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EAN : 9782709663199
416 pages
J.-C. Lattès (22/08/2018)
3.65/5   75 notes
Résumé :
Fin des années 1960. Rock et pattes d’éph, insouciance et soleil sur la peau satinée des femmes. Ce sont les derniers jours de l’âge d’or du Liban, mais personne ne le sait encore. Certainement pas Georgina, jeune chrétienne à la beauté troublante. Ni Roland, son premier amour, qui la guette au bord d’une piscine, dans cette torpeur suave où s’agite leur groupe d’amis noceurs, à l’ombre des conversations d’adultes et des turbines d’avion – grondement de la terreur à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Beyrouth, 6 juin 1967. Georgina, à peine 14 ans, court les castings de spots publicitaires. Paraître et être admirée sont les seules choses qui comptent pour cette belle adolescente issue d'une famille chrétienne aisée. Georgina et sa bande d'amis promènent leur temps libre des bords de piscines de clubs privés aux restaurants les plus sélects, des cabanons de plage aux bars d'hôtels pour privilégiés. Sous le regard accommodant des parents, cette jeunesse dorée nage dans le bling-bling et les vanités, et s'essaie aux flirts et aux premières amours. Pour Georgina, il s'appelle Roland. L'insouciance est de mise et on n'imagine pas pourquoi il pourrait en être autrement : "Les Libanais en ce temps-là étaient fiers de leur pays. Ils en parlaient comme de la Suisse du Moyen-Orient, comme du coffre-fort du Levant, comme du Paris de l'Orient".
Mais "leurs voisins le leur ont fait payer cher". Parce que le 6 juin 1967, c'est le deuxième jour de la Guerre des Six Jours, lancée par Israël contre ses voisins arabes. Le Liban refuse de s'en mêler, mais cette position est difficile à tenir. Depuis la création de l'Etat hébreu en 1948, des dizaines de milliers de Palestiniens se sont exilés, et c'est dans les camps libanais de réfugiés que s'organise peu à peu la résistance palestinienne à Israël. Au grand dam du Liban, qui n'a pas les moyens militaires de contrôler les fedayin qui fomentent opérations commandos et attentats terroristes : "le Liban s'est retrouvé entraîné dans un cercle vicieux : plus Israël se venge sur le Liban, plus les tensions entre Libanais augmentent. D'un côté, les musulmans, se sentant proches des Palestiniens, soutiennent avec de plus en plus de ferveur la cause et les forces révolutionnaires et progressistes. De l'autre, les chrétiens, inquiets de perdre le contrôle de la situation, condamnent avec violence cette intrusion sur leur sol. Au milieu, les Palestiniens sont pris dans un étau : s'ils arrêtent de se battre contre les Israéliens, ils manquent à leur cause, s'ils continuent, ils contribuent à la destruction indirecte du Liban".
Pendant que Georgina devient Miss Univers en 1971 et une starlette adulée dans son pays, Ali Hassan Salameh, fils d'un résistant palestinien de la première heure, est prêt à prendre la relève. Bientôt leader de l'organisation Septembre Noir (funestement célèbre pour la prise d'otages d'athlètes israéliens aux JO de Munich), il est pourchassé par le Mossad. Aussi improbable que cela paraisse, la belle chrétienne ultra-médiatisée, glamour et futile, et le rebelle musulman hyper-traqué, chef de guerre ténébreux et séduisant, se rencontrent et se marient, alors que le Liban s'enfonce dans un chaos "d'autant plus spectaculaire que nul ne peut vraiment dire qui se bat contre qui ni pourquoi. Chrétiens contre musulmans, droite contre gauche, Palestiniens contre Libanais, Libanais entre eux, Palestiniens entre eux : la mêlée est effroyable, et cette guerre paraît d'autant plus absurde que tous les partis concernés proclament avec une absolue sincérité qu'ils ne la souhaitent pas". Et pourtant cette histoire est réelle, même si j'ignore jusqu'à quel point le récit est romancé.

