Nicolas Durand de Villegagnon, ça vous dit quelque chose ?
Non, ce n'est pas un nouvel homme politique sorti d'on ne sait quel chapeau !
C'est bien plus ancien...
Allez, je ne vais pas garder le secret plus longtemps ; c'est un explorateur du 16eme siècle. N'essayez pas de remuer vos anciens souvenirs d'école. Parce que vous aurez beau cherché, ce nom là ne vous reviendra pas parmi les
Christophe Colomb, Magellan, Vasco de Gama, Jacques Cartier et autres explorateurs célèbres de cette période faste. A moins que vous ne soyez érudit en la matière, bien sûr, ou alors que vous n'ayez déjà lu
Rouge Brésil !
Villegagnon, chevalier de Malte, est envoyé au Brésil en 1555 pour y installer une nouvelle France, la « France antarctique », ainsi qu'il la nomme.
Mais pour cela, il faut d'abord se rendre sur place, prendre place et bâtir une place forte destinée à faire peur aux Portugais, déjà en place !
Villegagnon s' entoure alors de quelques personnes de bonne volonté de confession catholique mais aussi protestante, mais croyez-moi, il y en a peu pour affronter ce pays lointain qui grouille de cannibales. Alors, on recrute des débauchés, des brigands, des prisonniers et des enfants aussi qui serviront de « truchements », destinés à apprendre la langue des « sauvages » afin de devenir interprètes et intermédiaires avec les tribus indiennes.
Et Villegagnon part, en conquérant, comme au bon vieux temps des croisades, mû par son esprit chevaleresque et il faut bien le dire aussi par un caractère âpre et peu enclin aux concessions. Il oublie juste les femmes et le ravitaillement...
Après un voyage un peu laborieux, les flottes françaises débarquent dans la baie de Rio de Janeiro, appelée Guanabara par les indigènes et s'installent dans une petite île, proche de la côte continentale, où Villegagnon entreprend la construction du Fort-Coligny et imagine déjà un lieu idyllique où la liberté de croyances ferait foi, une sorte de refuge pour les protestants, alors persécutés en France...
Mais, le rêve va vite tourner au cauchemar !
Bon, je n'en dirai pas plus !
Sachez juste que
Rouge Brésil incarne tout à fait l'idée que je me fais du roman historique reposant sur une documentation précise et riche relatant le plus authentiquement possible les événements réels connus, à laquelle se mêle une fiction fondée sur une hypothétique mais fort probable destinée de personnages au demeurant fort attachants (Just et Colombe, deux adolescents embarqués en tant que truchements). En outre, s'ajoute à cela , comme une cerise sur le gâteau, une réflexion philosophique empreinte d'une délicieuse ironie.