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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Des scènes brèves, très brèves, à peine quelques lignes.
Qui va là ? Des couples, des couples mal mariés, des trouples. Mais parfois aussi des relations entre inconnus non affectives.

Roth fouille l'intime, observe, lit les corps, les gestes. C'est très cinématographique. Cela ressemble à un ballet d'êtres qui s'apprivoisent ou se fuient. Des conversations, des échanges sans suite, ou sur lesquels Roth revient & reprend dans les pages suivantes, j'ai dû sans arrêt faire un effort pour situer les personnages, les lieux & le temps. J'ai beaucoup plus eu l'impression d'être une petite souris, d'écouter parler les gens sans vraiment y être invitée. Une intrusion.
Cela parle aussi de routines de vie, de bouleversements intérieurs, des juifs, les liaisons adultères, de la religion, la maladie, le vieillissement & la mort. Des thèmes récurrents dans les livres de l'auteur.


J'y vois là une mine d'inspiration pour écrire sur les relations humaines, en particulier amoureuses & surtout intimes.
Il est quand même difficile de saisir le fond de sa pensée, qui à la fois se met dedans & en dehors d'un sujet, se fait intrusif, voir fantasmé. Il juge sans juger, mais met le sujet sur la table. Et les Américains ont ceci de particulier qu'ils sont très à l'écoute & un brin voyeuriste.


Ce livre peut se lire par petits bouts de temps en temps ou d'affilée. Chacun choisira. Je le déconseille comme première lecture pour découvrir l'auteur.
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Dès que j'ai vu l'affiche du film de Desplechin d'après le livre de Philip Roth, un de mes écrivains favoris, je me suis précipitée pour télécharger le livre . 

Surprise : des dialogues  se succèdent ; les interlocuteurs ne sont pas identifiés (une initiale m'aurait suffi). Il me faut au moins un chapitre pour comprendre que Philip Roth converse avec plusieurs femmes (séparément) , propos intimes, parfois répétitifs. L'auteur n'a même pas pris le soin de paraître sous son alias Nathan Zuckermann comme souvent.

Je n'arrive pas à identifier les diverses partenaires, femme actuelle, ex-, étudiante, maîtresse actuelle. Reviennent des phrases banales, "tu as maigri" ou "grossi", les comptes-rendus tout aussi prosaïques de rendez-vous chez le médecin, l'avocat, le psy...les doléances de la femme lassée de son mari, celle qui n'a plus d'orgasme. Je devine que ces conversations se déroulent en divers lieux, New York, Newark, Londres, Prague, encore là je me perds. Au bout d'une cinquantaine de pages de platitudes, j'ai envie d'abandonner. Ma PAL est remplie, à quoi bon continuer? Mais il y a ce film qui va sortir : ma curiosité est aiguisée. Que va faire Despléchin? quelle femme jouera Lea Seydoux et Emmanuelle Devos?

Mais je ne quitte pas comme cela la compagnie de Philip Roth! J'aime son humour juif. Ses obsessions (l'antisémitisme, la culture juive, l'esprit Mitteleuropa transplanté aux USA) me sont familières. J'ai envie de savoir où il veut en venir parce que c'est un grand écrivain et qu'il n'a pas commis ce roman sans but. Et tranquillement,  je lis les 150 pages suivantes avec plaisir, pour arriver à la conclusion qui est encore une réflexion sur l'écriture.

Tromperie est sorti en 1990. Comment serait-il accueilli aujourd'hui à l'ère de Metoo ? Il est tout à fait politiquement incorrect. L'auteur avoue sans complexe avoir couché avec ses étudiantes, pas abusé, elles étaient majeures et consentantes, mais sous l'influence de l'autorité du professeur. Ce serait-il acceptable de nos jours? Il est aussi terriblement macho, limite raciste quand il parle de l'amant noir de la femme de son ami. N'est-il pas simplement provocateur? Est-ce qu'il teste les limites de la censure? de la tolérance des bien-pensants de gauche (avec Israël), de celle des grands bourgeois londoniens vis à vis des juifs? 

Tromperie n'est pas du calibre des grands romans de l'auteur que j'ai tant aimé. Ou peut être plus dans l'esprit du temps.

