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EAN : 9782207140437
288 pages
Denoël (07/02/2019)
4.2/5   30 notes
Résumé :
Dans une pièce vide, deux femmes se font face. D'un côté, Silvia Germano, jeune et talentueuse procureure adjointe. De l'autre, Annamaria, la veuve de Marcello Nicotra, chef de clan de la 'Ndrangheta. Elles se dévisagent en silence - puis la veuve se met à parler et raconte son histoire. De l'amour fou des premiers jours aux illusions perdues, Annamaria livre ses souvenirs. Sous les feux de la passion transparaît peu à peu la brutalité d'un homme impitoyable, prêt à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Je serai probablement passé à côté de ce roman sans m'arrêter et j'aurai vraiment raté quelque chose. Mais dans le cadre d'un challenge, il fallait que je lise des romans italiens et je suis tombée sur celui-ci par hasard.

Il me semble avoir lu quelque part que ce premier roman de l'auteur lui était venu comme une idée de film. Et l'on imagine très bien ce huis-clos : une petite pièce grise et nue, une table, deux chaises et deux femmes, assises l'une en face de l'autre. Un enregistreur et une caméra vidéo complètent le mobilier. Les deux femmes se parlent, mais ce n'est pas une conversation entre amis retrouvés, c'est un interrogatoire et la pièce est celle d'un commissariat. Silvia, substitut du procureur, reconstitue les faits de ses dernières années tandis que l'autre Annamaria, raconte les dernieres années passées aux côtés de son époux, un chef de la mafia.

Si l'histoire de l'une commence comme un conte de fée, plein d'amour et de tendresse, les rapports de police de l'autre montrent un personnage violent et meurtrier. Et c'est ce que j'ai le plus aimé, ce décalage entre les deux femmes qui relatent la vie d'un homme dont elles ont une image complètement différente.

L'interrogatoire se poursuit entre les deux femmes et les flashbacks se succèdent. La tension et la violence monte au fur et a mesure et l'on sent que le drame n'est pas loin.

Mais ce n'est pas la fin, non, parce que la révélation finale, on ne la voit absolument pas venir et le roman prend une tournure complétement inattendue et surprenante.

Ce roman est en tout cas un vrai coup de coeur et j'espère que l'auteur signera d'autre roman comme celui-ci.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Livre reçu dans le cadre de l'opération Explorateurs du Polar 2019 avec Lecteurs.com !

Une affaire comme les autres, Pasquale RUJU, 286 pages officielles. Disponible en version brochée et en version numérique sur Amazon et sur le site de la Fnac, publié en 2019 par les Éditions DENOËL.

En lisant ce titre j'ai pensé tout de suite à un banal feuilleton policier dans lequel l'auteur joue la carte des stéréotypes italiens à fond. Une affaire banale, presque celle de trop. Mais je n'y étais pas du tout !

Tout de suite, je plonge dans une cellule d'interrogatoire, toutes mes autres pensées s'effacent. Tout comme celles d'Annamaria, veuve et suspectée de meurtre, seule face à son raisonnement interne. Quand elle doute, nous doutons avec elle. Quand elle s'interroge, nous nous interrogeons également. Dois-je craquer, pleurer ? Qui est le bon flic, le mauvais ? Voici les questions auxquelles doit faire face la veuve, qui ne perd pas son sang-froid une seule seconde. Je pressens au loin un retournement de situation qui me bouleverse, cette carapace ne me semble pas naturelle. Vais-je avoir raison ?
Ici débute le plus long interrogatoire que j'ai lu, sentant chaque seconde peser comme le ferait l'épée de Damoclès au-dessus d'une tête.

En tant que lectrice, je suis suspendue à ce que Annamaria va bien vouloir nous livrer. L'histoire elle l'a connaît, personne d'autre. Et c'est ce qui met le lecteur sous tension. C'est énorme !

Je ressens une certaine forme de pudeur dans la façon qu'à d'Annamaria de se confier. Comme une fragilité qu'elle tente tant bien que mal de camoufler derrière une rigidité et une froideur durant l'interrogatoire.

