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C'est l'histoire de Consuelo une chanteuse italienne appelée encore la Singarella ou Porporina. On suit son histoire de son enfance jusqu'à l'éclatement de ses talents de cantatrice dans une vie pleine de vicissitudes surtout dans sa vie amoureuse. Comme George Sand nous présente ici un personnage féminin armé d'un courage redoutable, d'une perspicacité raffinée, d'une fine délicatesse d'esprit, il aura une armure assez solide pour surmonter toutes les épreuves, affronter toutes les tournures ou tous les contours du destin, et même les forces spirituelles pour faire pour sauvegarder son amour, jusqu'à devenir, initiée dans un premier temps et, ensuite une adepte accomplie d'une société secrète les invisibles.

Un livre bon à lire! La vie d'une héroïne à visiter! Une chanteuse née d'une mère chanteuse de rue et mendiante, d'un père inconnu, une moins que rien qui ne survivait que par la mendicité, à dix ans, elle sera récupérée par maître ¨Porpora pour apprendre et embrasser la carrière de chanteuse, celle-là, la mendiante qui deviendra La Comtesse de Rudolstadt...
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LE livre de ma vie! On y retrouve tous les ingrédients nécessaires pour s'évader, rêver, vibrer! de l'amour, de la passion, des références historiques solides, une héroïnes hors du commun! Des gentils, des méchants, et toute la beauté de la plume de George Sand... Un livre trop peu connu
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ce commentaire est paru dans mon blog : Ma Librairie

Le roman de George Sand Consuelo est un roman fleuve avec lequel on part à l'aventure - à la fois dans le temps et dans l'espace- et où la traversée dure un bon bout de temps!

Consuelo, le personnage éponyme, est bien sûr au centre du récit qui se situe au XVIIIème siècle et nous la suivons de son enfance à l'âge adulte jusqu'à son mariage. Il y a une suite : La comtesse de Rudolstadt que je n'ai pas encore lue.

La première partie du roman a lieu à Venise vers 1744. Consuelo, d'origine espagnole, de père inconnu, élevée sur les grands chemins, au hasard des voyages de sa mère, saltimbanque, vit désormais à Venise où sa mère mourante s'est arrêtée. le grand maître de musique Porpora lui donne des cours et la considère comme sa meilleure élève. Il faut dire que la fillette est dotée d'une voix exceptionnelle et aime la musique avec passion et, si elle n'était pas d'un physique ingrat, son avenir à l'opéra du comte Zustiniani serait assuré. Consuelo se considère comme la fiancée d'un jeune batelier, Anzoleto, qui possède lui aussi une belle voix et les deux adolescents vivent un amour chaste et platonique. Les années s'écoulent. Anzoleto est engagé par le comte Zustiniani et Consuelo devenue une beauté typiquement espagnole chante, elle aussi, sur la scène. Une expérience qui ne lui apportera que des malheurs, la jalousie de la Corilla, cantatrice célèbre de l'époque, la trahison d'Anzoleto, les avances du comte Zustiniani qu'elle est obligée de fuir.

La deuxième partie se passe en Bohême, à la limite de la Bavière, dans le sinistre château féodal des Géants habité par les seigneurs de Rudolstadt. Consuelo, devenue la Porporina, est introduite dans la famille par Porpora pour donner des cours de musique à la baronne Amélie. Elle rencontre là le jeune comte Albert atteint d'une grave maladie nerveuse. Sauvé par Consuelo qui va à sa recherche dans les souterrains du château, il tombe amoureux de la jeune fille en qui il voit sa Consolation (Consuelo en espagnol) et la demande en mariage. Il s'agit d'un mésalliance que Consuelo est trop fière pour accepter. Elle s'enfuit du château pour échapper à l'attrait sexuel qu'exerce sur elle Anzoleto qui l'a retrouvée et pour voir clair dans ses sentiments à propos d'Albert.

