1551-1553, de Belem à Vienne, l'épopée de l'éléphant Salomon offert par Joao III, le roi du Portugal à Maximilien, l'archiduc d'Autriche.
Le cortège qui accompagne le pachyderme, composé de la suite autrichienne, des hommes de main, de la garde militaire et de Subhro le cornac, va devoir affronter le désert, la mer, les montagnes avant de parvenir à destination au rythme du pas pesant mais néanmoins optimiste de Salomon, rebaptisé Soliman par ses nouveaux propriétaires.
Mon avis
Voilà exactement le genre de livres qui fait plaisir à lire, qui "respire" l'intelligence, le goût, la dérision, le tout dans un emballage digne de ce nom : un roman épique où chaque page recèle un trésor, si ce n'est une perle.
Nous découvrons l'aventure selon le point de vue d'un narrateur omniscient : nous connaissons le passé, le présent ; les précisions ainsi apportées soulignent l'ironie de situation, ou la tragédie d'une autre.
Si le fond est riche en réflexions et pensées,
José Saramago nous offre une forme assez singulière, laquelle peut surprendre, voire troubler ; je me suis pourtant assez vite habituée à faire ma petite gymnastique car la ponctuation est fantaisiste (je serais curieuse de connaître la raison de ce choix) :
il n'y a aucune majuscule, exception faite en début de phrase : les noms propres en sont donc privés,
il n'y a pas de retour à la ligne lors d'un changement de personnage, même pour les dialogues.
Enfin un mot sur le fond de cette histoire pour le moins étonnante : un tel voyage s'est-il réellement produit comme l'indique à la fin du livre
José Saramago ? Je veux y croire. C'est une très belle histoire toute en finesse d'observation des moeurs de cette époque, et des suivantes...