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3,91

sur 347 notes
Je suis toujours stupéfaite par la justesse de la plume de Salinger. Chaque mot, chaque phrase est à sa place. D'une manière envoûtante, il nous attire dans l'ambiance des années 40/50. Une certaine nostalgie se dégage de ses nouvelles, rendant leur lecture encore plus juste aujourd'hui. C'est magique.
J'adore être transportée dans cet univers, dans le monde toujours un peu décalé que parvient à créer Salinger dans ce livre, assez semblable à celui que l'on découvre dans l'attrape coeur.
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L'ensemble des nouvelles de Salinger recueillies dans cet ouvrage démontrent l'étendue du talent de Salinger. Ce qu'il y a de plus étonnant, c'est la vérité des dialogues. Ils oscillent entre les banalités et les éclats, et ils relèvent de la vie, de vrais dialogues qui ont en eux tout la profondeur de la relation entre les personnages, des non dits dont le lecteur est exclu.

Salinger touche donc notre coeur et forcément notre imagination. Il joue donc avec l'ensemble des émotions et des sentiments qui vont de la tendresse à la cruauté, du rire aux sanglots, de l'horreur à la pitié.

En conclusion, il faut apprécier Salinger sans forcément chercher à tout comprendre et en se laissant embarquer par les mots.
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Décidément les auteurs américains surtout de l époque m ennuient prodigieusement, aussi bien Hemingway, Scott Fitzgerald et consorts, c'est creux, vide, redondant et mal écrit, je n'ai jamais compris l engouement pour ces auteurs superficiels qui pensent être profonds.