La troisième partie raconte le vagabondage de Consuelo déguisé en garçon et du jeune Joseph Haydn qu'elle a rencontré en chemin et qui se rend à Vienne comme elle pour rencontrer le maestro Porpora installé dans cette ville. Les aventures des deux jeunes gens sous le signe de la musique, les bonnes et les mauvaises rencontres qu'ils vont faire dans un pays sillonné par les recruteurs du roi de Prusse, Frédéric,(Celui de Voltaire), leur arrivée à Vienne où il découvre un Porpora oublié et misérable, les débuts de Consuelo qui se dévoue entièrement à celui qu'elle considère comme son père et aussi de Joseph Haydn, l'amour contrarié de Consuelo pour Albert, forment la trame riche et complexe de ce passage passionnant, mon préféré.

La quatrième partie raconte le voyage de Consuelo avec Porpora vers Berlin où elle a un engagement pour le théâtre royal jusqu'au moment où arrivant à Prague elle est rappelée d'urgence au château des Géants au chevet d'Albert mourant qui lui demande de l'épouser. Après le mariage et la mort de son époux, Consuelo, devenue comtesse de Rudolstadt, renonce à tous ses droits sur l'héritage et repart librement avec son maître.

Ouf! Résumer un bouquin de 1000 pages n'est pas de tout repos. On pourrait même dire que c'est une gageure tellement cette oeuvre est foisonnante, riche en aventures de toutes sortes, tellement l'écrivain fait preuve d'une imagination sans limites. George Sand, elle-même, jugeait qu'il y avait là, la matière de trois ou quatre bons romans. Consuelo est en fait un feuilleton qu'elle écrivait dans l'urgence et sous la contrainte des dates de parution de la Revue indépendante. Aussi, écrit-elle, il va souvent à l'aventure(…) dans une sinuosité exagéré d'évènements (…) une absence de plan (…) qui favorise l'inspiration :

La fièvre est bonne mais la conscience de l'artiste a besoin de passer en revue, à tête reposée, avant de raconter tout haut, les songes qui ont charmé sa divagation libre et solitaire.*

On comprend pourquoi ce roman n'a pas été particulièrement apprécié dans la France de Flaubert, lui-même très critique envers cette oeuvre, dans le monde cartésien de la littérature française.

Moi-même, j'avoue que le passage au château des Géants m'a plutôt laissé perplexe. Si encore il s'agissait d'un roman gothique à la Ann Radcliffe, on pourrait se laisser aller à l'irrationnel -sans y croire vraiment- mais avec un frisson délicieux comme le fait la Catherine de Northanger abbey de Jane Austen. Mais George Sand refuse ces codes et elle le dit nettement. Si bien que le jeune comte Albert qui se croit la réincarnation d'un ancêtre hussite, meurtrier dont il expierait les fautes apparaît comme un fou et semble même dangereux. Toute la spiritualité du jeune homme que Consuelo admire me paraît la confusion d'un esprit en proie au délire. Et comme le mysticisme n'est pas mon fort, j'ai de la peine à croire à l'amour de la jeune fille pour cet homme souvent en proie à une exaltation qui va jusqu'à la violence. Comment penser qu'elle puisse l'aimer alors qu'il lui fait peur et qu'elle le soupçonne de meurtre? Pourtant, au moment où je refuse ce manque de vérité psychologique, je m'aperçois que le comte est pourvu de dons de voyance incontestables, qu'il semble voir le passé réellement, et l'avenir de même. George Sand nous égare donc dans un monde irrationnel qui semble se refuser à lui-même, fidèle à l'esprit des Lumières qui flirte avec le Merveilleux pour mieux le nier. Ce qui peut paraître comme une incohérence devient alors habileté de la part de l'écrivain.

La culture de George Sand au niveau historique et son érudition musicale qui nous transportent d'un pays à l'autre est un des plaisirs du roman. Mises à part quelques longueurs et répétitions dans le récit, j'ai aimé son aspect initiatique et picaresque quand les deux jeunes gens sont sur les routes et gagnent leur vie en chantant et en jouant de la musique. Les personnages qu'ils rencontrent sont bien campés. George Sand a l'art du portrait satirique aussi bien sur le plan physique que moral. Elle sait mettre en avant avec beaucoup d'humour le trait caricatural, les travers, les faiblesses, les vanités de chacun tout en rendant la complexité de l'âme humaine : je pense au chanoine épris de musique, de fleurs et de bonne chère, si lâche quand il risque de perdre ses bénéfices et pourtant capable de courage dans les moments importants; les nobles ne sont pas épargnés ainsi le comte Hodiz qui se pique d'être musicien et offre à son épouse La Margrave une fête grandiose mais absurde et ridicule.

