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Antoine Galland (Traducteur)
EAN : 9782277301912
123 pages
J'ai lu (01/11/1998)
3.51/5   41 notes
Résumé :


[Aladdin] frotta sans y penser l'anneau que le magicien africain lui avait mis au doigt et dont il ne connaissait pas encore la vertu. Aussitôt un génie d'une figure énorme et d'un regard épouvantable s'éleva devant lui comme de dessous la terre, jusqu'à ce qu'il atteignît de la tête la voûte, et dit à Aladdin ces paroles : Que veux-tu ?

Me voici prêt à t'obéir comme ton esclave, et l'esclave de tous ceux qui ont l'anneau au doigt, m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a beaucoup d'idées fausses ou erronées qui circulent autour de ce conte pourtant ô combien célèbre, si ce n'est LE plus célèbre de la tradition " arabe " du Moyen âge. Mon petit doigt me dit que nos amis de chez Disney y sont peut-être pour quelque chose.

1. Aladdin Ou La Lampe Merveilleuse fait partie des Mille Et Une Nuits : FAUX, c'est un ajout tardif d'Antoine Galland, contemporain de Louis XIV et redécouvreur des Mille Et Une Nuits qui, face au succès rencontré par sa traduction, a voulu rallonger la sauce avec d'autres contes dont celui-ci, Ali Baba Et Les Quarante Voleurs ou encore Sindbad le Marin, tous d'autre origine ou écrits à des dates différentes et qu'il a rebaptisés abusivement " Mille et Une Nuits ".

2. L'histoire d'Aladdin se passe au Moyen-Orient : FAUX, elle se passe en grande partie en Chine et, à un moment, en Afrique.

3. Dès qu'il s'aperçoit des pouvoirs de la lampe, Aladdin s'en sert pour vivre dans l'opulence et demander la princesse Badroulboudour en mariage : FAUX, pendant longtemps, Aladdin ne se sert de la lampe qu'avec parcimonie de temps en temps et ne lui demande qu'à manger. Il vit le reste du temps en vendant les plats en argent avec lesquels le génie lui apporte ses repas. Il ne change rien de ses habitudes ni de sa manière de s'habiller.

4. Seule la lampe merveilleuse a le pouvoir de faire apparaître un génie omnipotent : FAUX, il existe aussi un anneau aux propriétés analogues.

5. Aladdin ne peut faire que trois voeux avec la lampe : FAUX, c'est open bar, ad libitum et il ne s'en prive d'ailleurs pas.

6. Lorsque la mère d'Aladdin apporte le sublime cadeau au sultan, celui-ci s'engage à donner sa fille en mariage à Aladdin et respecte sa promesse : FAUX, malgré sa promesse, il donne sa fille en mariage au fils de son vizir. Il faudra qu'Aladdin s'emploie pour faire capoter le mariage alors même qu'il a déjà été célébré.

7. C'est le vizir du sultan, jaloux d'Aladdin et du fait que son fils n'ait pu se marier avec la princesse, qui fait toutes les misères du monde à Aladdin : FAUX, c'est le magicien africain.

8. le génie de la lampe accomplit tous les voeux d'Aladdin : FAUX, il refuse de suspendre un oeuf de roc sous la voûte du dôme de son palais.

9. le magicien africain récupère la lampe d'Aladdin en la lui volant : FAUX, on la lui donne de bonne grâce contre une lampe neuve alors qu'Aladdin est parti à la chasse.

10. C'est le génie de la lampe qui sauve deux fois la vie d'Aladdin : FAUX, c'est le génie de l'anneau. le génie de la lampe ne sauve qu'une seule fois Aladdin et encore, indirectement, après l'avoir au préalable menacé de mort.

11. le magicien est tué par le génie de la lampe : FAUX, il est empoisonné par une ruse d'Aladdin et de la princesse Badroulboudour.

12. Les ennuis d'Aladdin s'arrêtent avec la mort du magicien africain : FAUX, le magicien a un frère, lui aussi magicien et lui aussi maléfique.

