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Le Dieu manchot est un roman très atypique dans ses thématiques (surtout pour moi qui connaît mal l'histoire du Portugal), et dans son style (très peu de ponctuation, des apartés et digressions, des dialogues non matérialisés). Il a fallu que je m'accroche par moment, mais je ne le regrette pas. Autour de deux évènements de l'histoire du Portugal, l'auteur construit un roman unique avec des réflexions piquantes sur la vie des puissants et celle du peuple, une critique assez féroce de la religion et une belle histoire d'amour entre les personnages très attachants de Balthazar et de Blimunda.
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J'ai dû m'accrocher mais je vais toujours au bout et bien m'en a pris. Roman historique foisonnant, voire par moment indigeste, au style particulier que l'on doit apprivoiser, mais au final une délicieuse gourmandise marquée par ce narrateur si irrévérencieux. Cocasse, érudit, émouvant, lyrique, philosophique, une oeuvre complète et magistrale qui rend hommage à la vie des petites gens chair å canon de l'hubris royal et religieux. L'épisode du transport d'une pierre de taille aux dimensions herculéennes vers Mafra est un véritable magnifique morceau de bravoure.
Chapeau bas M. SARRAMAGO.
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Découvert par hasard, ce roman m'a quelque peu déroutée au début. le style très particulier, les phrases qui n'en finissent pas, des digressions en quantité, des dialogues non ponctués, tout ceci ajouté à des processions rendent la lecture difficile.
Toutefois lorsqu'on commence à s'y habituer c'est avec intérêt que l'on se promène dans le Portugal du XVIII°s passant des fastes royaux à la misère des petites gens.
L'église y est mise à mal avec son inquisition et les prêtres pas très "catholiques".
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"Que votre Majesté construise le couvent et très vite elle aura une descendance, qu'elle néglige de le construire et Dieu décidera."...
Alors Dom João V, roi du Portugal, n'écoutant que le moine décidera de construire un couvent franciscain à Mafra. Belle occasion pour José Saramago de nous entraîner dans le Portugal du XVIIIe siècle, José Saramago fidèle à son écriture, à ses longues phrases, à son style inimitable. Au fil des livres ce style est de moins en moins déroutant. Quoique.....toujours aussi surprenant.
Un roman qui permet à l'auteur amoureux du Portugal qui l'a vu naître de nous faire découvrir deux réalités historiques, la construction de ce couvent franciscain et l'invention de l'une premières machines volantes par le moine Bartolomeu de Gusmão, la passarole, première machine qui devait permettre aux hommes de s'élever vers le ciel de leur vivant et ciel promis par les curés et les moines pour les hommes respectueux de la religion....la science faite de mécanique et d'un brin de magie d'un côté, la foi et le respect de la religion de l'autre, deux délires de l'Homme obsédé par le Ciel.
Couvent et Passarole furent toutefois deux réalités que l'auteur fait coïncider, pour les besoins du livre, alors qu'elles ne furent pas contemporaines.
L'auteur en profite pour écrire, une fois encore, un pamphlet contre la religion catholique, religion de paix si l'on en croit les textes mais également religion qui fut source de l'Inquisition, qui vit monter au bûcher des milliers de personnes accusées d'hérésie, parce qu'elles osaient s'interroger ou douter. C'est aussi un pamphlet contre cette religion qui sacrifia la vie de milliers d'autres dans la construction de ce couvent, oeuvre mégalo engloutissant des sommes faramineuses qui auraient sans aucun doute grandement amélioré le quotidien des petites gens. Une religion qui sacrifie l'Homme afin de sanctifier un Dieu...que les hommes ont imaginé.
Outre le roi et le moine Saramago crée deux personnages clés du roman, Balthazar Sept-Soleils, soldat manchot, et Blimunda Sept-Lunes, sa compagne sorcière dotée de la capacité de voir l'invisible dans chaque homme....uniquement lorsqu'elle est à jeun.
évoquent les petites gens, les gens du peuple.
