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4,16

sur 1634 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je me souviens encore le trouble et l'embarras qui furent les miens lorsqu'un jour mon directeur de thèse, avec un coin de regard malicieux, me demanda, sous ses petits airs naïfs et anodins : " Qu'est-ce qu'une théorie ? "
N'était-ce point ce par quoi j'aurais dû commencer toutes mes réflexions avant que d'essayer de les tester, ces théories, voire d'en créer de nouvelles ? Il me fallut pas mal de temps et d'échauffements cérébraux pour parvenir à définir en moins de dix mots et autrement que par des exemples ce que l'on entend communément par " théorie ".
Avec les années, je la définis de plus en plus simplement. Personnellement, je considère une théorie comme l'expression d'une certaine vision du monde, une représentation du monde. En ce sens, pour moi, un essai est une théorie. D'ailleurs, Darwin n'a pas écrit autre chose pour exprimer, ce que l'on appelle maintenant sa " théorie ".
Pourquoi ce long laïus à propos d'un livre de Saint-Ex ? Tout simplement parce que selon moi, ce livre est probablement la plus belle expression des conceptions de l'auteur, sa vision de la vie, de l'humanité, de la planète. En somme, la " théorie " d'Antoine de Saint-Exupéry.
De l'autobiographie baignée dans un halo d'histoires plus ou moins vraies, plus ou moins féériques, tout acquises au dieu aéropostale. Un lyrisme des espaces doué d'une fibre humaniste très développée, un relent d'optimisme derrière chaque montagne, une allégorie sous chaque fable, la plus belle étant peut-être celle de l'orange dans le désert, le symbole de l'espoir, quand le savoir et la science ont échoué, reste ce menu trésor, naturel, tout simple, brillant comme le soleil, rond comme la petite terre des hommes.
Un petit livre admirable, superbement écrit, tout en caresses, tout en légèreté, sur le dos des nuages. Un sublime morceau de littérature française, du moins c'est ma théorie, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Un homme vole dans l'immensité du ciel, parmi les étoiles, le vent, au-dessus de la mer, du sable, et découvrant ainsi les hommes, jusque dans les déserts, jusque dans leurs secrets.

Certains ont oublié d'être des hommes, ils se sont endormis, au fond de leurs cités ouvrières, ou roulés en boule dans une vie confortable de petit bourgeois, ou encore privés de leur liberté et soumis à l'esclavage. Si on les secouait pour les réveiller, on trouverait en eux le paysan oublié, déraciné, l'astronome, le musicien ou le poète évanoui, l'homme rendu libre de ses gestes, sentant à nouveau le besoin d'être un homme parmi les hommes, créant des liens, oubliant la haine, la différence, car, en vérité, il n'y en a pas. Nous formons tous « l'équipage d'un même navire » voguant sur la même planète.

Terre des hommes est un voyage au coeur de la vérité profonde des hommes, cherchant à découvrir leur trésor, les guidant vers leur mission essentielle, celle de faire un travail d'homme avec des soucis d'homme, de remplir son rôle d'homme, même pour le plus effacé d'entre nous. C'est un vol de jour, un vol de nuit, en contact avec le vent, les étoiles, la mer, le sable. Nous sommes des moissonneurs de la terre, cherchant notre vérité dans les étoiles ou au plus profond du désert, ou en pleine tempête, quand le dénuement et le désespoir nous dévoilent notre face restée dans l'ombre, le vrai visage de l'homme.

C'est un voyage agréable, où l'on retrouve bien l'esprit du Petit prince, de sa poésie et de sa douceur.
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En route pour l'aventure, la vraie, celle que toutes les cascades du cinéma ne sauraient rendre plus réelle que les mots simples et sincères, empreints de profondeur, d'Antoine de Saint-Exupéry.

Le pilote de l'Aéropostale s'exprime sur son métier et ses dangers. Tout en rendant hommage à ses illustres camarades Mermoz et Guillaumet, il décrit avec réalisme les avaries, les pénuries, les crashs, les rencontres, les craintes et les beautés de sa vocation à voler et à voyager, qui est en même temps un terrain fertile pour illustrer ses valeurs humanistes, sa vision de l'Homme, et ses opinions.

Des opinions qu'il ne peut et ne souhaite pas taire et qu'il a le courage d'exprimer en 1939 dans ce roman autobiographique où se retrouvent déjà, vibrants de poésie, de sens et de vie, tous les éléments qui feront quelques années plus tard du "Petit Prince" un chef-d'oeuvre absolu ?

