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1905. le roi Édouard, fils de Victoria et d'Albert, est maintenant sur le trône d'Angleterre depuis quelques années. Dans ce roman, Vita Sackville-West nous dresse le portrait du jeune Sébastien, cinquième duc de Chevron. Viscéralement attaché au domaine de ses ancêtres, le jeune homme s'ennuie et rêve de fuir les mondanités. Pour des raisons sentimentales, il refusera pour autant d'échapper à un destin tout tracé… Entre la fin de l'époque victorienne et l'arrivée prochaine de la Grande Guerre, l'auteure nous décrit ici un monde en pleine mutation (même s'il l'ignore encore). le mur des convenances n'a en effet pas dit son dernier mot, alors que nous nous retrouvons plongés dans l'aristocratie du début du XXème siècle. La plume élégante et sarcastique de Vita Sackville-West fait des étincelles. Je reste pour autant sur un ressenti mi-figue mi-raisin. Si j'ai apprécié me balader au coeur de cette époque si particulière, je n'ai pas réellement réussi à m'attacher aux personnages. Reste la plume de la romancière, intéressante à découvrir.

Sébastien. Léonard Anquetil. Viola. Lady Roehampton. Autant de personnages posant un regard bien différent sur la société aristocratique d'alors. Sauver les apparences. Éviter le scandale, quitte à perdre le grand amour. Fuir et se sauver du carcan des convenances pour la jeune génération. J'ai grandement apprécié suivre Vita Sackville-West au fil des pages. D'autant plus qu'à travers une galerie de personnages secondaires, les rapports entre aristocratie, classes moyennes et domestiques sont également passés au crible. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Downton Abbey, la série réalisée par Julian Fellowes. J'ai pour autant eu des difficultés à terminer ce roman, le ton quelque peu cynique voire fataliste y est peut-être pour quelque chose ? Je ressors donc un brin déçue, mais heureuse d'avoir pu découvrir une grande romancière et voyager dans une période que j'affectionne tout particulièrement.

Fille unique du troisième Lord Sackville et d'une danseuse espagnole (véritable mésalliance pour l'époque), Vita Sackville-West vit de sa plume avant de s'adonner à son autre passion sur la fin de sa vie : celle des roses et du jardinage. Paru en 1930, Au temps du roi Édouard devient rapidement un succès. Même si je n'ai pas été totalement emballée, il n'en reste pas moins que ce roman offre un regard réaliste sur la haute société britannique du début du XXème siècle.
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Afin de visualiser les silhouettes des personnages de ce roman, regardez les somptueux portraits du peintre John Singer Sargent ! Indispensable.

Le roman de Vita Sackville-West offre un excellent tableau de moeurs. En revanche les ressorts psychologiques des personnages et l'intrigue sont moins réussis.

L'art du portrait nous donne à voir des archétypes. Par exemple les distinguées soeurs Roehampton, appartenant à l'aristocratie terrienne, p106.
Agréable à lire, mais le roman reste en mode mineur.

Extrait p106
« Lord Roehampton avait cinq soeurs. Anguleuses, droites, plates, on aurait dit qu'elles étaient nées pour s'assoir derrière la table de la salle à manger et emplir la théière avec la bouilloire d'argent. Elles avaient de longs visages distingués et des mains remarquablement belles. Elles portaient des costumes nets et sévères dont l'effet se trouvait détruit par les mèches folles qui couvraient toujours leur nuque. Elles avaient la langue mordante et c'étaient évidemment des femmes intelligentes, énergiques, capables de [ ] gérer leur budget familial. Ce qu'elles pensaient de leur jolie belle-soeur [Sylvia], elles ne le disaient jamais, car leur code ne leur permettait pas qu'on critiquât ouvertement la femme de son frère, mais ce n'était pas facile à deviner ; Sylvia [ ] avait l'impression d'être entourée de cinq grenadiers, dressant contre elle les lances de leur désapprobation ».

Extrait p41
« Oh ! ces repas ! Ces repas interminables, extravagants, dont ils se gorgeaient toute l'année ! [ ] Ces cailles, c'étaient une spécialité du château de Chevron : un ortolan à l'intérieur de la caille, une truffe dans l'ortolan, et du foie gras dans la truffe ».

