AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,49

sur 63 notes
5
3 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai découvert ce livre en cherchant des idées de lectures mêlant SFFF et musique. Je n'avais encore jamais lu de roman de Shan Sa, j'ai trouvé son écriture sublime et mis à part une fin discutable j'ai dans l'ensemble passé un très bon moment de lecture. J'ai beaucoup aimé l'aura de poésie qui entourait le rapport à l'instrument, à la musique.

La cithare nue est un roman historique et donc n'y connaissant absolument rien en histoire chinoise antique j'ai fait quelques recherches pour avoir une idée du contexte et repérer les personnages ayant vraiment existé.

L'histoire se déroule durant la période des “Six Dynasties” (220-589), entre 400 et 444 pour l'histoire de “Jeune Mère” et en 581 pour celle de Shen Feng le luthier. J'imagine qu'il s'agit d'une biographie romancée de la première impératrice de la Dynastie Song avec une dimension surnaturelle.

Alors qu'elle était sur le point d'épouser le fils du clan Wang, elle est enlevée par le capitaine Liu qui en fera son épouse…

Liu Yu était un général des Jin (Dynastie Jin, 265-420) qui a usurpé le trône et fondé sa propre dynastie (Dynastie Song, 420-479). On peut suivre en toile de fond les étapes de son accession au pouvoir. Comme dans ce roman on ne donne pas le nom de notre héroïne, je l'ai cherché et trouvé mais je suis restée un peu perplexe. Cela me chiffonne un peu, je me demande quel était l'objectif de l'auteure ?

Pour en revenir à la fiction proprement dite, nous avons aussi en parallèle l'histoire de Shen Feng. Il est luthier et fabrique des cithares. Il va en fabriquer une avec le bois du sarcophage de l'impératrice et… des choses étonnantes vont se produire. Je ne savais pas à quoi m'attendre et je dois dire qu'à ce point de vue je n'ai pas été déçue, c'était émouvant et magique. Le final était quand même un peu trop mièvre à mon goût…

Cela reste une belle découverte d'auteure.



Challenge livre historique 2020
Challenge mauvais genres 2020
Challenge multi-auteures SFFF 2020
Commenter  J’apprécie          333
C'est comme un conte merveilleux qui s'enroulerait autour d'un autre conte terrible et sanglant. Deux histoires, deux époques (celle des Jin de l'Est et celle des Chen, séparées de 180 ans, puis celle des Song) dans deux zones de la Chine, ennemies et brutales en ces temps médiévaux : la Chine du Nord et la Chine du Sud. Depuis toujours les chefs suprêmes tentent de conquérir des terres, d'imposer leur loi, de ravir richesses et forces humaines, de s'emparer de femmes. Corruption et ambition sont les principes actifs de ces généraux et de ces dignitaires. On oppose souvent la barbarie du Nord à l'élégance des lettrés du Sud. Au final, on ne trouve pas un empereur qui s'élève au-dessus de la sauvagerie. Bouddhistes du Sud contre taoïstes du Nord, les guerres font rage dans ce monde brutal des années 400 - 588. On lit Confucius, on écoute ses poèmes chantés accompagnés à la cithare, on peint de délicats tableaux de fleurs, d'oiseaux et de montagnes embrumées. C'est du moins ce que fait la Jeune Mère, devenue la Mère, puis la nonne, après avoir été enlevée par un fruste soldat du Nord, placée dans un paradis fermé, faite mère deux fois, hissée sur le trône au côté de son général de mari devenu premier empereur des Song. Où est passée la délicatesse de son éducation de jeune fille aristocrate des Hautes Portes, le niveau le plus haut de la bonne société du Nord ?

La cithare sera le fil rouge de ce roman : des années plus tard, un jeune luthier aura pour art et pour mission la réalisation de cet instrument de légende qui, doté de tant de beauté, se suffit à lui-même, on ne joue pas de la cithare au sein d'un orchestre. Table horizontale aux sept cordes de soie pincées, elle exprime toute la sensibilité de l'âme du musicien. Un ravissement des sens, une échappée vers les plus hautes sphères de l'élégance. Qu'on peut encore entendre parfois au détour d'un chemin dans un parc chinois jouée par une musicienne délicate.

Le luthier, ce sera Shen Feng, formé par un maître du Nord ; Un jour Shen Feng aura pour mission de construire ce merveilleux instrument créé par un dieu. Pour cela, il devra trouver un bois de mille ans ; c'est au fond d'un tombeau impérial qu'il va le chercher. Et l'histoire bascule dans l'horreur et dans le sang, dans le rêve et dans la poésie la plus érotique et la plus délicate.

Étrange livre, foisonnant d'informations sur la construction de l'Empire du Milieu, nous perdant parfois dans les notations historiques, mais qu'importe ? Il suffit de se laisser emporter par les images et la musique. L'auteure est elle-même peintre et musicienne et c'est un plaisir de se laisser guider dans son univers.