Saramago attaque ces puissants politiques inspirés par la religion et ces Hommes d'église qui ensemble n'hésitent pas à exploiter la crédulité et la force des hommes au profit de leur pouvoir et de leur domination. Derrière la fable picaresque sur fond politique, se cache un roman critique sur la religion, instrument au service de puissants religieux ou politiques afin de dominer et d'opprimer l'Homme....depuis toujours
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Ma première découverte de cet écrivain portugais, roman très atypique, historique qui relate l'édification du monumental couvent de Mafra qui dura plus de trente-cinq années et d'un héritage, certes, plus mineur, mais un héritage tout de même : l'invention d'un aérostat par le père Bartolomeu Lourenço de Gusmão.

Style proche de Gabriel Garcia Marquez, surprenant par la ponctuation des dialogues des personnages qui vous laisse perplexe. Par moment on est perdu dans les détails c'est le point négatif du récit.

A conseiller à tous lecteur aimant l'histoire et la complexité.
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Le bonheur tient parfois à peu de choses. Il a pris pour moi l'apparence d'une check-list :
1/ Préparer un week-end au Portugal
2/ Trouver un livre d'un auteur portugais...
Et découvrir, ébahie, José Saramago, d'après les conseils des lecteurs de Babelio.
Je ne reviens toujours pas de ma chance ! Dire que j'aurais pu passer à côté de cette poésie, de cet élan, de cet humour et de cet irrespect intelligent !
Saramago nous conte la rencontre et l'épopée d'une Sainte Trinité : le père Bartolomeu, un visionnaire à la conquête des airs ; Balthazar Sept-Soleils, le bras armé manchot et Blimunda, celle qui voit tout, qui les cimente.
Le trio va cheminer dans le Portugal du XVIIIe siècle, pétri de religion, de superstition et de rêve de grandeur, à la conquête du ciel, pourtant interdit au mortels.
La fresque est grandiose et les multiples clins d'oeil de l'auteur, anachroniques, drôles et irrévérencieux, donnent au récit un ton particulier et inoubliable.
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Point n'est Jules VERNE, ici José SARAMAGO s'identifie au messager de Marathon dans un plébiscite sanctuarisant l'icône Gulliverrienne du devenir absolu de la découverte mêlée de la passion amoureuse et des inhibitions illimitées ou le destin, présent à venir, s'entrecroise, s'entremêlant de familles élégiaques sans parcimonie, ni retenue désinvolte à l'exception de quelques manières-accoutumances ?- mignardes de l'auteur. Pourtant et malgré les vérités séculaires panégyriques en description permanente, une certaine arachnéenne cruauté dantesque et infinitésimale se dessine et transperce à l'inconscience du lecteur, un ressenti défiant et brutal pour ses propres émotions incontinentes développant un malaise mantelé sous-jascent le faisant passer sous ses propres fourches caudines acérées par un estoc d'une guillotine de saudade bienheureuse et d'une joviale tristesse inconsolable.
Les illustrations caulescentes distillent un fil rouge siluresque jamais iconoclaste, qui plutôt tendent à démontrer que les hommes- et les femmes car génitrices- font le monde sans lequel ils et donc elles ne pourraient exister durablement dans les aspects laconiques d'une civilisation bitue nécessairement civilisée sans mercantilisme exacerbé sous l'égide d'une raison qui nous confesse.
A parcours éprouvant, un final apologique et quelque peu apocalyptique se dresse en forme de logorrhées et assumé dans un dédale d'énumérations littérales vertigineux sans litanie dithyrambique et falopée, mais au prix d'un savoureux labyrinthe d'une élégance triste de fibule portée telle une simarre de velours cardinal.

Le don Quichotte féodal SARAMAGO, mitron de la vie, s'attaque sans cesse ni relâche à prouver la valeur des hommes et des femmes, pour peu qu'ils soient animés par l'amour et la passion, seuls paramètres à ses yeux ne pouvant être vaincus et dont jamais personne ne peut en jouir totalement, définition de l'amour jamais tari.