Extrait de la note liminaire signée Andrée Maurois
« V Sackville-West nous donne cette impression de certitude quand elle décrit la vie brillante et vaine de Chevron. [ ] Les arrangements de chambre, les préséances de la salle des domestiques, l'habillage de la duchesse, sont dignes de meilleurs romanciers du XIX siècle. C'est dire que je préfère la partie satirique à sa partie sentimentale ».
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Nous sommes en 1905, sous le règne d'Édouard VII. A dix-neuf ans, Sébastien est le cinquième duc de Chevron, l'héritier d'un titre et d'un domaine parmi les plus prestigieux en Angleterre. Viscéralement attaché à Chevron, il n'envisage pas alors d'autre voie que celle tracée par la société et les conventions : une maîtresse, un mariage, les chasses annuelles et les saisons à Londres. Lorsqu'il rencontre Leonard Anquetil, aventurier solitaire qui lui montre la vanité de son existence et lui propose de partir avec lui, Sébastien refuse, persuadé qu'il tient son destin entre ses mains, à Chevron, au milieu de ses pairs. Néanmoins, cette rencontre le marquera à tout jamais, comme sa soeur, Julia. Sébastien se laisse cependant entraîner dans le monde et devient l'amant de la meilleure amie de sa mère, Lady Roehampton.

Sébastien est le personnage central de ce roman, mais sa richesse vient aussi des autres personnages qui permettent de décrire cette époque de différents points de vue : bien sûr, Sébastien évolue dans la haute-société londonienne où se mêlent ducs et duchesses, ambassadeurs, jeunes filles en fleurs et parfois le roi lui-même (le milieu de prédilection de Vita Sackville-West), mais on suit aussi tour à tour les domestiques de Chevron, un couple des classes moyennes, le docteur John Spadding et sa femme Thérèse, ou encore Phil, la jeune maîtresse bohème de Sébastien… En quelques pages, avec son style toujours juste et élégant, Vita Sackville-West nous entraîne dans un tourbillon, passant d'un personnage à l'autre et perçant d'un mot le secret des coeurs de chacun : l'importance pour Lady Roehampton de cette liaison, où luisent les derniers feux de sa jeunesse passée, l'admiration envieuse de la jeune Thérèse devant le grand monde, la confusion des sentiments de Sébastien face à Léonard Anquetil (et le choix de ces mots est justifié) ou encore la fierté toute maternelle de Lucy, la mère de Sébastien, de voir son fils se lancer dans le monde au bras d'une si belle femme ! le roman se termine sur une scène que j'ai trouvé magnifique par sa symbolique : Sébastien assiste au couronnement du nouveau roi George V : dans son carrosse tiré par huit chevaux et sa tenue solennelle de duc et pair du royaume, il se trouve ridiculement anachronique et cependant c'est là, dans Westminster Abbey, au son des Vivat !, alors que tout le poids de la tradition pèse sur ses épaules, que se joue son destin : « Il sentit la longue lignée de ses ancêtres se dresser autour de lui comme des fantômes, le montrant du doigt et lui disant qu'il n'y avait plus moyen de s'échapper. »

Cette période qui précéda la guerre est pour la haute-société un vrai paradoxe : jamais le respect des conventions mondaines et des traditions familiales n'a été aussi fort – les titres, les alliances, les conversations, les entrées dans le monde, tout est corseté par un code de conduite extrêmement rigoureux, auxquelles sont notamment soumises les jeunes filles. Dans le même temps, une certaine décadence s'empare de cette même société : une fois le mariage passé, les liaisons extra-conjugales y sont encouragées comme remèdes aux mariages de convenance et instruments de plaisir autant pour les hommes que pour les femmes.

