L'aspect scientifique n'est vraisemblablement pas la préoccupation principale de cet auteur qui aborde l'ornithologie sous divers aspects, notamment philosophique et spirituel. Néanmoins, la lecture de cet ouvrage pousse à creuser de manière plus rigoureuse certaines des informations délivrées. Malgré une petite appréhension en tant qu'ornithologue, ce petit "traité d'ornithologie poético-philosophique" se lit avec plaisir et peut être relu à n'importe quel moment.
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Je suis tombé un peu par hasard sur ce livre et le titre au nom évocateur me l'a fait acheter.
Dans cette ouvrage, qui se lit facilement et rapidement, Erik Sablé nous conte de manière poétique et philosophique, quelques faits sur les oiseaux.
Dans l'ensemble, j'ai apprécié cette lecture. Elle pique la curiosité et pousse à aller chercher plus de connaissances dans des livres plus spécialisés. Dans la première partie, je n'ai pas trop accroché à certains chapitres mais heureusement il y en a eu peu. le fait qu'ils soient court, n'a pas trop entaché le plaisir de lecture. La grande majorité des chapitres sont intéressants. C'est notamment la seconde partie qui m'a le plus plu. Se focaliser un peu plus sur une espèce et la décrire de manière poétique et philosophique est un exercice qui n'est pas simple et qui est réussi.
Pour les curieuses et curieux, c'est, au final, un livre sympathique et agréable à lire.
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Dans beaucoup de traditions religieuses, de croyances populaires, de mythologies, l’âme est un oiseau.
Si le corps appartient à la terre, l’âme se lie au ciel.
Elle est un principe ailé, une conscience ascendante, fluide, libre, qui demeure tout au fond, emprisonnée dans « l’argile du corps » comme « l’oiseau dans la cage ».
Le mystique kurde Barhrâm Elahi parle de « l’état de l’âme lorsqu’elle pénètre dans le corps, comparable à celle d’un oiseau exilé de son nid, et emprisonné dans une cage étroite et sombre. » (La voie de la perfection). Et le grand poète soufi Farid al-Din Attar la compare lui aussi à un « oiseau céleste enfermé dans le filet du corps ».
Platon parlait déjà dans le Timée de « cette âme [qui] nous élève au-dessus de la terre en raison de son affinité avec le ciel, car nous sommes une plante, non point terrestre, mais céleste. »
Dans le Rig-Véda, l’adepte en extase vole en esprit, « monte sur le char des vents, aidé par les dieux » (X 136, pp. 3-5) pendant que son corps demeure immobile. Dans la Hamsa Upanishad, « l’Upanishad de l’oiseau migrateur », il est dit assez mystérieusement « qu’il faut méditer encore et encore sur l’oiseau […] car c’est par la connaissance de l’oiseau que l’on devient libre à jamais ». Grâce à cette méditation, on peut espérer s’envoler, migrer pour l’autre rive. C’est le grand envol, l’envol spirituel.
Il est précisé que Hamsa, « l’oiseau migrateur », est présent dans tous les êtres, « comme le feu dans le bois de friction, comme l’huile dans le sésame… »
Tout être humain est donc un peu oiseau… même s’il l’ignore. (p. 55)
Aucune vision n'est plus réelle, plus juste que l'autre. Simplement l'incroyable arrogance de la civilisation occidentale lui fait croire qu'elle détient l'unique vérité, comme les missionnaires chrétiens étaient persuadés de détenir la seule religion véritable face à la barbarie généralisée...
L'homme est médiocre en chacun de ses sens, peut-être pour permettre le développement d'un autre espace, celui de la pensée.