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3,35

sur 766 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voici une oeuvre que je considère comme l'une des moins crues du "divin marquis" et donc comme l'une des plus accessibles, s'il en est.

Une fratrie de libertins débauchés et incestueux entreprend de faire, en une journée, l'éducation sexuelle, et par-là même philosophique, d'une jeune ingénue nommée Eugénie qui a jusqu'alors été éduquée dans les principes moraux et sociaux de toute jeune fille de bonne famille au 18ème siècle.

A l'apprentissage du plaisir charnel, les "pédagogues" d'Eugénie vont associer toutes les théories chères à Sade pour faire s'écrouler ses certitudes sur la politique, la morale, la pudeur, la liberté, la religion, le mariage et le respect dû à la famille et aux géniteurs. En synthèse, point de vie possible hors du crime et du péché.

Complaisante et consentante, Eugénie, intérieurement minée par une profonde rancune envers sa mère, va offrir aux uns et aux autres un terrain favorable à l'introduction de leurs idées libertines, comme à celle de leurs organes génitaux puisque chez Sade les unes ne vont pas sans les autres, l'ensemble étant toujours étroitement imbriqué car devant illustrer conjointement la liberté du corps et celle de l'esprit.

Pour moi, le passage le plus difficile et le plus violent se situe dans la dernière partie de l'oeuvre lorsque Eugénie, "éduquée" au sadisme, va s'en prendre à sa mère, brisant le lien le plus sacré qui la lie à l'humanité commune, c'est-à-dire à l'humanité comprise dans son ensemble mais amputée des adeptes de la pensée sadienne.

Une oeuvre intéressante pour pénétrer en profondeur (si je puis me permettre) ladite pensée.
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Par analogie à celle de comptoir, je dirais que cet ouvrage n'est pas "La philosophie dans le boudoir" mais "La philosophie de boudoir" . Les uns axant leur vision du monde autour de leur verre et les autres autour de leur trou du cul.
Pas de quoi se prendre pour des génies, si ce n'est de la provocation pour les seconds. Juste des oisifs, omnipotents, qui ne se sont donnés que la peine de naître et qui s'emmerdent au sens large du terme. Alors, entre deux sodomies, ils pérorent, persuadés de détenir la vérité absolue.
Si je m'étais laissée guidée par mon ressenti je n'aurais mis qu'une étoile à ce livre et pourtant je ne peux nier qu'il m'a sidérée autant qu'il m'a captivée.
En effet, après réflexion, il m'est apparu que le XVIIIe siècle c'était "aussi" SADE et l'on ne peut prétendre à un minimum d'honnêteté intellectuelle si l'on n'entend pas tous les discours. Même ceux qui nous déplaisent.
Enfin... je ne suis pas convaincue que dans ce siècle des lumières celle de SADE ait "positivement" éclairé l'Humanité.
Quoiqu'il en soit, il est indéniable que le Divin Marquis fût un être "hors du commun" et, personnellement', j'ai l'irrespect de m'en réjouir. Un seul cas d'espèce est bien suffisant.
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Le marquis de Sade est très certainement l'un des auteurs les plus intéressants de la littérature française. On nous livre une vision du libertinage que l'on cautionne ou non, mais qui est écrite de façon brillante.

Personnage imbu de sa personne, persuadé de détenir la vérité, le marquis de Sade d'où son nom a créé le sadisme. Cela nous donne une certaine vision du personnage qu'il a pu être. Cet homme qui a été arrêté de nombreuses fois pour ses pratiques sexuelles. Tout le monde le critiquait, le dénigrait. La seule personne qui ne comprenait pas que l'on puisse le rabaisser c'était lui-même (et sa clique de libertins).

Ici on va nous présenter sa philosophie de vie. Les histoires qu'il se raconte sur la moral, la vertu, la religion. Ce texte est l'un des moins sadiques et des plus compréhensibles qu'il a pu écrire. On nous donne une vision du libertinage, de ce qu'ils ont fait, de ce qu'ils veulent faire. le texte est beau malgré son sujet controversé. le marquis de Sade est un homme lettré qui sait écrire. Il démontre ici de la volonté des hommes et des femmes de pouvoir jouir de tous les plaisirs qu'ils souhaitent peu importe leurs sexes, leurs genres, leurs statuts, leurs préférences sexuelles.