Je dois avouer que les amours de Georgina avec Roland et Ali ne m'ont guère passionnée. De manière générale, j'ai trouvé les personnages peu attachants. Ils apparaissent superficiels et, à l'exception d'Ali, isolés dans leur bulle de richesse, sans (vouloir) voir la détresse bien réelle des camps palestiniens et sans comprendre que l'avenir de leur cher pays est sur le point de se fracasser sur cet écueil. Le traumatisme sera proportionnel à leur oisiveté.
Deux "célébrités" que tout oppose s'unissent dans une ville qui se fracture entre Est et Ouest, dans un pays qui se déchire tragiquement, et pour longtemps, voilà la trame de "L'âge d'or". Pour moi, ce roman à l'écriture banale s'est révélé plus intéressant pour son décodage historique et politique du Liban (que je connais mal), que pour le reste. Mais c'est déjà ça.

En partenariat avec les éditions JC Lattès via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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J'ai eu la chance de lire en avant première L'âge d'or de Diane Mazloum grâce à net galley et les éditions J.C.Lattès, que je remercie.
Nous sommes à la fin des années 1960. Rock et pattes d'éph, insouciance et soleil sur la peau satinée des femmes... Ce sont les derniers jours de l'âge d'or du Liban, mais personne ne le sait encore.
A commencer par Georgina, jeune chrétienne à la beauté troublante, en passe de devenir une reine de beauté mondialement connue ; ou Roland, son premier amour, qui la guette au bord d'une piscine. Ils profitent de leur jeunesse, mais la guerre est tapie dans l'ombre...
Pendant ce temps, Ali Hassan Salameh, fils d'un leader historique palestinien, s'apprête à prendre les armes. Il deviendra l'homme le plus beau et le plus dangereux du Moyen-Orient.
L'âge d'or est un roman qui m'a captivé de la première à la dernière page.
L'auteure nous emmène avec elle au coeur des années 1970 et de la guerre civile libanaise. Nous découvrons la tragédie d'un peuple pour qui rien ne sera jamais plus comme avant.
Je connais mal le Liban, j'ai donc apprécié ma lecture et la découverte de ce pays qui était dans les années 60-70 plus libre que de nos jours.
J'ai beaucoup aimé les différents personnages, aussi bien Georgina que Roland ou même Ali Hassan. Même si deux trois petites choses sont à dire :)
Georgina a un coté princesse un peu agaçant par moment. Elle devient une femme enviée de tous, connue du monde entier et parfois son comportement est un peu trop enfantin, elle oublie de toucher terre.
Roland est un gamin qui aurait bien besoin d'apprendre la fidélité mais bon, c'était une autre époque (même si cela n'excuse rien ;) et lui aussi est parfois agaçant. Quand à Ali Hassan, c'est un homme complexe et je regrette presque qu'on ne l'ai pas plus découvert. L'auteure aurait pu creuser un peu plus ce personnage.
Mais le contraste entre les trois est très intéressant et il est judicieux de nous les faire découvrir.
De plus, j'ai éprouvée une certaine tendresse envers le jeune Micky, le frère de Roland, un enfant qui aimerait devenir le plus grand spécialiste du Liban et dont nous découvrons les notes (présentes comme une sorte de fil rouge) tout au long du roman. C'est un gamin attachant même si je n'ai pas toujours approuvé certains de ses actes quand il grandit. Mais ce jeune garçon apporte un vrai plus à l'histoire.
Même si c'est une fiction, tout ce qui est historique donne un ancrage réaliste à L'age d'or et c'est ce qui m'a beaucoup plu ici.
J'ai apprécié la fin, et je trouve ce roman de la rentrée littéraire très réussi.
C'est avec plaisir que je mets quatre étoiles et que je vous invite à le découvrir vous aussi :)
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En France, soyons clair, on n'y connaît rien ou si peu à l'histoire du Liban. Si vous êtes né à partir de la guerre civile de 1975, vous n'aurez sans doute entendu parler que de la guerre civile. C'est exactement les souvenirs que j'ai en tête quand on me dit "Liban". Je revois vaguement la télé allumée, les images d'une ville dévastée :Beyrouth. Mon père qui se révolte de pareils saccages. Depuis, il dit souvent "On dirait Beyrouth" quand il voit des routes défoncées ou des coins délabrés. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est resté dans nos expressions familiales (ne pas taper, amies beyrouthines !, c'est plein d'affection ;) ). Cela dit, je ne sais toujours pas exactement pourquoi ce pays m'attire mais ce n'est pas à cause de la guerre, évidemment, plutôt le mélange de cultures !