13. Aladdin ou la lampe merveilleuse est une traduction française d'un manuscrit arabe : FAUX, il n'existe au départ que la version française d'Antoine Galland, et il semble bien que cette histoire ait été, au moins en partie, inventée par Hanna Dyâb, un chrétien maronite d'Alep, venu à la cour de Louis XIV et qui raconta oralement cette histoire que Galland transcrivit à l'écrit.

14. Vous pensiez tout connaître d'Aladdin ou la lampe merveilleuse : FAUX, vous feriez mieux de le (re)lire une bonne fois pour toute car c'est selon moi un beau conte qui en vaut la peine. Mais ce n'est bien sûr que mon avis, ni lumineux, ni merveilleux, qui ne cache ni génie, ni magicien, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Ce livre est vraiment fantastique. Comme beaucoup de personnes je pensais connaître l'histoire d'Aladdin grâce au chef d'oeuvre de Walt Disney, je me doutais que l'histoire n'était pas exactement la même, mais je pensais retrouver la trame principale de l'histoire, alors que pas du tout. le dessin animé est totalement différent du livre. Par exemple le nombre de veux n'est pas limiter à trois, le grand méchant de l'histoire n'est pas le Grand Vizir du Sultan ou encore que le récit ne se déroule pas au Moyen-Orient. Cet ouvrage nous permet de connaître la véritable histoire d'un héros connu de tous ! de plus ce livre est vraiment passionnant, on est pris par l'histoire qui permet de nous faire voyager en Chine ou encore en Afrique !
En conclusion j'ai pris un réel plaisir à le lire et je le conseille fortement.
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Le récit de l'histoire d'Aladin est très différent de l'Aladdin de disney. L'histoire, les enjeux ne sont pas les mêmes.

Pour commencer par les comparaisons entre les deux, pour commencer ce n'est pas le vizir le "méchant" mais un magicien africain se faisant passer pour l'oncle d'Aladin (ce qui n'est pas réellement du spoil car ce n'est pas caché). Ensuite il y a 2 génies et il n'est pas limité à 3 voeux. L'histoire se déroule donc relativement différente.

Pour parler du récit en lui-même, je dirais qu'il est divisé en 3 parties : la première où le faux oncle d'Aladin le mène en bateau, la deuxième où Aladin découvre la princesse et demande à sa mère de lui demander sa main, et enfin une troisième partie ou le magicien africain essaye de se venger d'Aladin qui a prit la lampe magique.

Dans la première partie, il n'y a pas vraiment de suspens, on sait que la personne qui se présente comme l'oncle d'Aladin ne l'est pas par les tournures de phrases (voir citation). C'est surtout, à mon avis, une manière de montrer la situation de vie d'Aladin et de sa mère.
La deuxième partie est déjà plus intérressante, Aladin tombe amoureux de la princesse mais ne sait pas comment l'approcher pour demander sa main, surtout que le fils du vizir est sur le coup aussi. On voit donc comment il se sert du génie de la lampe pour tenter d'obtenir une audience avec le roi et se faire accepter malgré ses origines modestes.
Et enfin la troisième l'est encore plus car c'est le moment où on voit que la princesse Badroulboudour l'aime aussi (jusque là on n'a que les sentiments éperduments amoureux d'Aladin, on ne connait pas ceux de la princesse qui a plus l'air d'accepter le mariage tant qu'il y a des richesses ... hm hm ... Donc cette partie fait remonter un peu l'estime de la princesse). Et on retrouve ce bon vieux magicien prêt à tout pour le tuer.

