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EAN : 9782355842382
544 pages
Sonatine (13/02/2014)
3.86/5   18 notes
Résumé :
Attila Ambrus a toujours affiché un goût prononcé pour le Johnnie Walker, les voitures de luxe et les filles en pantalon léopard. Arrivant de Transylvanie, il s'est installé à Budapest en 1988 et a cumulé bon nombre de petits boulots, avant de se dire que le meilleur moyen de joindre les deux bouts serait sans doute de braquer des banques. Attila est alors devenu un véritable gentleman cambrioleur, poli et plein de charme, ne versant jamais une goutte de sang, offra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Durant les années 1990, alors que la Hongrie sort du communisme, un jeune transylvanien en exil décide de se lancer dans le hockey sur glace professionnel et, bientôt, dans le braquage de bureaux de postes, agences de voyages et banques. Pendant plusieurs années Attila Ambrus va faire tourner en bourrique la police de Budapest et se forger, sous le surnom de « voleur au whisky », une véritable réputation de Robin des bois de l'ancien bloc de l'Est. À la différence près que, contrairement au brigand médiéval, s'il a réussi à échapper au régime de Ceausescu et à entrer de plain-pied dans le libéralisme, ça n'est pas pour redistribuer son butin mais bien pour en profiter.

Il fallait aller la chercher, cette drôle d'histoire de braqueur-looser dans la Hongrie post-soviétique, c'est certain. Surtout il fallait arriver à la rendre intelligible et suffisamment accrocheuse cette litanie de vingt-neuf braquages sans grande originalité et servis avant tout par la chance d'Ambrus et l'incompétence chronique de la police. Journaliste expérimenté et habitué des enquêtes au long cours, Julian Rubinstein y est arrivé avec brio.
En 400 pages qui nous entraînent des montagnes de Transylvanie aux prisons hongroises en passant par de calamiteux matches de hockey et des braquages foireux, Rubinstein dresse non seulement le portrait attachant d'un Attila Ambrus plus proche de Denis la Malice que de Mesrine, mais aussi celui d'un pays dont on ne sait pas très bien s'il se recompose ou se décompose et dans lequel le quotidien le plus cruel prend une teinte absurde :

« Au cours des cinq premiers moi de son mandat, le nouveau chef de la police de Budapest se fit voler sa voiture à deux reprises. Les taux de suicide et d'alcoolisme grimpaient en flèche. Parmi ceux qui se suicidèrent en 1993, figuraient douze des plusieurs milliers d'individus qui avaient été entraînés à leur perte dans une chaîne de Ponzi, en l'occurrence une entreprise d'élevage et de vente de teignes. »

Par ce ton loufoque avec lequel il mène une description pourtant minutieuse du contexte socio-économique et politique de l'époque, Julian Rubinstein donne à son roman une ampleur insoupçonnable de prime abord pour qui s'arrêterait à la quatrième de couverture. Car à travers l'histoire d'Attila Ambrus, c'est bien celle de la découverte du libéralisme par la Hongrie qu'il nous raconte là. Tout est affaire de décalage : entre l'époque communisme et celle du libéralisme sauvage, entre les aspirations de tout un chacun à la réussite et à la reconnaissance et la réalité d'un pays encore sclérosé et où la loi demeure celle du plus fort.

Cela donne au final un livre hilarant, bourré d'humour, de surprises, de scènes aussi loufoques que pathétiques avec un héros « bigger than life » qui aurait plus sa place dans un film des frères Coen que dans la vraie vie mais qui ne peut qu'éveiller la bienveillance chez le lecteur. C'est un roman éminemment rafraîchissant que cette Ballade du voleur au whisky.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Attila Ambrus est une célébrité en Hongrie: braqueur de banques e de bureaux de poste ou d'agences de voyage par nécessité, sa simplicité, sa franchise et ses manières lui ont gagné le coeur des Hongrois alors que leur pays était la proie de requins bien plus féroces, bien plus gourmands et brutaux.