Pour y voir plus clair dans cette histoire compliquée, j'ai commencé par L'äge d'or de Diane Mazloum qui évoque le Liban d'avant. le roman commence en 1967. Et s'achève en 1979. Je le dis tout de suite, je me suis régalée ! Diane Mazloum évoque deux personnages emblématiques du Liban ; quand je dis "personnages", je devrais dire "personnes" : Georgina, une adolescente beyrouthine qui deviendra la première Miss Univers libanaise, et son anti-thèse, Ali Hassan, un jeune Palestinien exilé, qui deviendra le chef de guerre le plus recherché, tant par le Mossad (services secrets israéliens) que par le Fatah palestinien, "cellule secrète" devenue plus importante et plus radicale que l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat.Diane Mazloum s'empare de ces deux personnages, qui sont finalement un quasi-prétexte, pour vous raconter le Liban où l'on s'amusait, en pattes d'eph, rock'n'roll et cheveux au vent. le Liban est un pays qui vit à l'Occidental. La belle Georgina ne rêve que de casting et de produits de beauté. Elle est d'une famille chrétienne aisée. Son amour s'appelle Roland. Il y a le petit Micky qui veut écrire sur le Liban. Ali Hassan, lui, ne vit pas dans cet univers insouciant. Il n'est pas né au Liban mais en Palestine. Son père a été assassiné quand il était enfant. Sa mère le pousse depuis longtemps à le venger. Ali Hassan s'avère très intelligent, très malin, très charismatique. Très beau. le vrai "bad boy" pour jeunes filles en fleurs ! Mais finalement, tout cela n'est qu'un prétexte. Ne croyez pas à une romance.



En effet, Diane Mazloum s'attache, dès le début, à montrer l'ombre qui plane sur le pays, les prémisses d'un effondrement. Pour cela, elle accorde une dimension importante à L Histoire dans son récit. C'est quasiment un travail de journaliste. le Liban est à ce moment-là une petite Suisse jalousée par tous ses voisins, qu'ils soient arabes ou hébreux. le Liban n'a pas d'armée. Juste quelques avions offerts par les Américains. La tension monte entre les pays arabes et Israël sur la question palestinienne. En particulier entre l'Egypte et Israël."Voilà vingt-quatre heures que hostilités israélo-égyptiennes s'aggravent. Jérusalem et le Caire s'accusent mutuellement d'avoir déclenché le conflit : combats acharnés entre blindés dans le Néguev, mouvements d'avions et de troupes vers le Sinaï, bombardement de villages à Gaza. La flotte aérienne des Egyptiens a été détruite avant même de décoller. En dehors de quelques appareils, il en va de même pour les Mig 21 syriens. Tous les aérodromes du Moyen-Orient sont interdits à la circulation. Seul le Liban est épargné." La guerre des Six Jours déclenchée par Israël contre ses voisins arabes va finir par ne pas épargner le Liban qui n'a pourtant pas voulu se mêler à ça. Mais un jour, le Liban abat un avion israélien (par erreur, semble-t-il). C'est le début de la fin. L'aubaine est bonne pour Israël. Mais également pour les membres de l'OLP réfugiés au Koweït. La cause du tir serait qu'Israël aurait violé l'espace aérien libanais. Israël dément, mais rien n'est très clair de leur part : que faisait donc ce Mystère israélien au-dessus du Liban ? de leur côté, les autorités libanaises démentent : ce n'est pas un avion de chasse libanais qui a abattu le Mystère israélien. Bref, un vrai sac de noeuds, déjà à l'époque. Chacun se renvoie la ba-balle ! Il va sans dire qu'Israël va riposter et dès le 28 décembre 1968 : "il est environ 2h30 quand un raid héliporté israëlien atterrit par surprise à l'aéroport international de Beyrouth et détruit méthodiquement la quasi-totalité de la flotte commerciale libanaise". Sérieusement, j'ai hurlé de rage en lisant ça ! :)Le Liban es un pays désarmé, neutre, grand comme le département de la Gironde. Sa neutralité va en faire l'ennemi du géant syrien qui ne le soutiendra pas pour régler la question des Palestiniens réfugiés au sud Liban, malgré les accord du Caire. Bref, le Liban est aussi bien l'ennemi des pays arabes voisins que d'Israël. Les Palestiniens sont comme les Roms d'Europe finalement : personne ne veut d'eux, même pas leurs frères arabes. C'est quelque chose que j'ignorais. Je pensais qu'ils étaient soutenus par la Jordanie, la Syrie et l'Egypte. Dès qu'il se passe quelque chose avec les Palestiniens, on accuse le Liban ! C'est ouf !



