On l'a souvent vue, d'abord dans un fauteuil roulant, puis soutenue par une canne, le visage grave, affrontant les caméras après un nouvel attentat; on l'a entendue évoquer la dignité des victimes, dire la nécessité de les accompagner et de les indemniser; on l'a vue plaider leur cause devant des chefs d'Etat, des ministres, des magistrats, et même affronter des terroristes dans les prétoires... de
Françoise Rudetzki, fondatrice de SOS-Attentats, on connaissait donc le courageux combat public. On ne se doutait pas de ce que cachait sa vie privée...
Ce qu'elle révèle dans ce livre bouleversant n'était en effet pas imaginable. La vie de
Françoise Rudetzki a basculé le 23 décembre 1983, à 22 h 40, quand une bombe a explosé au restaurant où elle dînait. C'était il y a vingt ans. Mais l'attentat est toujours là, dans son corps, dans sa tête, dans son âme.
Mais il y a plus encore... Il a aussi fallu vingt ans pour que
Françoise Rudetzki se décide à le dire : l'attentat, sa première «peine», en a engendré deux autres, qu'elle dévoile ici... On pourrait voir, dans ce récit, une étonnante leçon de vie, mais
Françoise Rudetzki s'en défend : son histoire, confie-elle, est peut-être un combat, mais elle ne veut pas qu'on l'érige en exemple. On le comprendra en tout cas, l'humanité de cette femme-là est à l'évidence aussi exceptionnelle que son courage et sa persévérance.