux fois.
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Le Bret
[…]Enfin tu conviendras…
Cyrano
Hé bien oui, c’est mon vice.
Déplaire est mon plaisir, j’aime qu’on me haïsse.
Le Bret
Si tu taisais un peu ton âme mousquetaire,
La fortune et la gloire…
Cyrano
Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc,
Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce,
Grimper par ruse, au lieu de s’élever par force ?
Non, merci. Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? Se changer en bouffon
Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci. Déjeuner chaque jour d’un crapaud ?
Avoir un ventre usé par la marche ? Une peau
Qui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?
Non, merci. […] Ne trouver du talent qu’aux mazettes,
Etre terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : « Oh ! Pourvu que je sois
Dans les papiers du Mercure François ?
Non, merci. Calculer, avoir peur, être blême,
Aimer mieux faire une visite qu’un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! Non, merci ! Non, merci ! Mais…chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l’oeil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plait, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
A tel voyage auquel on pense, dans la lune ! […]
Vis-à-vis de soi en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !

Le Bret
Fais tout haut l’orgueilleux et l’amer, mais, tout bas,
Dis-moi tout simplement qu’elle ne t’aime pas !
Cyrano
Tais-toi !
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Tous ceux, tout ceux, tout ceux
Qui me viendront, je vais vous les jeter, en touffe,
Je t'aime, je suis fou, je n'en peux plus, c'est trop;
Ton nom est dans mon coeur comme dans un grelot,
Et comme tout le temps, Roxane, je frissonne,
Tout le temps, le grelot s'agite, et le nom sonne !
De toi, je me souviens de tout, j'ai tout aimé
Je sais que l'an dernier, un jour, le douze mai,
Pour sortir le matin tu changeas de coiffure !
J'ai tellement pris pour clarté ta chevelure
Que, comme lorsqu'on a trop fixé le soleil,
On voit sur toute chose ensuite un rond vermeil,
Sur tout, quand j'ai quitté les feux dont tu m'inondes,
Mon regard ébloui pose des taches blondes !
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CYRANO (avec un rire amer).
- Que j'aimasse ?...
(changeant de ton et gravement).
J'aime.

LE BRET
- Et peut-on savoir ? tu ne m'as jamais dit ?...

CYRANO
- Qui j'aime ?... Réfléchis, voyons. Il m'interdit
Le rêve d'être aimé même par une laide,
Ce nez qui d'un quart d'heure en tous lieux me précède :
Alors moi, j'aime qui ?... Mais cela va de soi !
J'aime - mais c'est forcé ! La plus belle qui soit !

LE BRET
- La plus belle ?...

CYRANO
- Tout simplement, qui soit au monde !
La plus brillante, la plus fine,
(avec accablement)
La plus blonde !

LE BRET
- Eh ! Mon Dieu, quelle est donc cette femme ?...

CYRANO
- Un danger
Mortel sans le vouloir, exquis sans y songer,
Un piège de nature, une rose muscade
Dans laquelle l'amour se tient en embuscade !
Qui connaît son sourire a connu le parfait.
Elle fait de la grâce avec rien, elle fait
Tenir tout le divin dans un geste quelconque,
Et tu ne saurais pas, Vénus, monter en conque,
Ni toi, Diane, marcher dans les grands bois fleuris,
Comme elle monte en chaise et marche dans Paris !...

LE BRET
- Sapristi ! Je comprends. C'est clair !

CYRANO
- C'est diaphane.

LE BRET
- Magdeleine Robin, ta cousine ?

CYRANO
- Oui, Roxane.

LE BRET
- Et bien ! Mais c'est au mieux ! Tu l'aimes ? Dis-le lui !
Tu t'es couvert de gloire à ses yeux aujourd'hui !

CYRANO
- Regarde-moi, mon cher, et dis quelle espérance
Pourrait bien me laisser cette protubérance !
Oh ! Je ne me fais pas d'illusion ! Parbleu,
Oui, quelquefois, je m'attendris, dans le soir bleu ;
J'entre en quelque jardin où l'heure se parfume ;
Avec mon pauvre grand diable de nez je hume
L'avril, - je suis des yeux, sous un rayon d'argent,
Au bras d'un cavalier, quelque femme, en songeant
Que pour marcher, à petits pas, dans de la lune,
Aussi moi j'aimerais au bras en avoir une,
Je m'exalte, j'oublie... et j'aperçois soudain
L'ombre de mon profil sur le mur du jardin !

LE BRET (ému)
- Mon ami !...

CYRANO
- Mon ami, j'ai de mauvaises heures !
De me sentir si laid, parfois, tout seul...


Acte I, Scène V

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Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce,
Grimper par ruse au lieu de s’élever par force ?
Non, merci ! Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? se changer en bouffon
Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci ! Déjeuner, chaque jour, d’un crapaud ?
Avoir un ventre usé par la marche ? une peau
Qui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?…
Non, merci ! D’une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l’autre, on arrose le chou,
Et donneur de séné par désir de rhubarbe,
Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe ?
Non, merci ! Se pousser de giron en giron,
Devenir un petit grand homme dans un rond,
Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,
Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ?
Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy
Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci !
S’aller faire nommer pape par les conciles
Que dans des cabarets tiennent des imbéciles ?
Non, merci ! Travailler à se construire un nom
Sur un sonnet, au lieu d’en faire d’autres ? Non,
Merci ! Ne découvrir du talent qu’aux mazettes ?
Être terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : « Oh ! pourvu que je sois
Dans les petits papiers du Mercure François » ?…
Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,
Préférer faire une visite qu’un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais… chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, – ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
À tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !
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Un poète est un luxe, aujourd'hui, qu'on se donne.
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Cyrano
- Regarde-moi, mon cher, et dis quelle espérance
Pourrait bien me laisser cette protubérance !
Oh ! je ne me fais pas d'illusion ! - Parbleu,
Oui, quelquefois, je m'attendris, dans le soir bleu ;
J'entre en quelque jardin où l'heure se parfume ;
Avec mon pauvre grand diable de nez je hume
L'avril, - je suis des yeux, sous un rayon d'argent,
Au bras d'un cavalier, quelque femme, en songeant
Que pour marcher, à petits pas, dans la lune,
Aussi moi j'aimerais au bras en avoir une,
Je m'exalte, j'oublie... et j'aperçois soudain
L'ombre de mon profil sur le mur du jardin !

Le Bret, ému
- Mon ami !

Cyrano
- Mon ami, j'ai de mauvaises heures !
De me sentir si laid, parfois, tout seul...

Le Bret, vivement, lui prenant la main
- Tu pleures ?

Cyrano
- Ah ! non, cela, jamais ! Non, ce serait trop laid,
Si le long de ce nez une larme coulait !
Je ne laisserai pas, tant que j'en serai maître,
La divine beauté des larmes se commettre
Avec tant de laideur grossière !... Vois-tu bien,
Les larmes, il n'est rien de plus sublime, rien,
Et je ne voudrais pas qu'excitant la risée,
Une seule, par moi, fût ridiculisée !...
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Non, non, mon cher amour, je ne vous aimais pas !
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Croyez que devers vous mon coeur ne fait qu'un cri,
Et que si les baisers s'envoyant par écrit,
Madame, vous liriez ma lettre avec les lèvres
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