Bref, un chouette conte, agréable et rapide à lire (89 pages avec une grande police d'écriture et des illustrations) avec une jolie morale et une histoire d'amour toute mimi-romantique. Je le conseillerais aux parents voulant faire lire leur enfants.
Lien : http://lalynx.over-blog.com/..
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Cette histoire suit le schéma traditionnel du conte, avec une situation initiale, un bouleversement (l'arrivée du magicien), trois péripéties principales (surmontées un peu trop facilement à mon goût), et un épilogue comportant une morale. Bref, c'est un classique du conte. On sent également une influencé de la religion musulmane tout au long du récit, par le biais de nombreuses références. Néanmoins, pour moi, la morale finale n'en est pas vraiment une, car Aladdin ne me semble pas avoir mérité sa réussite…

Ce qui m'a le plus frappé, c'est la très grande différence entre ce conte traditionnel et la version développée par Walt Disney. Bien sûr, je m'attendais à des différences, mais de moindre importance. Ainsi, Jasmine s'appelle en vérité Bradoulboudour (forcément, c'est imprononçable pour des enfants !), et Aladdin n'a rien d'un sympathique orphelin volant pour manger à sa fin (mais je reviendrai sur son cas plus tard). de même, le grand vizir (qui n'a pas de perroquet^^) n'est pas le grand méchant de l'histoire. Plus étonnant, il y a deux génies ! Je ne vous en dirais pas plus, pour ne pas vous spoiler, mais j'ai finalement apprécié ces originalités, l'histoire a ainsi été une véritable découverte pour moi.

Comme je le disais un peu plus haut, Aladin ne m'a pas plu. C'est un oisif, et il ne me paraît pas mériter tous les bienfaits qui viennent à lui. Il obtient ce qu'il désire sans faire preuve de grandeur d'âme, ni d'une grande intelligence, et sans effort visible. Ajoutons que sa manière de conquérir la princesse n'a rien de romantique ! Je me suis vraiment demandé comment il avait pu se faire accepter par le Sultan et son entourage. Ses seules qualités sont finalement d'être un bon musulman et de prendre soin de sa mère… Ce qui ne m'a pas suffi.

Je ne dirais rien de l'écriture, qui est celle d'un conte classique et ne comporte pas de difficulté particulière. Quoi qu'il en soit, si j'ai aimé découvrir la version originale d'un conte que je croyais connaître, je n'ai pas apprécié le personnage principal.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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Conte emblématique des Mille et une nuits, tout le monde connaît l'histoire d'Aladdin ou la Lampe merveilleuse. Moins nombreux en revanche sont ceux qui savent que le récit se passe en Chine, qu'Aladdin est « méchant, opiniâtre et désobéissant », que le sorcier qu'il combat a un frère et que la fille du sultan se nomme Badroulboudour. Ce sont autant de détails que permet de savourer la version d'Antoine Galland, longue de près de 200 pages. Comme souvent avec Schéhérazade, magie, rebondissements et exotisme sont au rendez-vous dans cette fable, toutefois moins rythmée qu'Ali Baba et les quarante voleurs.

Si Aladdin est le personnage principal de l'histoire, il est intéressant de noter que son caractère diffère notablement des héros habituels. Vagabond paresseux, c'est paradoxalement un heureux hasard qui met sur sa route le redoutable magicien africain. Aladdin saura se montrer reconnaissant, mais aussi courageux, curieux et déterminé. Il incarne une forme de rédemption : c'est l'exemple d'un homme qui prend son destin en main et saisit la chance qui lui est donnée sans pour autant se laisser emporter par des désirs immodérés. Face à lui, les magiciens africains s'avèrent être des antagonistes classiques et la princesse Badroulboudour tient un rôle plutôt discret.

La morale d'Aladdin ou la Lampe merveilleuse est sans surprise, récompensant les qualités telles que le sens de la mesure, la patience et l'honnêteté, et punissant l'avidité et le mensonge. le conte donne cependant trop à mon goût dans le délire architectural, décrivant durant des pages et des pages la qualité du palais d'Aladdin et des pierres précieuses dont il regorge, allant jusqu'à faire un événement de la finition d'une jalousie à l'intérieur d'un salon. Sa véritable originalité réside pour moi dans les détails : ainsi d'Aladdin apprenant les manières du beau monde par l'exemple ou du sultan qui manque d'entraîner une révolution par son abus du pouvoir absolu. Surtout, je m'interroge sur l'extrême laideur des génies de la lampe et de l'anneau : leur figure ne serait-elle pas le reflet des désirs humains ?