De leur côté, les jeunes Libanais chrétiens sont intrigués. Georgina a participé à une excursion au Sud Liban avec son école. "Georgina en profite pour déballer d'un air qui se veut distrait tout ce qu'elle a appris au sujet des Palestiniens, à savoir qu'en vrai les pays arabes n'en veulent pas, de ces pauvres réfugiés, qu'ils les trouvent trop intelligents, travailleurs et modernes, du fait de l'influence des Anglais, et que de toute façon les pays arabes ne feront jamais rien pour améliorer les conditions de vie dans le camps, de peur, ajoute-t-elle, que ces camps soi-disant temporaires ne deviennent des villes permanentes." Quelle ironie de la part de l'autrice ! En fait, Georgina n'est pas passionnée par ces questions israélo-palestiniennes. Ca lui paraît loin, elle est davantage préoccupée par ses plans de casting ! Elle ignore évidemment ce que l'avenir doublement incroyable lui réserve : se marier à Ali-Hassan, THE Palestinien engagé et devenir Miss Univers, l'Emblème du Liban ! L'histoire est vraie. Certes romancée par l'autrice, mais c'est vraiment incroyable. Une chrétienne un peu volage et un musulman engagé. Deux antithèses qui finalement sont les deux visages du Liban. Ali-Hassan est un personnage complexe, c'est ce que montre Diane Mazloum. Il est dangereux mais on s'attache à lui. La fin du roman est dramatique. Pour le couple comme pour le Liban.La tension va monter en puissance d'année en année, Israël ne rate pas une occasion, le Fatah non plus. Attentats. Même Arafat se désolidarise des exactions commises par les membres du Fatah. Des Palestiniens armés se mettent à arpenter les plages libanaises et à "improviser des check-points le long des routes", des milices phalangistes (chrétiennes) s'en prennent aux Palestiniens. La solidarité nationale se fissure : il y a les pro-Palestinien et les autres. C'est un vaste merdier qui s'installe durablement. Malgré les "Plus jamais ça!", "ce qu'avait crié tous les Libanais en choeur. de grandes photos qui s'étalent sur deux pages montrent des accolades entre musulmans et chrétiens". le Liban va se fracturer en une guerre fraticide aussi violente que stupide. Diane Mazloum le montre bien. Son beau mais petit pays n'est qu'un pantin malmené par ses voisins et dont les conséquences des intérêts extérieurs vont franchir ses frontières.