Les thèmes principaux du roman, étroitement liés, sont celui de la musique ou plus généralement de l'art et celui de l'égalité, de la liberté sociales. le socialisme de Sand s'exprime ici non sans quelque idéalisme et utopie. Face aux nobles, George Sand peint une héroïne roturière, la plus humble possible mais fière, droite et qui a le sens de sa dignité. Même devant la reine d'Autriche, Marie Thérèse, Consuelo refuse de s'abaisser, de flatter ou de mentir. Que l'on soit roi ou comte ne lui en impose pas. le ministre Kauniz lui-même, conseiller de Marie Thérèse, lui apparaît comme une vieille commère peu préoccupé des affaires de l'Etat.

"Je méprise les avantages que l'on n'acquiert pas par son propre mérite" déclare-t-elle à Porpora et elle le prouve en refusant le mariage avec Albert :
Je n'étais pas faite pour être la femme du comte Albert pour la seule raison que je ne m'estime inférieure à personne devant Dieu, et que je ne voudrais recevoir de grâce et de faveur de qui que ce soit devant les hommes.

Consuelo est très sensible à l'injustice, à la misère du peuple dont elle est issue. Les accents du socialisme utopique de Sand ne sont jamais aussi forts que lorsque Consuelo et Haydn sont accueillis par des laboureurs lors de leur voyage vers Vienne. La conception rousseauiste des bons laboureurs, ces braves gens fatigués par une longue journée de travail, cède vite la place à la vision de la misère, de la saleté, de la promiscuité dans cette chambre unique où tous vont s'entasser pour la nuit.. Mais c'est en voyant le sort des femmes qu'elle s'émeut le plus.

"Pauvres gens", dit Consuelo à propos de ces paysans. "Si j'étais riche, je voudrais tout de suite leur faire bâtir une maison et si j'étais reine, je leur ôterais ces impôts, ces moines et ces juifs qui les dévorent."

"Si vous étiez riche vous n'y penseriez pas, et si vous étiez née reine vous ne le voudriez pas! Ainsi va le monde", lui répond Joseph Haydn.

Elle rencontre en Albert un fervent défenseur de l'égalité qui pour lui est sainte car voulu par Dieu. Albert a sa propre réponse quand il donne sa fortune aux pauvres. Pour Consuelo, la solution à l'inégalité et l'injustice se trouve dans l'art. La musique conçue comme un art exigeant, entier, dévorant et saint, est un don de Dieu qui permet l'élévation de l'âme et place l'artiste au-dessus de tous "car quiconque est né artiste a le sens du beau et du bien, l'antipathie du grossier et du laid."

Face aux seigneurs propriétaires de la terre et aux laboureurs qui en sont esclaves, Consuelo se dit qu'il vaut mieux être" artiste ou bohémien que seigneur ou paysan puisque à la morne possession d'une terre comme à celle d'une gerbe de blé s'attachaient où la tyrannie injuste, ou le morne assujettissement de la cupidité."

C'est la musique qui permet de supporter le mal autour de nous, c'est l'art qui permet aux hommes d'évoluer :

"L'art peut donc avoir un but bien sérieux, bien utile pour les hommes?" demande Haydn et Consuelo de répondre :

"Si les malheureux avaient tous le sentiment et l'amour de l'art pour poétiser la souffrance et embellir la misère, il n'y aurait plus de malpropreté, ni découragement, ni oubli de soi-même, et alors les riches ne se permettraient pas de tant fouler et mépriser les misérables."

"Faire comprendre l'art et le faire aimer" est donc le rêve de Consuelo.