C'est un texte d'une modernité rare. Il faut remettre dans son contexte que le marquis de Sade aurait du se cacher pour assouvir ses pulsions. Comme il ne le faisait pas, on l'a souvent enfermé pour destituer ses envies. Bien sûr, cet homme était bien trop extrême dans ses réflexions et nous montrait qu'il ne possédait aucunes limites. Sa vision de la sexualité ne connait aucunes barrières et il essaye de justifier ses inclinaisons sexuelles. Et même si elles restent parfois très frauduleuses il faut lui reconnaître son non-gène et sa capacité à rester ce qu'il est. Malgré les menaces, les emprisonnements, les amendes, le marquis de Sade reste et restera l'un des hommes le plus vicieux et le plus pervers qui ait vécu à cette période.

Il faut bien reconnaître qu'au sujet du libertinage, que l'on apprécie ou non le sujet, le marquis de Sade reste une lecture indispensable !
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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Je n'ai pas lu beaucoup d'ouvrage de Sade, aussi quand en 2010 le Monde propose « Les grands classiques de la littérature libertine », j'achète les deux premiers exemplaires : Diderot et ensuite Sade. (J'ai arrêté là cette collection, non pas qu'elle ne soit pas de qualité, mais parce que c'est vite devenu lassant, et que j'avais d'autres objectifs.)
L'argument du livre consiste en une journée d'initiation d'une jeune fille, émaillée de réflexions plus ou moins philosophiques. Tout y passe : le contexte politique, le monde, la religion, etc..
Entre les avis exprimés et les scènes libertines (le mot est faible) il ne faut pas trop s'étonner que ce texte n'ait pas trop plu à l'époque, réputée moins permissive que la nôtre. Cependant je me suis demandé si l'on pourrait aborder certains sujets impunément aujourd'hui. (Initiation d'une toute jeune fille, inceste….)
On aurait pu avoir le discours philosophique sans la partie initiation sexuelle, mais Sade ne serait pas devenu Sade. D'ailleurs quel est l'objectif principal : le roman libertin ou le message philosophique ? Quel est l'alibi de l'autre ?
La question reste posée.
C'est donc un ouvrage qu'il faut avoir lu pour pouvoir en parler, mais qui ne changera pas vraiment notre niveau de réflexion.
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Dialogues philosophiques ou voluptueuses horreurs ? Les deux, monseigneur. Sade, ce sont les Lumières qui aveuglent tant qu'elles replongent dans l'ombre. Sade, c'est le plaisir à son point de bascule dans le dégoût. Sade, ça se lit couché, lubrique, amusé et triste à la fois. Sade, ça se savoure amer. Sade, ça déçoit toujours, parce que le plaisir, plus il est poussé à son paroxysme, plus il déçoit. Sade, au fond, c'est sérieux, et c'est cela qui rend son lecteur si désenchanté.
Lien : https://www.lie-tes-ratures...
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La réputation du Marquis de Sade n'est plus à faire, et cet écrit le confirme.
J'ai aimé sa lecture pour la richesse littéraire qu'il propose, étant une oeuvre classique à part entière, mais j'ai été tout de même choquée par le choix des mots, surtout à l'époque, et son caractère nettement érotique voire même parfois largement pornographique.
J'avoue que cet aspect du livre m'a un peu dérangée et déstabilisée mais je ne m'attendais pas à autre chose en ouvrant cet ouvrage.
Il est et restera un classique à lire mais pour un public adulte et averti.
Lien : http://emysbooks.blogspot.fr/
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Les parties de sexe sont franchement peu intéressantes, et pas du tout érotisantes (si je peux dire), ni même vraiment choquantes à notre époque.
Les parties de mots, et de philosophie ne sont elles pas inintéressantes, mais relativement faibles si on compare avec de vrais textes ou livres philosophiques ou même de romans initiatiques ou spirituels ou sociologiques... Je pense que ces parties peuvent tout de même susciter chez un lecteur peu averti quelques embryons de réflexion sur la place de l'homme dans la nature, les folies faites au nom de Dieu qu'on oppose justement à la nature (quand je dis justement, je ne dis pas ce que c'est juste, moi, hein) etc etc.
Au final, je m'attendais à autre chose, et je reste tiède.
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Donatien-Alphonse-François de Sade, dit Le Marquis de Sade, et même le « divin Marquis » ! Surnom a priori surprenant pour un être aussi sulfureux que cet écrivain.

Même tenu à deux mains, ce livre publié en 1795 procure pourtant un grand plaisir intellectuel au lecteur. D'où vient-il ?

Sur le fond, l'histoire n'offre pas grand intérêt : déroulement d'un rythme action – réflexion, par l'alternance de chapitres salaces (i.e. pornographiques) avec des séquences de méditation où l'on retrouve les thèmes de prédilection du Marquis. Sept dialogues pour évoquer la condition humaine, les grands principes du libertinage et la haine de tout gouvernement.
Le contraste est fort entre le propos et le style: des idées le plus souvent indéfendables moralement, voire nauséabondes assez souvent, sont mises en valeur, portées et magnifiées par un style élégant, alerte et fluide. Les raisonnements sont le plus souvent un enchaînement de sophismes et de syllogismes débouchant sur l'absurde.