Je suis vraiment en adoration devant le style de l'auteur qui sait manier sa plume pour me faire ressentir cette tension qui se joue à chaque page et qui ne s'essouffle pas à chaque chapitre. L'ambiance pesante du huis-clos s'est refermée sur moi. Je perçois de la perversion, de la brutalité et du narcissisme dans les descriptions des faits et les silences d'Annamaria. J'apprends en même temps que Sylvia est la procureure adjointe en charge d'interroger la suspecte. Une femme aussi froide qu'Annamaria, qui me donne l'impression d'une attitude en miroir, c'est-à-dire que chacune à leur tour sera l'interrogatrice de l'autre, la victime et la coupable. En ça, la tension est remarquablement bien menée.

Puis, je découvre à pas de loup, la naissance de l'histoire d'amour entre Annamaria et Marcello, un homme qui inspire tant le respect que la crainte. Il y a beaucoup de mystère autour de cet homme ce qui est très prenant et titille volontiers ma curiosité. L'amour que ressent Annamaria envers Marcello est très fort voire passionnel. S'adonner de la sorte à cet homme dont elle semble n'échanger que des relations sexuelles est troublant. Rien ne vient perturber son amour pour cet homme dont elle ne connaît pas les réelles activités. Elle lui est simplement dévouée. Puis, vint le temps où l'amour s'essouffle pour laisser place à une forme de tendresse maternelle.
Carmela, une amie du couple, me fait penser à une menthe religieuse qui joue un double jeu. Elle paraît fourbe mais sait quelle stratégie adopter. Elle m'impressionne un peu pour tout vous avouer. Serait-elle manipulatrice ?

Petit à petit, l'illusion sur la banalité de l'histoire rend le suspense haletant. Les chapitres sont courts et très addictifs ! Ma lecture est très fluide et vive. Chaque mot me donne envie de savoir la suite. le silence devient une violence sourde et un jeu de pouvoir, le machisme aidant à se mettre dans l'ambiance.
Les notes de la traductrice en fin d'ouvrage sont très appréciables pour les lecteurs qui, comme moi, ne connaissent en rien l'organisation des clans mafieux italiens. Je perçois un monde très dur et violent.

Ce livre parle outre la dureté de l'organisation mafieuse et de ce business souterrain florissant et sanglant, des relations familiales. Des enfants « utilisés » comme gage d'une réussite, d'une fierté. Ce lourd héritage familial est source de tension au sein des familles. Je ressens la difficulté de prendre son envol et de devenir véritablement « soi » au sein d'une famille qui ne pense qu'à faire un maximum de profit. Profit au détriment d'un amour chaleureux, de relations tendres pour le compte d'un monde violent et dangereux. Les nombreuses activités mafieuses sont partout et ce roman nous le montre bien. Comme une toile d'araignée que l'on aurait tisser sur le monde. A la manière dont elle recouvre le raisonnement d'Annamaria qui vit dans la crainte d'être rejetée par son mari. C'est terrible.

C'était comme cela, désormais, et s'adapter à la situation semblait être la meilleure des solutions pour tout le monde.

La place et le poids du regard sont très symboliques dans ce roman car ils désignent le pouvoir et le contrôle sur l'autre. Demander l'approbation pour agir est courant au sein de ces fratries. C'est impressionnant la manière dont tous rendent compte à un seul homme qui pourrait être comparé à « Dieu ». Cette forme de hiérarchie nous invite à prendre conscience de l'enchevêtrement de la mafia et de la difficulté qu'ont les forces de l'ordre à trouver l'homme ou le groupe d'hommes à la tête d'un seul clan. le pouvoir est argent, l'argent s'achète en vies. Chaque personnage remplit son rôle à merveille nous faisant basculer dans une cruauté extrême, mais toujours silencieuse. le silence est ce qui m'a le plus marquée dans ce roman et qui rend la lecture captivante. Je regrette seulement qu'il n'y ait pas de traduction pour certains mots en anglais.

Mais est-ce que je m'attendais à cette fin ? Mon dieu ! Non !!