Dans le silence apaisant des cieux traversés, dans le vertige des déserts et des cordillères survolés, dans la solitude recueillie du pilote livré à ses seules compétences, dans la poétique contemplation des étendues sableuses infinies, Antoine de Saint-Exupéry nous emmène en voyage à travers des paysages d'une beauté et d'une aridité à couper le souffle, à la rencontre de peuples ancestraux, loin des peuples asservis d'Occident ; il tient à nous prouver par le spectacle de l'absolu combien l'universalité de l'homme échappe aux luttes de pouvoir éphémères, combien l'homme est viscéralement rattaché à la terre qui passera bien après lui et combien un petit comptable est moins libre et heureux qu'un bédouin.

"Terre des hommes" est à la fois une hymne glorieuse chantée à la Terre, une louange rendue au Rêve et un appel lancé aux hommes à faire meilleur usage de leur liberté.


Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge ATOUT PRIX 2018
Challenge 1914 - 1989 / Edition 2018
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Moment hors du temps que celui consacré à la relecture de Terre des hommes, l'un des textes les plus troublants de beauté et de profondeur de Saint Ex que je redécouvre ces temps-ci.
La terre n'est jamais aussi belle que vue du ciel, mais elle l'est encore plus sous l'oeil de cet aviateur - romancier - philosophe - humaniste qui la rend dans toute la majesté de sa nature indomptable, s'émerveille de ses espaces inviolés, en souligne avec humilité la dangerosité pour l'homme.
L'homme dont, revenu sur terre, il nous livre un portrait particulièrement inspirant, que ce soient celui de ses compagnons de l'aéropostale que de lui-même, extraordinaires de vaillance, de sagesse brute et d'humilité vraie.
Que ce soit pour évoquer l'ouverture incroyablement aventureuse de nouvelles routes aériennes, ou la lutte pour la survie dans le désert marquée par un renoncement quasi spirituel aux peurs, il se dégage de ces pages un vent de liberté rare et grisant.
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Remarquable ! J'ai toujours repoussé cette lecture, pour le thème dont je pensais qu'il serait trop technique, masculin, il aura fallu un présent de Gwen pour que cette lecture tant convoitée et pourtant tant redoutée émerge. Et quel bonheur !
Un vrai délice, j'ai lu comme beaucoup le petit Prince qui reste une référence, et je retrouve avec plaisir cette plume si belle, mais aussi toute une philosophie de la vie, l'humain, et toute la beauté des descriptions et sensations que l'auteur nous offre.
Une impression de voler parmi les étoiles, d'être sur un petit nuage, superbe lecture.
Un livre que je relirai sans aucun doute.
Un grand merci à Gwen21 pour ce cadeau.
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« 'Tain ! Il écrit vachement bien ! »
Chez Latécoère, en 1926, il y a le respect des anciens, qui racontent, bourrus, leurs ouvertures des premiers courriers aéropostaux. Saint-Exupéry nous embarque aux confins de la magie dans ses trajets Toulouse-Casablanca. Il est admiratif de l'acrobate Mermoz qui ouvre la porte du désert, en joignant Dakar. Puis l'aventure de l'auteur se poursuit au dessus de l'Atlantique, vers Buenos Aires. Enfin, l'exploit est de franchir les Andes pour atteindre Santiago. Et là, il s'attarde trop peu sur l'exploit de son camarade Guillaumet, « ce que j'ai fait, aucune bête ne l'aurait fait ! », auquel il dédie ce livre. Guillaumet a peut-être eu le temps de lire ce magnifique opus avant de partir pour l'éternité, en 1940.
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« 'Tain ! Il écrit vachement bien ! » J'ai poussé ce cri du cœur dès les premières pages. Comme dans le petit Prince, il transforme les faits en magie avec ses étoiles, son ruissellement de sable vierge, son émerveillement devant la ville de Punta Arenas sortie de nulle part, sa passion pour le désert, la nuit, la solitude, la liberté.
J'ai compris sa philosophie quand, après avoir fait l'éloge du berger-roi Bark, il semble se comparer à lui, avec ses étoiles, ses nuits, sa solitude, ses décisions, son attitude de « seul au monde », bref, son besoin de liberté : c'est le Petit Prince... plus encore que le pilote dans ce beau petit livre.
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"Je me sens paysan des escales".
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Y a-t-il une contradiction entre l'admiration de l'auteur pour la Nature, les étoiles,la nuit, le sable, etc... et le fait de piloter le dernier cri de la technologie de l'époque ?
Non. S'il avait été paysan, il aurait manié la charrue, s'il avait été Gênois en 1492, il aurait découvert l'Amérique. Mermoz fut un pilote d'exception, St-Ex fut un explorateur !
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Liberté ?
Mais on est toujours retenu par un fil ténu... Miraculé dans le désert de Libye, seul à pied avec son mécanicien, le fil ténu c'est l'eau. Sans eau, c'est foutu. Ce passage émouvant tient en haleine plus de quarante pages, et même si l'on sait qu'il s'en sort puisqu'il écrit ce livre, on est vraiment intrigué par ce qui lui passe par la tête, ses mirages qui nous font penser au capitaine Haddock avec ses yeux fous dans, je crois, Coke en Stock...
Saint-Exupéry, dans sa folie exploratrice, est surveillé par un ange,... jusqu'en 1944, quand « ils » estiment peut-être qu'il a terminé sa mission.
Mission...
Le dernier chapitre est philosophique. Et à mon avis, c'est d'un haut niveau, car c'est expliqué simplement, avec des exemples, comme l'histoire des bossus, qui m'a bien fait marrer. Mais, on est est en 39, et il ne peut ignorer le péril vert-de-gris, d'autant plus qu'il a vécu la guerre d'Espagne.
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Comprendre l'Homme, comprendre les opinions de l'Homme n'est pas chose facile. Où est la vérité ? Selon l'auteur, et je suis d'accord avec lui, la vérité est dans la simplicité, et non dans les idéologies qui divisent et amènent le chaos.
« On peut animer les hommes, en les habillant d'uniformes . » Oui, on peut les manipuler. Et pourquoi ?
La réponse est juste avant :
« Si on les instruit bien, on ne les cultive plus » : non, on ne leur apprend plus ( pas ) à penser !
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Si les Allemands, alors peuple d'une des nations les premières du monde, industriellement et culturellement, avaient pensé, réfléchi sur les discours guerriers et flatteurs... Peut-être que....
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Les Allemands ? Je suis tombé sur « Mein Kampf », et j'ai sauté sur l'occasion. Je vais peut-être un peu mieux comprendre comment fonctionnait un cerveau [ ici, j'ai supprimé un adjectif peu approprié ] plus que perturbé... : )
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Je vole. le moteur ronronne dans un bruit assourdissant autour de moi mais mon casque en cuir m'isole. Lentement mon avion pénètre dans une nappe de nuages, un cumulus dont les flancs reflètent la lumière de mon avion et je baigne dans un monde brumeux et chatoyant, le ronflement du moteur s'efface, peu à peu, au profit de ce rêve qui peu à peu se fend, se dissipe. Mer frippée et jaune du désert ou lignes blanches sur le film bleu de l'Atlantique. le ciel sombre aussi, qui se confond à la terre et parsemé de milliers d'étoiles tout autour de moi. Parfois, volant au-dessus de ces immensités aux habitations éparses, je repense aux jardins de mon enfance dans lesquels je ne retrouverais plus ces mondes d'aventures si réels alors.
Quand je ne vole pas, je rencontre des hommes, des Maures dont un me menace calmement de me tuer, un jour, et des esclaves loin de leurs villes et leur famille. J'écoute aussi mes compagnons, Guillaumet qui a survécu dans les Andes, ou bien je retrouve la pluie terne de Toulouse sur le tram qui m'emporte vers mon nouveau vol.
Merci Saint-Ex pour ce voyage!