J'apprécie la manière dont Aladdin utilise la magie des génies, à proportion des objectifs qu'il se fixe : son ascension au sommet de la société est décrite avec une certaine vraisemblance puisqu'elle est aussi bien matérielle qu'intellectuelle.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Fatime, qui était couchée dans son habit, se leva en tremblant de frayeur. «Ne crains pas, lui dit le magicien, je ne demande que ton habit, donne-le-moi et prends le mien. » Ils firent l'échange d'habit ; et, quand le magicien se fut habillé de celui de Fatime, il lui dit : « Colore-moi le visage comme le tien, de manière que je te ressemble, et que la couleur ne s'efface pas. » Comme il vit qu'elle tremblait encore, pour la rassurer, et afin qu'elle fît ce qu'il souhaitait avec plus d'assurance, il lui dit : « Ne crains pas, te dis-je encore une fois, je te jure par le nom de Dieu que je te donne la vie. » Fatime le fit entrer dans sa cellule ; elle alluma sa lampe ; et, en prenant d'une certaine liqueur dans un vase avec un pinceau, elle lui en frotta le visage, et elle lui assura que la couleur ne changerait pas et qu'il avait le visage de la même couleur qu'elle, sans différence. Elle lui mit ensuite sa propre coiffure sur la tête, avec un voile, dont elle lui enseigna comment il fallait qu'il s'en cachât le visage en allant en ville. Enfin, après qu'elle lui eut mis autour du cou un gros chapelet qui lui pendait par-devant jusqu'au milieu du corps, elle lui mit à la main le même bâton qu'elle avait coutume de porter ; et, en lui présentant un miroir : « Regardez, dit-elle, vous verrez que vous me ressemblez on ne peut pas mieux. » Le magicien se trouva comme il l'avait souhaité ; mais il ne tint pas à la bonne Fatime le serment qu'il lui avait fait si solennellement. Afin qu'on ne vit pas de sang en la perçant de son poignard, il l'étrangla ; et, quand il vit qu'elle avait rendu l'âme, il traîna son cadavre par les pieds jusqu'à la citerne de l'ermitage, et il la jeta dedans.
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Aladdin, qui ne voulait pas attendre que la faim le pressât, prit un des plats d'argent sous sa robe, et sortit du matin pour l'aller vendre. Il s'adressa à un juif qu'il rencontra dans son chemin ; il le tira à l'écart, et, en lui montrant le plat, il lui demanda s'il voulait l'acheter.
Le juif rusé et adroit prend le plat, l'examine ; et il n'eut pas plus tôt connu qu'il était de bon argent qu'il demanda à Aladdin combien il l'estimait. Aladdin, qui n'en connaissait pas la valeur, et qui n'avait jamais fait commerce de cette marchandise, se contenta de lui dire qu'il savait bien lui-même ce que ce plat pouvait valoir, et qu'il s'en rapporterait à sa bonne foi. Le juif se trouva embarrassé de l'ingénuité d'Aladdin. Dans l'incertitude où il était de savoir si Aladdin en connaissait la matière et la valeur, il tira de sa bourse une pièce d'or qui ne faisait au plus que la soixante-douzième partie de la valeur du plat, et il la lui présenta. Aladdin prit la pièce avec un grand empressement, et, dès qu'il l'eut dans la main, il se retira si promptement que le juif, non content du gain exorbitant qu'il faisait par cet achat, fut bien fâché de n'avoir pas pénétré qu'Aladdin ignorait le prix de ce qu'il lui avait vendu, et qu'il aurait pu lui en donner beaucoup moins. Il fut sur le point de courir après le jeune homme pour tâcher de retirer quelque chose de sa pièce d'or ; mais Aladdin courait, et il était déjà si loin qu'il aurait eu de la peine à le joindre.
[…]
