🪴Chronique spéciale #marsaufeminin 🪴
« Ils ne nous laissent pas parler, ne nous laisse pas choisir. »
María Sánchez, dans ce livre hybride entre récit intime et essai, nous partage le constat suivant: les femmes dans le milieu rural sont invisibilisées. Non seulement, elles sont empêchées de parler, mais même leurs faits et gestes sont niés. Au mieux, elles « aident »….LOL.
Pourtant, dieu sait que les femmes ont un rapport privilégié et étroit avec la terre. Elles ont à coeur de prendre soin. Soin de la terre, soin des animaux, soin du foyer, soin des hommes, soin des enfants. Mais parce qu'elles le font dans le silence, et sans rien en attendre en retour, leurs actions ne comptent pas aux yeux des hommes. Pire, ils minimisent leur rôle crucial et nécessaire. Et parce qu'elles n'ont pas le temps, d'écrire, de réfléchir à leurs places dans le politique, de (se) manifester dans quelques domaines que ce soit, elles font partie des « oubliées » de la société. Personne ne parlent d'elles. Personne ne raconte leurs labeurs, leurs prouesses, leurs dévouements, leurs bienveillances, leurs savoirs, leurs histoires, leurs amours…Personne ne met la lumière sur elles, alors que c'est elles qui nourrissent, travaillent, entretiennent, calment, réparent, soignent, aiment profondément leurs terres, la Terre. Et peut-être qu'en leur rendant un hommage aussi puissant et bouleversant
María Sánchez rend aussi,
La terre des femmes à nos aïeules trop discrètes. Et je la remercie pour cela. Je la remercie parce qu'elle donne du relief et de la profondeur au mot Sororité. Parce qu'elle relie toutes ces femmes autour d'un élément, la terre. Elle fait fleurir la poésie, le féminin, la vérité dans un champ de possible, où l'espoir est permis.
L'autrice part de ses photos personnelles, des portraits féminins de sa famille et de là, comprend qu'il lui manque tout un pan de transmission matrimoniale. Elle fait le choix de devenir vétérinaire, marchant ainsi dans les pas de son père et de son grand-père, mais en accomplissant sa vocation, elle comprend vite que les femmes dans le milieu rural ne sont pas reconnues. Petit à petit, à force d'exemples et de réflexions intimes, elle nous dévoile les prémices d'un féminisme propre au monde paysan. Et le combat colossal qu'elles vont devoir mener, pour ne serait-ce que faire entendre leurs voix…
J'ai trouvé cette lecture fascinante, et je la trouve parfaite pour faire rayonner son message en ce mois de Mars au Féminin. Ma grand-mère maternelle, s'appelait aussi Carmen, et le souvenir de son étreinte aimante, m'est revenue comme un baume, mais j'ai eu un foudroiement quand j'ai pris conscience, qu'effectivement moi aussi, il me manquait ses mots, son histoire, sa transmission. La terre espagnole m'appelle, vibre en moi, et dans les pages de
la terre des femmes, tout m'a touchée dans l'intime. Nous manquons cruellement de récits au féminin en Espagne ou ailleurs, mais grâce à ce livre, nous pouvons comme le fait avec brio et sensibilité,
María Sanchez, faire revenir la lumière sur
La terre des femmes, et dans nos coeurs.
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