* Préface de George Sand
Lien : http://claudialucia.blog.lem..
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Et voici que je referme enfin Consuelo! Malgré le choix de ce terme, enfin, ne croyez pas que je n'ai pas apprécié ce roman fleuve, pourvu d'une suite en plus, sur une jeune chanteuse fuyant des amours malheureuses à Venise pour se trouver mêler à d'étranges intrigues gothiques aux quatre coins de l'Empire de Marie-Thérèse. C'est juste que lorsque le volume est trop gros pour accompagner les journées et se trouve réservé aux lectures du soir, et bien il faut un certain nombre de semaines pour le vaincre! Et pourtant, c'est passionnant. Très bien, j'avoue une ou deux baisses de régimes aux discours philosophico-mystiques du comte Albert, mais ce ne sont que quelques pages, au sein d'un roman empli de ...et bien de tout. de musique, de beauté, de cynisme, d'une touche d'humour sans pitié, de mille considérations sur le beau, sur l'histoire, sur l'art, de superbes pages d'amitié, comme celle que Joseph et Consuelo se porteront, d'histoire de l'Europe Centrale et j'en passe...
Consuelo est fort attachante, refusant de compromettre son coeur, refusant de haïr et de mépriser, prête toujours à rendre le bien comme avec sa rivale, et le lecteur, loin de la trouver naïve, en vient à admirer sa force de caractère. Tant de personnages ici sont inoubliables, le vieux maître irascible qui tend le ressort du drame à ne pas savoir regarder autre chose que la musique en ce monde, la famille d'Albert, les chanteurs, les nobles prussiens....tous les personnages sont tellement réels, vivants, grâce à la si belle plume de George Sand, décidément une de mes auteurs préférés.
Un grand, très grand roman.
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Victor Hugo rend hommage à George Sand (Aurore Dupin ), dans son éloge funèbre, en 1876 : « Dans ce siècle qui a pour loi d'achever la Révolution française et de commencer la Révolution humaine, l'égalité des sexes faisant partie de l'égalité des hommes, il fallait une forte femme.»
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La brocante m'a permis une très belle découverte de cette écrivaine, précurseure du féminisme.
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Vienne, 1750 : Marie-Thérèse de Habsbourg, impératrice, est une des trois femmes les plus puissantes de l'Europe. Elle écoute, puis rencontre la cantatrice vénitienne Consuelo, la Porporina, protégée de maître Porporino, compositeur et pédagogue. L'impératrice lui refuse l'entrée au théâtre national, car elle n'est pas amoureuse du futur célèbre Joseph Haydn, et "elle veut rester fille", car elle est engagée avec le comte Albert dans les tomes précédents....
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Je n'ai que le tome 3, c'est dû aux hasards de la brocante, mais quelle découverte ! Je me doutais que Consuelo, jeune femme de caractère déguisée en jeune homme au début du livre, "était", quelque part, George Sand, avec son énergie, son déterminisme, ses valeurs d'égalité homme / femme. La lecture de la biographie de l'auteure m'a non seulement confirmé ma pensée, mais fait découvrir toute la richesse de sa vie dans ce siècle formidable !
Là encore, non seulement ce livre est un roman avec une belle intrigue amoureuse, mais je découvre les enjeux mesquins du théâtre, où parfois l'art n'a pas sa place ; je m'enrichis encore d'une partie de l'Histoire de l'Europe, où, pendant que règnent en France la Pompadour et Louis XV, on découvre le caractère "commère" de Marie-Thérèse d'Autriche, et l'aspect inquisiteur et guerrier du roi Frédéric de Prusse.
La partie sociale du roman découvre l'hypocrisie et l'attachement aux valeurs matérielles des autres cantatrices ainsi que du docteur qui soigne Albert, objectifs qui pourrissent les relations sociales.
Consuelo, comme Aurore Dupin, Baronne Dudevant, d'origine mixte (noble et paysanne ) méprise toutes ces valeurs, ce qui me plaît !
Une des multiples rencontres de George Sand, le philosophe Pierre Leroux, a sensibilisé l'auteure, et donc Consuelo à l'immortalité de l'âme :
"Consuelo continuait à aimer Albert, non comme un mort qu'on pleure parce qu'on va s'en détacher, mais comme un vivant dont on respecte le repos en attendant qu'on lui sourie à son réveil".
Et là dessus, ceux qui commencent à me connaître savent que je suis d'accord avec Consuelo .... et George !
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Histoire de Consuelo en 5 tomes (Consuelo : 3 tomes et La comtesse de Rudolstadt : 2 tomes).
Ouf, j'ai fini. Pas du tout le rythme habituel des romans de cette auteure : le récit s'étire en longueur, il est pesant (parce que paru en feuilleton?)