Il ne s'agit pas d'une traduction. Shan Sa est venue en France après ses études en Chine et a rédigé ce texte en français. Pourtant, on n'hésite pas une seconde à ranger ce livre sous l'étiquette « littérature chinoise » tant il est intensément l'expression de ce pays.
Commenter  J’apprécie          146
La femme à la cithare, c'est celle qui deviendra l'épouse de l'empereur Liu, en fait un roturier du nord qui l'a enlevée à sa riche famille des Hautes Portes. Jeune Mère puis Mère elle finira nonne dans un monastère. Son histoire suit celle de la Chine du Moyen-Age avec ses luttes incessantes entre le sud et le nord séparés par le fleuve Yangzi. Roman historique avec ses dates, ses guerres, ses combats, ses complots, on s'y perd un peu.En parallèle l'auteure raconte aussi la vie d'un jeune luthier qui sera chargé de fabriquer une cithare ancienne à 7 cordes.Histoire et fiction se rejoignent et Shan Sa, dans des pages admirables, célèbre la beauté de la nature, de la poésie, de la musique.
Une grande fresque romanesque sur la Chine, la religion bouddhiste et la supériorité de l'art.
Commenter  J’apprécie          60
Dans la cithare nue, Shan Sa a imaginé la vie d'une des épouses de celui qui deviendrait l'empereur Liu, fondateur de la dynastie des Song en 420 après J.-C. Occasion de dresser le portrait d'une vie d'aristocrate, mais déchue car son époux (ou plus exactement son ravisseur) est un roturier, la vie d'une épouse d'un homme ambitieux dans cette période de luttes intestines pour le pouvoir, qui n'attend d'elle qu'un fils, la vie d'une femme de pouvoir qui se débat dans ses arcanes pour protéger au mieux sa famille, la vie d'une femme dont les seules respirations proviennent de la piété mais surtout de la pratique de la peinture et encore davantage de la cithare - art de vivre et philosophie à part entière formidablement décrit par l'auteure à mesure du roman, qui nous aide à en comprendre le sens profond.
En parallèle, nous suivons Shen Feng, un jeune luthier sans le sou qui vit dans les années 580 et qui va croiser la route de cette ancienne impératrice par le biais de leur amour pour la musique, de manière évidemment fantastique, esprit, souffle, vivants et morts s'entre-mêlant.
J'ai apprécié la fresque historique d'arrière-plan savamment peinte pour les deux époques ainsi que le récit des quelques légendes de création du monde et de la musique. Je me suis sentie immergée dans la civilisation chinoise, aidée par l'écriture descriptive très sensorielle et poétique de l'auteure, laissant percevoir tant la tradition littéraire classique chinoise que la pensée taoïste et bouddhiste. J'ai trouvé certains passages rapportant surtout des faits de guerre, de succession de dynasties, un peu plaqués, comme si l'auteure tenait à nous faire une leçon d'histoire - sans que j'y voie personnellement vraiment d'intérêt le plus souvent.
Au final, j'ai eu l'impression d'une forme de bric-à-brac inégal, comme si l'auteure avait voulu intégrer trop de choses, traiter trop de thèmes mais je suis absolument ravie d'avoir lu ce livre pour le dépaysement spatio-temporel et sensoriel qu'il m'a apporté, et je poursuivrai ma lecture d'oeuvres de Shan Sa et de tout.e autre auteur.e chinois.e pouvant m'ouvrir toujours davantage à cette civilisation.
Commenter  J’apprécie          51
Deux histoires parallèles mais qui se rejoignent grâce à la musique ou plutôt un instrument la cithare.
Une écriture poétique frôlant le fantastique. Je me suis laissé captiver par cette femme au destin malgré tout tragique et cet homme passionné par la fabrication des cithares.
Malgré quelques fois où je me suis perdue dans les dynasties (nombreuses) la Chine divisée j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          40
Shan Sa nous invite à un voyage dans la Chine médiévale. On y suit une jeune femme et sa cithare au travers des guerres.

L'écriture de Shan Sa est d'une grande poésie. Sa plume est légère et fluide.
Commenter  J’apprécie          40
Shan Sa dans La cithare nue nous conte l'histoire d'une jeune femme forcée d'épouser un guerrier en 400, dont le destin va être modifié. Près de 200 ans plus tard, nous retrouvons Shen Feng, un jeune luthier qui se bat au quotidien pour vivre. Ces deux personnages, très différents, vont pourtant être accompagné tout au long du récit avec un autre personnage : la cithare.
Roman emprunt de poésie. Avec la cithare nue on voyage dans le temps à l'époque des grandes dynasties chinoises. En lisant ce livre, j'ai été dépaysée et transportée au son de la cithare en Chine.
Commenter  J’apprécie          20
Y'a pas à dire. Shan Sa est vraiment une auteure comme il en existe peu aujourd'hui, c'est beau, c'est très bien écrit, les histoires sont des vraies histoires, en bref ce n'est pas du Nothomb.
Shan Sa maîtrise sa plume et sait nous faire voyager et rêver, et ce roman qui se déroule à deux époques lointaines ne fait pas exception. A lire !
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (143) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1086 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}