J'ai pris ce livre pour connaître Salinger, personnage misanthrope, et parfaire ma culture littéraire mais franchement n ai eu aucun plaisir à le lire
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Maintenant je crois comprendre d'où vient chez Milan Kundera son style "de flashes": J.D.Salinger l'utilise déjà, avec tout ce qui en est lié, comme une grande concentration verbale, le puissant contraste des images , l'immersion dans le mouvement secret des pensées et des sentiments de ses personnages.
J'ai déjà lu cet auteur par le passé, je relis maintenant ses nouvelles. Je préfère celles avec les enfants et spécialement celle qui s'appelle "Pour Esmé avec amour et abjection."
La nouvelle est composée de deux flashes : le premier présente la rencontre entre un jeune Américain qui suit dans le Devonshire, en Angleterre, l'entraînement de pré- débarquement , et une enfant Anglaise de 13 ans.
(Ne pensez pas au mal, ce n'est pas le cas.)
Le 30 avril 1944, à 19 heures l'Américain doit partir pour rejoindre les divisions aéroportées mises sur pied pour le jour J. Il lui reste 3h 30' jusqu'à son départ, il marche dans les rues sous la pluie, entre dans une église où la répétition de la chorale a commencé à 15h15'.
C'est une chorale d'enfants de 7-13 ans, leurs voix ont une beauté mystique, l'homme regarde leurs visages angéliques, remarque celui d'une petite fille qui chante mieux que les autres.
La cantique terminée, l'homme quitte l'église, entre dans un salon de thé pour les civils, presque vide. Peu de temps après, la petite demoiselle y entre aussi, suivie de son frère de 5 ans et de sa gouvernante.
La petite choriste surprit le regard de l'Américain , le regarde à son tour, "avec ses yeux capables , très certainement , de vous faire un inventaire en moins de deux" et, soudain, lui sourit. "Le sourire était presque radieux, comme sont parfois les sourires de politesse".
En suivit une conversation, la petite demoiselle est pleine d'assurance et de la gracieuse gaucherie enfantine. Elle affirme que pour un Américain, il est très intelligent. Lui a conscience de poser un peu et de se tenir très droit sur la chaise.
Un ange passe .
A 16h15' la jeune fille part, après avoir noté le nom, le grade et les coordonnées de son interlocuteur et d'avoir annoncé l'intention de lui écrire. Et après lui avoir souhaité de revenir de la guerre "avec les facultés intactes".
Fin du premier flash.
Le deuxième flash s'ouvre sur un soldat en convalescence d'une très grande blessure. Il est presque hémiplégique, insomniaque, gravement dépressif . Il se trouve dans son logement américain et regarde avec dégoût l'amas de papiers et de lettres non ouvertes sur sa table. Son attention est attirée par une des enveloppes: elle l'a suivi plusieurs fois. Sur l'un de ses côtés il distingue trois de ses anciens secteurs postales. Il ouvre la lettre et la lit:
.."..J'ai très souvent pensé à vous et à l'après-midi extrêmement agréable que nous avons passé ensemble le 30 avril 1944 ,entre 3 h35' et 4h15', au cas où vous l'auriez oublié.
....Mon frère et moi nous faisons beaucoup de souci pour vous. Nous espérons que vous n'étiez pas parmi ceux qui ont donné le premier assaut dans la presqu' île de Contentin.
En étiez-vous? Je vous prie, répondez-moi aussi vite que possible.
Toute mon affectueuse amitié à votre femme.
Sincèrement vôtre
Esmé."
Il resta assis là un long moment. Et alors, brusquement,presque voluptueusement, il senti qu'il s'endormait. "Vos avez à faire, Esmé, à un homme bien endormi, et qui garde TOUJOURS une chance de redevenir un homme avec toutes ses FACULTES intactes."
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Au bord de la mer, un jeune couple vit son séjour de vacances de manière un peu particulière. L'homme revient de la guerre. Sa jeune épouse s'interroge sur son couple. La belle-mère craint pour la santé mentale de son gendre… Deux amies, Eloïse et Mary Jane évoquent leurs souvenirs du temps du collège, leurs amis, leurs amours… Ginnie reproche à Séléna de ne jamais vouloir partager le prix du taxi qu'elles prennent chaque fois qu'elles rentrent de leur partie de tennis. La jeune nantie serait-elle radine ?… En 1928, John Gedsudcki est le chef d'une patrouille de jeunes « Commanches » d'une dizaine d'années. Chaque fin d'après-midi, il les emmène dans un vieux bus jouer au foot-ball, au basket ou au rugby à Central Park quand le temps le permet ou visiter un musée les autres jours. Sur le retour, John, élu meilleur demi de mêlée américain de l'année 1926, leur lit une histoire. Les « Commanches » l'adorent jusqu'au jour où la petite amie de John intervient…
Cet ouvrage est un recueil comportant neuf nouvelles déjà anciennes (datant des années 1948 à 1953 et éditées en France en 1961), mais encore agréables à lire aujourd'hui. Elles décrivent de manière allusive le monde un peu naïf de l'après guerre, les débuts de « l'American Way of Life », à travers de petites histoires de la vie de tous les jours, sortes de saynètes réalistes. Salinger s'attache à mettre en scène des enfants, des ados et de jeunes adultes. Il arrive à les rendre vivants et intéressants surtout par les dialogues qui sonnent juste et qui donnent un style agréable, alerte et fluide. On sent que Salinger a été influencé par le grand Hemingway. C'est particulièrement remarquable dans la première nouvelle « Un jour rêvé pour le poisson banane », la plus réussie de l'ensemble. La seule aussi où l'auteur respecte les règles de construction d'une nouvelle classique en particulier pour la chute. Mais les huit autres sont nettement plus faibles. N'en déplaisent aux critiques dithyrambiques, il sera difficile de classer Salinger autrement qu'un peu au-dessous des grands maîtres du genre comme Maupassant, Pirandello et quelques rares autres. Ses intrigues sont trop banales, ses chutes trop ouvertes. le quotidien peut vite lasser. Seul son style épuré mérite encore le détour.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Je suis incapable d'être objectif avec Salinger : j'adore ce type. Il fait partie des personnes dont j'avale outrageusement la semence ; si bien que s'y glissent, forcément, parmi les gargarismes difficilement glaviotés par ma cavité buccale, toute une coulée d'éloges dès qu'il s'agit d'astiquer l'énorme talent de ce Grand Monsieur.

