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3,4

sur 862 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Retrouver Aurel Timescu pour le second volume de ses aventures consulaires a été un véritable plaisir.

En fait, c'est surtout la plume de Jean-Christophe Rufin qui me régale, son style tout en douceur, plein d'humour et toujours très au fait des pratiques de ces gens qui représentent la France à l'étranger, comme il en a fait l'expérience lui-même en tant qu'ambassadeur au Sénégal.
Après le Suspendu de Conakry, en Guinée, c'est au Mozambique qu'a été nommé cet anti-héros extraordinaire, originaire de Roumanie où il a subi la dictature de Ceaucescu.
Ce musicien de talent, capable de passer du classique au jazz, sur son piano, se retrouve à Maputo, la capitale, adjoint d'un Consul général qui, pour une fois, tente de lui faire confiance.
Mais Aurel sait parfaitement endormir son monde, ne rien faire, jusqu'au moment où une cause le motive subitement. Lui, le solitaire, vaguement marié à une femme vivant à Paris, est très sensible au charme féminin même s'il se trouble facilement en présence de certaines femmes…
Voilà que dans la Résidence dos Camaroes où il avait logé à son arrivé au Mozambique, le propriétaire, Roger Béliot, un homme très désagréable, est retrouvé ligoté, noyé dans sa piscine. Or, sa première femme, Françoise, venait d'arriver de France pour exiger sa part d'héritage. C'est la coupable idéale aussitôt emprisonnée.
C'est pour elle, parce qu'il ne supporte pas l'injustice, qu'Aurel va tout faire. Enquêter alors qu'il n'est pas policier, il sait faire, endormir la vigilance du Consul, Didier Mortereau, il s'y emploie, mais les obstacles sont de taille dans un pays où la lutte contre les braconniers tueurs d'éléphants pour s'approprier leurs défenses, fait croire en son efficacité.
Aurel rencontre Fatoumata, la seconde femme de Béliot puis Lucrécia (19 ans), la troisième, qui attend un enfant, celle qui vivait avec la victime. Avec sang-froid, détermination, imagination, Aurel Timescu est impressionnant.
Il n'oublie jamais son verre de Tokay, voire plus, mais s'offre le luxe de remuer l'Ambassadeur de France, Jocelyn du Pellepoix de la Neuville, excusez du peu !

Modeste, efficace, toujours vêtu de son pardessus en tweed malgré la forte chaleur, Aurel Timescu m'a encore étonné, amusé et captivé jusqu'au bout de ce roman policier hors normes, qui est suivi, cette année par une troisième aventure que j'espère aussi délicieuse : le Flambeur de la Caspienne.


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Toujours aussi bien écrite que la précédente, cette enquête d'Aurel le consul est passionnante. Ce héros est on ne peut plus atypique et Rufin a l'excellente idée de lui donner la nationalité roumaine. Un consul de France qui a grandi sous le règne de Ceausescu n'a pas la manière de penser et d'agir qui serait celle d'un clampin lambda de France (consul ou non)... C'est de la littérature policière distrayante et originale, sans violence gratuite. On passe un très bon moment à suivre un héros qui évolue sans arrêt sur le fil du rasoir dans sa quête de vérité et de justice et c'est infiniment dépaysant puisque ça se passe dans des contrées et des pays que l'on ne connaît pas.

Résumé :
A Maputo, capitale du Mozambique, aucun client n'ose s'aventurer à l'hôtel dos Camaroes. le patron est un vieux Français odieux, connu pour son goût du whisky. Quand il est retrouvé mort dans sa piscine, la police soupçonne arbitrairement une des trois femmes qui gravitaient autour de lui. Aurel Timescu, consul à l'ambassade de France, décide de s'en mêler. Calamiteux diplomate, il se révèle un redoutable enquêteur lorsqu'il pressent une injustice. Il va plonger dans le climat trouble de ces passions africaines. Et nous faire découvrir un des grands drames écologiques de la planète...
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Très bon polar décalé !

Ce tome 2 des enquêtes du Consul est tout aussi plaisant que le tome 1.
Nous retrouvons Aurel Timescu, consul à l'ambassade de France. Aurel vient d'être muté au Mozanbique en qualité de consul adjoint.

Aurel comme à son habitude veillera à s'épargner autant que possible tout travail.

Mais voilà que Roger Béilot, le patron de l'hôtel où Aurel a logé à son arrivée est retrouvé mort dans sa piscine.
Le meurtre ne fait aucun doute.
Très vite, la police soupçonne l'épouse (ou plutôt l'ex épouse) française de Béliot. Elle sera enfermée et l'enquête bouclée très rapidement.

Aurel n'aime pas travailler mais mener des enquêtes le passionne.
L'accusée étant une ressortissante française, Aurel est mandaté pour lui rendre visite en prison.
A partir de là, Aurel convaincu de son innocence, va mener son enquête en douce et à sa façon.

