« C’était un autre temps, une autre tranche d’Histoire, une autre façon de vivre !… »
La condamnation est facile pour éliminer le bon côté de la chose qui pourrait inquiéter, faire douter, apporter ce qui est le complément du vrai, c’est-à-dire le remords.
Et la remarque devient :
— Pourquoi a-t-on perdu, gâché ou simplement oublié cette façon de vivre ?…
La vérité est la mère de la culpabilité.
Il faut l’accepter.
Alors, comment est-on passé d’une façon de voir, d’agir, de juger à une autre qui sera évidente pour l’un et chargée de critiques pour l’autre ? Juge-t-on dans l’instant ou détient-on une prodigieuse faculté de condamner car, évidemment, hier en étant autrement était forcément moins bien.
Il ne faut jamais oublier qu’il est une réalité évidente : la vérité est fluctuante à l’infini. Elle varie avec le temps, l’endroit, les circonstances, l’individu. Elle m’a toujours fait penser à une pieuvre à multiples tentacules. Dès qu’on a cru en avoir saisi une, c’est une autre qui vous happe.
Pourquoi ne pas tenter de revenir à la simplicité de la vie, celle qui était la nôtre durant notre enfance donc celle de ma Mère en particulier et celle qui est la mienne aujourd’hui donc celle de mes enfants par exemple. Ce n’est pas un monde qui nous sépare, seulement deux générations : une poussière dans le temps géologique, une étape importante dans le temps humain.
Car il ne faut jamais oublier : si le premier peut être considéré comme très long, celui de l’homme sur terre ne sera qu’un épisode, un détail si l’on préfère : le premier représentera une forme - restreinte - d’éternité, le second ne sera qu’un éclair.
Mais il sera - ou aura été selon le critère suivant lequel on le juge ! - un temps crucial dans la vie de notre petit univers.