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EAN : 9782266310727
240 pages
Pocket (22/10/2020)
4.11/5   31 notes
Résumé :
La prison avale tous ceux que la société vomit - les criminels, les fous et, fait nouveau, les terroristes, face auxquels la pénitentiaire n'est pas préparée. Et pourtant, ils vont tous sortir. Avant la Santé dont elle a rouvert les portes après quatre années de fermeture, Christelle Rotach a dirigé parmi les plus grandes maisons d'arrêt de France. Un CV qui en fait une personnalité à part dans un monde d'hommes, de crime et d'ombre. De son métier, elle n'a jamais p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dans la lignée de notre article de ce matin sur l'exposition autour du monde carcéral proposée par le Musée des Confluences, un petit mot sur une parution récente qui vient prolonger la réflexion sur le sujet.

Cet ouvrage est écrit par une spécialiste de la question, Christelle Rotach, dont le propos se démarque du bien pensant et des discours utopistes sur ce thème souvent repris par les discours des politiques .

Il faut dire que Christelle Robach témoigne d' un parcours vraiment singulier dans le monde carcéral : pendant plus de 20 ans, elle aura été à la tête de plusieurs maisons d'arrêt dont celles de Lyon, Fleury-Mérogis, Nanterre ou Les Baumettes à Marseille.

Son dernier gros chantier dans ce secteur a été la Prison de la Santé, dont elle a réouvert les portes après quatre années de fermeture. Désormais, et le livre se clôture sur cette nouvelle perspective, elle a rejoint le ministère de la justice où elle est inspectrice générale, un rôle plus calme mais où l'adrénaline est forcément moins présent.

Ce livre est l'occasion de livre un état des lieux aussi juste que terrifiant du milieu carcéral, un milieu souvent explosif, où les tensions entre détenus et surveillants sont quotidiennes, mais où la solidarité et l'entraide existent parfois.

Dans cette plongée unique dans ce monde carcéral si secret, Christelle Rotach aborde énormément de sujets sur ,la vie entre les murs: les personnalités médiatiques incarcérées ( Tapie, Benalla, Colonna, Treiber., la violence parfois terrible entre détenus, le phénomène de radicalisations , la vétusté des établissements pénitenciers, le manque de formation du personnel ou bien encore la difficulté d'être une femme quand on occupe un poste de directrice dans ce milieu forcément très machiste et viril.
Alors que la barre très symbolique des 70.000 détenus en France a été dépassée récemment.

Une lecture profondément intéressante, qui du fait de son authenticité et du caractère entier de son auteur, nous permet de voir différemment ce sujet ô combien délicat .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Attention, récit ! Il ne s'agit ni d'un roman ni de mémoires. Christelle Rotach nous raconte ici une vingtaine d'années de sa vie en tant que directrice de plusieurs prisons françaises, et parmi toutes celles évoquées La Santé et Les Baumettes.
On est loin d'un feel good. Mais ce genre de récit est salutaire à la fois pour montrer la grande misère de l'administration pénitentiaire et corriger quelques idées reçues sur la vie "tout confort" des détenus avec télé, frigo et téléphone. 
Être directrice de prison, c'est gérer  les rébellions  (plus fréquentes qu'on ne pense), les agressions entre prisonniers ou sur les surveillants, les incendies volontaires (un détenu qui détruit sa cellule devra rembourser les travaux) et les dégradations en tout genre, le manque de personnel (le "débrouillez-vous avec ce que vous avez " est la règle d'or), les délais invraisemblables pour faire des travaux. 
Être directrice de prison, c'est gérer des VIP (autre idée reçue, le quartier VIP n'existe plus, il s'agit au mieux d'isolement pour les plus fragiles ou les plus susceptibles d'être agressés), gérer des suicides malgré la surveillance (mais que faire avec 1 surveillant pour 150 détenus ?), gérer les rats et la corruption de certains matons, gérer les pannes du réseau télé aussi bien que lutter contre le trafic.... de desserts ! A ce sujet, la télé, non elle n'est pas gratuite et elle empêche l'ennui et les pétages de plomb quand on est 5 dans 9 mètres carrés 23h sur 24... avec un malade mental, un fumeur, un drogué, un obsédé sexuel. le frigo ? Utile quand l'eau froide du robinet est à 38° parce que l'administration l'a décidé ainsi.
Vous ferez comme moi. Vous découvrirez un monde que les reportages télé ont oublié. C'est vraiment tout ce qu'on ne peut pas dire...
Islamistes, détenus non francophones ou totalement fous qui ne devraient pas être là  mais en HP...
Être directrice de prison, c'est gérer le voisinage (la Santé est en plein Paris environné de d'immeubles d'habitation et une prison c'est très bruyant ), c'est gérer le suicide de Jean-Pierre Treiber l'assassin présumé de Géraldine Giraud aussi bien que l'arrivée d'un certain Alexandre B. conseiller de l'Élysée. Assumer l'absence de soutien de la hiérarchie quand elle ne vous met pas carrément des bâtons dans les roues. 
Au bout de 20 ans de noirceur, de souffrance morale et physique, l'auteure a fait un burn out et elle est partie vers d'autres horizons.
C'est consternant, l'état de nos prisons. C'est honteux, la différence entre le discours officiel et la réalité, l'état moyenâgeux de certains locaux, la possibilité d'être torturé par ses codétenus sans que personne ne s'en rende compte. Ce n'est pas rose, malgré ce que croient savoir certains. Lisez ce récit. C'est fort mais fluide, facile à lire et sans parti pris politique. Un texte utile. Merci à Christelle Rotach.
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Christelle Rotach nous dévoile dans ce livre les secrets des trafics, de la violence, de la radicalisation en prison. Cette femme remarquable, directrice des prisons les plus renommées en France (la Santé, Lyon, Fleury-Mérogis, Nanterre et les Beaumettes à Marseille) nous partage son quotidien, au milieu des détenus qui, pour certains ont commis des crimes horribles. Sans éluder aucune question, elle raconte, de l'intérieur, le rythme infernal des maisons d'arrêts, le règne de la violence, de la mort, l'inquiétude et l'épuisement des gardiens de prisons. Elle nous parle d'elle, de ses collaborateurs, des détenus, de la peur, du métier de gardien et de directrice. Elle fait un état des lieux sidérant et glacial de ce monde qui vit à côté de nous et que nous méprisons parfois. Un livre prenant, remarquable, sans langue de bois qui raconte la vie entre les murs, tant pour les détenus que pour le personnel encadrant. Un récit qui fait peur et qui est pourtant bien réel. le personnel côtoie des violeurs, des criminels, des terroristes et s'épuise de ne pas être en nombre suffisant pour surveiller des détenus de plus en plus violents.
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Christelle Rotach, directrice de prisons (Lyon, Nanterre, Marseille...) nous partage ses 20 ans d'expérience dans le monde pénitentiaire.