La plume de Jean Christophe Rufin est toujours aussi délicieuse, subtile.
Aurel, anti héros au possible, est attachant.
Un très bon moment de lecture avec ce polar décalé.
Hâte de découvrir le troisième tome !
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Génial, comme d'habitude avec cette série policière. le anti-héro Aurel nous fait craquer... de rire et d'indulgence à son égard. S'ajoute au loufoque une analyse très fine des âmes humaines, en solo ou quand elles se rencontrent. Il y a aussi cette compréhension millimétrée de mondes lointains, allez, disons tropicaux, bien éloignés de notre conception occidentale du bon fonctionnement d'une société proprette et bien lisse (en apparence bien entendu, l'humain est partout le même et il suffirait de quelques changements pour que s'écroulent pas mal de nos certitudes). Enfin, n'hésitez pas à plonger dans cette histoire si intelligemment et si joyeusement racontée.
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Merci M Ruffin pour cette enquête d'Aurel... sous le soleil du Mozambique, on s'attache encore une fois à ce personnage (un peu) loufoque qui mène sa propre enquête pour innocenter l'une des femmes du défunt.... vivement la prochaine enquête...
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Notre cher Aurel a quitté l'Afrique de l'Ouest pour aller vers l'Afrique australe, au Mozambique précisément. Si le consul adjoint est un nomade comme tout diplomate, il a indéniablement une sédentarité de l'esprit : ne jamais changer ses habitudes au gré des déplacements et bien faire comprendre à ses supérieurs que sa fonction principale est de ne rien faire. Ou presque. Seules deux occupations le motivent : les enquêtes pour rendre justice et la musique.

Quelques mois avant de trouver un logement, Aurel Timescu séjourne dans un hôtel de Maputo aussi étrange que bizarre : la Résidence dos Camaroes a la particularité de n'héberger aucun client. Ceux qui s'y sont risqués ayant déguerpi aussi vite qu'une gazelle devant un lion, le lion étant un vieux félin au pelage tout élimé, passablement lubrique mais toujours rugissant quand il s'agit de donner des ordres. Jusqu'au jour où ce Béliot est retrouvé noyé dans sa piscine. Assassiné.
Aurel ne pouvait mieux commencer son nouveau séjour, surtout qu'il trouve enfin un supérieur hiérarchique, Didier Mortereau, à sa convenance, un jeune perdreau qu'il tentera d'utiliser comme pâte à modeler grâce à la dextérité de ses doigts de pianiste et son infaillible « stratégie de résistance passive ».
Il commence par aller rendre visite à Françoise détenue en prison et accusée du meurtre de son ex-mari. Là, il apprend que Béliot a deux autres femmes, Fatoumata et Lucrecia. Mais c'est sans compter qu'une histoire parallèle se déroule en même temps, un sordide braconnage aussi gigantesque que les éléphants sans défense et Laurel va devoir jouer sans fausses notes… surtout quand l'ambassadeur, Jocelyn de Pellepoix de la Neuville, sera de retour d'Afrique du Sud…

Ce deuxième épisode de l'enquêteur Aurel (le premier étant le suspendu de Konakry) est un pur délice mêlant évasion, humour et petites piques sur les attitudes humaines et les méandres dans lesquels elles se fondent, se confondent. Sans jamais quitter le travail de limier qu'effectue le consul au gré de ses humeurs, de la quantité de vin blanc ingurgité et de ses inspirations musicales, des Beatles à Johnny Halliday en passant par Schubert, Satie, Chostakovitch, le tout avec la maestria d'un Barenboim qui donnerait le tempo avec une baguette invisible mais singulièrement redoutable.

Jean-Christophe Rufin place ses mots comme s'il était devant un échiquier, positionnant ses personnages comme des pions, certains isolés, d'autres en pièces majeures. Savant dosage pour ne jamais mettre l'écriture en échec. Un jeu livresque où verve et fantaisie se rejoignent pour rythmer une investigation qui ne peut que ravir le lecteur. Lecteur bientôt en pâmoison (si ce n'est déjà fait) devant ce personnage d'Aurel qui casse les codes et s'amuse à déstabiliser ses interlocuteurs avec la sagesse d'un fou et la légèreté d'un saugrenu rebelle. Voltigeant comme le panache.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Jean-Christophe Rufin
Les Trois Femmes du Consul
Editions Flammarion 2019