(à lire "le rhinocéros du pape" L NORFOLK )
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L'histoire du Dieu manchot nous plonge en plein Portugal au XVIIIème siècle. La narration peut être surprenante car l'auteur mélange le discourt direct avec la partie narrative. Seule une majuscule nous alerte du changement d'interlocuteur. Après un certain temps, on s'y fait. Concernant l'histoire, nous sommes en présence de trois personnages atypiques et leurs aventures pourraient nous faire penser à un conte fantastique. Car chacun d'eux possède en lui une caractéristique, une histoire ou un secret qui les distingue des autres. Leur union se fait autour de la construction d'une "passarole". Lorsque ceux-ci survolent Lisbonne avec leur engin, nous sommes face à l'un des moments les plus poétiques du roman. Et face à ces trois personnages, il y a le Portugal et son roi absolu Joao V qui, contre la bienveillance de son peuple, s'obstine à doter Mafra du plus grand couvent de son temps. Et ce au prix de la maltraitance des milliers d'ouvriers qui viennent y travailler.
À l'image de Gabriel Garcia Marquez et son roman fleuve "Cent Ans de Solitude", nous sommes ici en présence d'un roman national, voire du roman national portugais.
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Cette fiction se base sur un fait réel : le règne de Juan V roi du Portugal en 1681 qui décida de la construction du couvent de Mafra . Ce couvent devait avoir une structure similaire à celle de l'Escorial ( implanté dans la périphérie de Madrid ) bâti sur ordre de Felippe II roi d'Espagne .
le père Bartolomeu Lourenço est inspiré d'un prêtre brésilien précurseur de l'aéronautique .
Donc , données historiques sourcées . Saramago retrace les guerres , les
épidémies , les fêtes religieuses du passé . Il montre la complicité de l'église d'avec la monarchie pour exploiter le peuple , l'aveuglement du colonialisme , de ceux qui gouvernent et de ceux qui obéissent . Dès lors le lecteur ne peut ignorer les préjugés , les mensonges idéologiques et les abus du pouvoir . En ce sens ce livre ne date pas , on peut aisément l'arrimer au monde contemporain car bien peu de choses ont changé . le pouvoir appliquant toujours les bonnes recettes du passé qui ont déjà fait leurs preuves .
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Première rencontre avec José Saramago, que je voulais découvrir depuis déjà longtemps. Je ne remercierai jamais assez l'amie de bibliothèque qui m'a permis de franchir le pas. Je suis littéralement séduite par ce roman qui retrace la construction du couvent de Mafra, sous le règne du roi Jean V du Portugal. Ce texte conduit le lecteur au début du 18 ème siècle, avant le tremblement de terre qui ravagea Lisbonne. José Saramago nous fait surtout partager la vie des gens du peuple qui travaillent sur le chantier dans des conditions inhumaines au point d'y perdre parfois la vie. Ce livre évoque aussi les bûchers de l'Inquisition et les fêtes organisées dans la ville de Lisbonne, capitale où règnent la religion et la sensualité. Ce récit épique est aussi assez irrévérencieux et blasphématoire car l'auteur y fait une critique acerbe des hommes de pouvoir et des religieux dont les moeurs sont très dissolues. Cela offre d'ailleurs des pages très drôles remplies de malice et de situations osées. Mais José Saramago nous fait aussi rencontrer des personnages sympathiques : Blathazar et Blimunda bien sûr, mais aussi le moine Bartolomeu de Gusmao, inventeur génial d'une machine volante et le musicien italien Scarlatti. Ce livre est aussi une magnifique histoire d'amour et de passion. le style peut un peu désorienter le lecteur, car la ponctuation est rare. le texte comporte aussi des dialogues qui ne sont pas matérialisés par des tirets et retour à la ligne. Mais, l'histoire est tellement captivante et bien menée que cette écriture particulière de José Saramago n'est absolument pas un obstacle. Un grand coup de coeur!
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