Si vous souhaitez lire ma chronique gourmande ET le mot de Pasquale en intégralité, rdv sur mon blog littéraire !
Lien : https://despapiersmaches.wor..
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Si "l'affaire est comme les autres", la lecture de ce roman est bien plus agréable que beaucoup d'autres!
Je recommande vivement ce "petit" roman, pour son écriture, simple mais précise, un travail d'orfèvre, de l'écrivain je suppose, mais pour moi, de la traductrice, Delphine Gachet. L'Italie est en passe de remplacer les auteurs qui nous viennent du froid semble-t-il!
Je le recommande aussi pour le choix de ses personnages principaux, deux femmes, dans un huis clos dont on n'est jamais prisonnier, qui est matérialisé par un cube sur la couverture, et de cette vue du dessus, les deux femmes se font face de par et d'autre d'une table.
Je le recommande aussi pour le procédé narratif: ces deux femmes parlent à tour de rôle, l'une complétant, éclairant le récit de l'autre.
Les chapitres sont courts souvent; nous sommes à côté d'Annamaria: c'est de sa vie dont nous prenons connaissance, de ses sentiments de l'âge de 15 ans à ses 37 ans. C'est sa vie auprès de Marcello, un des chefs de la 'Ndrangheta, qui nous est contée . C'est une Italie qui continue de faire froid dans le dos par ses magouilles, sa violence, ses codes d'honneur...
Mais, en peu de mots souvent, Pascale Ruju trace une autre histoire qui permet de classer ce roman dans les "thriller", un livre qui recèle des liens ténus et pourtant significatifs pour son roman.
Je n'en dirai rien, j'ai trop aimé lire sans rien attendre et y prendre un réel plaisir de lectrice: A LIRE SANS MODERATION!
Merci aux éditions Denoël pour ce cadeau et à Babelio qui sert d'intermédiaire!!!!
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D'un côté Annamaria la veuve de Marcello Nicotra chef de clan italien, de l'autre Silvia Germano procureure adjointe. Un face à face de plusieurs heures entre ces deux femmes qui se dévisagent en silence . À la fois haletant, pesant chacune prend la parole tour à tour pour nous dévoiler les tenants et aboutissants du décès de N'primo. Leurs récit se complètent, se mêlent. Une lecture agréable, saisissante jusqu'à la résolution finale insoupçonnée qui donne un sens différent à une partie de l'histoire.
Un roman noir captivant plongé dans l'univers violent de la mafia italienne.
. C'est une Italie sombre, fait de tensions, de violences, de la famille que nous dresse ici l'auteur, loin de celle qu'on peut connaître. Avec un point de vue originale dans ce milieu qui est très masculin c'est la femme du numéro un que l'on va entendre, ce n'est pas'une encore une histoire de mafia dont on à l'habitude! Au contraire ce n'est vraiment pas un livre comme les autres. Un premier roman très prometteur.
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Un roman noir qui sort de sentiers battus, surtout en ce qui concerne la mafia et l'approche habituel de ce thème auquel nous sommes habitués. Ici, il faut oublier ce que l'on pensait pouvoir trouver à propos de la mafia. Tout se construit entre deux femmes autour d'une table, ce n'est pas un rendez-vous entre deux copines, non, il s'agit bien d'un interrogatoire mené par Silvia Germano la procureure avec Annamaria, la veuve de Marcello Nicota, chef de la ‘Ndrangheta. Un dialogue entre deux femmes pour structure à une histoire résolument mafieuse racontée par la femme du numéro un. Je n'ai pas été déçue par le point de vue original choisi par l'auteur. On comprend tout de suite que le grand patron ‘U-Primu est mort et que c'est en tant que suspecte qu'Annamaria est interrogée. le rythme est plutôt lent au début, une histoire forte qui devient palpitante et je n'ai pas pu lâcher ce livre tant les questionnements se bousculent, c'est avec avidité que j'ai poursuivi ma lecture afin d'en apprendre plus et d'enfin mettre de la compréhension tant cette construction est complexe et les détails foisonnants. Dès le début on devine combien cette affaire sera tout sauf une affaire comme les autres. Rien de plus facile pour le lecteur que de se projeter dans les souvenirs d'Annamaria, on s'échappe ainsi un petit moment de la salle d'interrogatoire pour vivre tantôt de la douceur, tantôt des choses plus effrayantes. La gestion des différents flashbacks n'étaient pas toujours aisées. On navigue entre suspense, drame, violence mais aussi amour, trahison bref de quoi nous faire vibrer comme jamais. Arrive enfin le final et quel final, une révélation qui nous apporte une vision différente de tout ce que nous venons de lire, sans remise en cause, juste un éclairage original et bien vu qui rend ce livre carrément savoureux. Bonne lecture.