Cette nouvelle lecture de Vita Sackville-West fut un enchantement. On y retrouve le ton irrévérencieux et souvent sarcastique de Toute passion abolie, bien caché derrière la description des passions de cette période riche et foisonnante. Malgré cela, Vita Sackville-West ne peut pas cacher complètement une certaine nostalgie pour cette société mondaine toute en contraste et c'est sans doute ce qui plut tant au public lors de sa parution en 1930. En tout cas, après avoir lu plusieurs de ses romans, on sent que l'auteur atteint ici une apogée dans la maîtrise de son sujet et c'est sans aucun doute le plus remarquablement bien construit et, osons-le, le plus chic.
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Belle chronique de la société britannique de l'époque, acide à souhait! Bref une peinture des moeurs et pratiques qui, à travers les yeux du Duc de Chevron, met en évidence le paradoxe des premières années du XXème siècle: un hyper rigorisme des conventions sociales qui se heurte - ou peut être essaie de contrôler - à la volonté de liberté et de modernité des jeunes générations. Ce besoin de s'affranchir de l'immobilisme des classes sociales, de bouleverser l'ordre établi préfigurent, à mon sens, les grands changements bientôt induits par la première guerre mondiale.
J'ai adoré, dévoré ce livre.
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Au temps du roi Edouard fait partie des ouvrages les plus connus de Vita Sackville-West. Deux mois après sa publication, il a même atteint le chiffre phénoménal pour l'époque de 20 000 exemplaires vendus.

Il s'agit de la première oeuvre que je découvre de cette romancière. J'ai été immédiatement frappée par le portrait qu'elle dresse de lla haute société. Une haute société qui oscille sans cesse entre enfermement et frivolité. En effet, les gens doivent remplir le rôle attendu par leur titre, épouser une personne de leur rang...Mais en même temps, ils peuvent être infidèles, à condition que cela ne s'ébruite pas et que surtout les apparences soient sauvées.

Le destin de Sébastien, le héros que nous suivons pendant cinq ans, illustre à merveille ces principes. C'est d'ailleurs ce que lui rappelle Leonard Anquetil lors de leur entretien décisif du début du roman:

"Mon cher enfant, votre vie a été tracée le jour de votre naissance. Vous êtes allé dans une école préparatoire, puis à Eton, puis à Oxford; maintenant, vous entrerez dans les Gardes. Vous aurez beaucoup d'histoires d'amour, la plupart avec des femmes du monde mariées; vous fréquenterez les maisons dont on parle; vous aurez un rôle à la cour; vous porterez un uniforme blanc et rouge, qui vous ira très bien; vous serez courtisé et persécuté par toutes les mères de Londres [...]"

Sébastien refuse au début d'adhérer à ce plan préetabli. La scène où des toits de Chevron, il surplombe le domaine et sa vie est à cet égard très révélatrice. Mais bien vite, comme l'avait prévu Anquetil, il s'installe dans la routine d'un Lord.

Ainsi, Vita Sackville-West nous propose une vision fort pessimiste de la condition d'héritier dans l'Angleterre du début du 20ème siècle.

Cependant, elle n'épargne pas non plus les femmes de la haute-société qui doivent correspondre à l'image qu'on attend d'elles. Elles contractent des mariages sans amour et une fois les héritiers assurés, prennent des amants. du moment que leur mari ignore leurs égarements...S'il les découvre, elles peuvent subir l'opprobre d'un divorce et être à jamais bannies de leur classe sociale.

Face à cette décadence des moeurs incarnés par les liaisons entretenues par Lucy, la mère de Sébastien et sa meilleure amie, se dresse l'ultra-conservatisme de la bourgeoisie. Comme le rappelle Thérèse, la femme du docteur que croise notre héros, aucune relation extra-conjugale n'est tolérée dans son milieu.

La jeune génération se débat face à cette sclérose et à ce poids des convenances. Là où Sébastien se retrouve enfemé, sa soeur Viola, grâce à Anquetil, réussit à s'affranchir de son destin de jeune fille de bonne famille et à prendre un appartement toute seule dans Londres. de même, le fils du menuisier de Chevron refuse de reprendre le métier familial pour devenir mécanicien et vivre de sa passion.

Ces quelques notes de révolte insufflent un peu d'espoir. On sent que cette société de faux semblants va changer. Les pages finales de ce roman vont d'ailleurs dans ce sens.

J'aimerais également évoquer le style de Vita Sackville-West que j'ai trouvé très percutant. Son ironie n'épargne personne et rend les protagonistes très vivants.

Bref, vous l'aurez compris: une première découverte réussie de l'univers de cet écrivain. J'ai été frappée par le portrait qu'ele dresse de la haute-société à la veille de la Première Guerre Mondiale.
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Une grande femme, mince, la tête haute dont le regard s'arrête sur chacune des personnes présentes dans la pièce. Derrière, dans son ombre, une plus jeune fille au regard fuyant et à l'air mal assuré. 
Une mère et sa fille, une mère envieuse qui jalouse la jeunesse de sa progéniture. Une jeunesse qu'elle tente désespérément de retenir alors qu'elle s'éloigne un peu plus chaque année. 