Des bondieuseries pas possibles. Trop de hasards improbables, la providence divine a bon dos ! Et puis la pureté, la sainteté, la vertu, la morale, ça va bien un peu... Quant aux deux derniers tomes (La comtesse de Rudolstadt), c'est carrément fumeux ! Mysticisme, ésotérisme, société secrète, religion et société nouvelles… Trop c'est trop. A la fin, j'ai sauté des pages, je n'en pouvais plus. Parenthèse : j'ai lu son roman Spiridion où il est question de spiritualité, c'est bien. Même si ce n'est pas ce que je crois moi, il y a dans Spiridion une recherche vraie et j'ai trouvé ce roman « brillant ». Ici, ce n'est pas « brillant », c'est « fumeux », selon moi bien sûr.

Malgré tout, les trois premiers tomes sont fort intéressants du point de vue de la musique. L'histoire se déroule au 18e siècle. Consuelo est une jeune espagnole qui devient cantatrice et parcourt l'Europe : Venise, la Bohème, la Vienne de Marie-Thérèse d'Autriche, le Berlin de Frédéric II.
Inégal, donc.
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Magnifique roman, paru en feuilleton au XIXe siècle et, sans doute, l'oeuvre principale de son autrice, George Sand.

L'histoire se déroule au XVIIIe siècle. Louis XV règne sur la France (aucun rôle dans ce roman), Marie-Thérèse sur l'Autriche, Frédéric II sur la Prusse. La guerre de trente ans qui a déchiré l'Europe se termine.

Sans nom de famille l'héroïne est dotée de plusieurs prénoms : Consuelo, Zingara (la bohémienne) Singarella, et Porporina.

Consuelo, est une toute jeune fille pauvre. Née de père inconnu, sa mère, chanteuse de rue, décède à Venise alors qu'elle est encore très jeune. Protégée par Anzoleto, aussi pauvre qu'elle, elle est remarquée par Nicola Porpora, compositeur et maître de chant, pour la qualité exceptionnelle de sa voix. Elle débute une carrière de chanteuse lyrique.

Suite à la trahison d'Anzoletto elle quitte Venise pour les monts Carpates au château des Géants, habité par la famille Rudolstadt. Elle vient en qualité de professeur de musique de la jeune baronne Amélie. Elle rencontre Albert, fils unique du comte "doué d'une forte constitution ; mais comme il le dit lui-même, le mal est dans son âme, et ce mal a été toujours en augmentant. Dès sa première enfance, il eut l'esprit frappé d'idées bizarres et superstitieuses".
Par son influence sur Albert, Consuelo l'aide à sortir de sa maladie nerveuse. Il souhaite l'épouser. Craignant de plonger la famille Rudolstadt dans la mésalliance, Consuelo s'enfuit pour Vienne.
Sans argent elle fait le trajet à pied en compagnie d'un jeune homme, Joseph Haydn. Ils connaissent de nombreuses aventures durant leur périple. Arrivée à Vienne elle loge chez Porpora. Comme à Venise elle se produit avec succès sur scène et est confrontée à sa rivale Corilla.

Afin de l'éloigner de son attachement pour Albert, Porpora décroche auprès de l'opéra de Berlin un contrat pour lui comme pour elle.
Sur la route de Berlin, elle est informée de l'état de santé d'Albert. Elle se rend au Château des Géant. Albert décède immédiatement après la célébration de leur mariage.

Difficile de résumer les 900 pages de cet ouvrage.
Difficile d'évoquer le rôle des très nombreux protagonistes, qu'ils soient fictionnels ou réels,
Difficile d'expliquer la personnalité complexe de Consuelo.

J'ai découvert ce roman par hasard en lisant une critique sur Babélio. Des oeuvres de George Sand , en dehors de la Mare au Diable, je constate mon ignorance. Je viens d'ajouter à ma PAL le tome 2 "la Comtesse de Rudolstadt".



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Cette édition comporte à la fois Consuelo et la Comtesse de Rudolstadt, qui en est la suite. C'est un très long roman, qu'on suit à mesure, comme il a été écrit. le XIXe siècle offre cette délicieuse littérature de feuilletons, où l'écrivain devait peiner à se souvenir à la fin de ce qu'il avait écrit au début. de ce fait, on va ici de façon désordonnée et on change de ton sans cesse. Une bluette à Venise, un moment gothique dans les Carpathes, un roman de moeurs en Autriche, une prison romantique en Prusse, une fin illuminée.