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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Si un bon livre, un bon polar plutôt , c’est un livre qu’on lit d’une traite sans,aucun temps mort alors celui-ci en est un. Écriture fluide, rapide, claire mais malheureusement on n’apprend rien.
La mafia italienne vue par le prisme d’une femme amoureuse et candide.
Les personnages sont creux, le contexte quasi inexistant et j’ai lu de bien meilleurs livres sur le sujet.
C’est un livre facile, trop,facile. Sitôt refermé sitôt oublié. La fin surprenante est bâclée.
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Une pièce.

Nue, murs de ciment brut, climatisation impuissante à atténuer la chaleur torride de juillet. Pourtant cela ne semble pas gêner la veuve. Pâle, presque immobile, elle reste là, assise derrière une large table de métal vissée au sol. Sans dire un mot, sans faire un geste. Une caméra de télévision, fixée en hauteur sur le mur devant elle, doit renvoyer à un écran de surveillance chacun de ses moindres mouvements, chacun de ses changements d’expression, chacun de ses soupirs. Là, derrière le mur, ils essaient de savoir ce qui se passe dans sa tête. Ils essaient de savoir pourquoi elle a fait ce qu’elle a fait. Ils veulent comprendre.
Comprendre, rien que ça, pense-t-elle. Comme si c’était facile.
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« Mon père est mort. J’ai pris en main l’entreprise familiale. » (...) « Vous avez commencé tôt », fit remarquer Mme Ferraro. Il n’y avait plus aucune hostilité ni méfiance dans sa voix. Peut-être que Marcello ne l’avait pas encore conquise, mais à l’évidence ils allaient s’entendre.
« Je suis le fils aîné. C’est mon devoir.
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Silvia Germano se place en face de la veuve, pendant que Morelli referme la porte de l’extérieur, les laissant seules. Annamaria ne bouge pas pendant un long moment. Elle a bien entendu la voix de la nouvelle arrivée, mais elle prend quand même son temps avant de lever la tête et de la regarder à son tour. Silvia Germano soupire, puis elle s’assoit en face de la femme. Elle pose sur la table la sacoche qu’elle a apportée et en sort un dossier plutôt volumineux. Elle se met à le feuilleter. Sur la première page, il y a une photo de la veuve, en format A4. Elle a été prise dans la rue, de loin, au téléobjectif. Sur la photo, elle descend d’une grosse berline, elle porte un pardessus clair et des lunettes de soleil. Belle comme toujours, mais sérieuse, presque renfrognée.
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Exactement le contraire de la femme dans la salle d’interrogatoire, Silvia Germano. Maigre, grande, athlétique, un tailleur gris acier austère, des cheveux d’un blond cendré attachés avec soin. Unique note de couleur : ses lunettes de marque violettes, qui mettent en valeur ses yeux verts de chatte. Des yeux intelligents, parfois d’une froideur glaciale ; ceux d’une femme qui sait se faire respecter. Morelli la respecte, ça oui. Et c’est peu de le dire. Il n’a jamais prêté attention aux phrases de certains de ses collègues, quand ils disaient que le nouveau substitut du procureur — belle femme, par ailleurs — avait en permanence un balai dans le cul. Propos de potaches, auxquels il évitait de participer. Il n’aurait pas aimé, ensuite, croiser ces yeux de chatte.
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