J'ai dévoré ce roman. Diane Mazloum va à l'essentiel tout en étant précise sur les événements. Elle n'épargne personne et sûrement pas le rôle joué par Israël dans tout ça. Il y a un personnage intéressant dans ce roman qui retient l'attention : c'est le jeune Ricky qui veut devenir un spécialiste du Liban.

Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Âge d'or du Liban, années 70, avant que la guerre civile ne détruise Beyrouth avec ses hôtels de luxe, ses boîtes de nuit, les bords de mer...

Jeunesse dorée, insouciante. Chrétiens d'une très bonne bourgeoisie.

Le roman est construit selon un plan intelligent : chaque chapitre raconte un épisode de l'histoire du Liban de 1967 à 1979, un jour chaque année. Je redécouvre cette histoire, mais vue de Beyrouth, dans les yeux de cette jeunesse dorée plus préoccupée de son apparence, de ses amourettes.

6 juin 1967, Guerre des Six jours, les jeunes sont plutôt indifférents, le casting pour une pub intéresse plus Georgina, un avion israélien est abattu, l'aviation libanaise reconduit à la frontière le pilote pour ne pas compromettre la neutralité du Liban.

28 décembre 1968, raid israélien sur l'aéroport international , la quasi intégralité de l'aviation civile est détruite, à la suite du détournement de l'avion EL al à Athènes par le FPLP.  Pendant ce temps-là, les héros du roman font une journée de plein air Monts-et-Mer, les garçons draguent les filles. Un nouveau personnage intervient dans le roman Ali Hassan, un Palestinien, très séduisant, impliqué dans les actions terroristes.

20 juillet 1969, Appolo11 se pose sur la lune, Roland et Sharif, organisent une soirée costumée "One way to the moon".En Jordanie Ali Hassan tente d'organiser la lutte dans les camps de réfugiés.

12 septembre 1970, Roland et Sharif bichonnent leur Mini Morris 1952 customisée Françoise, en l'honneur de Françoise Hardy, sur fond de détournement du vol 840 de la TWA. Georgina Miss Télévision, devient Miss Liban. Ali Hassan se rapproche d'Arafat. C'est aussi le le début de Septembre noir, en Jordanie, affrontement entre les fédayin et la légion du roi Hussein.

25 juillet 1971, Ali Hassan est à Rome, menacé, Roland et Sharif font la fête dans leur cabanon de bord de mer.

5  septembre  Jeux Olympiques de Munich, la délégation israélienne sera prise en otage et massacrée. 8 septembre Roland accueille à l'aéroport Georgina, maintenant Miss Univers. Les évènements au Proche Orient prennent une place plus importante dans le récit, les garçons discutent d'Arafat, de Septembre Noir, du terrorisme quand Septembre noir fait atterrir un avion à l'aéroport de Lod. le Liban est entrainé dans l'engrenage

"le Liban s'est retrouvé entraîné dans un cercle vicieux : plus Israël se venge sur le Liban, plus les tensions entre
Libanais augmentent. D'un côté, les musulmans, se sentant proches des Palestiniens, soutiennent avec de plus en
plus de ferveur la cause et les forces révolutionnaires et progressistes. de l'autre, les chrétiens, inquiets de
perdre le contrôle de la situation, condamnent avec violence cette intrusion sur leur sol. Au milieu, les
Palestiniens sont pris dans un étau..."




21 juillet 1973 les Palestiniens et Ali Hassan occupent le devant de la scène, les jeunes beyrouthins font encore la fête dans leur cabane de bord de mer

13 novembre 1974, , les milices chrétiennes ont bombardé les camps palestiniens; les Palestiniens se sont installés sur la côte. C'est fini d'aller au chalet pour Roland et ses amis. Roland, étudiant à l'Université Américaine milite avec  les étudiants de gauche, et sympathisent avec les Palestiniens

"Tout se mélange : la cause palestinienne, la cause des ouvriers, la lutte des classes, la lutte pour la cause noire. On milite contre la Guerre du Vietnam et l'ingérence américaine, contre l'impérialisme, l'expansionnisme et le capitalisme...."