Lire un roman de Jean-Christophe Rufin, c'est comme déguster une exquise
pâtisserie ou savourer une pétillante coupe de grand Champagne. C'est une fête de la langue, des idées, des images qui libèrent leurs saveurs page après page avec subtilité, humour et délicatesse, sans tricher, sans jamais esquiver la laideur et la cruauté du monde, ses bassesses et ses artifices qui ne sont pas toujours – pour ne pas dire jamais – là où on croit les trouver.
Et c'est bien là le « miracle » Ruffin : dans ses romans, tout y est infiniment juste mais cette justesse est atteinte grâce à l'art du décalage. Tout y est décalé, décentré jusque dans les moindres détails, jusqu'au titre qui est faux mais qui dit pourtant un élément parfaitement juste de l'intrigue. Il n'y a guère que dans les romans que l'on peut atteindre un aussi haut degré de justesse dans l'examen de l'humain. Dans la vie réelle, c'est impossible : on se trompe toujours sur les autres et sur soi-même, et puis on n'a pas le temps ; même au théâtre, c'est inaccessible parce que le discours théâtral est le miroir du discours réel : il en reproduit tous les faux-semblants, et s'il ne le fait pas, il sonne faux. Mais dans un roman tout est possible à condition, bien sûr, que le narrateur ait la puissance requise pour atteindre la vérité de l'humain, et qu'il en ait la volonté.
Dans le roman de Jean-Christophe Rufin, cet art du décalage est au coeur de l'écriture, il en est le moteur, incarné par le personnage d'Aurel Timescu, un diplomate qui n'en est pas un, un enquêteur qui n'en a pas les attributs, un être falot en surface mais fabuleux en épaisseur, qui ne cesse de surprendre, de faire sourire, d'agacer, confronté à un faux crime passionnel dont il va déjouer les apparences avec l'élégance et la clairvoyance des hommes justes.
Cette deuxième enquête d'Aurel Timescu (cf. le Suspendu de Conakry à lire absolument) est menée, sous les apparences d'une africaine lenteur, tambour battant. Et le personnage devient de plus en plus attachant, de plus en plus prégnant. La seule ombre au tableau, c'est l'aisance de la lecture : on arrive trop vite à la dernière page et l'on est bien amer de refermer le livre. Il faudra laisser un peu de temps avant une relecture afin de faire croître le plaisir de se remémorer quelques détails oubliés ou de découvrir quelques ingénieux décalages passés inaperçus la première fois.
Ce qui est certain, c'est qu'on attend avec impatience le prochain poste d'Aurel en espérant qu'il y trouve à nouveau une énigme que lui seul saura élucider.
Lien : https://vdehaas.com
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Très belle découverte ! On sent le vécu. J'ai vraiment aimé la galerie de personnages proposés par Jean-Christophe Rufin. En particulier Aurel, qui use de tous les stratagèmes pour ne "rien faire", mais qui finalement se passionne quand il sent une injustice. Et c'est une partie du charme de cette histoire. Aurel se placardise tout seul et on peut la classer d'entrée de jeu dans les profiteurs, payé pour un travail qu'il n'exerce pas. Aurel qui se revèle plein de sensibilité quand il n'ose pas parler des choses de la vie, qu'il rougit devant une belle dame, qu'il se moque de lui avec auto-dérision.
La plume et l'humanité de Mr Rufin fait le reste !
Une petite friandise rafraîchissante que ce roman. A conseiller sans aucun doute pour un très bon moment de lecture qui plus est dépaysant.
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Un plaisir qui se renouvelle! Lire les aventures d'Aurel nous renseigne sur les mécanismes d'une ambassade et sur des pays pas très touristiques, ca c'est le coté un peu culturel; Sinon le personnage reste savoureux et les autres sont particulierement bien caractérisés. Un vrai délice!
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Nous retrouvons avec plaisir Aurel Timescu, adjoint au consul de France, en Afrique toujours mais cette fois au Mozambique et non plus en Guinée. Ce déplacement d'une côte à l'autre ne l'a pas conduit à réviser son jugement quant à ses fonctions : entré dans le corps diplomatique un peu par hasard, absolument pas issu du sérail, il s'évertue à en faire le moins possible, allant jusqu'à alléguer une contre-indication médicale pour s'exempter de la détention d'un téléphone mobile. En revanche, dès que se profile une tâche s'apparentant de près ou de loin à une enquête policière, il n'hésite pas à donner de sa personne sans compter, tout en louvoyant avec son supérieur puisque cette activité n'entre pas dans ses attributions.
Un vieux ressortissant français, propriétaire d'un hôtel dans la capitale, est découvert noyé dans la piscine de l'établissement, et sa première femme, française également, dont il était séparé depuis longtemps, a été incarcérée au terme d'une enquête éclair. le vice-consul, dans son rôle, lui rend visite à la prison et rapidement il acquiert la conviction qu'elle est innocente. Mais alors, qui a occis l'hôtelier ? Sa femme africaine, qui déteste la première ? Sa jeune maîtresse ? Quelqu'un d'autre ?
Aurel, menant ses investigations en catimini, va devoir surmonter sa timidité à l'endroit du sexe opposé car, outre ces trois-là, il sera amené à n'interroger quasiment que des femmes, pour en fin de compte mettre le doigt sur une affaire impliquant plutôt des hommes et dépassant de loin l'assassinat d'un vieil ex-colon en retraite.
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