J'aurais besoin de relire ces nouvelles pour proposer quelque chose de vraiment constructif, et de lire les deux livres qui semblent reprendre certains personnages présentés (dont le juteux Seymour). Ce que je peux en dire : c'est que cette première nouvelle (Un jour rêvé pour le poisson-banane) est exceptionnelle. Elle résume beaucoup de choses que j'aime chez Salinger : un cynisme tristement drôle ; des dialogues loufoques, incongrus, et dont le sens semble inexistant (l'est-il ?) ; une dispense presque avare des informations nécessaires à la compréhension, avec seulement ce qu'il faut pour tisser ses propres fils.

Salinger est un auteur à propos duquel j'ai beaucoup de mal à m'exprimer : je sais seulement que je l'aime d'un inconditionnel amour. Salinger, je me demande toujours si c'est un génie : est-ce qu'il a fait exprès d'écrire des trucs qui semblent dérisoires, et dont le sens m'échappe ? Est-ce calculé, avec un flot d'arrière-pensées et de portes dérobées, et c'est génial ; ou bien écrit-il tout ce qui lui passe par la tête, sans fondement ni logique, et c'est encore génial car j'en suis réduis à théoriser une question dont la réponse n'existe, assurément, pas.

Salinger, il est magique ; parce que je suis incapable de m'expliquer pourquoi, parce que ça relève du miracle, parce que ça me bouffe tellement que j'en perds mes putains de mots.

Bordel de merde.

Lien : https://www.instagram.com/is..
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Neuf nouvelles de Salinger où les personnages sont en décalage avec ce que la société de l'époque attend d'eux – ces nouvelles datent d'après-guerre et ont été en grande partie publiées dans le New Yorker entre 1948 et 1953 – ou ce que même le lecteur s'attend à trouver dans une nouvelle : une histoire bien ficelée et une chute en conséquence.
Or rien n'est moins sûr. Déjà les personnages principaux ou les personnages tout court n'existent que par les autres, leurs conversations aux moult références, toutes en understatement. de l'innocence on passe à une expérience extraordinaire, une vision particulière du monde (Teddy), la guerre ou le destin ordinaire fait basculer une situation que l'on croyait acquise (Pour Esmé avec amour et abjection), la folie et le drame parcourent aussi ces récits (Un jour parfait pour le poisson- banane), de même, l'intérêt que l'on accorde à une histoire ( l'homme hilare, dans laquelle un entraînement de base-ball maintient ses troupes en leur racontant une histoire à épisodes après les efforts sportifs.)
D'autres nouvelles méritent certainement une relecture car la première approche nous laisse dans l'obscur. Mais comme le précise Teddy, nous ne voyons les choses que d'un côté logique, étant passé à côté de l'expérience mystique qu'il a vécue.
Ginnie Mannox dans"Juste avant la guerre avec les esquimaux" se sent perdue et de plus en plus mal à l'aise dans ce monde de bourgeois, d'argent et de mesquinerie lorsqu'elle se trouve chez son amie Selena. On n'est jamais loin de retrouver des traces de l'Holden Caulfield de l'attrape-coeurs.
Reste, à mon sens une nouvelle qui m'a marquée plus que les autres : "la période bleue de Daumier-Smith" dans laquelle tout est mensonge. le narrateur se fait passer pour un professeur d'art et s'invente un passé français où il a rencontré Picasso et intègre une école d'art par correspondance encore plus étrange tenue par un couple de japonais à Montréal. de là il découvre le talent extraordinaire d'une nonne et lui fait savoir mais le directeur du couvent souhaite qu'elle interrompe ses cours…Tout bascule toujours à chaque coin de page, d'un paragraphe à l'autre.
Une lecture qui demande donc pas mal de concentration et de retours en arrière mais qui vaut largement les détours.