Cette femme, dont l'arrogance et à la hauteur de sa beauté, incarne l'aristocratie édouardienne de l'époque.
L'auteure la tourne en ridicule et dénonce ses vices en créant un personnage irritant, désespérant et finalement pitoyable. 

Dans des décors somptueux, l'auteure fait évoluer Sylvia et son époux, images de l'aristocratie des grandes heures et leurs enfants, miroitements d'une classe en déclin. Malgré les quelques belles descriptions des lieux et des décors, le lecteur regrettera le peu de place accordé aux domestiques, leur quotidien et à leur relations avec les maîtres de maison. 

L'auteure nous dépeint en quelques pages un monde dans lequel apparence et réputation sont les maîtres mots et semble dresser le portrait d'une aristocratie qui craint pour son avenir comme Sylvia craint de vieillir. 
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Comment échapper à l'ennui d'une vie formatée par les traditions et usages de la haute aristocratie ? Cette question torture le jeune duc, Sébastien Wickenden. Son cher château, Chevron, est régulièrement envahi par les invités de sa mère, la duchesse Lucie, et les fins de semaine s'étirent dans l'oisiveté et une opulence lassante à force d'être de rigueur. Les mêmes aristocrates, diplomates, officiers se retrouvent d'une villégiature à l'autre, blasés de cet entre-soi où les commérages ne font même plus dresser l'oreille tant les liaisons obéissent un jeu de chaises musicales entre gens du beau monde. Si Lady Roehampton cède à Sébastien, c'est autant pour se rassurer sur ses capacités de séduction que pour pimenter son existence avec un amant très jeune et encore peu expérimenté dans les aventures amoureuses. Un bref instant, Sébastien a failli céder à l'appel de Léonard Anquetil, un explorateur reçu à Chevron en raison de sa célébrité toute récente, et a été tenté de le suivre pour découvrir une existence éloignée du conformisme étouffant de son milieu mais, au dernier moment, il s'y est refusé.
Lorsque George Roehampton découvre que Sylvia le trompe, il décide de l'obliger à rompre et à se retirer à la campagne à la stupéfaction de son épouse qui s'exclame que l'on n'est plus en 1850 ! Pour Sébastien, c'est le retour au désoeuvrement et il se met alors à fréquenter le foyer d'un médecin où il a plaisir à retrouver la maîtresse de maison, Thérèse. Celle-ci, enivrée par les attentions dont elle fait l'objet, est enthousiaste quand le duc invite ses nouveaux amis à Chevron avec son entourage habituel. Avec naïveté, elle s'est méprise sur les intentions de son hôte qui pensait trouver en la jeune femme une maîtresse aveuglée par le faste aristocratique. de dépit, Sébastien se met à fréquenter la bohème en la personne de Phil rencontrée chez sa soeur Viola qui s'est organisée une vie à elle à Londres. Mais l'excentrique Phil n'a nul intention d'épouser un duc et se moque de son côté conventionnel. Peu à peu, Sébastien comprend que la seule qui le comprend de façon intime est la fille des Roehampton, Alice, car ils appartiennent tous deux au même milieu. Il est obligé de reconnaître sa défaite.
le 22 juin 1911, jour du couronnement de George V qui succède à son père Édouard VII, Sébastien se rend à l'abbaye de Westminster en tant que pair du Royaume. Depuis le carrosse qui le conduit à la cérémonie, il aperçoit Anquetil, de retour d'une expédition sur le fleuve Amazone. Cinq ans se sont écoulés depuis leur rencontre à Chevron, et ce dernier lui apprend qu'il vient de demander à Viola de l'épouser. le mariage aura lieu dans trois ans quand il reviendra de son nouveau voyage. Devant l'appel au secours de Sébastien qui se sent impuissant pour contrer son destin tout tracé, Léonard le conjure de se joindre à lui. Enfin, le jeune homme se résout à l'écouter : il viendra.
le roman de Vita Sackville-West a des côtés très plaisants. le lecteur se réjouit de découvrir l'hypocrisie, la vanité, l'égoïsme de la haute aristocratie anglaise. Cependant, assez rapidement, les émois et interrogations du héros principal deviennent bien fades. L'inquiétude qui ronge le jeune homme semble aussi légère qu'une buée sur une vitre. Si la chronique est assez plaisamment grinçante par moments, elle ne donne pas vraiment de chair aux principaux protagonistes. L'intérêt finit par s'émousser, heureusement le roman est bref.
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Ce livre est un régal.
C'est une peinture de la haute société anglaise sous le roi Edouard VII, au début du XXe siècle. L'auteure fait elle même partie de cette population et n'est absolument pas complaisante pour autant. Bien au contraire.
Ce petit roman nous raconte l'histoire de Sébastien, duc de Chevron. Ce jeune homme se moque tristement de cette population qui l'entoure, la trouvant hypocrite et ennuyeuse.
Un week-end, lors des régulières réceptions que donne sa mère, il discute avec un jeune aventurier Leonard Anquetil, qui l'invite à le suivre dans ses aventures, lui prédisant s'il reste dans son monde une vie ennuyeuse et triste.
Sébastien hésite... mais la raison et l'amour l'emportent. En effet Sébastien vient de découvrir pour la première fois de sa vie de jeune homme le plaisir de la chair et ce qu'il pense être de l'amour pour une femme.
J'arrête là la description car je ne veux pas vous gâcher le plaisir de découvrir l'histoire de ce très court roman.
Mais sachez que vous y découvrirez donc les moeurs de cette aristocratie anglaise, ainsi que l'évolution de la société anglaise en ce début de XXe siècle.
Un petit régal vous dis-je...
Lien : http://piccolanay.blogspot.f..
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1905, Angleterre. Sébastien, duc de Chevron, est le stéréotype même de la jeunesse aristocratique sous le règne d'Édouard II (1841-1910). Il se sent quelque peu enfermer dans un carcan de convenances tout en ayant un comportement souvent frivole.