Mais cette évolution permanente d'épreuve en épreuve est aussi la démarche du roman d'apprentissage du romantisme allemand et Consuelo est un des rares authentiques exemples de ce genre que nous ayons en France : avec le théâtre, emblème du rôle social qu'il faudra tenir ; avec les différents hommes entre lesquels il faudra choisir ; avec le don qu'on a et qu'il faudra savoir utiliser à bon escient.

Cette progression signifie un apaisement par rapport à Lélia et son impuissance à vivre (écrit en 33 et remaniée déjà de façon plus paisible en 39, cinq ans avant). J'ai beaucoup de mal à lire Lélia, je le fais par bribes. Ce roman-là se lit d'un trait : c'est un pur concentré de romanesque. Les hommes se font poursuivre à travers des grottes labyrinthiques, ils apparaissent sous des formes sombres et mystérieuses, menacent de mourir, meurent d'ailleurs à l'occasion, vous libèrent de prison, vous transportent, masqués, à travers des torrents ou au galop des diligences, vous embrassent (toujours masqués) au son des feux d'artifice. C'est un tel plaisir ! Et c'est conçu comme tel, pour aboutir à séduire enfin la petite Consuelo, qui est une dure à cuire.

En mineur, il y a des moments idylliques de promenades, de jardins découverts à la tombée du jour comme dans les contes, de longs cheminements amicaux où l'on chante ensemble. C'est d'ailleurs cet "ensemble" qui est le plus important, non pas tant l'amour - que George Sand considérait comme un "égoïsme à deux" - mais le fait de chanter avec d'autres et pour les autres, le fait de se partager la coupe, comme les hussites de Bohême, le fait de partager son art avec d'autres (avec le public, avec le "peuple" espéraient Sand et Liszt), d'accéder à la "bonne pauvreté" qui consiste essentiellement en un idéal artistique rêvé où l'on vous donne à manger sur le chemin en échange d'un moment de beauté.
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Les 2 tomes de Consuelo Comtesse de Rudolstadt ont alimenté pendant plusieurs semaines les conversations de la jeune fille de 20 ans que j'ai été. Une amie me l'avait conseillé .... et nous en avons parlé pendant des heures !
Je ne l'ai pas relu depuis ..... je m'y mettrais un jour, c'est certain. Ne serait-ce que pour voir si je suis tout autant transportée qu'à l'époque !
Je me souviens encore d'une grande partie de l'ouvrage. Et même du fait que les deux premières pages (enfin, 2 ou 3 ! ) m'avaient un peu étonnée. le langage était simple, loin des romans que j'étudiais alors en fac. Car c'est un roman populaire, au grand sens du terme : un roman fleuve, un roman d'aventure, de voyages (Italie, Pologne, Autriche, etc). Un roman qui flirte avec l'Hitoire et le roman social. Un roman où la musique tient une grande part (l'héroïne est cantatrice)
Je me souviens de l'ambiance surtout et aussi de quelques rebondissements .... mais comme dans un rêve !
Consuelo c'est aussi un grand roman d'amour.
Enfin, une fois en main .... on ne peut plus le lâcher !
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Bon roman, représentatif du XIXème siècle romantique. J'avoue que l'angélisme de Consuelo m'agace un peu. Mais cela ne m'a guère empêché d'apprécier l'ensemble, riche en aventures et en péripéties. le parcours de Consuelo la cantatrice dans l'Europe du XVIIIème siècle, dans l'Europe de Mozart, est palpitant. Nombre de lieux, naturels et urbains, sont décrits si précisément, si habilement qu'on s'y croirait. On suit Consuelo sur les routes d'Europe avec un plaisir qui va croissant à mesure que d'autres personnages font leur apparition. Son professeur, le Porpora, vaut le détour. Quel sale caractère, mais quelle figure paternelle ! Les considérations religieuses sont moins intéressantes et encombrent un peu l'ouvrage. J'en garderai malgré cela un bon souvenir. A tenter si vous voulez découvrir George Sand !
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