Ce livre traite de la diversité de nos patrimoines génétiques. Celle-ci est la conséquence d'une période évolutive de notre espèce étalée sur plus de 10 000 générations.
Les changements culturels, les conditions d'environnement physiques ont favorisé ou défavorisé des mutations qui se produisent aléatoirement et continûment dans notre génome.
L'auteur insiste sur le fait que, scientifiquement, la « race » n'existe pas puisqu'il n'existe pas de critères permettant de classer tous les individus en groupes homogènes tant la diversité interindividuelle est grande.
On pourrait objecter que c'est un problème sémantique et puisque le racisme existe, de fait la notion de race existe
Nous apprenons (ou revoyons) que, si nous appartenons tous à la même espèce, ce sont les variations de notre patrimoine génétique qui nous confèrent nos particularités, nos qualités et nos petits (ou grands) défauts et construisent notre personnalité.
C'est très précis, très scientifique, chaque chapitre commençant par une citation bien choisie comme
« L'intelligence, c'est la capacité de s'adapter au changement. » dont je vous laisse trouver l'auteur (encore ?) et déclinant un versant des caractéristiques d'homo sapiens : mental, physique, métabolique, langagier, médical, etc . . .
J'ai beaucoup aimé même si je n'ai pas trouvé toutes les réponses aux questions posées comme : pourquoi les yeux bleus ont-ils été sélectionnés génétiquement ? A l'origine (voir critique Mme Hayer) nous avions une peau foncée et des yeux marrons ; beaucoup de mélanine.
Une variante génétique située dans le gène HERC2, modifia l'effet de son voisin, le gène OCA2, qui définit ce message génétique ancestral « foncé » de l'ADN humain.
Une simple base de HERC2, représentée par la lettre T(thymine) , transformée en la lettre C (Cytosine) conduisit à une diminution d'activité du fameux voisin, le gène OCA2, entraînant une diminution de la synthèse de mélanine et donc des yeux bleus.
Hasard. Pourquoi cette mutation s'est-elle répandue ? Quel avantage génétique cela a-t-il conféré à ses détenteurs ? Nous ne savons pas. Nous ne saurons sans doute jamais (sauf si on peut voyager dans le temps !).
Certains avantages génétiques acquis au cours des périodes anciennes peuvent aussi devenir des désavantages en cas de modification de notre environnement. le gène CREBRF (une variante) réduit la dépense énergétique des organes, utile si peu de nourriture, et augmente la réserve de graisse : provoque ainsi un excès de poids si alimentation abondante . . .
Le lecteur hésite sans cesse entre deux messages : la grande détermination génétique et l'interaction avec le milieu qui fait que ces gènes s'expriment ou non . . .
Malgré le message finalement assez optimiste de l'auteur, lié à son travail de recherche, on ne peut s'empêcher de réfléchir aux apprentis sorciers qui, un peu partout sur la planète, pensent à contrôler, à manipuler ce que la nature a façonné depuis des millénaires.
Commenter  J’apprécie         362
Résister à une maladie infectieuse, c’est pour Sapiens profiter de l’avantage d’une variation génétique qui lui permet de survivre et de procréer bien qu’étant infesté par un microbe ou un parasite. Un premier exemple est illustré par le paludisme. Sapiens, il y a 100 000 ans, découvre de nouveaux territoires en Afrique de l’Est et est déjà infesté par le plasmodium, parasite du paludisme. Il développe une résistance à l’infection par l’espèce la plus répandue, Plasmodium falciparum, sous l’influence d’un variant d’un gène du globule rouge, DARC.
Il ne faut pas tout mettre sur le dos de l'ADN.