Poets are always taking the weather so personally. They're always sticking their emotions in things that have no emotions. (Teddy)
(Les poètes prennent toujours les intempéries pour eux. Ils collent toujours des émotions aux choses qui en sont dépourvues.)
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J'avais découvert Salinger au hasard avec L'attrape-coeurs, en m'attendant à quelque chose de sale et pitoyable comme du Breston Ellis, et bien sûr, j'ai eu un choc. En progressant dans L'attrape-coeurs, je n'arrivais pas à croire que ce que je lisais était aussi bon. Ça me faisait mal de voir qu'on pouvait écrire aussi bien. Je me suis dit que maintenant tout serait différent... Pour vous dire, la dernière fois que j'avais ressenti ça, c'était en lisant Harry Potter et j'avais 12 ans... La différence c'est que Salinger n'a publié que quatre livres, assez minces en plus. Ce L'attrape-coeurs, j'avais donc envie de le savourer lentement, ne pas tout dévorer d'un coup...

Et puis bien sûr, j'avais peur que ces autres livres ne soient pas aussi bons, et révèlent ses ficelles, ses influences, ses défauts. Évidemment, je me trompais : les Nouvelles de Salinger sont tout aussi parfaites. On y retrouve la petite musique qui nous avait si dangereusement fasciné, et la personnalité unique, troublante, de Salinger, même si disparaît le narrateur adolescent que Salinger avait façonné pour L'attrape-coeurs.

Salinger, c'est une écriture behavioriste en apparence, mais seulement en apparence. Certes, il se contente de décrire ses personnages tels qu'il les voit agir et parler dans leur décor naturel : une chambre d'hôtel ou le salon de leur appartement. Mais en réalité, sous le vernis des mots, il ne fait pas que les décrire : il les façonne, il leur insuffle la vie.

Comment est-ce qu'il réalise ce miracle ? Et un autre écrivain a-t-il déjà réussi à camper des personnages dont on se sent immédiatement si proche qu'on a le sentiment qu'on pourrait les toucher juste en étendant le bras, nous asseoir dans le canapé et discuter avec eux ? Les personnages de Salinger sont tellement réels qu'on en oublierait presque que c'est la toute-puissante maîtrise du narrateur qui les rend si vivants, et qu'ils ne sont que des marionnettes. Bien sûr, ce prodige a un prix : ils existent si fort que l'auteur ne peut que les maintenir en vie quelques dizaines de pages, pas plus.

Sauf que nous, on ne les oubliera pas...
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Un très bon recueil de nouvelles. On y retrouve toutes les thématiques chères à l'auteur, dont j'aime beaucoup l'oeuvre. Comme très souvent dans ce genre de livre le tout est un peu inégal, mais certaines de ces courtes histoires sont vraiment marquantes.
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Découvrir la première nouvelle de ce recueil a été un choc esthétique assez moderne et étonnant. En effet, dans Un jour rêvé pour le poisson-banane, la première nouvelle du recueil, nous assistons d'emblée à une scène équivoque qui met tout de suite le lecteur dans l'ambiance. Je dois dire que cela m'a mise un peu mal à l'aise, ne sachant ce que j'allais trouver dans les écrits suivants… Et j'ai trouvé en effet une deuxième couche de perversion latente au fond de chaque récit. En lisant ces nouvelles de Salinger, j'ai assez vite pensé à Nabokov, à son roman Lolita, puis à Gatsby le magnifique. Je pense que je cherchais des repères, histoire d'appréhender au mieux le drôle d'objet littéraire qui m'était tombé dans les mains. Salinger, connu principalement pour son roman l'Attrape coeur (que je n'ai pas encore lu), est en réalité un nouvelliste hors pair, qui n'a pas besoin de comparaisons, tant il semble se faire fi des contraintes liées au genre, tout en les respectant, et en nous laissant à chaque fois perplexes et un brin admiratifs aussi en fin de lecture. J'ai surtout beaucoup aimé deux de ses nouvelles, celles qui mettent en scène des enfants particuliers, le premier frappé d'autisme et le second de précocité, En bas sur le canot et Teddy. Ces deux nouvelles, à la fois douces et impressionnantes, sont bouleversantes et d'une grande qualité. Elles donnent à ces enfants une présence brûlante qui dépasse les adultes et ces derniers ne peuvent ressortir que fracassés par les échanges étranges qu'ils pensent partager avec eux. Finalement, les premières hésitations passées, lire Salinger s'est avéré une aventure que je ne suis pas prête d'oublier.


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