Les violences, les trafics, le prosélytisme, les conditions des détenus, les conditions de travail du personnel, elle partage dans ce livre des anecdotes, des situations sous haute tension qu'elle a du gérer d'une main de maître.
Cette femme est incroyable, courageuse, droite et juste.
Elle était sur tous les fronts, en n'oubliant jamais de penser à la sécurité des détenus, du personnel.

Je savais que le milieu carcéral était difficile, ce livre me l'a bien confirmé.
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Christelle Rotach nous offre son expérience en tant que directrice de quelques unes des plus grosses prisons françaises.

Elle ne fait pas une analyse poussée du monde pénitentiaire, mais plutôt une énumération des divers problèmes et profils qu'on peut y rencontrer. Ce livre peut permettre de se faire une meilleure idée de ce qu'est réellement la détention, peut-être de se faire une meilleure idée aussi de qui sont ces détenus que la société préfère ne pas voir.

Un lecteur ayant déjà un pied dans ce monde n'apprendra peut être pas grand chose, mais ce témoignage offre une belle plongée dans l'univers carcéral.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La corruption est un véritable fléau dans la pénitentiaire. Un détenu voit arriver un stagiaire surveillant qui émarge pour 1 500 euros par mois, on lui dit : Je te mets 2 000 euros sur ton compte si tu arrives à me faire entrer un portable. Et une fois que le gars est pris à la gorge, parce qu'il suffit d'une fois, impossible de revenir en arrière : Si tu parles, je dis que tu as rentré la came.
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La prison, c'est le bruit de l'humanité que l'on ne veut plus entendre, le miroir dans lequel notre société ne veut pas se voir. La prison avalé tous ceux que notre monde vomit: les criminels, les fous-aujourd'hui tout le monde a un psy sauf les fous, vu l'état d'abandon de la psychiatrie publique-et, de plus en plus, les terroristes islamistes, ces nouveaux détenus auxquels la pénitentiaire n'est clairement pas encore assez formée et qui nous posent à tous tant de questions, vitales.
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Des détenus ont attaqué deux surveillants stagiaires sur deux étages différents. L'un a été tiré dans les douches par plusieurs types qui l'ont bastonné. Une autre, une femme, un tout petit gabarit, a été scotchée au mur par un colosse qui l'a maintenue en l'air par la gorge et l'a cognée… Tout ça pendant qu'un autre groupe refusait de réintégrer les cellules après la promenade."
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C'est pour parler de la condition carcérale et de ce qui nous concerne tous que j'ai choisi de briser mon mutisme et de raconter de l'intérieur le cambouis, le rythme infernal de la maison d'arrêt..l'inquiétude, les violences et la mort.
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La peine de prison réparera t- elle jamais le mal commis? Je ne le crois pas. Elle posera les termes de la punition, elle assénera à la société le temps d'oubli nécessaire pour continuer à vivre, mais guère plus.
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