En bas du pont de Rouen, côté rue de Sartrouville, il y a des pissotières. De l'eau coule en permanence, jour et nuit, sur les ardoises malodorantes. Si bien que la terre du trottoir est toujours transformée en boue, sauf l'hiver quand ça gèle. Le dimanche matin les Algériens habitant de l'autre côté du pont, vers l'école, passent par ici au retour du marché des Quatre-chemins, avec leurs paniers pleins. Les flics adorent se poster à cet endroit. Ils arrêtent les Algériens, contrôlent leur identité puis ils leur font poser le sac par terre et, sous prétexte de vérifier ce qu'ils transportent , vident les provisions dans la boue, légumes et viandes, qu'ils s'arrangent ensuite pour piétiner distraitement.
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