Dès qu'Aladdin vit qu'il n'y avait plus dans la maison ni pain ni autres provisions, ni argent pour en avoir, il prit un plat en argent, et alla chercher le juif qu'il connaissait, pour le lui vendre. En y allant, il passa devant la boutique d'un orfèvre respectable par sa vieillesse, honnête homme, et d'une grande probité. L'orfèvre, qui l'aperçut, l'appela et le fit entrer. « Mon fils, lui dit-il, je vous ai déjà vu passer plusieurs fois, chargé comme vous l'êtes à présent, vous joindre à un tel juif, et repasser peu de temps après sans être chargé. Je me suis imaginé que vous lui vendez ce que vous portez. Mais vous ne savez peut-être pas que ce juif est un trompeur, et même plus trompeur que les autres juifs, et que personne de ceux qui le connaissent ne veut avoir affaire à lui. Au reste, ce que je vous dis ici n'est que pour vous faire plaisir ; si vous voulez me montrer ce que vous portez présentement, et qu'il soit à vendre, je vous en donnerai fidèlement son juste prix, si cela me convient, sinon je vous adresserai à d'autres marchands qui ne vous tromperont pas. »
L'espérance de faire plus d'argent du plat fit qu'Aladdin le tira de dessous sa robe, et le montra à l'orfèvre. Le vieillard, qui connut d'abord que le plat était d'argent fin, lui demanda s'il en avait vendu de semblables au juif, et combien il les lui avait payés. Aladdin lui dit naïvement qu'il en avait vendu douze, et qu'il n'avait reçu du juif qu'une pièce d'or de chacun. « Ah ! le voleur ! s'écria l'orfèvre. Mon fils, ajouta-t-il, ce qui est fait est fait, il n'y faut plus penser ; mais, en vous faisant voir ce que vaut votre plat, qui est du meilleur argent dont nous nous servions dans nos boutiques, vous connaîtrez combien le juif vous a trompé. »
L'orfèvre prit la balance ; il pesa le plat ; et, après avoir expliqué à Aladdin ce que c'était qu'un marc d'argent, combien il valait, et ses subdivisions, il lui fit remarquer que, suivant le poids du plat, il valait soixante-douze pièces d'or, qu'il compta sur-le-champ en espèces. « Voilà, dit-il, la juste valeur de votre plat. Si vous en doutez, vous pouvez vous adresser à celui de nos orfèvres qu'il vous plaira ; et, s'il vous dit qu'il vaut davantage, je vous promets de vous en payer le double. Nous ne gagnons que la façon de l'argenterie que nous achetons ; et c'est ce que les juifs les plus équitables ne font pas. »
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« Mon oncle, lui dit-il, je vous prie de me donner la main pour m'aider à monter. » Le magicien africain lui dit : « Mon fils, donnez-moi la lampe auparavant ; elle pourrait vous embarrasser.
— Pardonnez-moi, mon oncle, reprit Aladdin, elle ne m'embarrasse pas ; je vous la donnerai dès que je serai monté. »
Le magicien africain s'opiniâtra à vouloir qu'Aladdin lui mît la lampe entre les mains avant de le tirer du caveau, et Aladdin, qui avait embarrassé cette lampe avec tous ces fruits dont il s'était garni de tous côtés, refusa absolument de la donner qu'il ne fût hors du caveau. Alors le magicien africain, au désespoir de la résistance de ce jeune homme, entra dans une furie épouvantable : il jeta un peu de son parfum sur le feu qu'il avait eu soin d'entretenir, et à peine eut-il prononcé deux paroles magiques que la pierre qui servait à fermer l'entrée du caveau se remit d'elle-même à sa place, avec la terre par-dessus, au même état qu'elle était à l'arrivée du magicien africain et d'Aladdin.
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— Ma mère, reprit Aladdin, réservez votre fil de coton pour une autre fois, et donnez-moi la lampe que j'apportai hier ; j'irai la vendre, et l'argent que j'en aurai servira à nous avoir de quoi déjeuner et dîner, et peut-être de quoi souper.