Lu dans le cadre du challenge ABC 2014-2015, 4/26
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Je n'ai jamais aimé les avions à mes yeux ce sont des boites de conserve qui vont d'un point A à un point B mais là avec Saint-Exupéry j'ai touché les étoiles ; j'ai adoré, c'est beau, c'est poétique. On y sent que le petit Prince est en gestation,il y parle de renard,de rose, de baobab. Mais par-dessus tout il y a ces multiples vérités sur l'homme, les aviateurs, la terre et le ciel.C'est un révélateur de l'état d'esprit des hommes avant la seconde guerre mondiale. Et avant tout j'ai compris l'amour de mon grand-père pour les avions, c'est tout cet univers qu'il portait en lui. En fin de compte, je vais certainement lire tous ses livres . J'ai découvert un rêveur, un humaniste et un homme d'esprit.
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Livre superbe. Grande réflexion sur l'aventure des hommes, sur leur humanité.
Enorme coup de coeur pour cette oeuvre qui est un grand classique.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Il était une fois un aviateur qui volait au-dessus du désert, en regardant les étoiles. Un aviateur auquel le vol avait appris des valeurs, qu'il voulait nous faire transmettre dans ses écrits. Un aviateur qui était aussi un excellent écrivain, qui nous dépeignait dans ses récits, avec sa plume tellement poétique, ses expériences. Un aviateur qui a écrit plus d'un chef-d'oeuvre, dont l'un des plus connus est ce beau chef-d'oeuvre qu'est Terre des Hommes. Ce livre est simple, mais il est fort, car il respire des valeurs de travail et car il questionne l'humain.
L'expérience saint-exupérienne ne s'oublie pas, et l'on découvre chaque jour quelque chose de nouveau dans ses écrits.
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