Mais tu ne peux pas... Tu ne peux pas avoir ainsi simultanément une vie imaginaire et une vie réelle. Et c'était probablement la vie imaginaire que tu avais avec moi et la vie réelle que tu avais avec elle. Écoute, il est impossible de noter de cette façon tout ce que dit quelqu'un.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Comment désigner cette oeuvre parue 1990 et publiée par Gallimard en 1994 ? Roman d'Amour ? notes d'écrivain ? Il s'agit en effet d'un dialogue entre Philip (l'auteur ?) et successivement plusieurs femmes, fictives ou réelles, anglaises, slaves ou américaines, épouse légitime ou maitresses. Les sujets de ces dialogues sont les sujets chers à l'auteur et ils s'enchainent ici abruptement, sans véritable fil conducteur passant de la sexualité à la vie des juifs ou à l'écriture, de la tromperie à la littérature. Quelques mots en majuscules relancent de temps à autre la conversation : JE VAIS.... JE SUIS ... TU ... J'ÉTAIS ... J'AI... On ne peut pas dire que ce soit des mots très originaux mais peut-être ont-ils un sens. En effet il s'agit dans ce roman de mieux comprendre qui on est, quelle est la part de la réalité et celle de la fiction, du rêve et du réel et cela à travers un dialogue tantôt léger, tantôt très littéraire voire philosophique. Voila donc un roman qui interroge avec brio les limites du genre romanesque.
Lien : http://www.lirelire.net/2022..
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Philip Milton Roth (1933-2018) écrivain américain, auteur d'un recueil de nouvelles et de 26 romans est l'un des plus grands écrivains de son siècle. Tromperie est un roman datant de 1990.
Dès les premières lignes le lecteur est pris de court par la forme narrative adoptée par Philip Roth, des dialogues, uniquement des dialogues. Nous entrons dans le roman comme si, nous asseyant à une table dans un café, nous surprenions la conversation entre un couple installé derrière nous, nous ne savons rien d'eux mais ils discutent de choses intimes.
Au fur et à mesure de notre avancée dans le texte nous constaterons qu'il se divise en quatorze scènes ; que l'homme se prénomme Philip, romancier américain installé temporairement à Londres, et qu'à chaque fois il discute avec des femmes diverses : sa maîtresse anglaise, des immigrées tchèques, une Polonaise, une étudiante américaine, une amie qui soigne un cancer, son épouse. Certaines ne passent que lors d'une scène, d'autres reviennent comme sa maîtresse avec laquelle nous constatons que les années défilent.
Ces discussions renvoient le lecteur habitué à Roth à plusieurs de ses romans, comme par exemple quand Philip interroge sa maîtresse anglaise « Pourquoi dans ce pays déteste-t-on autant Israël ? », la judéité étant l'un des thèmes abordés par le bouquin mais plus encore les liens entre les hommes et les femmes et leur façon d'aborder l'adultère, avant qu'il n'en vienne à l'une de ses grandes exaspérations quand sa femme lit à son insu son carnet de notes (c'est-à-dire le roman que nous achevons) et pique une crise de jalousie, confondant la fiction imaginée ( ?) par l'auteur et la réalité. Ce fameux cas de conscience soulevé par de nombreux récits trop proches de la vérité vécue.
En lisant le roman j'étais étonné que le titre soit écrit au singulier mais c'est parce qu'il faut l'entendre au sens général ou universel de la tromperie, tromperie en cas d'adultère, tromperie entre la fiction du livre et la réalité de la vie de l'auteur.
Tromperie ne fait pas partie des « grands romans » de l'auteur et ne sera pas conseillé à un lecteur qui souhaite découvrir l'écrivain, mais il est largement assez bon pour satisfaire les autres.

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Oh, c'est toujours aussi bien écrit, c'est du Philip Roth, c'est percutant par petites touches. Il vous endort, puis frappe. Par moments, on croit que Roth vous connaît personnellement, tellement ce qu'il écrit vous concerne et vous correspond.
Mais ce format de livre est quand même assez déroutant. le livre se compose de conversations successives avec toujours Philip Roth comme personnage central (donc Ph. Roth utilise son propre patronyme, un double littéraire donc) comme narrateur, à la première personne.
L'interlocuteur de “Philip R” est toujours une femme. Soit son épouse légitime, soit deux de ses étudiantes, soit une maîtresse. le récit consiste en des dialogues uniquement et il faut être très vigilant pour s'y retrouver, pour savoir qui est l'interlocuteur du moment et lequel des deux a la parole. C'est très déconcertant, voire irritant au bout de plus de cent pages et cette irritation nous fait (enfin m'a fait) perdre le fil de l'histoire.
C'est très intimiste et l'originalité réside dans la capacité de Roth à garder ses personnages souverainement humains. Les échanges sont très aérés, tant ils reposent tantôt sur des phrases très justes et pleins de sens, tantôt sur du purement trivial, sans intérêt apparent. Comme quand nous conversons en famille, entre amis, avec les collègues au travail.
Les thèmes sont les thèmes rothiens habituels: le couple, le sexe et la fidélité, le politiquement correct, la judéité...
Mais voilà, cela reste très verbeux, les dialogues restent souvent dans la pièce où ils se déroulent et descendent rarement dans la rue ou au-delà.
Cela nous prive de personnages profonds et que l'on a envie de suivre jusqu'au au bout.
Ce livre a cependant sa place dans l'ensemble de l'oeuve de Philip Roth, justement parce que la formule est tellement originale, un vasistas ouvert en quelque sorte. Un exercice de style.
Lu jusqu'au bout, mais il ne fallait pas cinquante pages de plus.
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A succession of conversations between a writer called Philip and a woman in a frustrating marriage. It is difficult to understand how the two are connected. Sometimes they seem to be lovers, sometimes not. The female protagonist changes at one point, becoming Philip's wife, upset because she has read Philip's notes and thinks he is being unfaithful. Then, some time later, again, conversations with the first women, who is now in New York. A confusing read where the time and place are not precisely mentioned, nor is the person talking. A bit long-winded.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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L'art du dialogue comme seul Roth sait le faire: il y a toujours dédoublement, fausse piste, reflet changeant, mais une répartie du discours à nul autre pareil. Connaissant Roth, il a dû beaucoup retranché pour faire ici un si petit roman. Beaucoup de liens à faire avec la Contrevie dans sa structure et les thèmes qu'il aborde.
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