11 septembre 1975 :

"Depuis quelques jours, une bataille fait rage sur le front de mer, opposant les phalanges chrétienne aux milices musulmanes et palestiniennes, retranchées dans les hôtels de luxe"

Georgina qui a quitté Roland entame une relation avec Ali Hassan.

20 juin 1976 : la ville tremble sous la guerre civile. Une ligne invisible sépare Beyrouth Est, chrétienne de Beyrouth Ouest musulmane

février 1977 :  Beyrouth est devenue le centre du banditisme avec groupes et sous groupes armés, trafics divers, d'armes, d'influence, vols pillages. L'insouciance est morte.

La fin du roman 1978 ou 1979 la guerre civile s'éternise.

C'est une  leçon d'histoire, partiale, certes, mais intéressante. En revanche, j'ai eu du mal  à avoir de l'empathie pour les héros du roman. Les filles particulièrement futiles et superficielles, les garçons plus intéressants. le séduisant agent secret palestinien macho. le roman se lit bien. Sans plus.
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Pour écrire « L'Age d'Or », ce très beau roman historique, Diane Mazloum s'est énormément documentée. Et on peut déjà apprécier et la féliciter pour son incroyable travail de recherches et de synthèse.
Surtout que la tâche était des plus difficiles en parlant de son beau pays qu'est le Liban.
Le Liban entre les années 1967 et 1990. Un pays qui fut agité, secoué en 1975 par une série de conflits qui allait aboutir à une guerre civile insensée, violente et sanglante. Guerre civile ou guerre étrangère ? comme le titraient certains journaux.

Pas facile de se retrouver dans ce Liban chaotique, mise à feu et à sang, pris en otage par ce conflit israélo-palestinien.
Un Liban tenaillé, meurtri entre le terrorisme, entre les massacres sanguinaires de milliers de palestiniens réfugiés, les massacres de Maronites, entre l'agression et l'envahissement de leurs terres par la Syrie, par une force arabe d'interposition ou par cette agression de l'invasion israélienne.

Le Liban qui reste aujourd'hui un pays très fragilisé après avoir survécu malgré tout à tout ce ravage des guerres et qui en paie le prix fort.
Merci Diane Mazloum d'avoir levé un pan du voile sur l'histoire terrible de votre pays qui saigne toujours.

L'auteure a fait une autre performance, c'est celle d'avoir habilement « greffer » une belle histoire d'amour fictive entre deux célébrités qui ont réellement existé.
Celle de Georgina Rizk, appelée « Georgina du Liban », fille d'un libanais chrétien qui après avoir été Miss Liban, s'est faite couronnée Miss univers en 1971. Pour elle la période des paillettes, de l'insoucieuse, du conte de fée, commence. Sollicitée de partout, elle partira à la conquête de ce monde qui l'appelle et l'adule. Elle va délaisser Roland son amour de jeunesse et va rencontrer Ali Hassan un militant palestinien, dont ils deviendront amants, dans ce roman.

Ali Hassan aux allures de playboy, collectionnait les maitresses et les amantes.
Cet homme était avant tout « un guerrier », qui a de suite pris les armes pour défendre son pays envahi par Israël. Un homme considéré comme dangereux, par une grande partie de l'occident, qui fut désigné comme un des leaders de l'organisation terroriste « Septembre noir ».
Il est aussi le créateur de « la Force 17 ». Très proche d'Yasser Arafat, le militant palestinien fut un des premiers gardes du corps du chef de l'OLP et créa ainsi sa « Garde présidentielle »
Ali Hassan sera assassiné par le Mossad en 1979.