L'auteure brosse un portrait sans concession de l'aristocratie britannique avec tous les faux semblants et les apparences du à son rang. Au fil des 250 pages, nous avons sous les yeux une véritable fresque de cette période entre respect des convenances et modernité. Il s'agit véritablement d'une vision particulière de cette période. L'intérêt réside dans le recul minime de l'auteure puisqu'elle écrit son roman en 1930 où cette période de mutation de la société anglaise se prolonge. La question de la fatalité de la condition d'héritier est très présente. Il s'agit de ce chemin tout tracé de ces jeunes gens qui, de génération en génération, répètent le même schéma.

J'ai beaucoup aimé ma découverte de Vita Sackville-West notamment grâce à sa plume ironique. Elle use également de beaucoup de descriptions que j'ai beaucoup apprécié. On ressent aussi le charme à l'anglaise. Les personnages sont tous très intéressants. Très vite ils nous semblent familiers. Malgré leur avenir tout tracé, pour certains, ils se posent des questions sur leur rôle et sur leur place dans cette société anglaise. Dans son écriture, on ressent aussi beaucoup de nostalgie face à ce changement de société.
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Ce livre est excellent, court mais riche en descriptions acérées sur le mode de vie de cette aristocratie anglaise du début du XXème siècle, oisive et assez dépravée, mais avec un sens hyper aigu des convenances. Nous sommes dans l'Angleterre d'Édouard VII qui vient de s'installer sur le trône; la noblesse et les classes dirigeantes s'affranchissent des sévérités victoriennes. La richesse du roman vient de cette analyse si critique et grinçante de la société “edouardienne” avec des personnages si divers qui permettent une vision sur l'époque (1905) , avec des points de vue très différents et avec un style élégant, cynique et nerveux. Cette période qui précède la Première Guerre Mondiale est pour la Haute Société un paradoxe entre le respect obsessionnel des convenances et des traditions et en même temps, une décadence avec une recherche effrénée des plaisirs autant par les hommes que par les femmes: les nobles vivent des passions mais ils n'osent les avouer, ils sont immoraux, mais respectent les étiquettes. Il semblerait que la vie des gens bien nés n'était qu'une longue traversée des apparences, mais Vita Sackville-West fait craquer sous les passions, le vernis des bonnes manières.
Voici un lien pour apprécier le vrai Downton Abbey et ses rites:
http://www.cbsnews.com/video/watch/?id=50139335n
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