La mère d'Aladdin prit la lampe où elle l'avait mise.
— La voilà, dit-elle à son fils, mais elle est bien sale ; pour peu qu'elle soit nettoyée, je crois qu'elle en vaudra quelque chose davantage.
Elle prit de l'eau et un peu de sable fin pour la nettoyer ; mais à peine eut-elle commencé à frotter cette lampe qu'en un instant, en présence de son fils, un génie hideux et d'une grandeur gigantesque s'éleva et parut devant elle, et lui dit d'une voix tonnante : « Que veux-tu ? Me voici prêt à t'obéir comme ton esclave, et de tous ceux qui ont la lampe à la main, moi avec les autres esclaves de la lampe. »
La mère d'Aladdin n'était pas en état de répondre : sa vue n'avait pu soutenir la figure hideuse et épouvantable du génie ; et sa frayeur avait été si grande dès les premières paroles qu'il avait prononcées qu'elle était tombée évanouie.
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Après avoir tiré de son sein la lampe qu'il portait toujours avec lui, en quelque lieu qu'il allât, depuis le danger qu'il avait couru pour avoir négligé de prendre cette précaution, il la frotta. Aussitôt le génie se présenta devant lui. « Génie, lui dit Aladdin, il manque à ce dôme un œuf de roc suspendu au milieu de l'enfoncement : je te demande, au nom de la lampe que je tiens, que tu fasses en sorte que ce défaut soir réparé. »
Aladdin n'eut pas achevé de prononcer ces paroles que le génie fit un cri si bruyant et si épouvantable que le salon en fut ébranlé, et qu'Aladdin en chancela prêt à tomber de son haut. « Quoi ! misérable, lui dit le génie d'une voix à faire trembler l'homme le plus assuré, ne te suffit-il pas que mes compagnons et moi nous ayons fait toute chose en ta considération, pour me demander, par une ingratitude qui n'a de pareille, que je t'apporte mon maître et que je le pende au milieu de la voûte de ce dôme ? Cet attentat mériterait que vous fussiez réduits en cendre sur-le-champ, toi, ta femme et ton palais. Mais tu es heureux de n'en être pas l'auteur, et que la demande ne vienne pas directement de ta part. Apprends quel en est le véritable auteur : c'est le frère du magicien africain, ton ennemi, que tu as exterminé comme il le méritait. Il est dans ton palais, déguisé sous l'habit de Fatime la sainte femme, qu'il a assassinée ; et c'est lui qui a suggéré à ta femme de faire la demande pernicieuse que tu m'as faite. Son dessein est de te tuer ; c'est à toi d'y prendre garde. » Et en achevant il disparut.
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Vidéo de Antoine Galland
Le dimanche 15 2022, l'émission ISLAM de France Télévision avait invité l'écrivain Jean-Baptiste de Froment (auteur des romans ETAT DE NATURE et BADROULBOUDOUR) à venir parler de son roman et du rôle de passeur qu'a eu l'écrivain et traducteur Antoine Galland (1646-1715), parfois décrit comme "l'inventeur" des MILLE ET UNE NUITS.
Bref extrait.
L'émission entière peut être vue ici : https://www.france.tv/france-2/islam/3366364-emission-du-dimanche-15-mai-2022.html
Résumé de l'émission présentée par Leili Anvar, Zohra Ben Miloud et Abderrahim Hafidi :
"Certains noms nous évoquent l'épopée de la littérature et la beauté en terre musulmane. « Les mille et Une Nuits » est une oeuvre monumentale qui bouscule encore les imaginaires. Aujourd'hui, on parle d'amour dans les courants de la littérature arabo-musulmane avec Carole Boidin, spécialiste de littérature musulmane et Jean-Baptiste de Froment, écrivain."
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