Diane Mazloum a écrit un beau roman très instructif sur l'histoire du peuple Libanais. Elle a surtout voulu nous informer et nous parler de toute la souffrance de ces peuples qui furent entrainés malgré eux, dans cette guerre impitoyable du Moyen-Orient. Et qui dure encore et encore…
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critiques presse (3)
LeMonde
12 octobre 2018
L’écrivaine évoque les années 1967 à 1979, la paix puis la guerre, à travers la relation d’une Miss Univers beyrouthine et d’un militant palestinien.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LePoint
12 octobre 2018
Si vous ne comprenez goutte à l'histoire récente du Liban – devenu le champ de bataille et d'influence de ses puissants voisins –, L'Âge d'or éclairera votre lanterne. Un livre documenté et à l'intrigue bien ficelée.
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
01 octobre 2018
Dans un roman émouvant, Diane Mazloum éclaire avec justesse les conflits du Levant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Les Libanais en ce temps-là [1967] étaient fiers de leur pays. Ils en parlaient comme de la Suisse du Moyen-Orient, comme du coffre-fort du Levant, comme du Paris de l'Orient.
Leurs voisins le leur ont fait payer cher.
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Un peu plus loin et plus haut, à Achrafiyeh, sur la colline surplombant la capitale, la lumière de la nuit rend le hâle des jambes de Georgina presque argenté. Un cube Rreckitt's dans la main, elle est en short , les pans de sa chemise noués sur son ventre, appuyée sur le balcon de sa chambre, se rongeant un ongle sale et taché de lessive. Elle se demande comment un avion a pu faire capoter ses plans. Pas plus ici qu'à une douzaine de milliers de kilomètres à Los Angeles; où David Hockney applique les dernières touches de bleu à sa toile représentant l'éclaboussure d'un plongeon dans une piscine turquoise en Californie un jour de grande chaleur, pas ici qu'ailleurs on ne se doute que ce mardi 6 juin 1967, le Liban est entré dans une nouvelle ère.
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A 21 h 30, alors qu’il porte son verre à la bouche, son regard croise celui de Georgina, assise plus loin au milieu d’adultes, exactement comme lui. En petite robe de soirée, les cheveux joliment relevés au-dessus de la nuque, elle est différente de la fille sportive dont il a seulement entraperçu le visage. A présent, Roland découvre sa peau claire, sa bouche rose et ses yeux verts. Ou couleur miel, difficile de trancher. Elle lui décoche un sourire au moment où Antoun se lève brusquement de table. Quelque part à la périphérie floue de son champ de vision, un homme est venu souffler des mots à l’oreille de son père, « les Israéliens sont là, ils saccagent nos avions », et Antoun est parti en lançant des consignes à Joe.
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C’était un désastre, une Nakba numéro deux. Puéril et irréaliste que d’avoir compté sur la direction politique des régimes arabes pour libérer la Palestine ! Eux, leurs fables et le flou dans lequel ils s’enlisent et se complaisent à patauger… Eh bien ! Il aura fallu le pays le moins arabe de tous, le plus petit et le plus pacifiste, pour attaquer un avion israélien. Rien n’est donc jamais perdu. L’audace libanaise a toutes les chances à présent de stimuler l’Égypte, qui en retour va entraîner la Syrie et la Jordanie à unir leurs forces pour démolir l’ennemi, et reprendre d’un coup la terre et les droits des Palestiniens.
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La mode est au teint de lune : parfumeries, pharmacies et supermarchés vantent une nouvelle gamme de produits lunaires qui font fureur depuis quelques mois...
À travers ses cheveux en bataille, ses manières affectueuses et polies, perce une certaine brutalité qui l’effraie en même temps qu’elle l’intrigue. Instinctivement, elle sait que sa douceur intimidée n’est que le reflet d’une forme d’assurance érotique, et cela la trouble. Mais il lui faut rester concentrée, elle a été sélectionnée pour participer au concours de Miss Télévision organisé par Télé Liban. Du lourd. C’est un journaliste français qui l’a repérée au défilé de la collection Mic Mac en septembre dernier et l’a encouragée à se rendre au casting. Fin août, c’est sur Télé Liban qu’elle apparaîtra, face à un jury composé de membres très importants dont Sabah, son idole, la diva de la chanson arabe.
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