Mais il convient surtout de relever la beauté de cette langue française du 18e que l'on trouve avec enchantement chez Rousseau, par exemple. Dans "La Philosophie dans le boudoir", la parure étincelante de la langue recouvre une pensée rude et tranchée. Un chapelet d'irrévérences et d'idées révolutionnaires présentées dans un écrin de soie et de nacre…

Ce livre est l'occasion de découvrir des mots désuets que l'on ne risque guère de réemployer aujourd'hui sinon en plein contre-sens : le « vit », abondamment utilisé pour désigner le membre viril en pleine action, la « pollution » pour les écoulements spermatiques, la « propagation » pour le fait de se reproduire en accroissant l'espèce humaine, etc.

On aurait grand tort de se buter sur la morale et ne pas chercher à connaître les idées, en suivant les raisonnements de cet aristocrate débauché et en rupture de ban sur les grands thèmes de la liberté individuelle, de Dieu, des rapports hommes – femmes, de la peine de mort, etc. Des idées qui ont fortement agité la fin du 18e et annoncé les troubles révolutionnaires, fondements de la France moderne.

Ce n'est pas pour rien que ses oeuvres sont éditées dans la prestigieuse collection de la Pléiade. Si les idées de l'auteur et leur caractère le plus souvent outrancier ne sauraient être partagées en tout point, l'écriture et le style nous aident à « faire passer la pilule » et nous font découvrir Le Marquis de Sade plus aisément que ces autres oeuvres, plus « hard » et probablement moins nécessaires.

Après tout, il est tout aussi difficile de partager les thèmes de Rousseau sur le contrat social, où les individus consentiraient volontairement à renoncer à leur liberté individuelle. Ou sur l'homme à l'état de nature, qui serait naturellement bon et seulement perverti par la société. Et pourtant, la lecture de ses textes est un plaisir toujours renouvelé. Dans un genre bien à soi, certes très éloigné de la générosité et naïveté rousseauiste, et du politiquement correct de notre époque, « La Philosophie dans le boudoir » offre un enchantement similaire.
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La lecture de Sade a ceci de particulier : elle confirme le côté sulfureux qu'on lui donne volontiers. Dans cet ouvrage initiatique, il n'est pas aisé de rester insensible. Au-delà de ce qui sur le fond pour Sade est l'essentiel mais qui pour le lecteur que je suis, dans cette position si j'ose dire, reste l'accessoire, la philosophie dans le boudoir est un oeuvre épatante.
Certes le 18ème siècle demeure auréolé du prestigieux libertinage. Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui, les pudibonds, qui nous décrivent un 21ème siècle de déprave et de débauche, devraient relire Sade pour s'apercevoir que de tout temps (et au moins au 18ème siècle) ce qu'ils appellent débauche et ce que Sade appelle plaisir, est intemporel.
Bien sûr la langue utilisée est celle du siècle, belle et fleurie, mais le caractère pornographique est identique à celui que nous connaissons.
En tout l'excès nuit paraît-il. Il faut bien avouer que Sade ne fait pas dans la demie mesure. Ses propos sur la religion, sur la charité, sur la vertu, sur l'infanticide, l'inceste, le meurtre même ne peuvent être lus qu'à l'aune du personnage.
La force du lecteur contemporain et de savoir relativiser le propos et de percevoir dans cet ouvrage l'expression d'une liberté poussée à l'extrême.
A cette philosophie intégriste, d'aucuns préféreront l'hédonisme, assurément plus politiquement correct et donc intrinsèquement moins puissant, mais socialement plus acceptable.
Merci à Sade pour ce moment de déraison et de plaisir absolu jusqu'à rendre mal à l'aise…paradoxe ?


Précision ; cet ouvrage ne comporte que les 4 premiers dialogues…

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Passez, les écrits les plus sulfureux et arrêtez vous sur les passages philosophiques. Sade ne doit pas se limiter à ses pratiques sexuelles
sa philosophie est bien plus intéressante.

si je ne me trompe pas c'est lui qui a déclaré, en parlant du clergé :
il faut également leur couper la tête, la royauté et le clergé ne vont pas l'un sans sans l'autre, si vous laissez un bourgeon sur arbre la floraison repartira il
en sera de même avec le clergé.
il n'avait pas tort

(à moins que ce ne soit diderot ...?)
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