Formidable d'amateurisme, Attila le Sicule (du nom de l'un des deux groupes ethno-linguistiques de langue hongroise présents en Transylvanie (Roumanie) réussit à franchir le rideau de fer de Ceaușescu, à se débrouiller dans la Hongrie pré-libérale, à rejoindre une équipe de hockey sur glace, à trouver l'amour et à échapper à la police après plus de vingt braquages.

Sous la plume de Julian Rubinstein, Attila le malfaiteur est confondant d'honnêteté.
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personnage haut en couleur que cet Atilla Ambrus ,"traîne savate" au grand coeur qui deviendra le héros de toute une nation dans les années 90.
A la fois joueur de hockey professionnel d'une nullité affligeante ,vendeur de stylo,contrebandier et surtout braqueur de banques à ces heures perdues.
On rit beaucoup à suivre cette galerie de personnages et on en apprends un peu plus sur l'histoire de la Hongrie et de la Transylvanie.
pas étonnant que Johnny depp est racheté les droits pour en faire un film car il y a matière avec ce voleur au whisky !
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Quelle bonne idée ai-je eue de piocher ce livre dans la bibliothèque de rue de mon village! Histoire passionnante, bien documentée et agrémentée de photos d'époque. Attila Ambrus est à la fois touchant, courageux, débrouillard, intelligent et pathétique, sa vie rocambolesque. Les descriptions de la vie au temps du post-commmunisme dans les pays de l'Est sont terribles et indispensables car elles situent les choix de ce gentleman braqueur dans son contexte. Une très belle découverte.
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Attila Ambrus… Un prénom beaucoup donné en Transylvanie, semble-t-il, aujourd'hui encore. Cet Attila-là n'est pas méchant, et il lui arrive même d'offrir des fleurs aux employées des banques qu'il dévalise. Et avant de « monter au braco », ce grand casseur picole pour se donner du courage. Ce n'est pourtant pas non plus un trouillard : il a fui la Roumanie pour la République Tchèque en prenant de sérieux risques physiques, et comme gardien remplaçant d'une équipe de hockey sur glace, il en prend plus souvent qu'à son tour en pleine figure.
Pendant plusieurs années, Attila, secondé par des complices d'un amateurisme incroyable, va rançonner les bureaux de postes, dévaliser les agences de voyages, braquer les banques, ridiculisant la police tchèque. Il y aura quelques blessés, mais pas de mort, car quand Attila se sert de son arme, c'est pour tirer en l'air.
C'est à la découverte de la vie de ce voleur ayant tenu la vedette des journaux télévisés pendant plusieurs années, que nous convie Julian Rubinstein. Ses rapports avec sa famille, ses bricolages adolescents, ses premières tentations… ses amours, ses évasions rocambolesques.
lire la suite sur le blog de Jeanne Desaubry
Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au cours des cinq premiers moi de son mandat, le nouveau chef de la police de Budapest se fit voler sa voiture à deux reprises. Les taux de suicide et d’alcoolisme grimpaient en flèche. Parmi ceux qui se suicidèrent en 1993, figuraient douze des plusieurs milliers d’individus qui avaient été entraînés à leur perte dans une chaîne de Ponzi, en l’occurrence une entreprise d’élevage et de vente de teignes.
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Une semaine plus tard, Judit et lui s'envolaient pour l'Afrique du Nord. Comparé à ce qu'il avait vu dans les films, Attila trouva l'expérience décevante. L'avion avait besoin d'un sérieux coup de peinture et de nouveaux sièges, et les hôtesses avaient toutes les bas filés. Attila les plaignit. Il se dit que la compagnie hongroise , Malév Hungarian Airlines, devait être l'équivalent de la Dacia dans les airs. ( p 130 )
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En juin , Betty et lui passèrent encore des vacances luxueuses aux Seychelles, où ils parlèrent d'avoir des enfants mais convinrent de prendre plutôt un animal de compagnie. ( p 266 )
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- C'est un menteur de A à Z , répondit-elle. Même quand il pose une question, on ne peut pas le croire. ( p 254 )
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Vidéo de Julian Rubinstein

MP 2014-03-17-896-003048BDD2D9.mp4
Payot - Marque Page - Julian Rubinstein - La Ballade du voleur de whisky.
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